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VE _R

• e

1

dern1er9 ,

&

par

vos t!criu,

&

par les

ÚtM;

&

c'ell

ce

m'eug~ge ~ ex~cuter

plus volonticrs

tfe

or

res que ¡e vous aurois demand6 .

11

éco• t

l Mi!

ene, ou il commandoic la flotte. Le

~J

d' AoQr , environ une heure apres midi, ma mere

1'

4

verm qu'il

paroi!loi~

un .nuage d' une granrleur

.&

d'une

fi¡{u r~

extraordin•ire . Aprts avo;t éct! cQuché

q uelque cems au foleil, felon fa couculne,

&

avoir

ttu de

1'

u fc-oid.e ,

il

¡'étoit

~tcé

fur

un

lit

oo

il

écud ioi t .

-11

fe leve

&

monte en uo

li.eu

d'ou il oou–

voit

a d~m ent

ob ferver ce prodige .

ll

écoit difficile

de difcerner de loin de quelle

mon~ag~e

ce nuag e

(orw ic. l.'évéaement

a

déconvert depuis que c'éto)t

du mont Yéfuve .

a

figure approchoit pe ce! le d'un

arbrc ,

&

d'u n pm plus que d'aUC\lll •u.tre_; ca r apres

,·erre élevé fo rt h3o t en forme de tronc ,

il

IScen–

doit une .efpece de branohea .

Je

m'imagine q u' un

vent fouterrain le poulroit d'abord avec impécuolicé_,

!JL

le fouceooit . Mais foit que

t·i~pr;eflion ~iminu~c

peu -a•peu, loic que ce nuage fwt albHlé

p~r

fon pro–

pre poids, on le voyoit fe dilater

&

(e répandre.

11

paro1!loit -tantOt blanJ:,

tan~c noir~cr~,

&

cantOr de

di ver fes couleurs, (Qiou

~u'il ~toit

plus chargé ou d_c

.cen~re,

ou de .terr.e.

Ce

p

rodi~e

furprit mon O!lcle, qui écoit tre

s fava

o.t;

&

il .te

cr.pc

dign~

d'ecr.e clt'aminé

d~

plus

pr.es.

íl

comroa

nde· q

ue VoA

app~reille

fa frégate

l

é~ere;

&

ine laifle

J~

libc.rré

de

le fuivre. Je lui

~:épondiJ; q~e

j'aimoi5 ,&nieux étudier; & par hazar-d

il

m'ayoic lui·

rnc!me donné quelque chofe

n

écrire •

ll

fortQit de

chez lui fes tabletees

1 11

main, lorfque

1~

crou¡\e.s

de la

flot~e

.qui étoit-nt

a

Récine, eífrayées par

1~

grandeur du danger ( car

ce

baur.g

_efl p

r.écirement

fur M1fene,

&

on ne s'eo pou,voit f:t

_uv.er

que par la

mer), vlnrenr le conjurer de vouloir

bieo

les garan–

tir d'un

li

atfreux

p~ril.

11

nc cbangea pas de deCiein,

& pourfuivic avec un courage

héro~q ue,

ce

qu' il n'a–

voit d'abor d encrcpri5 que par fimple curiolité .

ll

fait venir

d<.-s

ga leres , monte lui-mfme cleJius,

&

pare,

dans le delrein

~e

voir quel fc.cours on pou voic don•

"er non-feulement

a

Récine. mais

a

tOUS les

a

utres

bourgs de ce,tte c.,te, 'qui font en grar.d nomhre,

h

ca ufe de

fa

heaut~

. .

11

fe pre(Je d' amver

~u

liea d'ou

tl)Ut le

~onde

fu it ,

&

ou le péril paroitloit plus

grand ; IJ?3Ís a.vec

un~

telle liberté d'efprit, qu'

~

me–

fu re .9u.'il 4ppercevoit ql}.elque mouvement, ou qu_el–

qu$!

~gure extraqrdin~ire

daas c.e

prqclige, il failoir

{e~ obferJation~,.

& les .c:Jitloit.

O~ja

fur cef vaiffeaux yoloit la eendr.e plus

~ai~e

11.

plu~

chaude,

a

mefure qu'ils approchoienr.

