.VERS
L~
PoLE
DU
No:Rn·.
137
;ieige. Les haies , les arbres , les maifons épar ....
fes , les murs de cloture , les hameaux ,-tous
également blanchis par la neige , repréfentent
aífez la vue irréguliere de certaines glaces.
L'on faifoit une extreme attention
a
gou–
verner. Le Capitaine , placé au haut du grand
mat ' examinoit dans le lointain quel étoit le
canal le moins embarraífé qu'il falloit fuivre,
&
deux Pilotes, montés aux haubans babord
& íl:ribord , difroient au timonnier la pofition
qu'il devoit donner au gouvernail pour ne–
point aborder les gla,ces voiíines. L' on paf–
foit hardiment fur le corps des débris qui
fe
trouvoient fur notre paífage ;
&
des matelots
placés de l'avant avec des gaffes de vingt
pieds de longueur , les aidoient
Oll
a
plonger
fous le vaiífeau ' ou
a
fe débarraffer de fon
avant. L'on abordoit quelqt
es
glace~
aífez
petites; mais l'air du vaiífeau faifoit qu'on les
dépaífoit,
&
l'on ébréchoit d'autres fois les
petites pointes de celles qui
fe
tr01woient fur
la route. Si le canal n'étoit fermé que par une
furface de glace mince,
&
prífe depuis peu
de jours , l'on forc;oit de voiles deífus; le
vaiífeau y frayoit
fa
route ,
&
y
étoit aidé
par les matelots, qui caífoient la glace en
avant avec leurs gaffes. S'il n'y avoit pas ab.-
Adreífeqa'eA
xigem les
ú.
nuoGtés de-r
glaces.