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t res , ou par la nature meme des cho(es';
&
comme
ii efl: comprable au public qui doir le juger
a
fo_n
tour , ii ne condamne rien fans motifs , fans rendre ra1-
fon de
fa
cenfure.
II
fa
it de plus caraCl:erifer par des
traits propres
&
diftintl:ifs, meme une produtl:ion me–
diocre , fans iai!fer echappu rien cle perfonnei ,
OU
d'offenfant conrre !'auteur.
II
efl: des railleries in no–
centes q tii ne fauroient blelfer perfonne ,
&
q'ue le
ferieux de !'art n'interdit point
a
un bon
critique;
mais
ii_ne s'en permet aucune qui ne s'offre , pour ainfi–
dire d:elle-meme.
II
ne fe bat jamais !es flancs pour
produire du ridicule ou il n'y en a point, il ne fon–
ge meme
a
le momrer OU il efl: , que quand l'interet
du gou t ou de la raifon l'exiue necefiairement. Il re–
jette fevfrement tous ces quol'ibets infipides, ces mi–
ferables pointes '
&
ces pretendues epigrammes dont
la recherche puerile
&
pourtant penible fe decouvre
par la
fa~on
donr Jes place un mauvais
critique,
par–
ce q .'ii efl:
en
meme terns mauvais ecrivain, quoi
qu'il en puilfe dire Jui-meme,
&
quiconque
e{t
alfa
bon pour le croire. C'eft fous cene qualite d'ecrivain
qu'il me refl:e
a
confidC"rer ' ce
critique
dont j'ebauche
J'image.
Pour meriter le nom <le bon ecrivain , ii fau t ecri–
re purement , elegamment , naturellement. Le beau
nature! n'exch1t point la noblelfe
&
!es graces
du.Jl:y–
le
~
mais ii faut favoir d:ftinguer Jes graces de
l'a!f~terie ,
&
la noblelfe de l'enflure.
Le
critique
qui fa1 t
ecrire ,
&
qui connoir par confequent tomes ks pro–
prietes du fly le , n'en ·confondra jarnais Jes vices avec
les agrernens reels. Son fiyle
efl:
coujours fimple
&
uni , parce que c'efl: le fiy le du genre,
&
qu'il ne
veut rien denaturer. II eerie avec purete , mais fans
etude
&
fans roideur, fans rien d'affeCte ni de pedan–
tefque, parce qu'il manie aifement
fa
langue. II ecrit
encore noblement ; mais la noblelfe de fon fry le ne
confifie point clans une vaine pompe d'expreffions bour-
. fouffiees
&
fouvent oifives. Enfin ii ecrit avec force ,
t legamment , agreablement; mais ii n'affeck point de
p arler, cornme l'Eum olpe de Perrone ,
Jcepi11s poetice
quam humane.
Son fl:yle n'efl: point herilfe d'images poe–
tiques, de metaphores eternelles laborieufement ame–
n_ees , d'epithetes entaflees par-tour avec une profufion
n fible. II fait le varier apropos, fam faire fans celfe
<revenir clans des phrafes ufees ks mufcs, Apollon , le
-P arnalfe , la double- Coll1ne
&
rous Jes lauriers du
P inde.
II
ne crie point a rous propos a J'emphafe , au
neologifme pour !es confondre tres-fouvent Jui-meme
avec l'energie,
&
en donner de frequens exempks.
Enfin ii fai u louer fans fadeur,
&
avec efprit , quoi–
q,ue fans efforr, parce qu'un long ufage des caufliques
n_
a pornt tota_lemenr emoulfe fo n gout pour !es va·–
n etes obligeantes dont ii connoit l'alfaifonnement.
J e ne dois pas oublii:r un trait qui feu l doit don–
ner bien du lufl:re au portrait que j'ai crayonne. Que
tout ecrivain , quel qu'il foi t , c'efi-a-dire , quelque
fupfrior_ite · qu'il ait reellt'ment , ou qu'il croie avoir
( ce qu i ell: pour lui la meme chofc) cloive avoir de
la moddl:ie ; on en fent la neceffite. Pour acquerir
cett_e verru
Ii
difficile
&
parrant
Ii
rare , ii ne fau–
dro1t <le tems en terns que quelque retour for foi-me–
me , fur !es bornes de notre efprit
&
fur celles de nos
connoilfances , ou., pour tout comprendre en deux
mots , fur notre ignorance
&
fur notre foiblelfe. Com–
bien don_c celui qui pretend juger Jes autres fu r "ces
deux points , ou autrement marquer Jes bornes de la
capacite d'aucrui , doir-il etre infiniment plus mode–
fte, pour ne point donner prife fur foi
?
Ce principe
bien imprimii clans l'cfprit de notre
critique
le prffer–
vera de bien des cravers. II ne parlera point de Jui–
rneme , ii ne fe cicera point comintJeller.ient. S'il efl:
aide dans fes travaux , ii ne ramenera potnt touc
a
Jui feu l; ii n'identifiera point dix perfonnes en une :
ii bannira principalement cet orgueilleux
&
tres-faux
Mo
1 ,
qui revolteroit les letl:eurs inf1:rnits.
ll
nommera
fcs co-operaceurs , pour Jes faire entrer en parcage de
C R I
-~'honneur
qi;e Jui prod uira leu r travail; ou s'il veut
coC1jours !es traiter comme cles artifans qu'il emploie
a
}'edifice de
fa
gloire , ii evitera du moins de
fe
fai re
des ennemis crop clair-voyans ,
&
en erat de renver–
fer ]'edifice.
