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CHA

flrmite locale; mais que la coucagion s'efl: repand ue de

proche en proche, par l'habitude ou

l'on dt de ti–

rer fes femences : d'ailleurs , au lieu d'en faire le choix

fur fan propre fonds, peut-etre n'a-t-on pas a!fez exa–

mine

fi

cette habitude ou l'on efl: de changer les fe–

mences

&

de

Jes couper, comme on fait_ ks

races

d'animaux pour avoir de belles efpeces, .efl: fondee

tn

raifon? N'efl:-ce

p~s

par ce moyen imprudent que fe

reparid

le

fleau qui defole l'Angoumois, &gue fe mi,il–

tiplie l'infetl:e defl:rutl:eur qui ·depofe

fa

race devoranre

qans !es bleds de cette province? N'dl:-ce pas par le

croifement des races que

fe

font repand ues fur tout le

globe ces dffreufes

rnaladi~s

particul ieres

a

ccrtains

peuplcs, comme la lepre , les maladies vfoeriennes,

&c.

Ne feroit-il pas plus prndent de fo ivre le confeil de

1

Volff, de ne tirer fcs femences que de fan propre fonds,

roais en !es cultivant feparement avec un foin par–

ticulier , pour tes perfetl:ionner foi-meme ,

&

!es em–

pecher de degenerer ?

On dill:ingue aifement !es epis charbonnes, parce

_qu'ils deviennent blanchatres,

&

quc !es balks exte–

rieures paroi!foient plus arides

&

plus feches que cel–

~es

des epis fains,

&

font ordinairement rachees de

p~tits points blancs.

Ginani a remarque que Jes plantes qui doivent

p';-o·:

d uire des epis charbonnes, (ont plus fortes

&

plus vi–

goureufes que les autres; que l'epi ell: plus grand ,

&

qu'il a un plus grand nombre de fleurs ou d'envelop–

pes que l'epi de bon grain n'en

i

pour !ors : apres

la fleur , le grain charbonne devient en peu de terns

beaucoup plus gros

&

plus renfle que le bon grain,

ce qui ecarce fes balles en fo)licules, qui ne cohfe"rv'ent

pas !'arrangement regulier des autres :

ii t:ft

rempli

alors d'une liqueur_ blanche, vifquellfe, tres-puante,

qui devient, par la deffication, a!fez

femblable

a

la

pouffiere noire du lycoperdon, ou vefft: de loup. L'affi–

nite cft meme telle entre ces deux fubfl:ances, que M.

Aymen affure avoir procuni cette maladie aux grains,

par la pouffiere de ve!fe de Joup,

&

que !

'exam.en

de

la pouffitre du

charbon

au microfcopt: , fait foup\:on–

ner

a

M. Adanfon qu'elle efl: de la meme nature que

celle de la ve!fe de loup ,

~

qu'elle efl: due

a

une ve–

getation analogue aux plantes de cette famille:

el

le fe

communique par contagion, non feulement aux grains

fains , mais auffi aux grains d'autres plantes , comme

l'ivraie ;

&

reciproquement ces fameufes pommts de

Sodome, dont parlent lt:s voyageurs , qui croi!fent fur

Jes bords de la mer Moree

&

du Jourdain,

&

qui,

belles en apparence,

fe

reduifent en pouffiere des qu'on

Jes touche , dt:vroient-elles leur nailfance

a

une mala–

die de meme genre ? Comme la pouffiere du

charbon

efi: contenue par le fan ou l'enveloppe du grain qui

conferve fa forme extericure'

&

qu'il efl: facile de

l'ouvrir avec l'ongle, on l'appclle

tabatiere

en Bour–

gogne; mais le tabac qui y

e[\:

rcnferme , a unc odeur

fi

putride, qu'elle caufe des naufees

&

des

frmleve–

mens, meme en flairant l'epi charbonne, fans qu'il foit

befoin d'ecrafer_ les grains. Quoique dans les commen–

cemens !es grains charbonnes foient plus

renf!es que

Jes autres , neanmoins

lorfqu'ils

font

parvenus

a

leur

dernier etat de corruption, ils font plus courts , plus

ronds , plus legers que Jes grains fains , ils font quelque–

fois plus gros,

&

quelquefois plus petits: le fillon qui

parrage !es grains de froment, fuivant leur longueur, efl:

quelquefois totalement efface; d'autrefois ii fub!Hl:e en

entier : !es pi!l:ils font defleches

a

l'extremite des grains •

&

l'on

n'apper~oit

point de germe

a

leur extremite

inferieurc. La pouffiere dont ils font pleins paroit plus

gra!fc:, plus adherente, plus gro!fe, moins noire

&

moms

l~gere

que celle de la nielle proprement dice.

On n'a pmais vu dans Jes epis charbonries la pouf–

fi;re

s'ex~ravafer,

&

fortir du

fon.ou

de l'enveloppe

du~

grain_ qui la renferme ; e

lle n'att

aque jamais Jes

pames_ exteneu;es comme la nielle. Cette pouffiere de–

trernpee dans I eau , ell: comme·celle de la nielle , une

efpece de

caput wort1111m,

dont aucunepartie n'a de

mou~·

·c

H-

A

30

9

vement que celle dq fiuide , quoiqu'en dife Needam

qui pretend y avoir decouvert de petites anguilles vi–

vantes

&

ihdeftrutl:ibles. Auffi M. Tillet ne manque–

t-il pas de fe

i11o'quer de Needam

&

de fes vifions. I1

feroit plus mile d'examiner

fi

cette pouffiere corrom.

pue, melee avec la fari ne clans le pain , comme cela

arrive fouverlt , n'occafionne pas de maladies putrides.

