CLE
Les fleiirs fortent une
a
une des cotes des
b~ancbes.
&
font portees par de courts pedicules : au-delfous fe
trouvent une ou deux paire' de folioles qui font ob–
longues
&
aigues. Les fleurs ont quatre petales , epais
comme
ceux de l'efpece
n°.
7,
&
de couleur pourpre,
l'intfrieur en
di:
fillonne.
•
Toutes ces efpeces peuvent fe multiplier en juillet,
par des marcotes faites avec des branches nouvelles.
On
peut Jes reproduire par leurs graines, mais elles
ile germent que la feconde annee '
&
Jes fujets qui en
proviennent fleurilfent bien plus· tard que ceux eleves
par le premier moyen.
La
climatite
d'Efpagne, qni
-efl:
le
n°.
4-,
dl:
alTez
delicate; ii fau t la planter
a
une bonne expofnion'
&
en avoir toiijours une couple de jeunes pieds dans la
krre. D ans les bofquets d'automne
&
d'hyver, on
pe.uten· former de petits portiques qui contribueront
a
leur
decoration_ Ses- grandes flcurs , quoiqu'affez ternes ,
brilleront dans Jes fombres jours d'oCl:obre, ou n'au-
ront du moins alors rien qui les efface.
.
Notre efpece
n°.
11.
crolt dans la
I
France meridio–
nale, en ltalie , en Autricbe
&
dans plufieurs parties
de
I'
Allemagne. Sa racine ell: perenne , mais fes tiges
fun.t
annuelles. Elle
fe ·
foutient d'dle-meme,
&
s'ele–
ve
ii
environ cing pieds de haur. Les fleurs naiffent en
grands panicules laches au bout des branches,
&
con–
fifl:ent en quatre petales blancs qui s'etendent horizon–
talement.
L 'efpece
11°. 12
s'elance for plufieurs tiges droites
a
la
hauteur de cinq ou fix piecls. C'efl: une plante vi–
vace , dont
le
bas des tiges fubfifte quelquefois. Les
fleurs font folitaires ,
&.
terminent !es branches:
el–
les font grandes , s'inclinent avec grace ,
&
font com–
pofees de quatre grands petales d'un tres-beau bleu,
&
d'ur,e houpe blanche d'etamines foyeufes. Cette plan–
te
eft ·fort belle'
&
merite d'etre employee dans Jes
plates-bandes des bofquets. d'ece. (
M. le Baron
Dlil
T scttoUDL
)
· CLEOMENE
I.
du nom ,
(
Hifl. de Laddemone.
)
D eux rois Spartiates ont pone le nom de
Clioi1w:e
;·
le premier etoit fils d'AAaxandride, dont
ii
fut l'he·
ritier au trone , fans en avoir eu les talens
&
la
ge•
nerofite. Dans les premiers jour!; de fon regne , ii tour–
na fes armes con
ere.
I-'
Argolidc, qu'il
Ce
propofa plu–
tot de devafter que de conquerir. G uerrier fans prin–
cipe
&
fans generofite, i.l
exer~a
les plus affreufes cruau–
tes contre les. Argiens. Ces peuples , apres lem dffaite,
fe refugierenrdans une epailfe foret,
OLI
ils forent bien–
tot
in.vdl:is :
Cliomene
ne vouloit leur accorder aucune
capitulation ,
&
dans
le
terns qu'ils imploroient fa cle–
mrnce, ii lit mettre le feu
a
la foret , ou tous ces in–
fortunes furent la proie des flammes.
~oique
Cleo–
mene,
fans genie
&
fans vertu ,
flu
regarde comme un
imbecile furieux qlli, cfans certains momens, avoit la
ferocite d'une bete fauvage, ii eut la gloire d'affran–
chir A thene du joug des Pififtr:nides ; mais apres en
avoir ere le liberateur' ii voulut en regler la deftif)ee :
ftpt cens des
principale~
families furent bannies. La
tyrannic
'a
peine decruite,
fut
remplacee par une plus
humiliantc. Un certain Ifagoras, fletri par fes dimes
&
fes debauches , avoit
fu
plaire
a
Clioment ;
cet
hom–
me vii
&
fans capacite , voulut tour regler dans le fe–
nat
&
dans Jes alfemblees du peuple. Les <lignites furent
le prix: de la corruption',
&
les plus vertueux citoyens
fu rent
pr.ofc~its.
Les Atheniens , dont Jes uns eroient
opprimes
&
les autres craignoient de l'etre , s'affem–
blerent tumultuairement ; toute la ville retentit du. bruit
des armes. Un people- ne font jamais mieux
fa.
force
que quand il fort de l'oppreffion.
Cleomene
effraye , fe'
refugie dans la citadelle,
OU
ks eris des par.tifans
d'I,
fa_go,ras qu'on egorge, Jui font craindre une mc!me
M–
ih nee.
L~s A~~eniens,
moins cr-uels que lui.,. confenr
tent
a
lu1 fac1hter une rcmaite.
D es
qu'i~
fe vit1en
fUrete,
ii arma pour fe· venget
de ceux qui l'avoient reduit
a
trembler.
11
entre clans
lrAttiq
UC
qu'i\.
