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54

2 -

ARR

ques que l;on

y

déterra dans le XVI'. liecle. C'dl:

dans fon voifi nage , mais dans la plaine, qa'e!l licué

Je

village d'Arne , ou

l'on prérnnd que la mer en–

·voie fes caux de terns en

tems par des concluics fou–

t errains

&

inconnus,

&

que la , formant un petit

lac tres- poitTonneux, ce lac rantót fe maimienc

a

une

hauteur conlidérable, tantót fe deJféche abfolument.

Ce qu'il y a de certain, c'eíl: que ce village n'eíl:

baigné d'aucune riviere , ni d'aucun ru iffeau ,

&

qu'il

dl:

a

plus de huir lieues de lamer. (

C.

A.

)

ARRIMAGE, f. m. (

Marine.

)

Ce mot exprime

l'arrangement de tour ce qui entre dans l'intérieur d'un

vaiffeau ; mais il déligne d'une maniere plus particu–

l iere la

fa~on

done font arrangés dans la cale, le leíl:, ks

futai lles, les quarts de viande

&

ceux de farine ,

&c.

&

c'eíl: en ce fens que je vais traiter de

l'arrimage.

-

Il eíl: d'ufage q ue

le foin de

l'arrimage,

toüjours

j oint avec le détail de tout le vaiffeau, ne regarde point

ks officiers qui font ci'un grade fupérieur

a

cdui de lieu–

tenant de vaiffcau; mais <;'eíl: ordinairement au plus

ancien d'eux

a

qui le capitaine le confie. Dans le ba–

t imenc ou le fecond

.n'dl: point au.deffus de ce gra–

de, c'eíl:

le fecond meme qui en ell:

charg~.

On

<lon ne toOjours le nom de lieutenant-en-pied

a

l'of–

fic ier chargé de

l'arrimage ,

de quelque grade qu'il foit.

11

choilit pour travailler fous

fes ordres un contre·

maitre

&

un certain nombre de matelots qui ne quit.

rent point la cale,

&

ne font occupés que de

l'ar–

rimage ,

&

qui pendant tout le cours de la campa–

gne íont éga lement chargés d'une

fa~on

particuliere

<le rout ce qui entre dans la cale,

&

de tout ce qui

en

fort: on diíl;ingue ce contre-maitre par le nom de

contré-maltre d'arrimage,

&

les marelots font diíl:ingués

auffi par le nom de

gens de la cale.

On commence par bien nettoyer le vailfeau , dé–

charger le vieux letl:,

laver , balayer

&

viliter les la–

mieres

&

k-s conduirs faits pour Jaiffer couler l'eau

j11fqu'a11x pompes: lorfque ce:; précautions font pri–

fes , on embarque le leíl:. On doit fe régler pour la

q11antité qu'il en fuut prendre fur les dimenlions du

vaiffeau,

&

fur

le

poids de fa charge; car Je me–

me vaiffeau

ne doir pas rot1jours poner

la meme

qu antité de leíl:

a

toutes fes campagnes, parce qu'il

n'a pas

it

tomes la meme. fomme de poids

a

porter.

Pour déterminer la quancité de leíl: qu'il conv ient

d'embarq uer dans un vaitTeau neuf

&

qui n'a point

encore éeé

a

la mer, Ja regle la plus sure feroit de

p rendre la quantité en poids que doit ¡iorter le vaif–

feau pour etre

a

fa

charge

la plus avantageufe'

&

c'eíl: au confhuél;eur

a

la donner'

& .

d'en fouíl:raire

le poids de Ja mature' gréement' rechange, artil–

Jerie , munitions de gue rre

&

de bouche , des hommes

a

vec

leurs armes

&

bagages,

&

généralement de tout

ce qui doit encrer dans le vaitTeau ;

le

reíl:e donne.

roit la quantité de leíl: qu'il faur prendre ( lorfqu'on

fo 1 cette regle, on eftime

a

trois cens livres le poids

de chaquc homme

&

de fes elfets ) : mais la diffi–

culté d cu ber routes ces chofes,

&

le peu de certi–

t ude que l'on doie avoir fur

le

jaugeage du vaiJTeau

fait p•r le conft rnéteu r, rendent cette méthode pre–

fque impratiquabJe. Dans la pratique on

fe

contente

onc de JUger du mieux qu'on peut des capacités du

va1lfeau , de le comparer avec celles d'un vai/feau de

méme rang qui a n vigué ,

&

de dérermincr H-detTus

la quantité de leíl: que l'on doit prendrc. Si le vaif–

feau a déja été

a

la rner, on

le

regle fur l'écae que

l'on tiene

a

chaque campagne ele

l'arritnage

du vaif–

f~au ,

&

de la

fa~oo

done il s'eíl: comporté. La limi–

l1tude

d~s

vaiffeaux,

&

le pouiroir que l'on fe mé–

na;;e

cl'ajo~cer

une certaine quantité de leíl:

a

la char–

ge

fi

I~

vaiJTeau n'étoit point alI"c:z plongé dans l'eau

lorfqu'1 l eft entiérement armé , rendent cette méthode

fofli íante , quoique fon défeétueufe par elle-méme.

