ARM
~
tu , par le<¡';lel il eut réfolu de donner Jefus-Chria
" aux feuls ellls, ni de leur donner non plus a eux
" feuls par une vocation efficace, la foi , la juiliJica–
" tion , la pelfévérance & la gloire; mais qu'iI avoit
" donné
J
efus-Chrift pour rédempteur commun a tout
"le monde,
&
réfolu par ce decret, de juilifier &de
" fauver tous ceux qui croiroient en lui, & en meme
" tems de !eur donner a tous les moyens luffifans pour
" etre
fauv.és; que per[onne ne périífoit pour n'avoir
" point ces moyens, mais pour en avoir abufé ; que
" l'élcébon abíolue & précife des particuliers fe
fiti–
" foit en vue de leur foi & de leur perfévérance fu–
" ture , & qu'il n'y avoit d'éleélion que conditíon–
" neile; & que la
r~probation
fe faifoit de meme, en
" vue de l'infidélité & de la perfévérance dans un fi
" grand mal. " Ce qui étoit direél:ement oppofé au
fyíleme de Calvin, qui admet un decret abfolu & po–
fitifde prédeilination pour quelques-uns
,&
de répro–
batíon pour tous les autres ,avant tollte prévifion de
leurs mérites ou démérites futurs.
Pqye{
PRÉDESTINA–
TION, D ECRET, MERITE, DÉMÉRITE, RÉPRO–
DA.TION, PRÉVISION,
&c.
Sur l'univerfalité de la
rédemption , les Arminiens en[eignoient , " que le
" prix payé par le Fils de D ieu, n'étoitpas feulement
>1
íllffifant a tous , mais aél:uellement offert pour tous
" & un chacundes hommes ; qu'aucun n'étoit exclus
" du fruit de la rédemption par un decret ab[olu , ni
>1
autrement, que par fa faute,,; dofuine tollte clif–
férente de celle de Calvin
&
des Gomariftes, 'luí po–
foient pour dogme indubitable, que Jefus-Chrift n'é–
toit mort en aucune forte que pour les
prédeiliné~
,
& nullement pour les réprouvés. Sur le troifieme
&
quatrieme chef, apres avoir dit que la grace eft né–
ceífaire a tout bien, non-feulement pour l'achever ,
mais encore pour le commencer ; ils ajolltoient que
la grace n'étoit pas
irréfzjlible;
c'eft-a-clire, qll'on peut
y réfifier ,
&
fOlltenoient "qu'encore que la grace
" ñlt donnée inégalement, Dieu en donnoit ou en
" offroit une fuffi/¡Iflte a tous ceux a qui l'EvangiIe
" étoit annoncé , meme a ceux qui ne fe convertif–
,>
foient pas ; & l'offroit avec un defir fincere
&
fé–
"rieux de les fauver tous, fans qu'il fitdeux perfonna–
>1
ges, faifant femblant de vouloir fauver ,
&
au fond
" ue le voulant pas,
&
pouífant fecretement les hom–
>1
mes aux péchés qu'il défendoit publiquement " ;
deux opinions monfirueufes qu'avoient introduites
les premiers réformateurs. Sur le cinquieme, c'eft-a–
clire, la perfévérance , ils décidoient " que Dieu
" donnoit aux vrais fideles , régénerés par fa grace ,
>1
des moyens pour fe conferver dans cet état; qu'ils
" pouvoient perdre la vraie foi jufiifiante,
&
tom–
" ber dans des péchés incompatibles avec la juftifi–
" cation, meme dans des crimes atroces; y per[évé–
" rer , y mOllrir meme , s'en relever par la péniten–
" ce, fans néanmoins que la grace les contraignit
a
" la faire "; & par ce fentiment·, ils détruifoient ce–
lui des Calvinifies rigides; favoir, que l'homme une
fois jufiifié, ne pouvoit plus perdre la grace , ni
tota–
lement, nifinaLement;
c'efi-a-dire, ni tout-a-fait pour
un certain tems, ni a jamais,
&
fans retour.
Synod.
Dordac.fiJ!.3l.
&
34- Boíf.
Hij!.
d~s
variat. tiv.
XlV.
nO.
23.24- 2.5.26.
&
27.
Voye{
GOMARISTES.
...J-:
A R M
1
N fE N S, feél:ateurs d'Arminius, parti ou
feél:e 'lui s'éleva en HoUande, au commencement du
dix-feptieme fieele,
&
qui fe fépara des Calvinifies.
Voye{ARMINIANISME.
LesArminiens
font aufTi ap–
peUés
Remontralls,
par rapport
a
une requete ou re–
montrance qu'ils adreíferent aux États Genéraux des
Provinces-unies en
1611 ,
&
dans laquelle ils expo–
ferent lesprincipaux artícles de leur croyance.
