ARR
de l'exportation , de pauvres gens venir de fort loin
chercher ceue plante dans les lieux ou elle croit na–
turellement · ; elle ell: annuellc. On la feme
a
la fin
de fcptembrc ' des que
fa
femence ell: mure;
¡¡
elle:
ell: levée trop épais , on l'éclaircit de maniere qu'il
y
ait environ quatre pouces de dill:ance entre chaque
planee:
il
faut la béquilkr
&
la farcler de tems
a
au–
tre, c'ell: tout le foin qu'elle demande: dans les bon–
nes terres fos fruilles deviennent exm!mement Jarges.
(
M. le Baro11 de
TscHouo1.)
ARROSEME T, (
Jardinage.)
La terre ell: péné–
crée
d'une hum idité bienfaifante
&
d'un feu modéré
q ui s'exhalent de fon fein,
&
que luí rendent les ré–
gions de l'air par les rayons folaires , les pluies
&
les
rofées. Ce font les grands moteurs de la végétation des
plantes : D ieu leur difpe nfe avec mefure
&
Ja chaleur
des jours
&
la fraicheu r des nu its.
Cependant cette balance n'ell: pas toujours li égale,
que les végécaux n'aient
a
fouffrir par fon dérange–
ment : c'ell: a notre
indull:rie
a
les fecourir
i.
elle ell:
auffi un don du grand bienfaiteur.
Les humides vapeurs que:
ra!fernblent
les douces
nu its d'été ; ces globules de roféc: done le matin fait
briller ks feu ilks ; ces tiedes ondées
li doucement
verlées for les plantes qui fe releven e en les recevanc,
&
frmbkn c eniv rées de plailir ; ces tendres fccours
de
la nature quclquefois ne
concourent plus en–
fcmble'
&
fon t meme alfoz fouvent incerrompus
a
la
fois : il ert néce!faire d'arrofer.
Mais il s'en fau t beaucoup que les
arrofemens,
fur–
tout s'ils ne font pas ménagés avec inrell igence , pu if–
frnt fuppléer au bien que les pluies font au x végé–
taux. Lorfqu'il pleu t,
ce
n'ell: pas feulement un pecit
efpace autour de la plante GUi
fe
trouve humeél:é ,
c'ell: toute la furface du fo l qui s'imbibe égakment.
L es pluics douces de l'été romban t mollement, ca–
n:ffenc le fein de la terre fans le trop prdfor. L'air
e
hargé de fraicheur, pénétre les feuilles ; le voile lé–
ger done
le:
cid
fe cuuvre , óce au foleil cene aél:ivité
dévorante qui bientót rcprendroit
a
la terre les eaux
dont die viene de s'abreuver ,
&
l'on refpire une
moite chaleur melée de la tranfpiration odorante des
végécaux qui ouvre
a
la fois
tous les canaux de la
végécation.
Les
arrofemens
feront d'autant meilleurs, qu'ils imi–
teront mieui.: crs arrofemens nacurcls. Adapcez done
a
vos arrotoirs des pomrnes • dont les
trous
tres–
petics falfent jaillir une gerbe de pluic: fine; ne vous
concencez pas d'humeékr
k
pied des planees ; verfez
cene pluie artificidle dans un pourtour confidérable;
televi:z quelq uefois votre arrofoir pour lailfer
a
la ter–
re le tem de s'imbiber ,
&
recommencez
a
plu!ieurs
reprifos d'arrofer. Souvent il fcra tres-utile de répan–
dre cette rofée
fur ks feuilles ,
fur-touc Jorfque les
p lantes, ayant lutté long-cems contre la
f~cherelfe
de
l'air, penchent leurs t1ges fa tiguécs,
&
lailfent pen–
dre leurs foujlles chargées de pouffiere.
Pour les pl antes gréles
&
cres-delicates, pour les
tendres plancu les qui viennent d'éc.lon: du frin d'u–
ne tres-pecite femence , la pomme de l'arrofoir verfe–
roit l'eau avec encore crop de force; fcrvez -vous d'un
goupillon que vous fecouerez doucement par-de!fus.
Tenez le pied des planees enrouré d'une cc:rre légere
&
fans cohélion , afio q u'elle ne fe fende pas apres
les
arrofemms ,
ou bien jeuez de
la
terre feche fu r la
tcrre humeétée ,
&
delfcrrez-la quelquefois par de pe–
tits
labours ; de la litiere menue, des pelures de ga–
zon rctournées done on environne le pied des plan–
tes , parent
a
l'affaiíli:ment qtie les
arrofemens
occafion·
nene , emrecienncnt lon<>-tems leu r frakheur ,
&
quel–
qu~fois
meme les
fuppléent en arrecan t les vapeurs
qui s'exhalent du fcin de la rerre ,
&
q ui iroient fe
pc_rdre
da.~s.
le vague des airs : fur -touc profitcz pour
fa1 re
re1terc:r vos
arrofame11J
des tems couverts , doux
&
moires :. s,'i l combe une p uie fine , c'eíl: le momen t
le plu5 prec1cux.
