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C H A

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341

ions fur les bords de

la

Prof~,a;

ces demiers 'rempor-

dit pas l'enrremi clans fes

lignes ; huit mille .Suedois

tcrent la premiere viC\:oir;<: qui eut illoftre . Jeurs ar-

demeurerent devant Pultowa pour contenir les affieges.

mes, depuis qu'i'.s

ks

expofoient a celles de

Charles

Les Mofcovites etoient ranges en bataille; des le pre-

Xl/.

Enfin.

la

paix fut conclue; par le traite Augu-

mier choc, lwr cavalerie fut renverfee; mais elle re-

il:e

renon~1t

·au trone de Pologne , Stanifias etoit con-

rourna au combat, culbuta l'aile droite des Suedois ,

firme

de nr,uveau par la republique,

&

Charles XII

&

prit le general Schlippenbak.

L~s

deux partis vain–

~ffc.Cl

:oit

un, empire egal'

&

fur

le prince

a

qui ii

queurs

&

vaincus tour-a-tour, abandonnoient, repre-

OtOit

la CC'-t1ronne,

&

fur celui a qui ii la donnoit.

noient le champ de bataille ,

&

la viC\:oire voloit en

::Augufte differa de remplir Jes conditions qu'on Jui

un moment d'un cote

a

l'autre.

Charles

fe faifoit por-

itvoit im.pofees,

&

fur-tout de rendre Palkul, que !'in-

ter clans une litiere, elle fut brifee d'un coup de ca-

vincib1.e

Charles

reclamoit; mais ce prince menaya de

non; ii monta fur un cheval, qui fut rne fous Jui.

·ne pr,'int fortir de Saxe que tous les articles du traite

Renverfe au plus fort de la mclee, ii fe defendoit en-

ne fulfent executes. Augufte pour eloigner un voifin

core avec fon epee, !ors qu'o'n l'arracha tout fanglant.

rt

dangereux, facrifia

le

plus fidele de fes defenfeurs;

Les foldats Suedois, perfuades qu'U etoit mort, per–

h

victime fot livree a la vengeance du roi

de

Suede,

dirent courage; cette nouvelle vole

de

rang en rang ,

'&

alia mourir fur un echafaud. On reprochera tou-

&

porte l'effroi dans tous !es creurs ; leur dffenfe de–

j ours, a la memoire

de

Charles

XII,

le fupplice dpu-

vint moins vigoureufe

&

l'attaque des Mofcovites plus

loureux qu'il fit fubir a ce L ivonien.

vive. Les rangs fe rompirent, la... cavalcrie ennemie

y

Rien ne retenoit plus

Charles

dans la Saxe.

Ce

prin-

.penetra, la deroute devint entiere. On emporca le roi,

ce

qui craigr1oit de n'avoir plus d'ennemis

a

combat-

qui fremi!foit

de

furvivre

a

fa gloire,

&

crioit d' un

tre, n'avoit point compris le czar dans

c~

traite.

ton mele d'amertume, de honte

&

de depit,

S11idois ,

Tranquille fur le fort de la Pologne

&

de fon allie,

Suidois.

La raae ecouffoit fa voix, il n'en pouvoit dire

il fe mit en marche pour rendre aux Mofcovites tous

davantage.

T~ut

etoit perdu fi le delire de la fureur

!es maux qu'ils Jui avoient fairs. L'armee Suedoife

-qui

egaroit Jes e

fprits fe

fut empare auffi de l'ame

paffoit pres de Drefde, lorfque tout-a-coup

le

roi di-

<k

Lewenhau.pt;

mais cc fage general conferva tout

fparut; ii s'etoit echappe avec quatre Officiers, etoit

fon flegme,

&

fit une des plus belles retraites dont

entre dans Drefde, pour rendre vifite a Augufte com-

ii foit parle dans Phiftoire,

,

me au meilleur

de [es

amis. Le prince dem'ine

le

re-

Charles

mit le Bori!1:ene entre fon vainquem

&

Jui.'

s;ut d'un air embarralfe, Jui parla en tremblant, im-

Ce fut alors que revenu

de

fes premiers tranfports,

plora fa clemence avec balfelfe,

&

Jui demanda grace

ii rougit en fe

rappel

I

ant !es magnifiques promelfes

!orfqu'il pnuvoit le faire arreter.

Charles

prefque feul

qu'il avoit faites aux Suedois, !ors qu'il difoit. qu'il

au milieu de fes ennemis, fut plus fier, plus inflexi_-

Jes meneroit fi loin , qu'il leur faudroit trois ans p.our

ble qu'il ne l'avoit

jamai~

ete; il rejoignit fon armee

recevoir des nouvelles.

de

leur patrie'

&

quand ii re–

jnquiete de fon abfence,

&

ou l'on fongeoit deja

a

pondoit aux ambalfadeurs Mofcovites, qu'il ne. vou:

former le liege de Drefde.

11

repalfa l'Oder,

&

s'avan¥a

loit traiter avec le czar qu'a Mofcow. II marcho1t.avec

vers. la Mofcovie , refolu d'etonner cette comree par

Jes debris de fon armee

a

travers Jes dfferts

&

Jes

tme revolution auffi rapide que celle de Pologne. Le

forets, incertain de

fa

route , n'ayant d'autre lit que

czar ecoit deja detrane dans le plan de

Charles

XII;

fa

voiture, preffe par la faim comme fes

~oldats

; rnais

&

ce prince n'etoit plus inquiet que du choix du foe-

.affectant toujours un maintien fe.rme , un air ferein •

cclfeur qu'il donneroit

a

fon ennerpi. Deja ii eft dans

ii fe trouva enfin fur les frontieres de !'empire Oc,.

