CAR
tement vertucux, ne pourroient pas interctrer.
II
ne faut
pas fans doute Jes compofrr
a
plaifir : la I?erfrctio11
doit erre l'cffet de- caufcs qui exiOent dans l'hog101e,
mcme.
II
faut qu'on puiffc vpir de quels principes,
pc
quelles forces de l'ami:: cette perfeEtion tire fon ori–
gine. Plutarque. rapporte da11s la vie de. Marc-Antoi–
ne, divl'.rs traits de grandeur d'amt:
&
de jugement,
qui frmblent fi peu refulrer du
corofiere
d'Antoine,
qu'on n'en
con~oit
point la poffibilite. Ces faits peu·
vent ctre vrais; mais on
m:
confc:illeroit pas
a
lln poete
de ks narrer auffi cruemcnt que Plucarque l'a fait:
il faudroit premierement avoir prHente Antoine fous
une face qui put rendre
intelligible la co:ompatibilite
de ces grands traits , avec
It:
mepriCable
corafiere
de ce
R omain. Par la meme raifon, quand le poecc voudra
incrod uire un
carafiere
parfait,
ii
doic
Ii;:
rendre vrai–
fembl nble , en determinant les caufes prochaines de
fa
poffibil ice. On ne l'en croiroit pas fur une limple poffi–
bilae mecaphyfique,
&
Con heros n'interelferoit plus.
O n feroit cence de croire que l'epnpee
&
le l\rarne
n'ont ece imagines que dans la
Vl1C
d'expofer au grand
jour les
carafieres
des homrnes.
II
fernble au moins q u'on
ne pouvoit rien invemer de plus propre a ce but.
H
s'en faut beaucoup que l'hi(\orien ait,
a
cet egard , la
mcrne facilice que le poece , de mettre
Ces
leEteurs
a
portee <l'entrndre par eux·memes chaque diCcours ,
&
d'etre cemoins de chaque circonfl:ance d'un evenement.
L'epopee Cur-tout a l'avantage de pouvoir , par la rnul–
tipl icite des
licµ~cions,
developper parfaiternent les
ca–
rafleres,
&
de conduire fes pcrfonnages au dfooue–
mcrnt de l'aEtion :
J
Per
varios ca/ur
,
per
tot
diflri111i11a
r,1ru111
•
II
n'y a que deµx rnanieres de tracer des
carafieres.
L'une qui
dl
la plus direEte, c'efl: d'en faire une deC–
<:ription irnmecjiace, .cornme l'hiftorien Sallufl:e J'a fait:
l'aum: man iere con!ifl:e
a
peihdre il)i:Jirt::Cl:emenc !es
ca–
rafleres
par ks aClions ., les difcours, Jes gefl:es,
&
les
diverk& firuations des perfonnages. C'efl: la maniere qur
c;lt
propre
a
la pocfie,
&
qui a un avantage bien de–
cide fur
la premiere. Celle-La ne nous
donn~
qu'une
dclCcription .abfl:raice d'une chofe q11e nous ne voyons
point : ct:lle-ci nous met la cl)ofe -elk,rnenie fous !es,
yeux ,. avec routes
Ces
deterrninatiuns. individuelles ,
&
fubfl:iruc ain!i le Centiment reel a la /imple reflexion.
Elle nous fait connoitre ks homme$ cornme
ft
nous,
avions v,ecu de leur terns ,
&
ayec eux.
,
On convient aJTez genfralement qµ'Homere CurpalTe
tous Jes poetes epiqi1e
clans ]'art di: devdopper exa–
cl:tment
It:
(Ort1&Jere
de fes
P'
r[onnages,
II
efl: flleme
a.
prffu r:ier qu'aucun poete modern<: ' fflc-il doue du rne–
Olt: genie ,
rie
~ourroic
l'egaler
a
E:N
egar.c:I. Dans
~es
lllfTl$
du
per~
de la poefie, les hol)1me,s agiJToient avec
plus de hbcrte; ils c:xprimoient chaque pt:nfec, cha.–
quc fentiment, avec rnoins de refrrv,e qu'on
m:..
le fait
aujourd'hui. Non .feulement nqu,s nous
fen~on&
rccen us
p ar diverfes efpecea d.'entravl;,!O
qui cmpechent
l'e(pri~
de prendrc un
lib~e
eJTor, nous fornmes encor.j: affaiC–
fes fous le poids
c!e
la mode; 11ous n'ofon; nous mon–
trer ou parlcr, au agir, qui: fur un ton de convc:n–
tion, dont nous fouffrons qui: d'aµcres .nous impofent
la.
loi.
II dl:.
bien peu1d'hornmes
Jibre~
quj q'agilfent
qu~
d'apres leur fentiment propre,
&
qui aient le cou–
rage de ne prendre pour regle que kurs lumieres
&
leur fens, Comment cQnnoitre l'homnie .de. la nature,
&·
l'citendue de fes forces, dans un etrF rem;rre de tous
lcs c6tcs ?