ARR
On a
demar.délefquels étoient préfér bles des
or–
rofemens
du loir, du macin, ou du milieu du jour
tous ont leu r avantage particul ier; m is les
premie~
cercainement fon t
ks
plus utiles , tant que durent les
longs jours ,
&
ces courtes nuits done
1
vents douic
fecouent les voilcs humides; elles conkn•ent , rncrne
elles augmentent la
fraicheur des
arrofanens
qu'on
a
fa its
le
foir ; ccux du matin deviennem alors bien
vi–
te la proie du foleil ; il dc!feche tout·a-cou p la terre,
elle
fe
crévalfe,
&
un air brülant s'inlinue jufqu'aux
racines.
Lors done que le foleil eíl: pres de fe coucher
dan1
la
pourpre , que je vois par.tour étincelcr fes rayons
d'or parmi les gcrbes argencées qui fortent des arroíoin l
Dans les premiers mois du printems
&
de l'auto–
mne , les
arrofemens
du foir feroicnt dartgereux, a
cau.
fe
des trop t raiches nuit
&
des gelées blanches qui
aideroient
a
cranlir les plantes. Alors que vos jardi.
nicrs matineux, portant par-tour ks arrofoi rs, fJf.
fent iaillir la rofee fous
leurs pas précipités, candis
que l'aurore jette fes doux rega rds lur la naturc cm·
bell ie.
Dans ce tems auffi
l'on peut, fans rifq uer , arro.
fer vers
le
midi ; il n'dt pas
a
crdindre que
le
fo–
lcil frappe trop vivement la terre humeél:ée , ni qu'il
brC!le
les feuilles fur lcfquelles fe font échappées des
gouttes d'eau;
c'cll:
ce: qui arrive lorfqu'i l cll: armé
de fes feux les plus pui!fdns. Ce; globules aqueux
raffemblanc
les
rayons fol aires , fon t l'effet des miroirs
ardens : enfin il ell: des planees
&
des arbres qui dc–
mandent d'ecre arrofées au mi lic:u du jour.
Lorfque
la
lechere!fe a été long-tems continu€e,
que le ciel ell: d'airain, que la terre ell: entr'uuver–
te ,
&
que les plantes
fe
flétrilfent , les
nrrofcmuu
prefque toujours ut1les ,
for -cout pour procurer aux
légumes
&
aux fruits le volume
&
la douceur, de·
viennent abfolument indifpenfables ; mais c'crt alors
auffi qu'ils prodtrifent les plus mauvais effets ,
(i
l'on
arrofe fans précaution
&
fans conclnuiré. Des qu'on
les a commenc-és, il faur les
réicércr cous
les jours
ou au moins de deux jours l'un , fous peine de 1•oir
les planees mou"rir oú langllir : alor on doit fur-tour
les faire avec rnefure
&
ménagcment, en un mot avec
tous les foins que nous avons indiqués d'abord.
Cambien de jardiniers ll:upidcs ou de mauvaiíe vo–
loncé qui' dans pareilles circonrtanccs • arroknt
a
des
tems trop éloignés ,
&
noient les racines en
y
j ettant rout-a-coup une force colonnc d'eau
!
ils les li–
vrcnr
~
l'aridité de l'air qui s'introdu it dans les
fonces
de
la
terre battue , aux taupes , aux mulots, aux
taupes-grillons
qu'at~irc
une fraicheur intermittentc ,
&
qu'uoe humidité continue éloigneroic; ils font ainfi
bien plus de mal aux plantes qu'c::lks n'en fouffnroient
de:
la feule
féchcrelf~.
Cc:lles que l'on tiene en pots demandent encorc plus
de précaucion
&
de foin , pour leur préparcr
&
leur
procurer' les meilleurs effecs des
arrofemem.
ll
fauc
mettre des éca1llc:s d'huicres ou de moulc:s au f,nd
des pots , tournées par leur cóté concave fur les trulll
dont ils fon r percés ,
&
par-de!fus un lit de moellon
broyé groffiérement ;
fi
le
fond des por, , au lieu d'c–
tre piar , a élé fai t coocave ,
&
qu'on
l'ait pourvu
d'un pied qui l'éloigne un peu
de
la furface de
Id
ccr–
re , on fe
fera prémuni amane qu'il ell: poffible con·
ere la ll:agnation des
arrofcmens.
~and
il; auront
été
quelque cems contin ués, il le
ra bon <le delfc::rrcr la terrc
par un
pc::tit labour,
&
de
répand.repar-dc!fus une
couche de bonnc:: ccrre légere mélée de fablc ; mais
lorfq ue les racincs fibreufes , cmplifl'ant tous les
pou.
ne permenent plus aux
arrofrmms
de pénétrer, perc<z
la
tcrre jufqu'au fond , avan c d'arrofer , avec un fer
pointu
&
mincc '
&
plongez
a
plu fieurs reprifcs
Je
fond du pot dans un
fcau plcin d'eau; fouvenc
il
con 'l!ent
de
tcnir les pocs enterrés
our procurrr
ame
racines
le bien de
Ja
fr.<icheur envirar.nante ,
&
de
relk qui
s'élc:1•e
du ond
d;:
la terre.