ÜR

ne

~e~t

pas de rnémc: rctirer du leíl: lorfque

l'arrimage

cft

h 111 ,

&

que le va1/fc:m eft rrop calé, mais on y

fup~lée

:i

l_a mr:, en n.e

rempla~ant poi~t

en poids les

confommac1ons JOurnaheres q e l'oa y

t:

ir.

ARR

On !elle tous les vaiffeaux avec du fer

&

des pier–

res. Le leíl: de fer eíl: compofé de vieux canons, de

bomaes

&

de boulets de rebut, de

tron.~ons

d'ancres,

&c.

&

il eíl: atTujetti par dllS. liíl:eaux de beis cloués fur le

fond du valffeau. On !'embarque le premier, obii:rvanc

de le ·1enir éloigné d'un pied

&

demi ou de deux

pieds de chaque cóté de

la carlinge, parce que

la

réunion rendroit les mouvemens <lu

roulis trop vifs,

&

fatigueroit beaucoup la matare: on ne

l'éloigne

Pi!5 trop non plus de la carlinge, pour qu'il ne loit

point appuyé fur l'ex trémité des varangues , ce qui

pomroit nuire au vaiffeau

&

le rrop déli r. L a quan–

tité de lell: de fer efl: déeerminée par la quantiré to–

tale du leíl: que l'on veut prendre, pare' qu'elle eft

ordinairement environ le riers de toute la fomme: on

s'cn rapporre

a

l'cíl:ime pour la mefurer,

"&

c'eíl: le mai–

trc canonnier du port qui fait cette eaime. On fent

combien cene méchode peut tromper,

&

il feroit bien

plus convenable d'avoir, comme dans quclques en–

droi ts , des faumons ele fer depuis cinquante jufqu'ii

deux cent livres qui porteroient la marque de leur

poids. On

y

erouveroic

le double avantage de favoir

exaétement la quantité de leíl: de fer que l'on em.

barque,

&

de

le pouvoir diíl:ribuer égale¡nent,

&

de forre q u'aucune partie ne íeroit plus furchargéc

que l'amre.

-

Le leíl: de picrre s'embarque enfuite: le meilleur

eíl:

celui qui n'eíl: ni trop gros ni trop petit, mais

propre

a

bien engraver les futailles qui portent def–

fus; qui eíl: net

&

point melé de terre,

&

done la

pefanteur fpécifique lui fait occuper le moins de pla–

ce. Un batiment chargé de leíl: vier.t s'amarrer le long

du vaiffeau d'o\1 on le prend pour

le

vuider dans la

cale. O:i le mefure ou avec des mannes dont on com–

pte le nombre,

&

dont on a pefé quelques-unes pour

avoir le poids moyen de chacune, ou par

le

jaugea–

ge du batiment meme qui l'apporte ,

OU

enfin on Je

mefure avec une cailfe fufpendue au-de!Tus du grand

panneau,

&

fait pour contenir un ton neau fe ulemenr,

que l'on vuide Jorlqu'elle eíl: pleine en laiffant tomber

le

fon<l, qui, tenu par une charniere, peut s'ouvrir

&

fe refermer. Ces trois méthodes pour connoirre le

poids du left ne peuvene donner qu'un a-pcu-pres

a

caufe de

la difficufté de cuber les bacimens qui le

portent,

&

parce qu'on remplit plus ou moins

le

mannes ou

il

caitTe, qui d'ailleurs ne pefent point

également fous un vol ume égal.

11

y au1 oit une aurre

méthode que voici ,

&

que je tire ejes· papiers d'un

officier de Ja marine diíl:ingué ,

&

d6nt

Je

nom feul

formeroit !'autoricé la plus complette. ,, Elle confifte

dit-il ,

a

faire une romaine done le plateau feroic une

caifl"c. telle que celle done on vient de parler,

&

done

la verge feroit une barre de cabeíl:an. On fufpendroit

cette romaine au grand panneau par

le

moyen de cor–

des que · J'on arracheroit

a

de5 barres mifes fur

Je

fe–

cond pont :

a

l'au tre exerémité de la verge , on mettroit

un poids qui feroit en équilibre avec la caiffe , étant

remplie

&

pefant un

tonneau. On rempliroit cetre

cailli:,

&

des q u'elle feroit lever

le

poids du bout

de la verge on feroie fUr que le leíl: q11i y fc:roit pe–

feroit un tonneau. Cctte méthode parolt d'autant meil–

leure , qu'elle ne paroit avoir aucun des inconvéniens

des précédentés ,

&

q u'elle ne feroit pas bien emhar–

ratTante :

n

on crou ·oit que la

pefan~eur

d'un ton–

neau fUt trop grande , on poufroit fa:re la caiffe d'un

demi-ronne!lu. ,,

On doit avoir l'attention, lorfq u'on embarque le

Ieíl: de pierre, de mettre en dehors du vaiffeau un

prélat qui prenne depuis le fabord par ou on le fait

paffer , jufqucs dans le b:i.timent qu i l'a apporté, afin

qu'il n'en tombe point

a

la mer entre les deux bau–

mens , ce qui

a

la longue pourroit gater le port. On

met auffi des planches en dedaos du vaiffeau appuyées

fur le feuillet de ce méme fabord, par lequel on em–

barque le left,

&

fur lefquelles on fait courir les man–

n _s plcines juli u'a\I grand panne u, ou jufqu'l la

e

iffe