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e o
N
~auvaife
foi; mais paree qu'on a droif pourle
b~en
pnblic de réprimer de tels gens , par quelques pnn-
cipes qu'ils agiíient.
.
Nous laiíions
a
part toutes ces autres queilions
fur la
confcience
qui ont été tant agitées dans le fiecle
p alié,
&
qui n'auroient pas dttparo1tre dans des
tem~
d'une morale éd airée. Quand la bouíiole donna la
connoiJTance du monde , on abandonna les cotes d'A–
frique; les lumieres
~e
la navigation
changeren~
la
face du commerce, d ne fut plus entre les mams
de l'ftalie ; toute l'Europe fe fervit de l'aiguille ai–
mantée comme d'un guide mr pour traverfer les
m ers fans périls
&
fans allarmes.
Voye{
T o LÉRAN–
CE.
Article de M. leC/uvalier
DE ) AUCOURT.
CoNSC IENCE ,
confcil de corifcience , (JuriJPrud.)
P oye{
ci-apr~s
au mot
CONSEIL.
CONSCRIPT, adj .
(Hijl.
aflc.)
terme ufité dans
l'hijloire R omaineen
parlant des (énateurs qui étoient
appellés
peres confcripts
;
a
cau(e que leurs noms
é toient écrits aans le regi íhe , ou dans le catalogue
du fénat.
Voy<{
SÉNATEUR
&
PERES . .
T ite-Live nous apprend,
liv.
l .
clz.
¡ . que lorfque
Brutus eut rempli les places des fénateurs détruits
p ar Tarquín, par d'autres choifis panni l'ordre des
chevaliers, ces nou veaux fénateurs res:urent le nom
de
peres confcripu.
Ce qu'il y a de certain , c'efi que
p ar la fuite tous les fénateurs indifiinél:ement furen t
appellés
peres confcripts. C!tambers.
(
G )
CONSECRAT!ON,
[.f.
(TMolog.)
aél:e par le–
que! on fanél:iñe une chofe commune ou profane ,
par le moyen de certaines cérémorúes , prieres ,
&
bénédiilions defiinées
a
cet ufage.
La
conflcration
efi le contraire du
facrilége
&
de
la
profonation'
qu i confific
a
employer
a
des ufages
p rofanes une chofe qui n'étoit defiinée qu'a des ufa-
ges pieux.
,
.
.
L'éveque confacre une eghfe ouun cahce. Le pa–
p e con(acre des médailles , des
agnus
D et ,
&
accor–
de des indulgences a ceux qui les portent fur eux
a vec dévotion.
La
confécration
ou dédicace d'une églife efi une cé–
rémonie épifcopale , qui confifie en un
gra~d
nom–
b re de bénédiél:ions, d'afperfions,
&
d'onél:10ns fur
l es murailles , tant dedans que dehors.
Voye{
E GLISE.
Voici les principales cérémonies qu'on y ohfer–
v e , felon le pontifical Romain
&
le D roit canon.
Le plan de l'é&li(e
é~ant ~ra,cé,
l',éveque
f~it pla~t~r
t.mecroix au lieu ou dott etre 1autel , puts ti bemt
lapremiere pierr-:
&
les fo ndemens, av:c des prie–
res qui font mentton de
J~fu:·Chnfi
la pterre
an~;~u
laire,
&
des myfieres
fig~tfies
par cette con,firu,é!'tO.n
matérielle. Lorfque le hattment efi acheve, 1e
ve–
que doit en fai re au pltttot la dédicace ou
confécra–
tion ,
qui efi la plus fo lenneiJe & la plus longue de
t outes les cérémonies eccléfiafiiques. O n s'y prépare
p ar le jetme
&
par les vigiles que l'on chante de–
v ant les religueS qui doiyent etre
mÍ~
S
(ous J'autel
ou dedans. Le matin, l'éveque confacre la nouvelle
é alife par plufieurs bénédiél:ions
&
afperfions qu'il
f.tir dedans & dehors: il y employe l'eau
~
le fel, l.e
vin'
&
la cendre' matieres propres
a
punfier ; ptus
illa parfume d'encens,
&
fai t aux murai!les
plufie~rs
o nél:ions avec le faint-chreme.
fl
coníacre enfutte
l'autel. On ne réitere point la
conficration
tant que
le hiitiment fubfifie; mais
ti
l'égli(e efi profanée, on
la reconcilie.
Voy<{
RECONCILIATIO
. Fleury ,
in–
flit. au droit ecclif. tome
l.
part.
JI.
clz. vij. p. 3 14.
L'ufage de confacrer
a
Dieu les hommes deíl:inés
a
fon fervice'
&
au minifiere de fes temples
&
de
fes autels, les lieux , les vafes, les infirumens,
&
les
y etemens qui y fervenr, efi tres-ancien: D ieu l'a–
voit ordonné dans l'ancienne loi,
&
il
en avoit pref–
~rit
toutes les cérémorúes.