&aVage
~
apres. avoir, egorge
IOUS
ks
·c
L E
437
habitans qui tombent entre fes main-S. Athenes
clt1
haut
de fes remparts
apper~oit
Jes flatnmes qui devorent fes
moiffons; Jes habitans menaces de
vivre
efclaves pren–
nent Jes armes , refoll1s de mourir jibres. Les deuic
armees etoient en prffence, lorfque les allies de Lace-'
demone fe reprocherent de verfer un fang innocent
pour alTouvir les vengeances d'un fornene. Ils fe rcti–
rercnt fans combattre,
&
D emocrate, collegue de
Clio·
mene ,
fuivit leur exemple. Cette dffrel:ion engagca les
Ephores
a
porcer une Joi qui dffendoit aux deux rois
de Sparte de fe crouver enfemble clans la
m~me
armee,
pour eviter les haines qui hailfent du partage du pou–
voir. Cliomene
abandonne de fes allies
&
de fon col–
legue , etoit trop borne
&
trop prffomptueux pour pre–
voir le danger : il combattit
&
fut vaincu. Sa dffaite ,
qui devoit l'humilier , ne fit .qu'aigrir les fureurs ; il
fufcita des ennemis aux A theniens ·dans toutes Jes con•
trees de la Grece.;
&
prodigue dans fes largelfos ,
ii
fi t parltr la pretrelfe de Delphes, qui predit
a
rou–
tes les vill::s. une oppreffion alfuree ,
fi
elles ne met–
toient des bornes
a
la puiffance d'Athenes. Mais
1.1ne
faine politique triompha des menaces de la fuperlti–
tion ,
&
!es Grecs pour la premiere fois crurt1nt etrc
plus eclaires fur kurs propres interecs, qu'une pretrdl'<!
fourbe
&
venale.
.
Arlftagore , gouverneur de Milet, meconttnt de la
cour de Perfe, fe tranfporta
a
Sparre , pour y repre–
fenter ' qu'il etoit deshonorant pour un peuplc auffi
bel–
liqueux de lailTer l'lonie fous la domination de Darius,
&
ii d2couvrit Jes moyens de l'arracher
a
fes anciens
maitres.
II
eut de frequens entretiens avec
Cliome1te
qui
etonne de la diflanc:e de Sparte
a
Su-ze, rejecta fes pro–
pofitions.
II
crut que fes prffens feroient plus puilfans
que fes raifons ,
&
ii lu·i oifrit j.ufqu'a cinquante ta–
lcns pour l'engager
a
teMer cette conquete. Gorgo,
fille Je
C/Coment
,
e(onnee d'uhe offre
Ii
el>lou1llante •
s'ecria : "Mon pere, renvoyez
promptemen~
l!C[
etran–
ger , c'efl: un ufurpateur qui vous ledui(a ,,. Arill:ago,.
re
r.ebme
a
Sparte, fut favorablement ecoute des Athe–
i;iiens. Cette conjuration r.touf!ee.dans
fa
nailfan'e,
fo.ur–nit un pretexte a Darius de tourner (es armes contre la
G rece.
Les
i1abitans dff:gine eroient !es p.lus expofes
a
fes vengeances ; ils crnren£ devoir !es prevenir pa.r
tine prompte foumiffion ;
Cldomene
fe tranfporca dans
leur
j.lepour les pun·ir d'avorr donm! un exemple qui
pourroi• entrainer Jes autres viHes mcnacees. Crius •
\ln
des principal<X de
€es
iflfulaires , eut l'audace de
Jui dire
"Ille
s'il ofoit maltraiter
le
dernier d\'.s cicoyens,
il le-feroit repemir de
fa
te111erite.
CliomeM
fe
~etira
en
menayant Crill-$ , dont la hardrdfe etoit e»citee
par
D emarate, autFe roi de Lacedemone , qui
r-rnv~rfoic
fecretem<!n~
les delfeins de fon col-legue.
Cliome11e
iiµ
ftrnit dd fon infidelite, le
cita
devant·
le
peuplu
po.urle
juftifiier. Omre le crime
cle
trahifon; ii lui imputoit
encore cl'etre le f.rnit d'un adultere ,
&
que
fa
naif–
fa nce premaruree avoit donne oecaf1on
a
fon pcire de
dire qu'il n'etoir pas fon fils. La pythonilfe fut con–
fultee,
&
fa
reponfe fuE Conforme
aux
defi.rsde
Cliome11e.
qui l'avoit feduire par la magnificc:nce de
fos
13refens.
Demarat-e fut degrade ,
&
fa
couronne fut mife
fu,r
la
1ete
de Lfotichidt!. Mais quelqm: tems apres ,
fa
fourbcrie avec la Pythoniffe
fut
decou 1erte ; ii fut re–
garde comme un profanateur qui avoit abufe de la
ru•
ligion pour corrornpre fes mini{l:res. Le peuple deman·
doit hautement
fa
mort pour venger ks dieux crntra•
ges '
&
ce fut pour
ft:
fouft raire
a
fes fureurs qu'1l fc:
retira aht!Z !cs Thetfaliens, clont
ii
fot exciter
la
eom~
paffion. Ces peuples feduits
fe
reunirent aux Arrnd1tlns,
.pour
le
retablir fur le trone de fes ancetres.
Les
~pal'.:'
tiates-,. occupes· dan$
une
guerre
impo~tante; i;r-~1gn_~~
l'ent de
fe
faire de nouveaux ennem1s, !ls confent-1•
rent~
a•
le faire nmtrer dans-
fes
prerogatives '
~ais i~
n'en jouit pas long-rems ; ii tomba cfans. une-
d~~n~
f.urieufe qui obligea de l'enfermer : _un JOllr .qu 11
etol~
rdl:e
avr.c· un feul de fes gardes , 11 lu1 arracha fon
~pee
qu il fe· paffa
a
t'ravers· du corps,
l'ali-
'H~7. arvan~
Jefus-Chrift. .(
T~!i·)