Grodno: Pierre derache fix cens cavaliers pour le fur-

toman. Une puilfance ennemie de celle du,czar,

re~ut

prendre,

&

cc corps eft arrete fur un pnnt par trente

avec joie le rival de cet empereur. On le

~onduifiL

fur

dragons.

Charles

impatient de

fe

venger

>

fe jette dans

les bords du Niefter,

OU

des cabanes elevees .par fes

:Bcrezine,

y

ma(facre deux m11le hommcs , arrive fur

foldats , formerent bientot une ville pres de Bender.

!es bords de l'Holowits,

&

voit l'armee ennemie cam- • Louis XIV offrit

a

ce prince infortune, un palfage

p ee fur la rive oppofee. L'artillerie du czar connoit

pour retourner en Suede. s'il vouloit

s'emb.irquer

avec furie; la moufqueterie faifoit un feu continue!.

pour M arfeille. Mais

Charles

ne vouloit retourner

a

Au milieu. de cette grcle,

Charles

fe

jette le premier

Stockholm qu'a la tete cl'une arinee triomphante, apres

dans

l'eau , traverfe la rivieq:, fon armee le fuit, les.

avoir detrone Pierre,

&

ver.ge

l'honneur

des

armes

retranchemeos fol'\t forces,

&

la rleroute des Mofco-

Suedoife~.

II f1'av.oit point perdu de vue fes grands

vices devient generale.

Charles

fe dela{foit des fatigues

projets; mais tandis qu'il meditoit la chute du czar ,

de cette journee, lorqu'on lui apprit que le general

celle de

Stanin.as

commen~oit,

&

Augu!l:e rernontoit

Lev<eohauft, qui accou,roit pour joindre le corps d'ac-

fu.r le c

rone de P

ologne.

Charles

pe

pouvant plus don–

mee, avoi.t rencontre les ennemis dans

fa

route, leur

ner des couronnes, donnoit de l'argent au peuple, en

avoit palfe fur le ventre,

&

en avoit lailfe fix mille manquoit quelquefois lui-meme, depenfoit le

1

reven1;1

fur le champ de bata.ille. Pierre czar battoit en retrai-

de chaque

jo.ur

fans fonger au lendemain, r,egloit les

te , obfervant tous les mouvcmens de fon ennemi,

comptes. de fon treforier fans !es lire, jettoit au feu

ctudiant fes manreuvres ,. de11inant fes rufes, copiant

Jes fouliers de fon ch.ancelier pout le forcer d'etr.e tou–

:fon

o~dre

de bataille ; c'eft

ain.fi

qu'il apprit

a

v.aincre

j.ours. bow:, couroit a cheval, rangeoit

fa

poignee de

Charles

XII.

Ce prince n'avoit plus que frize mill.e

foldats en bataille ,

&

paroilfoit plus gai q,u'il

n~

I1ommes ;

le

vertige qui accompagne

la p.rofperite,

Pavoit jamais &e dans

fa

plus haute fortune. L es

s'empara de lui , au moment

o.u

cette. profperite me-

Tures venoient

le

contempler avec

un etonnemenr

me alloit celfer. L'experience du paffe Jui perfo.adoit

,il:upide,

&

l'admiroient fans favoic ce qu'ils

admi~

qu'avec Jes plus foibles moyens, rien ne Lui etoit im-

roient en Jui.

.

poffible ;. il inveftit Pultowa; tandis qu'il dirigeoit les.

La cour Otto.mane paroi!l'oit difpofee

a

fecounr

travaux,

&

qu'il examinoit ceux des affieges, ii fut

l'illuftre rnalheureux ,

&

a

lui don!ler une armee

po~r

atteint d'une balle au pied; ii demeura ferme clonnanl:'

accabler le czar; mais ce prince avoit

verf~

fes

tre:

fes ordres , marquant les poftes; aucun, figne de dou-

furs dans le1> mairui d'Ali Bacha, grand _v1fir , qut

leur ne le trahit,

&

perfonne ne foup-"onna qu'il flit

s'oppofa

a

ce proje.t.

Charles,

a

force d'inrr:gues le fit_

ble!le; iljoua pendant fix heures ce role, inconccva-

depofer. Numan cu·pr.uli, fucce!feur d'Ali, dut fon

ble pour les. homm,cs vulgaires; enfin la perte de fon

elevation

a~1

roi de Suede,.

le

corubla d?honn_eurs

-~

fang

le

for~a

a

fe retirer. On decouvrit la- plaie, tous.

de bienfaits,

prepa~a

la rnptu1'.C ;i.vcc la Mo(covie. Deja

le~

fpefrateurs etoient con'1:ernes. ,, Coupez, dit

le

cinquante mille hommes couvroi(ot,Jes bords du Da.–

toi, en prefentant

fa

jambe, coupez, tie craignez rien ,,.

nube. Pierre enfern1e par cetre :u-mee' que con;ma_n.:

On r_i.'en vint pas

a

cette extremit€.

L'appro~he

des Mo-

doit

le

vifir, demancla

a

l?arlementer_;.

fa

.hberahte.

f.covite§ lui

~t

bjen-tot oublier

fa

blelfure; ii n'atten:

facilita la negociation, ii obnnt une capitulation ava'l::'

'Iome

ll.

Xx

2