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498

COM

'!(out•

ii

~y

'II

iun·

rommencement

&

<Une fin : le

;t~111mm:rteme11t

• ife<lon

hii,

.cit

ce qui dans l'objct precede toot

le rd te,

&

que rien nc doit ,prcceder; ainfi

le

com-

111mcemenl

des evenemens qui forn11en t J'.aCtion de

l'I–

liade ,

c'~li

la rlifpute entr.e Achille

&

)!igan1emn<fn .;

car .taus les evenemens qui 'vont fu ivre, font une fo ite

de cette difpute: tout

cc

qui l'a precede, .au contrai-

e,

n'apparcient ipoint

a

l'aCl:ion:

el

le

dt

parfaitemcmt

intelligible, quand on i.gnoreroit tout

ce

qui s'eft pa!le

avant ce

commencement.

C'eft done )e

·COl/ltnencemmt

qui fert

a

;donner aux

·chofes .{lne

~iaifon.,

&

qui rerrd raifon de

leur exif.

, tence.

·U n

ouvrage de g0ut , pour erre parfait, lloit

avoir un

commencement

bien marque. Si Homere nous

·~ut

chanre

ks

c:,,,e:nemens de l'lliade, fa ns

.noiils

~·R·

fl:.ruire du fojet qui avoit engage Achiile

a

quitter

· l'ari:n'fe

&

a

s:rrrirer conrr.e 'les l\trides , une i'art·ie

principale de l'acrion nous rnanqueroit; m·ais ce

-com-

111e11cement

pofe nous explique tou

t le

refte: ·nous avons

une notion

cm~plme

du

fujet

q.ue

k

.!pllete

a voulu

chanter ; nous en voyons

le

co

mmen

cement ,

te

progr.es

&

la fin ,

&

Ce

coup d'c:eil nous fatisfait.

•II

.xffulte de la que le .imece

epiqu~

qoi met

-en

recit.,

00

le

dramatiq_ue; qui met en aCtion un ·€ve–

.nement complet, doit etre aLten1if a metrre difbncte–

·Jrn:nt

.fous

nos yeux

le

oommmcemmt

clc l'aCl:i@n; mais,

ja ·manier:e de

le faire ·

n'eft pas indifferente, pour que

l'tffet ,Coit le

meille.ur

poffible, la -chafe m!irite d'etre

.~elo;pf9~e

a

vec qudq

ue detail.

' L e

C4'11111cncemenl

etant

ce

.{jU'il

y

a 'Cle prc:mier dans

un fujet , !'action ne doit pas deputer par des -cho–

{e.s

qui l'.<lrnt iprecede, ce feroit un-e abondance vicieu–

fe , !'imagination fero1t occup:ee mal-a-prof>OS par des

bors-d'<llelllVre: c'e(l: une faotc dans laquelle Euripide

:.cit

tombe qiuelq:uefois. H ecube, da:os la tragedie qui

portt: fon nom, ouvre la fcene par des lamentations

-a.uxquellc:s

le

fpe6l:ateu r ne-c0mpn:nd rien, parce gu'il

ignore encore qud ell:

.precifement

le

malheur qui

imena;(!e cette

·neiee ,

&

qui doit faire

le

fujct de la

.piece.

Le verica-ble

commencement

de l'a&ion , c'ofr la

'i"ffolution q111e ks Grecs ant formee 'Cl'immokr la fil–

·lc:

.de

da

reine for le tombeau d'AchiJ,lc. C'eroit par.

la

que le poece devoit debuter : tolltes

!es plaintes

-rl'Hecube for fes malheurs precedcns ne fon t rien au

-if.ujer.

,Qn remarque Je mime defaut dans l'lph1genie

en T auride : la princelfe paroit fur

le theatre avant

tl'avoir ·appris l'arrivee

de

f'ylade

&

d'Orefte;

&

ce–

pendant l'aCl:ion ne

commence

que par l'arrivec de ces

-deuix pricces. De tels deblirs font reellement detaches

.ck l'.aCl:ion,

&

den uifrnr !'unite de l'enfernble.

Un aurre defaut

a

eviter dans le poeme epique

&

dans

Le

dramatique , c'eft de faire remooter

le

com–

mencement

de l'aClion trap haut.

11

feroit ridicule, dit

Horace , de partir de l'ceufd'ou 1-lelene etoit Cortie pour

racomer

la guerre de Troie. Ce n'efr pas la la cau.

fe

:immediate de cette guerre: le poere doit

fe

hacer

de

venir au fai t,

&

debmer par ce qui

dl

le

com–

mencement

.prnchain de l'aB:ion ; de longs detours en–

nuicnt le

lec~eur

judicieux,

&

·rcndent l'ouvrage im–

parfait.

Taus les evenemens de l'univers tiennent fans doute

. les

uns

aux amres;

&

dans

1a

rigu.eur metapby!i–

que, aucun evenement detache de

l'hiftoire genfra–

ie,

ne forme un tout abfo·lu au ifole: mais c'eft a

l'art du poete

a

arranger fan plan de manierc q ue l'a.

Clion paroilfe etre un tout complet; pour cet dfec •

ii doit choi!ir un

commenmmnt'

qui conr:ente notre

CU·

rio!ite, enforte que noui. n'ayons rien

a

demander au–

dela.

Quand le ,pofae .fe dffic de la fecondite de fan

imaoination, ii prend l'aCl:ion de plus loin, afin que

la

~ultitude

des evenemens fupplee au defaut de !'in–

vention. Peut-erre Homere auroit commence l'

Entitle

par l'arrivce de fan heros en Italic.

irgile a cn.1 avoir

b.:foin de placer le

commencement

plus haut. Un poete

mains fertile en rdfources que Klopfrock , n'eut ofe

commencer la

Meffiad{

par la

derni~re

e?trtt

du Mef–

fie dans

J

erufalem.

