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BLE

la qualité,

&

plus• attentif .fur la quantité des not1r:

l'itures.

~e

négociant eñ

bled

s'apper~oit

éga\emen t ici

que le fe1 gle ciíl: un objet digne des fpéeulations,

&

qu'il convient d'acheter des teig les par préférence ,

quan~

le froment eíl:

a

bon marché ; pu ifque , quand

le

pnx

duhclmmt

augmente d'un tiers, cdui du fei–

gl~

augmente de de ux riers; car 15 livres, premier

pnx d u froment' eíl:

a

20

livres prix augmenté . corn–

me 3 eíl:

a

4;

de ineme 6 livres premier prix du fei–

g le , e_íl: a

. 10

livres prix augmenté , comme 3 eíl:

a

5.

Les negoc1ans pou!feront plus loin ce calcu.1; c¡"uant

a

1\~us ,.

i l n-ous . fuffit d'obferver encore,

1 ~ .

1que le

fog le te con ferve plus aifément que le froment;

•2º,

que

fon écorcc. plus dure fe défend mieux contve J\infeél:e,,

&

q u'il. eíl: moins fuj et

a

s'échauffc r.

•.J

Ir

Nous avons p arlé dans l'artic le précéden t d u mc–

lange du feigle avec le froment dans de .Cexraines ter–

res. Ce ·melange , quand il eíl: foible, dorrne au fro–

~nent

Je nom de

bled ramé ;

quand il eíl:· plus fort,

11 s'appelle

111éteil;

~gros

méteil

quani:1

il

y

a •plus de

fromenr que de leigle ;

petit méteil

quand

¡¡,

c.ontient

plus de feigle .que de froment.

-

,

. Le

bled

pem

em:

ramé au centieme de

feigl~

&

J~fqu'~u

cinqu antieme; quand il pa!Te cette propor–

tion

11

devient

gros méJeil

,

qui eíl:

ord inairement

d~

i-

de frornent,

&

d'un quart de feigle ;

il de–

v1ent

petit méteit

des qu'il

y

a moitié feia\e

&

moi-

tié froment.

0

Prix.

Le

b!ed

ramé au centieme fe :vehd c;om11:rnné–

ment au marché un huirieme <le moins que le fro–

ment ordi naire; on en difpute le prix jufq1:1'au cin–

Au~ntieme;

mais s'il eíl: mélangé j ufqu'a1,1 quart

&

qu'1l fa!fe du gros

m~reil,

la différcnce du prix, eíl:

d'un fixieme au-ddfous du prix du froment.

" Le peti.t méteil .fe vend· un quart de

moi n~ ·

que le

froment.

,

,

Le

bled

ramé

&

les méteils ne fon t pas

~Qfljq_urs

femés

&

récoltés de cette qualité , les' nuirchands

fa–

vent bien en faire les mélanges ;foivant qu'il. ,¡;opvient

a

kurs intéréts. Nous lai !fons

a

ceux qui s'occupent

.du commerce des

b!eds ,

ou qui fon c chargés d'en faire.

des approvi!ionnemens , le foin tic fa ire tous les cal.–

cuis rérul¡;ans de ces hypothefes ,

&

de diriger leurs

~chats

en conlequence: nous nous contcntons .de four–

nir les bafos de ces ca!culs ; on peur

·y

co~p,ter

su–

remen t.

On fai t aífez rarement d u pai n d'orge ; la bierre,

la tanneric:

&

les oaífcs-cours en confommejlt ,prefque,

t oUtl!S les récoltes , fans compter celui qu'on coupc en

verd pour les chevaux. Cependant la récolre des or–

ges influe fur

le

prix des

bleds,

,&

le prix de ce grai n

conferve tol¡jours une proportion

av~c

le

frome r.t

&

le

feigle; il faut en croire la bafc:

&

les motifs.

Le poids commu n d'un

fc:.tier d'orge , mefure de

P~ris ,

eíl: ,de

180

livres , il , rend moins de: fari ne.que.

Je

feig.le

qui en produit les trois q_l1arts de fon poids,

l'orae n'eo rend q ue

les deux ciers ; mais

la fa rine

d'Q;ge eíl: plus compat1e

&

plus fahe: elle. boit un

huiueine d'c:au de plus que la farine

de

feigle, qui

elle-méme en boit u!} dixieme de plus que

la farine

de: froment; ainfi , toures ces

diffé~en.ces

compenfécs ,

x

80;

livres d'orge produifent

180

de pain..

Le prix du vin

inftue for

le

prix de 1'orge dans

les provinces

0\1

l'on fait beaucoup de

bierr~;

car fi

le

vi n ell ,rare, la confommatÍ-On de la bierre vient

a

doubler ,

&

alor~

le prix de

l'or~

ne garde plus de

p roportion avec le prix des

bleds.

Mais en tcms ordinai re ,

l'orge coromun,

le fi:ul

don,t nous faifons la comparaifon , vaut

toüjours les

,deux ticrs du prix du feigle ,

Oll ,

ce qui efl: la meme

cho(e, un

ti~rs

au ·deffous du prix de ce grain. Ainfi,

quand le feigle vaut

1 3.

livres

10

fols

le ferier, l'orge

peut

v~loir

entre 9

&

10

livres ,

fu ivant les

circ.on.

