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CA L
l'hurneur d'A Ii rop librc
&
crop cnjouee pour en im–
pofer
a
un~
fcel:e nailiantc , coOjours plus frappec d'un
exrtri~ur
au!l:ere quc de l'eclat des talens: its repre–
fcmerenr que le droit de commander
a
une nation bcl–
liqueufe n'etoit point un privilege de la nailfanC"c ,
d'autanr plus que Jes enfans des heros etoient rarc:–
ment le heritiers de leurs talens,
&
que c'etoit amc
b raves guerricrs. formes
a
l'ecok du rophete'
a
dC:–
figner un fuccdfeur qui fut digne de lui
&
d'eux ,
p our !es conduire
a
la viCl:oire. L 'un etoic refpeClc du
people par une fagelfe foutenue, par des mceurs pu–
res •
&
fur- tout par fon attachernent fanatique
a
la
dotlrinne nouvelle. L'autre, aum grand enchou!iafte ,
avoit le ca:ur des foldats temoins de fes :1Clions he–
ro'iques ,
&
de fon courage pone jufqu'a la ferocit€.
L a milice s'affemQle tUmulcuairement ; la multitude
confondue avec elle demande un fuccelfeur ,
&
Abu–
Bc:ker ell: procl<1me
I
Omar • ne pouvaot s'oppofer a
cc choix , fe fait un merite de fan
ob~ilfance;
ii dl:
le premier
a
le reconnoitre ' ii fe pro!l:erne
a
fcs ge–
llOUX ,
&
le ccint de
l'~pee
du prophece. Ce facrlficl!
rie lui cotica pas bcaucoup ; ii
prevo~oit
que le nou–
veau
califc,
plus epuifc encore de fatigues
&
d'aufie-
. rrres que d'annees' lailreroit bient6t
le
trune vuide.
A li fut le feu l qui ne voulut pas le rccoonoltre;
O mar furieux in,·c!lit
fa
maifon
a
la tcte d'une troupe
d'affaffins ; c'etoit tolijours
le
fabre
a
la main 9u'il
aimoit
ii
terminer !cs differtnds : Ali auffi brJve que
Jui, mais d'un courage plus cclairc , conftnt
a
recon–
f!Oirrc
le
calife,
Abu Beker accepta cctte <lignite , mains par ambi.
t ion, q ue pour affurer
le
triomphe de la religion ,
done ks intfrcts rcmi. en d':ll1tres mains h1i paroi('–
foirnc en danger. HLlmble dans fon elevation, ii ne
voulut fe rendre r commandable quc par fan refpdl
p our la memo1re du prophcte ,
&
quand ii moncoit en
chaire , ii ne
fo
playoit jamais daos le plus haut de–
grc! , pour faire
u~ ~veu
public d'i
.r~n
inferio:ice. So_n
temperament affo1bh par les auftcmes , fan vifage de–
charne par des jdlnts outres,
fa
phy!ionomie trifle rc–
doubloicnt la venfration pour lui • parce qu'on les
regardoit comme
au~ant
de temoignages ?e, la. fain–
tete de frs mceurs; etranger fur la tern:, ti eton fans
atrnchement pour tout cc qui allume la cupidite: fo–
b re
&
frugal, les mets lcs plus communs lui paroif–
foient une nourriturc trap fcnfuclk: ii ecoit
Ii
de!in–
terelTc , qu'a
fa
more on nc lui trouva que trois dra–
chmes clans fon trHor ;
le
rtfte de fes dfcts fut eva–
lue
ii
cinq, qu'il ordonna de diftribuer aux indigens,
Ces vertus
privee~
fembloiem mieux convcnir
a
un chef
de dcrvichcs, qll'au conduckur d'un ptuple guerrier;
mais il avoit !es mceurs Clu moment,
&
avec des in.
clinations plus 'relevees ' ii eut peut-ctre ren1• rfe
!'e–
difice qu'il afihmit; quoiqu'il tftt du courage
&
de
la capacite pour la guerre • ii en lailfa
le
loin
a
fes
en 'r.iux;
&
tandis que ledentaire dans Medine, ii
rHidoit
a
la police c1v1le
&
religieufe, les licmenans
foumcrtoicnt quelques contrees de I'Arabie que leur
obfcuriu! avoit d, robl:cs
a
!'ambition de M ahomet.
Les Mufulmans n'ayant plus rien
ii
conqucrir dans
lcur pays, ils portertnt Jeurs armes clans la Paldline
qui fur sontrainte de palfer fous leur domination. H e.
raclius cache d'oppoler une digue
a
cc: torrtnt pret
a
fc debord r fur les plus belles pr v·nces de Ion em–
pire : ii kve une armee nombreule , qu'une difcipltne
c:xatlc frmbloit r ndre invincible ; ks Romains enga-
ent une action meurtriere ,
&
quand its .:roient n'a–
voir affaire qu'a une multitude confufe
&
fans or.
dre , ils font urpris d'avoir
a
comb ttre des nimaux
feroces qu'un inllintl brutal precipite dans ks perils ,
eoale:n<"nt indifferens • donner au a recevoir la mart ;
l;;1r "tonnement glace kur courage: ils fe precipitent
d•n~
l'Euphrare qui Jes engloutic fous fes eaux ,
&
la
Syric tombe au pouvoir d ces
f
n3tiques qui en
·mt
le
f1coe de kur do inJtion. c for :Unfi qu' bu-
d:er ,
fo.;:s
en offer I c ir:im ,
it.:ero men
CAL
dans le choiic d fes gfofraux , rccula Jes limit
!
de
fon empire par la conqucie de la yrie
&
de
l:i
Pa–
ldline ; ii lui cut fans doute doone de plus grands
accroi.lfemens •
Ii
la more ne l'eilt cnkve apres un rc–
gne de deux ans
&
quclques mois.