L'auteur Italien, tant de fois cite, Gi nani obfer–

ve que !es plantes qui doivent porter des epis char–

bonnes, fe difl:inguent facilement, meme des le mois

d'avril & avant qu'elles aient epie, parce que, non–

feulement leurs produtl:ions font plus fortes, mais la

tige

&

Jes feuilles

fon t d'un verd bleuatre , d'un verd

plus obfcur que Jes autres plantes.

M. Duhamel dit auffi que , lorfque la faifon de la

fieur ell: pa!fee' Jes epis prennent la couli:ur d'un verd

fence , tirant for le bleu ; mais ii ne marque pas,

comme Ginani , que cette couleur s'etende

~

coute la

plante, meme avant que l'epi foit dehors du fo urreau.

Ce dernier traofplanta vers 1a fin d'avril un de ces

plans ' tares dans un pot plein de bonne terre , afin

de le mettre

a

l'abri des -vents chauds, des

brouil–

lards

&

fies fotempfries

.o

~;i~

la plante qui portoit

plu~eurs

tuyaux' ne donna .qu'un feul epi ,de boa

grain; tout le refl:e etoic ch'arbonne. M. Duhamel pre–

tend auffi que

cet~

malidie a fouvent attaque Jes epis

fort jeunes'

&

erroitemenr renfermes dans leur four–

reau: alors Jes etamines collees fur !es cotes du grain

font fletries

&

langui.lfante~,

l'embryon prend

~a

& la

une coul_eur verte

&

foncee , qui conferve long-terns

Jes epis malades , qui n'ont point alors la cop(ifl:ance

de ceux qui font fains ,

&c.

On a

deja

vu plus haut ,

qu'un laboureur de Bourgogne 'connoiffoit .

d~s

le mois

de fevrier aux feuilles ondulces

&

a

la couleur-,

l~s

plances qui_doh·ent fare

att~quees

de la nielle

&

du

charbon

,

&c.

M. Tillet croit-,auffi avoir rcmarque que

les pieds de froment qui _doivent donner du bled noir

OU

charbonne , font plus

fenfib(e~

a

Ja gdee que les au–

tres ; en ·ce cas, les fortes ge1ees feroient bien falutaires

parce qu'1=n detruifant

ce~

.plantes inutiles ,- la

tern~

feroit plus en etat de fubvenir

a

.la nourriture des pleds

fains ,

&

Jes moi!fons

fe

trouveroient exemptes de

pieds infetl:es qui leur caufent un

fi

grand domma–

ge. Toutes ces obfervations , for le tems de la forma.

tion du cnarbon'

concou~ent

a

prouver clairement que

le charbon, de meme que la nielle, n'd\: pas du :'\

une caufe exterieure; mats qu'il precede, comme elle

~

d'un vice

interne de la plante; ce qui fait croire

a

Ginani .que cec'te maladie n'efl: qu'une efpece de: rne–

rne genfe que la nielle,

&

qui n'en diffc:re que par

fes effets ;

in fomma io mi av'JJifo di Joftenere che la

Ji–

liggine 'e i! gra110 carbone poffa110 ej[er

tenute per due

fpe–

cie dijferenti

.•..

ben

concepmdo. cbe non

Ji

dee confiderare per

cofa ejfa11zia!me11te difti11ta

,

ma folo per una varieta

di

grado diverfa da/l' altro

,

che tftfora ritrovaji

in

varie pian–

te,

11011

fo!o cereali , map11r a11che di altt·o genere

,

pag.

33.

Souvent Jes €pis font entierement charboniies , fans

qu'il y ait un feu l bon grain : mais j'ai fouvent trou–

ve des epis q ui ne portoient du bled noir .que d'un

feul cote , tandis que le cote oppofe ne portott que

d~

bon grain: en elrnminant ks Cieux furfaces de

l'ep1

on auroit penche

a

croire que .cela venoit d'une cau–

fe exceric;ure,

&

q ue l'une de c:es

fu

rfac

es avoic

e~e

frappee d'u·n vent brt1lanc qui l'avoit

c.le

!fechee ; Gr–

nani a auffi 'remarque fouvent

le meme

phenome~e

:

ii

a meme trouve des epis qui avoknt

a!te~natt~e­

ment un bon grain

&

un vicie ,avec une d11l:ri_but10.n

plus

OU

moins reguliere fur l'epi : CeS bons grams,

~I­

res d'un epi charbonne , germent

&

donnent de_ tres–

belles plantes. II rapportc auffi des plantes formed de

plu.fieurs tuyaux ou chalumeaox, dont Jes

~i:e~

por–

toient des epis charbonnes'

&

Jes au_tres

d~s e~l~

fains :

cette inexpliq1ble fingulal'ite differencre

pa,rtrcuhe~ement

le

charbon

de

la

nielle, qui comme on I a

v~, infe~e

non feultment tout l'epi

&

routes fes pames, mats

encore tous les germes

&

ruyaux qui precedent de 1 .