COM

Le·poece

-a

done la liberte de placer ie

'Commmce–

ment

plus ou moins loin du 41enolltment de 'l'aCtion:

mais ce

commencement

doit t0i'.1jours etre bien marq·ue

complet,

&

indiJiolublement lie

a

l'aCl:ion; -plus

ii

frra

proche de la fin, plus l'aCl:ion eft concencree,

&

11'.ieux on en decouvre llenfemble d'un feul coup d'rei}.

S1 au contra1re ,

le

commencement

eft •fort eloigne

de

la fin

l'ollvrage en acqu iert

~rap

d'ere·ndue, au bio:.n

ii

fe

forme

de~

vuides dans l'aCl:iofl , elle langult,

&

l'effet qu'elle devoit pwduire , perd de fa vivacite.

Le

drarne exige necelfairemenc que le

comme11ceme1ft

ne foit pas 6loigne de la fin de l'aCl:ion. Si

le

poere

manque ·a i:ette regle,•. il iell''reduit ou

Ii'

ne

donnc:r

ql1e

k

fque!fw: d'une aCl:ion decharnee

&

fans fuc,

OU

A

ph1c'er ;Ia meilleure •partie des evenemens derriere

la fcene ;

'dans

l'un

&

l'autre·cas, ii ne lui e[l: pai

poffibk dr.

ihiim

deve!opper

le caratl:ere de

fes

per–

fonnages. Les anciens ant

ere

pour l'ordi'naire tres·

exacts

a

fuivre cc precrepte :-de-la vienc que les ca–

raCl:eres font

Ct

bien exprimes dans 1eurs pieces dra–

mafiques. Nolls pouvons auffi Jes propofer aux dra–

matiq ues modernes , comme des ·made

I

es dans l'art

de marquer avec preci!ion

le

•commenoeinrnt

de la pie–

ce. La premiere fcene , chez Ies anciens-, expofe or–

dinairement avec cant de nern:te 'le

co111mmwi1ent

de

l'aCl:ion , que l'on eft inftruit des l'encree du fujet qui

fera l'afrion,

&

du car-aCl:ere des principaux aCl:eur-s:

c'elt ce qui manque fouven t allx pieces mockrnes .

on eft 10ng-tems

a

favoir fur quoj l'aCl:ion doit preci–

fement rouler. Pour fentir cette difference, on n'a qu'a

comparer le debut de

l'GEdipe

de Sophoclc , avec le

commencement

de

l'Clidipe

de

M.

de Voltaire.

En mufique , chaque piece doit commencer -de ma.

niere que l'oreille fente que rien n'a du preceder:

l'harmonie doit etre complette ,

&

la marche fans

interruption : autant qu'il ell p0ffible, ii faur ·que

la

.premiere periode annonce deja le carecl:ere

de

tout~

la piece_.

II

y

a neanmoins des cas ou cecre regle fouf.

fre

des exceptions: quand per exemple une ariettc

fuccede'

a

un n!citatif; ii peat arriver

tres-foovent

q ue

le merne fentiment continue ;

&

alors l'ariectc

n'a point de

commencement

decide.

La danfe exige de meme un

commmcemefll

fixe.

II

n'eft pas agreable de

penf~r

qu'on ne voit que la foite

d'un mouvement qui a du preceder. Nos ballets pe–

chcnt fouvent concre cette

regle: !es danfeurs

fau.

tent bars de> couliffes de maniere

a

nous faire croir.e

que les .pas qu'ils

VO,nt

faire, tieanent a

UOC

action

commenc:Ce hors de

la

porcee de notre vue.

En general. wuc ouvrage de gout doit avoir un

com–

mencement

qui pre vienne en nous l'inqui<!cude de favoir

ce qui a pu preceder ce que nous voyons ou ce que

nous entendons. [,.orfqlle cem: quell:ion s'eleve natu·

rellement daos notre efprit, c'eft une preuve evidence

qu'on ne nous a pas prffente un tout, mais feulement

le fragment d'un tout.

Hermogene , dans fon

'lraite

de

l'lnvention

(

!i

'IJ.ll.

,

<hap.

I. )

obferve,

a

la verite , qu'il

y

a de la g

roffie

rett

&

de la mal-adrelfe d'entrer de plein faut en matiere

daos une piece d'eloquence : mais ii faut remarqu:r

que dans

Lin

difcours d'un apparat , ou !'on va tral·

ter uo fuj et avec qudque erendue, ce n'eft pas l'cxor–

de,

ma

is la propo!ition , qui conll:itue

le

veritable

com·

111e11cetnen1

de l'ouvrage.

Dans les productions des arts du deffin

&

de la Sculp–

ture,

OU

l'ouvrage entier fe prffente a

la

fois, ii

fem:

bit: qu'on n'¥ fau roit dill:inguer ni commencement nl

fin.

II

faut cependant de route neceffite y concevoir

quelque chofe d'analogue aces.

dc~X

notio_n.s, pour

q~c

ces

ouvrages foient des taus 1foles

&

ent1erement de–

termines.

(Get artiole ejl tire

de

la

'fhioritt.inirale des

Bea«X·

,/Jrts

de

M.

SuLZER.)

COMMINGES, (

Geogr.)

petite contree de la Gaf–

cogoe , de dix-huit lieues de

long , for fix de large.

Col1've1111.e

de

convenire,

parce que !es peuples qui l'ha–

~1t11icnt

tiroient kur origine de plu!ieurs brigands Ef-