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ERG

fommite de

l'erg6t,

mais la capfule entiere

l1~

grain ;

'au

lieu que dans le charbon, la capfole ne bouge point

de la balle,

&

confav1.: la forme exterieurc du grain faia.

D'aucres avoient deja

penf~

, avant M. Aymen ,

que

le

defam de

fecond~tion

ov la conformation impar·

faite des ovaires pouvoient occafionner cette forme mon·

ll:rueufe.

,, Rien de plus commun ( die M. Geof·

,, froy , dans ks

Memoires de

t'Acadimie

1711 )

que de

,, voir !es biens de la terre manquer par la fuppref>

,, fion des fornmets

&

de leur pouffiere .•.• Q?and

,, Jes bleds

font

en fleur, on craint la nielle: qu'arri·

,, ve-t

ii

enfuite? l'epi noircit, ks grains infeconds s'a·

,. longent,

&

ferment une corne fans germe, d'uae

,, fub(lance plutot approchant du champignon que cj'un

,, grain de bled: le moins qu'il puilfo arriver ,c'e!l: que

,, Jes cellules foient vuides ,

&c.

,,

Cette explication

p aroit confirmee par une obfervation de M . Read, qui

a

roujours remarque que la partie fuperieure des epis

ell:

en general plus fournie

d'e1-gots

que l'inferieure ,

ce qui donne lieu de croire que la fituation de la par–

tie inferit:ure

la

difpofe

a

r, cevoir plus

urement la

pouffiere des

et~mines

de la partie fupetieure. On peut

done regarder le defauc de fecondacion comme l'une des

caufes de

!'ergot ;

mais ce n'e!l: point la feule: ce vi·

ce peut auffi provenir , cornme je l'a i die, de l'imper–

frCl:ion de la femence ,

&

d'un derangement d'organi–

fation d.tns la !l:ruCl:ure de quelques ovaires, puifque !'on

remarque plus

d'ergot

lorfque les frmences Ont ete ma!

choifies,

&

ne font pas parfaitement mures ,

lorfque

Jes terres font humides, ou lorfqu'etant legeres

&

fa.

blonneufes , elles font crop fumees, ou lorfque n'e.

tant pas fuinees du tout clles ne peuvent fournir un

aliment fuffifant

a

la plante,

OU

Jorfque

les

champs

n'ont ete laboures que fuperficieJlement , OU •]orlqti'on

a

fe111e plus card, ou lorfque Jes champs ont ete mal

farcles ,

&c.

Ainfi

I'

ergot

peut ecre auffi attribue

a

dc11

caufes anterieures a ce qui fe palfe au tems de l'dRo·

refcence. Toutes les plantes ont

un

tems fixe , une

fai·

fon decerminee pour fleurir; ainfi routes

l~s

caufe qui

retardent la

floraifoa, comme !es

ft:maillcs tardives,

les terreins

froids , humides , cruds , ma!

laboures,

mar farcles,

&c.

concourent

a

la produCtion de

l'ergot

&

des autres maladies du grain

en

herbe,

&

l'on

y

remedie

p.ir

lcs moyens concraires.

Pour confirmer tout ce que j'ai die de la generation

de

l'ergot ,

je rapporterai qudques oblervations curieu–

fes

de

M .

Demoze , qui· m'ont

ere

grncieufement com–

muniquees par le bureal1 d'agricu ure du Mans, lorf·

qu'on y Jut ma

Dijfertation fur

!es bleds

ergotb.

M.

De–

moze, qui a fait un

exa;n~n

1..

1vi de I'

ergot

avec !'at–

tention la plus fcrupuleufe

a

pri1!cipio .

cfbmc que cette

excroiffance mon!trueuii: prov1enc d'un fuc midleux,

ou liqueur gluante

&

fucrec:, que la plante tire de la

terre,

&

que les gens de la campagne appcllent

manne:

clle fe

fair jour , par le moyrn de l'epi , a l'endroit

du fupport des germes .ou fememes ,

&

s'epanche par

petites gouttes plus

OU

moins abondanteS, de jour

COffi·

me de nuit , pendant deux fois vingt-quatre hemes ,

&

quelquefois plus; apres quoi, ces

outtes rr!l:ent

adherentes

a

la balle,

&

y prennent une confifrance

dont la progreffion fucceffive forme

I'

ergot

plus ou moins

long ,

&

fous differences formes, totijours noir

&

gluaot

jufqu'a ce qu'il ait aneint fon dernier

d~gre

de fecherelfe.

Cette manne qui n'e!l: que le fuc propre de la plante,

n'e!l: point encore malfaifante, puifque les enfans

la

recherchent

&

la fucent fans danger apparent : mais

}orfqu'elle en FC!l:ee adherente a

!'ergot ,

elle acquirrt par

la fermentation une acrete mordicance qui rend l'ufa–

ge

de

l'ergot

cres-dangereux. C'en la faveur fucree de

cette liqueur mielleufe qui y attire les

mouch~s

&

le;

infeCl:es,

&

qui ell: caufr que l'on crouve quelquefois

dans

!'ergot

des petites chenilles dues a ces infeCl:es. Cette

liqueur qui fort de l'epi fous

le

fupport du grain de

feigle, expulfe le germe ou plutot l'ecorce de cc grain;

&

c'e!l: le corps etranger qu'on retrouve fouvent dans

fa

forme de grain au bout

e

I'

ergot,

comme

M. L i-

bergele

flt

voir

a

la

~anc~du ~

jll'iHet

i77~~ls

ce qu'il

y

a

de plus lbgulia , c'c!l: que cer,re manne

ou liqueur midleufe qui s'frhappe du moyeu de l'epi

par les cha(fes ou balks du grain ,

ell:

contagieufe ;

&

que

(j

elle coule fur d'autres chalfes du meme

epi

ou fur des epis voilins ou inferieurs , elle

y

occafionc

la meme maladie ,

&

change le grain en

ergot.