CON
D ans la loi nouvelle, quand ces
conflcrations
re~
gardent des hommes ,
&
qu'elles fe font par un fa–
crement inftitué par
J
e(us-Chrifi, nous les nommons
en F
ran~ois
ordinations ,
excepté celles des éveques
&
des rois, que nous appellons
confécrations, Yoye{
E v l;QuE, Ro1,
&
ÜRDINATION.
Q ua nd elles (e font feulement par une cérémonie
infiimée par l'Eglife, nous les nommons
bénédiaions.
Voy<{
BÉNÉDJ CTION.
Quand elles fe font pour des temples , des autels ,'
des vafes , des vétemens, nous difons
dldicace. Voy<{
D ÉDICACE.
CoNSÉCRATION fignifie plus particulierement
l'afrion par laquelle un pretre qui célebte la meífe
confa cre le pain
&
le vin.
Voy<{
EVOHARISTJE.
Les catholiques Romains la défini!Tent
la conver–
fion du p ain
&
du vin en corps
&
en
fang de J. C.
&
une preuve que c'efi-la le fentiment de Jeur Eglife ,
c'efi que le pretre éleve l'hofiie immédiatement
apres la
confécration
pour la fa ire adorer au peuple.
f/oy'{
ELEVATION.
Il y a de grandes difficultés entre l'égii(e Greque
& Latine touchant les paroles de la
confécration :
l'opinion la plus commune
&
la plus conforme
a
la
dotlrine de$. Thomas
&
de l'école , efi que la
con–
f écration
du pain
&
du vin confule en ces mots:
Ceci
efi mon corps, ceci
ejl
monfang.
Les Grecs au co ntrai–
re an rihuent, au moins en panie, le changement du
pain& du vin en corps & en fa ng de
J.
C.
a
une cer–
taine priere qu'ils appellent
l'inYocation du
S.
E.fPrit,
qui fe fait apres que le prh re a récité ces paroles ,
ctci
tjl
mon corps , ceci
ejl
mon fang ,
que les mCmes
Grecs ne croyent néceíiaires c¡ue pour la
confécra–
tio!l
des fymboles , paree qu'elles renferment l'hif–
toire de l'inílitution de ce facrifice.
CoNSÉCRATI ON íi,grúfie ,
che{
ús
Mldnilli_fles,
la
meme chofe
qu'apotlzeofl:
c'efi l'apothéofe d un em–
pereur apres
fa
mort, fa tranílati 0 n ,
&
fa réception
dans le ciel parmi les dieux.
V oye{
APOTHÉOSE.
Les
confécrations
font ordinairement exprimées
fur les médailles de la maniere fuivante. D 'un coté
efi la tete de l'empereur couronnée de laurier,
&
fou–
v ent voilée, & dans l'infcrip tion on luí donne le
titre de
divas:
au revers il y a un temple ou un au:
te! , ou un bttcher, ou un aigle fur un globe
'1'."
prend fon eílor pour s'élever au ciel; quelquefots
l'aiglc
~fi
fur un autel ou fur
t~n
cippe.
D~ns
d'au–
rres medailles l'empereur paro11 dans les atrs porté
fur un aigle qui l'enleve au ciel,
&
pour in(cription
toújours
conji:cratio .
Ce (ont-la les types les plus ordinaires. Antonin
Pie a cependant quelquefois au revers de (es
confé–
cratiom
la colonne Antonine. All lieu d'un aiglc, les
impéra trices ont un paon.
Pour les honneurs rendus apres la mort aux em–
pereurs, qui confifient
il
les mettre au nombre
~es
dieux, ils fon t expliqués par les mots
confcC!auo,
pater, divus,
&
derlS.
Quelquefois on met aurour des temples
&
des
a~tels ,
memoria fitix,
o u
memoria a terna;
quelquefots
aux princeffes ,
tz.ternitas,
ou
fyderibus recepta;
&
du
coté de la tete,
diva,
ou
e,,.,
Yoye{
le P. Jobert,
le
diaionn. de TrtY,
&
Clzamhers. (G)
Nous voyons dans pluíieurs auteurs anci_ens les
cérémonies qu'on pratiquoit
a
la
confécratcon des
empereurs ou des princes. On peut s'en rormer.une
idée dans T acite
en li(ant tout ce que dit cet
hdlo–
rien au fuj et de '¡a mort de Germanicus , des hon–
neurs qu'on lui avoit refu(és ,
&
des murmures ?u
peuplc
a
cette occalion. On plas:oit l'image du pnn–
ce filr un lit on chanroit des vers en fon honneur,
on faifoit
(o~
éloge funebre, on le pleuroit , entin
on contrefaifoit au moins la douleur. C'efi ce
~e
Tactte