§
CRIST
ALLIN , (
Anatomie. Pby.fiologie. )
Le
cri.
jlallin
fe trouve conftammcnt dans Jes yeux des animatlX
fournis de fang , !es infetl:es en font depourvus. II
ef1:
auffi confl:amment tres-convexe dans
fa
forface pofte–
rieure , moins convexe
&
prcfqu'applati anterieure–
ment clans l'homme adulce
&
dans la pie; plus con–
vexe clans ·!es animaux rimides de la clalfe des lievres
&
clans Jes oifeaux noCl:urnos ,
&
prefque.fpherique
dan~
Jes poilfons.
II
y efl:
a
la verice un peu applati anre•
rieurement , mais moins que clans !es amres animaux.
La convexite de la cornee efl: prefqu'en raifon con–
traire de celle du
cri.flallin ;
elle efl: tres-petite dans
!es poilfons , plus confiderable clans ks oifoaux
&
dans
Jes quadrupedes. Elle efl: cependant fort faillante clans
ks oifeaux notl:urnes ,
&
clans le chat
&
le
lievre.
Le
criflallin
efl: confiderablement plus denfe que l'eau ,
ii
y
va
a
fond ; ii a des forces. refringentes plus for:
te1,
&
grollit les lettres vifiblement. Ce feroir trop
cependant que de le comparer au verre. Des
mode~nes rres-inftruits ne l'efliment en comparaifon de l'eau.,
q
ue
2 I
a
20 ,
q
Ue
13
a
I 2 , OU I .;.
-11
I.
II eft rougearre dans le fcetus ,
&
parfai~ement
tranf–
paront clans l'enfant. II commence
a
jaunir apres le
tenne de l'accroilfemcnr ,
&
cette couleur augmente
avec ]'age ; ii devient opaque dans !'extreme vieilldfe.
II efl: place clans la chambre pof1:erieure , mais ii
ell:
Ii
proche de l'llvee, qn'il
y
paroit contigu. II
l'efl: effetl:ivement dans Jes poilfons. II y palfe meme
dans la chambre ancerieure de l'reil·: ii fait la me1111:
chofe dans le chat.
•
L a capfule du
criflallin
e!l: une enveloppe particu–
liere difference de la membrane vitree , qui s'enf!e
feule , Jorfqu'on la foufHe,
&
fans foulever ni la vi–
tree , ni l'anneau de Petit. Sa partie anterieure efl: ela–
fiique
&
comme carrilagineufe ;
fa
convexite poll:e•
rieure efl: pl us delicate: off la fepare aifement de la
membrane vitree,
&
!'on trouve une cellulofue entre
cette membrane
&
le cbaton du
criftallin.
Elle pcrd plus dill1cilemenr
fa
tranfparence que le
criflallin
lui-meme; clans plufieurs poilfons l'efprit de
vin n'dl: pas parvenu
a
la reod re opaque. Elle
le
de–
vient ccpendant dans !es maladies; nous l'avons vu
opaq ue dans l'homme
&
dans le chat.
Ce qui efl bien fi ngulier dans cette capfule, c'efl:
qu'ellc ne paroit point erre attachee au
criflallin.
Des
qu'on ouvre la capfule, le
criflallin
en fort clans le
moment,
&
clans l'homme vivant
&
dans le cadavre. On
trouve entre le
criflallin
&
la capfule un peu cl'eau ,
plus apparente clans quelques animaux.
La maniere dont
le
criflallin
fe nourriroit ,
Ii
cette
eau coupoit toute communication de la capfule au cri–
fiallin meme , feroit fi eloignee de l'analogie du refl:e
du corps humain , que nous foup\:onnons cette eau
de n'ctre pas repandue par-tout; elle n'exclur appa–
remment pas des vailfeaux nourriciers , que cette meme
analogie nous oblige de fuppofer.
Les vaifTeaux de la capfule ne fon t pas parfaite–
ment connus. L'artere pofl:erieure vient de la·centralc
de la retine: dans Jes quadrupedes
&
dans l'homme ,
clle perce avec fon tronc le corps vitre, fans Jui don–
ner des branches vifibles ; elle entre- par un ou deux
troncs clans la convexice pofterieurn de la capfule ,
&
fe
divife fur route
fa
furface. Da:;is Jes oifeaux ii part
de J'evemail un filet arcache au
crijlallin ,
qu'accompa–
gne une arcere. Dans Jes poilfons , la
ohof~
ell: plus
di!l:inCte ; l'artere cemrale y donne une premiere bran–
che
a
la convexice pofl:erieure du virre, dont Jes re–
feaux font de la plus grande beaute: une aucre bran–
che fai r
le
tour de l'ceil encre
fa
retine
&
la ruyf–
fch ienne,
&
entre clans le
crijlallin
accompagnec d'une
apophyfe de cette ruyfchirnne. Cette derniert bran-