Dé1a

tomboicn,t aQto_qr ·d'eull': des pierr.e1 calcinées

&

des

,eailloQx

tou~

noirs, eout brOiés, tout pulvérif6s par

la violeuce du

~eu.

·O

ja

la mer fembloic relluer, &

le riv!lge dé.venir inaccetlible

p~r

des mQrceaux en–

'ier~

de montagnc¡¡ dont il écoic couvert; lorfqtt'a–

pres

s'~rre _arr~~é

quelques momens, incertain

s'il

re–

'ourneroir, il dit

i

fon pilote, qui luí cor¡feillojc de

¡pgner la plaiJJe mer; la fortupe f¡¡yQrife le c4urage.

Tournez du

cOc~

de P omponianus •

Pompqniaous étoir

il

~r.tbie

1

1111

un endrGit f4paré

~ar

un petit gol fe, que fQrme

infenfiltlement· l~

mer

fur

ce~ riyag~s

qui

(e

courl¡ent .

L~, ~

la vue du pé–

ril qui écoir

t!qcor~

éloigné, ma is qui femhloit 5'ap–

procher toujourt, il IJVOit

retiré rous fes meubles

dans

f~s

vai(feaux,

&

n'attel'!d it, pour s'éloigner,

qu'un fenr mqias conrrnire. Mon Qnele ,

a

qui ce

mt!me

veqt avQit ét6

tr~s- f:tvo rable

, !' aborde , le

trouve tout cremblant, l'embrllfle, le raflure, l'en–

courag~; ~

pOtJr diffi

er

par fa fácurjcé la crah!te de

foq af}li,

il

f~

fait

por~~r

au bain,

Apres

s'~tre

baigné, il fe met

a

cable,

~

foupo

•ve

e

tol)te fa gaieré, o

u

(ce qui n'etl pas moins

grnnd) avec

t~ures

les apparence$ de fa gaiecc! or–

ainaire . Cepeodant on vo,yoir tuire

d~

plufieurs en–

droiu du mont Véfuve de grandes fl ammes & des

cmbrafemens, clone les

t~nebrc$

augmentoient l'éclat.

Mon oocle , pour raílurer ceux qu i

l'accompa–

J:no•ent, teur clifoit, que ce

q u' il ~

voyoient

br~ler,

c'étoir de$ yilla¡e$ que les

p

~yfa.ns

¡¡ll:¡rmés avoient

!l i))ndqnné~,

&

qui

~toiC'nt

demeu

rés fans fecoors.

En fuice il fe couch3,

&

dormir d' un profond fommeil;_

car comme

il

~rqi~

pui${nt,

qn

r-~ntendoit

ranfler de

l'anticb~mbre.

Mais enfin la cour par

ou

l'ol\ encroit daas

fo,n

ap-.

parcemept ,

eommen~oit

i

fe remplir fi fort

de

cen–

dres , que pour pe u qu'il

de

retlé plus long·tems, il

o

e lui auroit plus été libre de fortir. On l'éveille.

11

forc

&

va fe

j

inrfre

a

forp~nianus,

4

le~ ~utres ~~

r,,( xv.a.

VER

7 f

uoient veillé .

-I Is

tiennent con fcil ,

&

déliberent

s'ilt

le renfermeron t tb ns la ma ifi n, ou s'il

tiendront la

campagne : car lu m.aifons éto io! nt rellcmeot ébran–

lées par le.s (réq uen

cremb l~m ens

de rerre, que l'o

auroit die qu'elles éroienc

arr:~ch és

de lcun fonde–

meru,

&

jettée• cancoc d' un c-6té , c.:111r6 c de l'aucre,

&

poi

remifes

a

leurs places. Eior

de

la

vil

le la

chute des pil!rres , quuiquc légeres

&.

deíréchées par

1¡:

.feo, écoit

~

crai ndre.

Entre ces plrils on choiCic la r-a fe campagne . .Cher:

coux de fa fui te, une

cro~ i nce

furmonta l'a utre ; ch e:z:

lui, la ra ifon la plas force l'em orca far la plus foi–

b!e. ,I!s furcent done ..

&

fe couvr.:nt la ccce d' oreil-

1

rs attachés avec Eles m uchoirs-: ce f ue coure

la

p récGu tion qu'ils prirent contre

ce

~ui

comboit d'en–

bauc .

