A
3
o
,C L A . ,..
d . h
repandre de,tOll! Cotes; on apprend a C1llmer
CS
C
0·
fes que jufqu'alors on n'avoit pas meme
apper~ues.
On regarde ceux qui ont decou vert ces n.ouve.lles four–
ces de plailirs honnetes, comme !es b1enfa1teurs re–
fpeB:ables de la fociete ; l'honneur qu'on kur rend,
''redouble leurs efforts; ils foht de nouvel!;.s obferv<j–
>tions fur le monde moral ,
&
apportent
tous leurs
foins ii communiquer leurs recherches aux autres , de
la maniere la plus parfaite :
le
bon ton , la raifon,
Je gout s'introduifent dans !es focietes choifies: Jes au–
teurs commencent
a
paroitre,
&
leurs ouvrages
d~viennent
claj]iques
pour la pofterite, parce qu'ils font
puifes dans la
na~ure
!"Qeme, clans la fource inaltera–
ble du beau
&
du bon.
On ell: tente de croire que l'homme n'a recu qu'un
dcgre decermine de fagacite , pour penetrer clans la
nature des objets moraux, qu'il ne fauroit a\ler
ph~s
loin ,
&
que
dan~
chaque nation Jes me"llrnres tetes
one atteint
cc
degre-lii. Nous voyons du moins qu,e
Jes ecrits de.s hommes de genie de tous Jes liecles
&
de toutes Jes nations, plaifent par-tout ou
la raifon
ect deja parvenue a-peu-pres
ii
ce
dernier degre de
.culture : ce font-la 'les vrais
auteurs claj]iq11es
pour rou–
tes !es nations de la terre.
Mais chez un peuple done la raifon n'ect pas en–
core culrivee au plus haut point, le meilleur au\em
qui s'y formera, fera applirndi , plaira , deviendra
ce–
lebre ' parmi fes cootemporains,
&
cepeodaot ne fera
jamais
auteur c!ajjiq11e:
c,e droit n'appartient qu'auic:
meilleurs ecrivains de la nation la plus eclairee
&
la
plus polie.
r
' La
1
fimplc culture de l'entendemeot , 51ui ne s'att:i–
che qu'aux abftraf.l:ions
&
3 l'analyfe des
jdfos , ne
forme point
d'auteur clajjique ;
ii n'y en a pas un feul
parrrii Jes fcholactiques. Une nation qui ne s'attachero}t
qu'aux fciences exaCl:es , n'en produiroit aucun ,
&
n'en feroit pas moins de progres clans ces fciences·la.
L 'entendement
claf!ique,
~'ii
ect permis de s'exprimer
ainfi, ne s'occupe pas d'ab!lraB:ions;
ii
n'analyfe point
Jes diverfes parties de l'objet; ii fair l'enoocer dans
toute fon etendue avec ·energie
&
limplicite; c'eft un
tableau bien fait qu'il prffente
a
!'imagination : ce font
plurot des obfervarions fines, qui .fuP,pofent un
cou~
d'reil
per~ant,
que des ra1fonnemens exaC):,s fpndes fu r
le developpement des idees :
le
penfeur abfrrait die peu
en beaucoup de paroles , parce qu'il .n'a en vue
qu~
le plus haut degre de certitude : le ·penfeur
dajjique
dit
beaucoup de chofes en peu de mots ; ii expri1ne par
une limple reflexion ou par une courte fentence, le
refulfat d'une longue
&
profonde meditatio[).
L'efprit d'obfervar.ioo, .cette premiere qualite d'un
auteur clajjique
ne s'acquiert point Eilr des
etudes ab–
ftraites ,
&
ne
fr
forme pas au
fi;>nd d'un
cabin.et;c'eft clans le granq monde, au milieu des
affaires , &par le commerce des hommes qui .font eux-memes
doues de ce talent, qu'il fe perfeCl:ion ne:
la fociete ,
celle fur-tout qui s'occupe de grands objets , ou rou–
tes les faculres de l'entendement font mifes en action
&
fe deploient avec rapidite, ou ii faut d'un
coup~
d'reil embralfer une multitude de confiderations ,
&
penfer folidemrnt fans avoir le terns de reflechir avec
methode; Cette fociete ell: la veritable ecole Oll l'efprit
acquiert la force , le courage male
&
l'affurance qu i,
ferment un
auteur clajjique;
ii n'y a qu'un heureqx
genie qui puiffe reuffir fans ce fecours .
&
a
qui la
leB:ure des bons auteurs puilfe tenir lieu de
tout le
re!te.
On remarque qu'en tout pays le nombre des poetes
claf/iques
l'a emporce fur celui des bons profateurs ; la
rai!On en ell: aifee ii trou ver: le
fentirn~nt
&
l'imagi .
nation fe
devdopp~nt
long-terns avant
l'entendement
&
l'efprit d'ob.ferviuion. Ainli ces premieres foculres
fe perfeetionnent plutot chez une nation que les ta–
lrns qui fuppofent la perfeB:ion du jugement: de-la
v.ient, comme Ciceron l'a deja obierve , qu'il ell: plus
a1fe de trouver un grand poece qu'un grand orateur ;
CLA
•
M11llo tamm pauciores oratores quam poi:'td! koni repcrim.
tur. De oral. lib.
I.