VoyC{
REMONTRANs.Les
derniersArmilliem
ont pouífé les
chofes beaucoup plus loin que n'avoit fait Arminius
lui-meme,
&
fe font fort approchés duSocinianifme,
[urtout lorfqu'ils avoient pour chef Simon Epifco-
Tom,
l.
ARM
pius. Quand les Calvinifies les accu[oient de rcnou–
veller une ancienne héréfie déja condamnée elans les
Pélagiens
&
les femi-Pélagiens ; ils répliquoicnt que
la íimple autol'ité des hommes ne pouvoit paífer pour
une preuve légitime que dans l'Egli¡(: Romaine : que
les Calvinilles eux-memes avoient introduit dans la
religioIl une toure autJ'e maniere d'en décider les
clif–
férends ; & enfin qu'il ne fuf!i(oit pas de faire voir
qu'une opinion avoit été condamnée, mais qu'il fal–
loit momrer en meme tems qu'elle avoit été condam–
née
a
jufie titre.
Necfatis eft damnatam olimfemerztiam
ej[e,
Iliji
domllandam eam, aut jure, out ritA damllatan:
1fo
COlzjlet.
Sur ce principe que les Calvinifies ne font
pas trop en état de réfuter, les
Arminiens
rctranchent
un aífez grand nombre d'artieles de religion que les
premiers appellentfimdamentaux, parce qu'on ne les
trouve point aífez elairement explic¡ués dans l'Ecri–
ture. Ils rejettent avec mépris les catéchifmes & les
confefTions de foi , auxquels leS Calvinifies veulent
qu'ils ayent a s'en tenir. C'efi pourcluoi ceux-ci dans
le fynode de Dordreél:, s'attacherent beaucoup
a
éta–
blir la néceíIité de décider les différends de rcligion
parvoie d'autorité, &ycondamnerent les
Arminiens.
qui furent d'abord profcrits en Hollande , 0\1 on les
tolere cependant aujourd'hui.
Ils ont abandonné la dofuine de leur premier mai–
tre fur la prédeilination & l'éleilion faites de toute
éternité, en conféquence de la prévifion des méri–
tes; Epifcopius ayantimaginéqlle Dieu n'élitlesfide–
les que dans le tems , & lorfqu'ils croyent aél:llelle–
mento lis penfent que la dofuine de la Trinité n'ea
point nécelfaire au falut, & qu'il n'y a dans l'Ecri–
ture allClln précepte qui nous commande d'adorer le
S. Efprit. Enfin leur grand principe efi qu'on doit to–
lérer toutes les feél:es chrétiennes ; parce que , difent–
ils , il n'a point été décidé jufqu'ici, qui font ceux
d'entre les chrétiens qui om embraífé la religion la
plus véritable & la plus conforme
a
la parole
d~
Dieu.
On a clifiingué les
Annilliens
en deux branches; par
rapport au gouvernement, & par rapport} la reli–
gion. Les premiers ont été
nommésArminiem politi–
'JI/es;
&
l'on a compris f011S ce titre tous les Hollan–
dois
'luí
fe font oppofés en quelque chofe aux def–
feins des Princes d'Orange, tcls que MeíIieurs Bar–
neveld & de Witt, & plufieurs autres réformés c¡ui
ont été viél:imes de leur zele pour lem patrie. Les
Ar–
miniens
eccléfiafiiques, c'efi-a-dire ceux qui profef–
fant les fentimens des Remontrans touchant la
reli~
gion , n'ont cepeodant point de part dans l'adminiftra–
tion de l'état, ont été d'abord vivement perÚ!cutés
par le prince Maurice: mais on les a eníllite laiífés en
paix, fans tolltefois les admettre al! minifiere ni aux
chaires de Théologie,
a
moins qu'ils n'ayent accepté
les aél:es du fynode de Dordreél:. Outre imon Epif–
copius, les plus célebres entre ces derniers , ont été
Etienne de ComcelIes & Philippe de Limborch , qui
ont beaucoup écrit pour expo/er
&
foúrenir les len–
timens de lem parti. (
G)
.. ARMISTICE,
f.
m.
(Art milit.)
treve fort cour–
te, ou fufpenfion d'armes pour un petit efpace de
tems.
Voye{
TREVE ,
&c.
.. ARMIRO, (
G/og.
)
ville de la Turquie Euro–
péenne, dans la Macédoine , fur le golfe de Vole,
&
les cotés de l'Archipel, vis-a-vis l'ile de Négrepont.
Long. 4l.
LO.
lato
38.34.
11
y a encore en Candie , une riviere de ce nom ;
elle coule pres le Cafiel-Malvefi,
&
fe décharge dans
la Méditerranée , pres de Paleo-Caftro. Op dit que
c'efi
rOax~s
eles Anciens.
On croit que
l'Armiro,
montagne de PortJl
a
al , ame
confins de l'Alentéjo, pres Portalegre ,
el!:
f
Hermi–
nius,
ou
Eminius mons
des anciens.
~
ARMOA; petite riviere d'Arcadie, 'Iui fe jette
Tttt