íl:ances.

Nous croy.ons avoir fatisfait

cctte partie, qui n'eíl:

p as l¡¡ moins importante dt: ce

rrai~é,

&

nous pa[–

'Iome

J.

-B L ' E

fons

a

l'objet trop négligé - du tran(¡,¡Qrt des grai ns'

dont il feroit bien nécdfaire que

les ad m1n11l:rarems·

connulfont mieux les

confé~ucnces.

No4s

~fpérnns

qu'.íls

en fe ront frappés.

)

1

§

VIII.

Du tranfport des grains.

Apres s'etre a!foré de la qualité des ,grains pour

ne point fe

trompcr en fai t d'achats, il cqnvirnt de

faire fo n prix a la llltfure de l'cndrqit ou l'on fe trou–

ve, en le combinant néanmoins d'avance relarivement

au fetier de P arís , ou

a

la mefure du pays cjans lcquel

on veut vcndrc le

bled:

·

Indépendammeot d u poids

&

eje la qualité du gr¡iin,

il, fa ut encere avoir égard , en difcmant le prix, a11x

déchets que le grain peut faire , aux frais de voitu–

re, aux débourfés des facs

&

aueres · meqµes

pé1i~n!es

qui deyiennent tres-confidérabks , parce qu'elks fo nt

fouvent répétées.

Il n'eíl: pas indifférent

a

un acheteur de faire cri–

bler les grai ns fur les lieux avant l!!ur

t~a·nfpor~;

ils

font alors beaucoup plus aifés

a

netroyer que lorfq u'ils

ont été voirurés, attendu que le

tranfport, fur. cout

~il

eíl: fait par eau ou par

d~s

trms humides , fait

gonfter les grains écrángers;

&

lorfque

b

bleds .

font

arrivés

a

l'endroit du <;!épót ou de Ja deftination, ils

fon t fouve nt b ien difficiles

a

neccoyer.

Un aurre avantage qui

réfulre de ce nettoiement

dan,s le lieu de

l'acha~

. c'eíl: . gu'on ne . paie pas

les

frais de voiture pour des pailles , des pou ffieres

&

des grains . étrangers qui prnvent. occalionner des dé–

chets , depuis un huicieme j ufqu'a un feizieme fur la

totaliré. Cette atte ntion fe lent d'dle-mern e ,

&

il fem–

b lera fupe rftu fans doute aux perfonnes in íl:ru1ces, q ue

nous nous appefantiffions fur des détails qu' ils favent

mieux que nous , puifque nous

les

tenons des gens

d u méder en ,plu.s granqe partie; mais nous écri,vons

pour le public curieux de s'inftru ire;

&

cet arride

ayant pour but de perfeélionner l'emploi des grai ns ,

d'en encourager

~

d'en multiplier le commerce, nous

ne <levons négliger au<;un détail, auCLloe iníl:ruétion ,

quelq ue connue

&

quelqu' inurile qu'c:lle pu i1Te paroi–

tre aux gens déja experrs dans cette manutemion.

Le peu de p récaurion qu'on apporte pour.

le

tranf~

port des grains dans les magatins, contribue

a

en a.1-

térer conGdérablement la qualité.

11

e(\;

d'ufage pref–

que par.tour de les traníporter dans des bateaux

a

dé–

couvert, foit fous des bannes , foit dans des

facs

&

(ur des charcettes dans les pays éloign¿s des riv ieres .

~

s

graifls , dans

le trajet, fouffrenr beaucoup des

in ures du tems , des nciges

&

des plu ies ; il arrive

L

eme que , dans les années féches ,

)es brouillards •

1 s rofées ,

&

j uíqu'a la fralcheur des nuits , pénetrenc

les grains d'une humidi té peFnicieufe,

&

leur fonG

p erdre une partil! de leur qualité.

Cette perte fe con noit bientót au moulin, ou les

grains humides rendent fouvcat plus d'un dixieme de

moins q,u'ils ne dev.roient rend re s'ils avoient été tranf–

portés fecs, comme ils l'étoient dans

le g reuier ; la

fari nc qui en eíl: produire fe nt prefque

toujours l'é–

chauffé: elle a été altérée dans fon príncipe,

&

con–

f.;q uemment elle fait moins. de pain. Enfin le fo n me·.

me

du

bled

qui a fouffert de l'humidité, eíl: effarou–

ché

&

de mau.vais gout; les chevaux ne le mangent

q u'avec :-épugnance.

L es gardes-magafins ,.

&

tOLIS

l.es

prépofés

a

leur

rnan utentioa " s'accordent

a

dire que l' humidité des

grains tran[portés avec peu_ de précaution, eíl: la caufe

ordioaire des avar.ies confidéra,bles que fou ffren t

les

approv ifionnemens ;. ces.

bleds,

font

le plus fouvtnt

li

fatigués du mauvais

tems , qu'on. en a vu dont le

germe pa!foit au.crav.ers des facs.

C'eíl:. done en vain qu'un acheteur a pris

le plus

grand foi!l pour

fe

procurer des

bleds

parfairernent

bien conditionnés ,

&

pour les obtenir au prix le plus

favorable, s'!l ne prend les ·p lus grandes précaut!pns

s s

s s s