(
Get article
ejt
ti~e
de la Thiorie gi·
nirale des Beaux-Arts de A1.
SuLzu.)
CLAUDIA , (
Hifl.
Rom.)
veftale , fut accufee d'a.
voir laiffe eteindre le feu facre. Pendant qu'on inlhui–
foit fon proccs, on pretend que la deelTe ,Vefta fit
un
miracle pour manifefrer fon innocence. L'on avoit·fait
venir de Phrigie le limulacre de la mere· des
,di~_ux.
Le vaiffeau cha.rge de cette precieufe . relique ,re!l:a
a
fee fur le rivaae. La concternarion fut generate , on
craignit que
c~
ne fUt une punition de la decffc, of.
fenfee de ce qu'on l'avoit tiree d'ur teqiple ou elle
·avoit de nombreux adorateurs.
Claudia ,
dit-on, atta–
cha le vailfeau
a
fa
ceinture,
&
le, tralna fans effort
jufqu'au milieu de Rome. Ce prodige pretendu
co~fondi t fes calomniateurs,
&
el
le fut declaree innocence.
CLAUDIA, fc:eur de 1Claudius Pulcher, eut tout l'OJ–
gueil qu'on
repro~hoit
a
fa
famille. ,Un jour qu'elle
traverfoit les rues de Rome montee fur (on c!\ar, e\le
fut arrecee par '1•affiuence du peu(Yle qui l
'oqlige.JIde
rallenrir fa marche. Senfible ii cette efpece
d'affront,
elle .s'ecria: ,, Je vo11drois que 111on frer.e .fut encoce
en vie ,
&
qu'il perdit une feconde bacaille navale
pour debarraffer Rome de c.ette can.aille dont
~lie
efr
forchargee,, . Cc fo.uhai t fut regarde comme une iiv–
precation centre la patrie.
Claudia
fobit la peioe de–
cernee centre les crimes de Jeze-piajelte: ce fut le
premier exemple de la punition de ce crime ' qui dans
la fuite fit perdre la vie
a
cant de cicoyens innocens.
(CZ'-N.)
CLAUDIUS-NERON,
(Rift. Romaine. )
e~oit
fils
Id~
.Drufus, dont
~ivie
etoit enceinte , lorfqu'Auguftc
la fit palfer dans fon
lit.
II
naquit
a
Lyon
fous
le
confulat de Jules,Antoine
&
de Fabius l'Africain.
11
etoit
a
peine forti du berceau qu'il perdit fon perc.
,II
etoit
Ii
mal organife , que
fa
mer.I!
Antonie avoic
coutume de dire qu'il etoit
l'ouvrag~
bifarre de la na–
ture en delire. Caligula, qui pouvoit l\ n_velQpper darn;
le
meurtre du
re~e
de fa famille , crut ne pouvoir
mitux punir !es Remains, qu'en
l~ur
donnant un pa–
.reil empereur. Son education
fut
fort n6gligee.,
pare~
qu'on la crµt i01puiffanre
a
corriger les vices de
la
nature. A.ugufl:e lui defera !es honneurs confµlaires_,
mais
ii
nt Jui permit pas d'en remplir les •fonCl:ions.
J'r.ive des <lignites auxqt;elles ii eroit appelle par
fa
.nailfdnce, ii fe retira
a
la campagne, ou confondu avec
des hommes agrectes
&
fans
m~urs
,._ ii fe livra aux
execs de la plus
fa
le debauche'
&
fur·tout au jeu des
dez. Quoiqu'il n'eut a11cune des vertus qui attirenc le
refpect , on lui rendit en public tous les honneurs qu'on
dfferoit aux enfans des Cefars ,
&
a force d'etre plaint,
ii parvint
a
etre ain;:e. A•igufte , ,en mourant , le re–
commanda aui.: armees , au people
1\c
au fenat.
II
Jui
legLia une femme confiderable pour foutenir fa dignite
da1s la vie privee. Son neveu Caligula le choifrt pour–
collegue clans fon confulat; mais ii ne Jui lailfa que
l'ombre du pouvoir done ii fe rfferva
la realite. Ce
neveu infolent l'admettoit ii
fa
table , moins pour lui
faire honneur, que pour s'amufc:r dt:
fon
imbecillite.
Apres la more de Caligula, ii fe cacha clans des mon:
ceaux de tapifferie; ii fut decouvert par un foldat , qu1
le mena au camp pour
y
attendre fon fort. Le fenat,
qui ne vouloit plus d'empereur,
fc
trouva partage
dans fes opinions. La lenceur de fes deliberation.s im–
patienta le pwple, qui exigea de donner promptement
un chef
a
l'empire: ii fallut condefcendre aux vreux
de la multitude.
Cla11di11s,
qui n'attendoit que la mort ,
fut proclame empereur. L'armee lui preta ferment de
fidelite.
11
promit a chaque foldat quinze frfterces;
&
ce
fut"
depuis l'exemple de cette liberalite , que !'em–
pire devint la proic: de cel!li qui favoit mieux payer.
~oiqu'il
fUt crop foible pour foutenir un fi
gr~nd
po1ds, ii tit
a
fon avenement plufieurs actes de b1eo–
faifance qui lui eonciliereot les creurs. II abolir la me–
moire de routes !es violences commifes pendant Jes
deux jours qui avpient precede fon elevation. I1 ne