CHA
§
CHARl V
AR
I
ou
CHARDAR
is, (
Hi/lJ mod. )
ce
RlOt paroit forme d'un autre de la
baffe'~atinite ,
cha–
lyb4rium,
bruit
fa
it avec. des chauderons
&
des poe·
les ,
&c.
de
thal)•bs,
qui fignifie du fer
&
de l'acier.
,, La canaille
&
b
gens de peu d'imponance, dit
,, M. Thiers , clans fon
'Fraile des jeux
&
diverti.ffe–
"
mens
,
page
288 , fe font quelquefois un grand di–
" vcrtiffement de ce qu'ils. appellent
charivari,
afin
,, de tirer quelqufargent des nouveaux maries
Oll
<;le
" Jes charger de confufion. II y a des lieux
OU
cda
,, ne fe fait guere qu'a de fecondes n6ces , difpropor–
•• tionnros en effet ou
en
apparence; mais
ii y en a
.,, 9'autres
OU
ii
fe
fait prefqu'a tomes !es noces. J'ap–
~·
prends de
1\1.
Neurc! , qu'a Aix
en Pro,·ence,
.,
Jc prince
dts amoureu.v
ou
l'nbbC
des marchands
&
m·–
.,
tifm/S ,
ces deux rid icules perfonnages, qui tiennent
,, un granc) rang
a
la proceffion de
la
Fere-Dieu, (li-
.
0 ,
rent un tribut des nouveaux maries , ou qu'autre–
" ment ils a£remblent tous lcurs officiers
&
route lcur
,. fequelle,
le
lendemain des n6ces, vers le foir,
&
,, font le
cbariw1ri
pendant I.a nuit par
toutcs~es
rues
,, de la ville, ce qu'ils continueot enfuite avec
tant
,, de violence,
&
un
ii
epouvantable tintamarre, que
,, fi
on ne lcur donne ce qu'ils demandrnt , ils meoa–
,, cent de
m~ttre
Jc feu a
la maifoo ,
&
ils murent
,, la pone, fans que perfonne puilfe fortir, jufqu'a ct:
,, qu'ih foienc payes ,, .
Ce n'dl: pas frulemeot la canaille
&
Jes gens de
nulle importance qui s'amufen t
a
faire des
charivnris '
c'e!t bien fouvent un di vertiffemeot de je.unes gens de:
Jamil
le;
&
le motif qui Jes y conduit efl. plus fou–
vent
un~
pctulence
toute pure, ou une joie fol
am: ,
&
portee a la malice' chote fort ordinaire aux nocei;..
~on
feukment on fait le
chnri-uari
aux fcco11de1i 116-
ces
&
a
ceJles qui fon t
difproportion~eS
par l'nge
OU
l'inegalit~
des conditions, mais auffi
a
cellcs des ma–
ris qui t
?poqfe.ntdes femmes coquettes
Oll
mauvaifcs ,
ou <loot ks maries refufeot de donner le bal,
&c
Quoi
qu'il en foic, on trouve des exemples du
tharivari
dans
l'antiquite,
&
cela n'a rien de forpreoant.
M. Thiers pretend trouver c!ans
le
charivnri
nne
ae;
rifion du mariage ,
&
cite
a
cette occafion plulieurs·
de·crets des fynodcs
&
conciles , ancieos
&
modernes ,
qui non feulemeot cl-ffendenc le
charivari
fous peine d'ex–
communication, mais ajoutent encore l'arnende pecu–
niaire, apres
avoir
traite ce
divertiffeme.ntde
honteu>:,
de prijudiriab/e
(J/IX
bomleJ
11J
IEllTS, deCOltlraire
a
/a
j().
,;ei;.
La difcipline des eglifes reformees de F rance ,
dffendoit auffi !es
chtrrivaris , rnnfOllltemens
de
mariage,
~c.
C'eft encore plus un objet de police que la ma–
tiere des decrets d'un concile.
Voyez
dans le
Dirt.
raif
tie~
Sciences,
ace
mot, Jes rrglemens qui dffendent de
faire cette efpcce d'infulte
a
ceux qui
fe
reniarient. (M .
B EQYILLET. )
H ARLES IV. de -Luxembour,., ,
fucceffeur de
L ouis V. (
Hi.ft.
d' Altemag11e. )
xx11/
roi ou empereur
d'Allei:t'agne depuis Conrad
I.
naqu it \'an 1316, le
1.+.
ma1 , de Jean de Luxembourg
&
d'E lizabeth , he–
:nuere du royaume de Boheme , arriere fils de l'empe–
reur H enri VII , fut nomme marquis de ... en 1333,
focceda a fon pere dans It royaume de Boheme rn
13.47 ,
fut elu empereur en
1349 ;
rnourut en Novem-
bre 1378.
.
On
verra a !'article de l'ernpereur Louis V , Jes trou:
hies qui agitcrent la fi n de fan regne.
Charles
mit tout
en ceuvre pour tn profiter. A
la fa veur de queJ.qucs
prelats ' qu'il parviot
a
corrompre
a
force d'argent'
&
feconde du Pape , qui confer,·oit contre l'empereur
une haine implacable ,
ii
s'~.4oit
fait couronner. Les
prnples contens du regne glorieux
&
modere de Louis,
le rcgardoient comme un ufu rpareur ,
&
le traiterent
nvec un extreme mepris. L a mort de l'empereur ne
changea
~oint
ces fentimens. E n vain.