Les peintres
&
les
fculpteu~s
, qui
fon~
ega-lernent
•ppelles a deffiner le
cara&lere
,
doivent fur-tout rel-i
!cntir c.ette d1fficulte. L eur prerniefe etude feroic .cl'ob–
ferver la nature ;
&
cette nature n'ofe plus fe mon.,
trur dans lcs meilleures focietes : la un hoinme de–
vore d.: chagrin, doit affeEter un air de contentemt nt ;
la
11 efl: i<1decenc de mantfe!ler au-dcbors cc q u'on fent
au fond du ca:ur. D ans l'11nciennc Gre1.e, oji chaqug
c
A R
22. I
citoycn
(e
permettoit de paroitre tel qu'il ct(lit,
~ti
nul
autrc: ne lui Cervoit de rnodele , ii ecoit aife au ddfi–
nateur de lire chaque fentiment fur les .vifages,
&
dan~
Jes gell:es. Si Jes ouvrages des modernes n'ont plus
dans ce genre la belle exprcffion qu'on admire dans
!es antiques , c't:fl:
a
ct:la fans doure, plutot qu'a uni:;
inferiorite de genie, qu'il faut l'attribucr: c'ell: auf4
la raifon pourquoi
!es
theatres Franyois
&
Allemands,
n'otfrent pn:Cque rien de vraiment original , ni
dan~
Jes
carafleres,
ni clans la maniere de Jes rendre. Si
I:\
chote ell: rnoins rare fur le -theacre A:iglois, c'cft quc
I'
Anglois fe gene en effet moins qu'aucune amre na–
tion moderne,
&
qu'il a rnoins de refpeCt pour \es
ufages rey:.IS ,
&
pour les etiquettes erablies. (
Ce/
ar~
ticle
eft
tire qe
la
'J'hiorie
gilifrnle
des
Bea11x-.1rtJ
,
par
M.
SULZER.)
CARllCTER~s
de mujique,
(
Mtr!iq.)
ce font Jes divers
fignes qu'on emploie pour repreli::nter cous le;; Cons de
la rne!odie ,
&
toutes les va!eurs des -tcms
&
de la
mefure; de forte qu'a !'aide qe ces
caraf/eru,
on pi.1ilft:
lire
&
executer la
rnufiq.µeexaEtcmt:nc
c;omrn~
elle
a,
ece compolee ;
&
cctte manierc:: d'ecrirc s•appelle
no–
ter. Vo)•ez.
NoTES,
D jfl. raif des Scimces,
&c.
H
n'y a que !es nations de .!'Europe qui fachent
ecrire !em mufique.
~oique
dans
le:
auri_:.t:s
parties
du mondc chaque peupk ait auffi la fienne, ii ne pa–
roit pas qu'aucu n
d'rUl(
ait pouffe fes recherches juf–
qu'a .des
carafleres
pour la nott:r. Au moins c;l:t-il sur
que !es Arabes ni les Chinois,
les
deux peuples. etran–
gers qui ont It: plus cultive Jes lettres , n'ont, ni
!'mt
ni l'aurrc, de pareils
carafleres.
A
la verite , !es Pc:r–
fans d.qnncnt des noms de vilks de h:ur pays., ou des
parries du corps humain aux quarante hllit fons de leur
mufique. !ls dit()nt, par ei<t:mpje, pour donner !'in–
tonation d'un air:
Allez
de
ce/te ville
a
celle
la;
OU
allez
dct
doigt
au
coude
;
mJ1s its n'ont aucun frgne propre.
pour exprima lurk papier ces memt:s fons ;
& ,
quant
aux Cliin91s, on trouve dans le
P.
du fialde, qu'1ls
fu–
ri:nt etrangement furpris de voir !es J ffuitc:s noter
&
lirt: fur cette mef!.1e note , tous Jes airs Chinois qu'an.
leur
f
ifoit t:ntendrt>. ;
L es anciens Grecs -fe
C~rvoient
pour
carafleres
dans
leu 111ufique, ai1li que clans !em arichmetique, des·
letcres de- leur alphabet: mais au lieu de:
leur
donner
dans la mufique une valeur nu.mcraire qui marquat
les int rvalles, ii
fo.
contentoicnt de les employt:r com–
me
lignes ,. ks combinant en diverfes manieres,
Jes
mutilant, Its accouplaot , les
couchan~
,
les
retour–
naot dtfferemm(nt, klon
I
s genres
&
les modes , com–
fut: on pt ut voir
dans
lo Recv.eil
d'A lyp1us. Les La–
.tJO§ les imitrrenc , en
ft:
fervant, a !em exemple ,
Jes
lettres de l'alphabcc,
&
i1 nous en refl:e encort: la let–
tye jointe au nom de ch\lque pote de notrc e1:hellc
Q.iatoniquc
&
naturelle.
·
Gui Aretin imagina !es lignes, le• portces , les fignes
particuliers , qui nous foot demeures fous le nom des
notes ,
&
qui· font aujourd'hui la langue muf1cale
~
univerfdle de toute !'Europe. Commt: ces derniers
fr.
goes , quoiC)"l:l'admis unanirnement ,
&
perfeEtionnes de–
posis
I'
J\.rettn, ont encore de gr<!nds defauts, p lufieurs
ont tente de lc:ur fubfl:icuer d'autres notc:s.
De
ce
nom~
bre, ont ere Parran-, Souhaitti -, Sauveur, Dumas,
&
moi
7
rneme: mais .comme au fond. taus ces fyll:ernes,
en corrigeant d'anciens defauts , auxquels on eft tout ·
accoucumc, ne
f
ifoient qu'c::n fubfl:itua d'aunes,. dont
l'habitude efl: encort:
a
prc:ndre,
je
penfe que le public
a cres-fagement fait , de lailfer
lcs
chofes comme
d–
ies font,
&
de nous
renvoy~r,
nous
&
nos Cyllemes
:ol
au. pays des vaines fpeculacions. (
S)
.
*
§
C
\RA
I.
M ,
( Giogr. )
,,
grande province ou
,,. pays d'
A
fie:: dans la T artaric , done la capirale pone
,, le
meme nom ,,.
.
.
.
Les bans geographes ne connoilfeAt n.1 la
pro~1?ce, ni
la ville de
Caraiam.
L e1tres
fur I
E11cyclopid1e.
§
CI\
RAMBO
LA,
f.
f. (
Hijl.
not.
Bo1aniq.
)
nom
Brame
&
Ponuga1s d'yn, arbrilfca4 du
Mal~bar,
for.t