Aulli

trouve-t-on fouvent de

l'ergot

clans !es fromens-mereila

femes avec le feigle,

&

rarement dans les champs f11.

mes de froment pur.

Quelle que foit la caufe de

}'ergot·,

ii en certain

q~c

lorfqu'il entre

beaucol

.lp de grains ergores daos le pain ,

ii

caufe d'ecranges maladies ,

&

produit des effets

fu–

ne!l:es ; cela n'e!l: pas fu rprenant , quand on fe np•

pe!le l'acrimonie mordicaote que

!'ergot

mache produit

fur l'organe du golit. On dit d'ailleurs que cene

fob·

ll:ance fermence plus aifcment que la farine, ce qui

vient fans doute de ce qu'elle en plus difpofre a

la

cormpcion

(a ) .

C'e!l: fur-tout en

1709

qu'on en

a

fait l'obfervacion : !es fei

0

les de la Sologne conreooicnt

pres d' un quart de grains cornus, que !es pauvres n&

gligerent de feparer du bon grai n

a

caule

de

l'extr~

me difette qui fuivit le grand hyver: le pain infd lc

de la farine de cc mauvais bled , donna

a

plufieura

une gangrene affreufe , qui leur fit comber lcs mem–

bres fucceffivement par parties. O n

pcL1t

confulter

cc:

q ui e!t die daos les

emoires de/' Academie

des

flienus,

ann.

1709

,p.

63;

dans Langius,

Aft. L

pf

a1111.

171

i.

&

dans un favant

Mimoire

de

M.

de Sakrne , medeci11

d'Orleans , infere clans ks

Memoires

de

l'acadbnie.

11

y eut encore une gangreoe endemiq ue

&

tres-redouca–

ble,

qui defola l'O rleanois

&

le

Blaifois en

1716 :

el

le efr decrice clans la

Colleftion arademique,

tom.

111

1

part. /ran. pag.

529.

Cette

t~rrible

maladie

ell:

endemique dans la Solo•

gne ,

&

dans d'autres pays ou le payfan

ell:

a(fez pau•.

vre pour ecre reduit

a

cette noumwre cmpo1fonnee,

parce q11e dans ics annees de dtfc:He ii fe gardt bieri

de cribkr ces grains ergotes. On

a vu

(

M. Duha.

me! cice

le fait ) de ces pauvres gens

ll

l'horel-dieu

d'Orleans , auxquels

ii ne re!l:oit plus que le crone.

On lit encore dans !es

memoires p

refentes

a

l'acadc•

mie, qu'une demoifelle charit.tb.le avoic une bonne re.

cette contre ce mal affreux ; qu'elle l'arretoit par uri

topique avec une eau compofee de quatre onces d'a•

Jun , trois onces de vitriol romain,

&

trois onces d1

fr! que !'on fait fondre dans

trois pintes d'eau rcdui.

tes

a

une : on y trempoit des linges , qu'on appliquoic

fur les parties gangrenees. M. Vetillarc critique: ame•

remenr la compofition de cette eau efoarotique , qU:i

ell:

mal imliquee dans le

Ditlionnaire d'hijloire

11a111rellt

au mot

Jeigle

:

ii

v

fait des

changem~ns

, avec des ob.

fervations judicieufe's

fur

la maniere

&

le terns de l'cm•.

ployer.

Un moyen plus certain, c'e!l: de prevcnir le mal

m~•

me , en fepa rant avant tout, par

le

moyen du crible

1

ces grains ergoces qui font plus gros que les autrcs,

D es l'annee

1676 ,

on propofoit

a

!'academic des fcien•

ces , comme le feul remede

a

cc ma! , de faire defen•

ure aux melinicrs de moudre du fei gle ou ii

y

aura

de•

grains ergotes : ii

~!l:

fi

aife de !es conaoitre, qu'il n'elt

pas poffible de s'y meprendre. Sur k s

r~prefontations

de

MM:

de l'aca.demie, M. de Pontcllartrain en

ecri~

(a)

Langius, qui

a

fait pluficurs obfervations fur

l'•rgat ,

nous

a appri< que lorfque le grain vici.! a

~te

maccre peodant

viogt-quarre hcures dans l'eau chau<le , ii ,•en feparc unc

matiere qui s'eleve

a

la fuperficie de l'eau

&

y fait unc

croQte de divcrfes couleurs.

Drftriptio mcrborum ex

ifu

cla–

vorum

Sualir

,

C.

//.

111. Aymcn , qui a repete cctte ob–

fervation , pretend quc cela ne vient que

des

divers ar•

rangemens des corps globulcux de la feve dont l'eau clun–

ge la couleur;

c'e(\

peut-etre par la meme raifon que

l'•r–

got

rend le pain violet : quoi q 'iien foit , cette matiere ma–

ceree

dans

l'eau ' re corrompt

&

fc

putr fie tres-prom•

ptement ; cc que l'on pourro!t regardcr comme la caurc

principale des maladies

de

corruptioQ

'iui f11ivcnt

l'u

age

de

l'rrgo,.

·