Omar , defigne fon fuccelfcur , t 'moigna d'abord
&\"Oir de )a repugnance pour une dignite que fan am–
bition devoroit en fecret;
ii
parut ne fc rendre qu'aux
va:ux unanimes de l'armee qui
le
proclame empereur
ou commandant des fidelcs, titre qu'il prit
&
qu'il
cranfmit
a
fes fuccelfeurs. Des qu'il cut le front ceint
du diademe. ii fe fi t une grande metamorphofe dans
fes mceurs.
J
ufqu'alors ii n'avoit refpire que Jes com.
bats
&
le fang : fon caratlere fcroce s'adoucit,
&
au
lieu de s'armcr de l'epee, ii
re
confacra tout entier
aux fonCl:ions pacifiques de l'autel
1
mais toOjours ani–
me de l'efprit de Mahomet, ii fe fen c egalemcnt em·
brafe de !'ambition des conquctes. Dans ce liecle de
guerre, il s'etoit forme des capicaines qui avoi nt fub.
!l:itue une difcipline regolicre aux mouvemens tumu l–
tueux d'une milice qui jufqu'alors n'avoit cu que du
courage. Omar met
a
la tecc de
re~
arrnccs des gcne–
raux qui aimoient la guerrc
&
qui favoient la faire,
&
done les projets bien concertes alfuroient le fucces•
Ce fut contrc !es Perfes que les M•ifulmans routne–
rent !curs armes. Its s'avancent vers l'Euphrare pour
dcloger l'ennemi des pofies qu'il occupoit. Arrive de.
vant Caddie , ville !icuee
a
l'ex rremite des dffms de
l'Irax, ils
y
livrenc une batail!e memorable all trentc:
millc Perfans re!l:ent fu r la place. Cettc: bataille que
les Mufolmans comparcnt
a
celle d'Arbelle, fut vi.
vernenc difput. e
:
la capitale
&
la pluparc des pro–
vinces de l'erfe fubtrent la loi du vainqueur. L 'Al–
coran fut place fu r l'amel oi\ bruloit le feu facre des
mages; k s fortaelfcs furent demolies : lrs mreurs an–
tiques elfoyercnt une revolution rapide '
&
des bar–
bares ditlcrent des loix fur le trone des domma cur'
de !'Alie.
Une autre armee de Mofulmans at1aque Jes Re–
mains jufque dans le centre de leur empire. Kaleb ,
grand capitaine
&
Mufolrnan fanatique , les rencon.
tre entre Tripoli
&
H arran , ii anime fes foldats en
leur difant: ,, Ne redoutez rien, le Paradis cfi fous
,, l'ombre de vos epees,, I Its engagent une aC\:ion
&
its font vainqueurs
1
le butin fu t immenfe , chaque fot.
dat n'cut plus de mifere
a
craindre pour le rcne de
fa
vie. Cc fut-Iii qu'on vie eclater ce zt:lc fonatique,
qui foifoic connoicre que l'efpric de . Mahomet refi–
doit encore au milieu d'eux. On fut quc plu!ieurs
foldats avoient tranfgrc!Te la defenfc: de boire du vin;
on
pronon~a
une peine de quatre-vingts coups de ba–
ton conrre les prevaricatcurs : le general , q .ii nc pou–
voit executer fon arret, parce qu'il ne connoilfoit pas
Jes coupablcs , k s invita
a
faire un aveu de lcur fa u–
re : ccs fanatiques , affures d'etre punis forent !curs
propres
~ccufatcurs
,
&
fe fo11mircnt fans murmurer
a
un chatiment qui expioic kur faute. Emefe
&
plu–
fieurs aucres villes confiderablcs ne previnrcnl leur rui–
ne que par une prompte fourn iffion : !es une! furcnc
livrees par des tra!tres , d'autrcs payerenr des femmes
auffi ronfiderablcs
CJUC
Ii
elks cuffcnt
ite
abandon–
n 'cs
a
!'avarice crut:lle du foldat, apres un alfaur. Le
nOU\' I empire ' elcve fur !es
d~bris
de ceux des Pcr–
fes
&
des Romains , pr noit chaque jour de nouveax
ccroilfcmens. Mais tant de victoires ne
font
point
connoitre
le
calife
qui ne triomphoit quc par fes lieu.
tenans. C'c!l: daas les details de
fa
vie privee qu'il faut
defcc:-ndre, pour dcvelopper Ion carafo:re. Sa tempe–
rance
fut
un jeune fevcre
&
pcrpetucl; ii ne fe nour–
rilfoic que de pain d'orge '
0
1) mclcit un cu de fcl'
&
(o\;
enc ii le privon de cct alf.i1fonncment, our
ne pas trop accorder
a
fcs fens. L cl pauvrcs
&
les
rands etoicat admis indiftin,_ ement
a
fa table , qui
ecoit une fcole de frugaltt' , don le rigidcs
Sparri~tes :rnroienc admire la !implicit·; mai; il 'roit gloricux
de m n er
n pontifc r i. cs habit. e101ent
{
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