Cbarles
parcou–
rut !es v11les d'Allemagne ,
CR
vain if y repandit !'or
de
la Boheme ,
&
!es
indulgences de Rome , ii
re~ut
par-tout des inj ures au lieu d'hommages, .Les electeurs
'.rome 11:
·
.
CHA
313.
:\ftaches
a
l'empcreur defunt, qui (ormoient le plus
grand nombre,
~·affembkrent
a Lot!lein, pres de.
Hentz ( 1338. )
&
t-aus, d'une voi.x, declarerent oul–
le l'eleCl:ion de
Charles.
Elle l'etoit elfeCl:ivement, elle
bleffoit dans tous '1es·points la con(litution faite fous
le dernier regne. lls deputercnt auffi-tot vers
le
roi
d'Angletcrre,
&
l'inviterent
a
venir prendre le diade–
me
.&
recevoir kur ferment de fidelite; Ce choix at–
ce(le le difcernernent des eleCl:eurs. Auc'un prince , clans
la Chretiente , ne meritoit q1ieux cet honneur que le
magnanime Edouard
III.
Les ambaffadeurs furent trai–
tes comme ils devoient s'attendre a l'etre de la part
d'uo prince magnifique
&
reconnoiffant; mais kurs
olfres ne furent point acceptees. Edouard , en !es re-
1nerciant, allegua, pour principal motif
1
la difficulte
de rendre l'ltalie 3 !'Empire dans un terns ou ii pre·
tendoit
r~nverler
le tr6nc de Valois,
&
a!fervir la Fran–
ce , fur Jaquelle ii avoic. deja .fai t des conquetes con–
fiderables. Au refus ·d'Edouard , les eleeteurs nomme–
rent fu cceffivemext Fre<leric
le
fevere , marquis de M if-
. nie, fils de Frederic le mordu ,
&
Gunther ou Gon–
tier, comte de Chevarczbourg, capitaine experimente .
rempli de zele pour le bien de l'etat,
&
qui , dan s
le peu de terns qu'il fut revetu de la fuprcme autori–
te,
momra amanc de vigucur, que
Charles
devoit mon–
trer de molleffe. L'or
&
la perfidie ecarcerent ces deux
concurreos. Frederic
le
fevere vendit fes droits pour
dix mille mares d'argent, au roi de Boheme, qui ne
pouvaoc gagner Gonthior par les memes moyens , le
fit lachement cmpoifonne·r. .Rodolphe, comte Palatin •
&
J,,ouis de Brandebqurg, fils de l'empercur defunt •
dont
Charles·
corrompit le fulfrage , en promettant
a
l'un d'epoufer
fa
fille ,
&
a
l'alltre de lui doriner le
T irol , acheverent d'applaoir les ob(lades.
Charles,
trai·
te
jufqu'alors d'ufurpateur,
fut
reconnu pour empe–
reur legicime par une nouvelle eleClion
a
Aix-la-Cha–
pdle : mais ii ne pouvoit qae deshonorer un tr6ne
acquis par ces ...ils moyens. II fembla ne l'avoir ache–
tc,
que pour avoir droit de le vendre. Ce fut proba–
blement pour n'etre point traverfe clans le trafic hon–
teux auquel ii fe
livra depuis , qu'il 'careffa de plus
en plus l'orgueil du P ape. D'abord
ii ne parut ja–
loux qu.: de reliques,
&
avant d'entreprendre le vo–
yage qu'il tit en Italie, !'an
1355
,
ii
re~uc
ferv ile–
ment , de la main de Clement VI , la li!te de toutes
les pratiques humiliantes auxqudles ii devoit fe fou–
mettrc. II alla le charger de mepris . clans une con–
tree 0\1 Jes predeceffeurs ne s'etoient montrcs que pout·
impofer des laix: Enfin ii fe comporta avec tant de
batreffe , que meme la faCl:ion papale le mffefHma;
l'imperatrice fut couronnee dJns Rome apres lui.
Un
moderne~
..en faifant allufron
a
la cooduite de
l'cm–
pcreur en .cette occalion , a dit que l'appareil de
fa
fu
i–
te etoit plutot une vanite de femme qu'un triomphe
d'empcreur.
Charles 1//,
continue le !J1Cme auteur, n'a–
yant oi argent ni armee,
&
n'etant venu
a
Rome que
pour fervir de diacre
a
un card inal pendant la meffe.
rt\:Ut
d~s
affronts dan> tollte1i les villes d'Italie ou ii
paffa.
Petrarq u~,
Ii
digne de lui donncr des
le~ons,
fi capable d'ekver fon ame, lui reprocha
fa
foibleff-e,
&
ne put changer fes femimens.
Charles
JV,
de retour en Allemagne, trouva
l'em~
pin~
agite par des troubles,qu'occalionnoit une opinion
d'egalite entre chaque prince :
&
comme ce fy!teme
d'egalite deftrnCl:if de tout. gouve rnement, avoit
Ion
origine clans l'eleCl:ion des ernpercurs, dont la forme
n'etoit point encore redigee par eerie ,
&
le
nom~re
des electeurs n'etaat ni fixe , ni alfeCl:e a certaines pnn–
cipautes , enforte que les principaux etats fe.
prete~doient eleCleurs , P.arce que tous avoient eu I<; dro1t
de voter, ii etablit fi bien Jes chofos
a
cet egard ,
que clans
la fuite ce vice n'excita aucun defordre ,
&
cette circonftance de fon regne en releve un peu la
foibleffe.
Les etats (janvier
1
35 6, celebre epoque. ) c'ell:–
a-dire,
I~ ~lect~urs
, les autres princes , coaites
&
f~i:
R~