Le jour rt"rommen'ioit ai ll eurs: ma is dans le lieu

ot! ils étoieut, concinuoi c uu e nuit la plus fo mbre

&

la plus alfreufe de touce

les nu irs,

&

qui n'écoit uo

peu diffipée que par la lueur d'un g rand nombre de

iiambeaux, & d'aucres lumieres. On ero uva bon de

s'approcher du rival7e, & d'e¡aminer de pres ce que

la mer perroeHoit de tenrer;

m:ai~

on la rrouva forc

grofle

&

fort

agité~

d'un v.:nt cnncraire . La , mon

o•1cle ayaot demandé de l'eau, &

bíl

deux fois, fe

coucha fur

Wl

drap qu'il

.fic

écendre. Enfuite

de~

·flam•

mes

qui parurj:nt plus grandes,

&

une odeur de font'–

fre,

~~~¡

ann01-1'ioit •leur approche, rnirent tout le

monde -en .fuice.

ll

fe

leve appuyé fur <feux valen.

& dans le momepc tombe more. Je m'imagine

qu'

une fumée rrop épaiJie le fuffoqua d"aur•nt plus ai–

f~ment

qu'il avoit !a poi trine foJb le.

&

fouv~ne

la rer.

piracion embarra!Jét'.

Lorfque l'on

comrnen~J

a

-revoir

la

tumiere (ce qui

n'arriva que ,cro1s jour.s aprcs)

o n rer

rou,v:¡ au

mE–

roe emfroit fon corps ender ,

cou.ve

-rc de la

m~me

robe qu'il porcoit, quand

il

m

ouruc,

&

dans la pof·

ture p_lurr,c d-'un bomme qui repo[e, que d'un hom–

me qui e

ti

more. Pendant ce rems

m

a mere & moi

nou~

étions

a

~ifene:

mais cela ne regarde plus

vo–

cre hitloire. Vous ne voulez erre informé que de la

more de mon on.e!e. Je finis done,

&

je n'ajoute plus

qu'au mot.

~·~n

que

je

ne .vous a

i ríen

dit, ou que

je n'aye vQ, QU queje n'aye appris

d.ms

ces momens.

ou la vérité de l'a(fiou

qui

viene d

e fe p

aller n'a pu

f!ncore Acre

alt~r~l! .

C'eft

_a

yo~

de

choitir ce qui

vous parotcr,a plus imporcant.

11

y

a bien de

la

différence e.nrre cferire une lettre.

ou

une hiftoire; entre écrire pour un ami,

ou

OU['

1~ pofléri~é

.•

~die

u.

.

De cous les écrits de

PI

ine

JI

a

ncien,

it

ne nous

relle que fon hif}oire naturelle ,

ouvrag~

immenfe

par fon objet , & par fon

ex~cucion;

mais

l'auceur

~

efl encor<! plus ellimable par la beaucé

de

fon efprir,

p:tr fa maniere de per¡(er grande

,&

forre ,

&

par les

trairs lumineux

q~i

brillenr d:tns

cet

ouvrage . Le co–

loris de fo!J pioceau ne palfera jamais dans aucune

tr:¡duélion.

Cependant la dellinée de ce grand écrivain, efl

que

~out

le monde l'admire,

&

que perí'onr¡_e n'a–

joute foi

a

fes récits; mais pour le jullifier en deul

mots, il n'a eu aucun

intér~c

a

s'abufer lui·meme,

~ ~

tromper fon liecle, ni

les

liecles fuivans. J'a·

joute qu'on ddcouvre tous les jours des faits que l'on

reg~rdoit

daos les éorits comme d'agréables imagi .

n:uioos qu'il avoit rapportées rour-au· plus fur la

.foi

de gens :.u¡quels il avoit trop déféré.

L'édicion que le p. Bardouin

a

donnée de ce bel

ouvrage, ell le fruit d'un grand travail, d'un don

de

conjeélares fouvenr heureux, d'une leélure prodi·

gieufe, & d'une

fidelir~

de m6moire

furprenance.

(

Lt

cilt!VIlliu

D.l!

.1v~vcov.n

.

VÉRONE, (

Gklg. mod.

)

e11 latín

Verona . Poy1z:.

ce mor.

· On

fait que

Véro~

eíl une ville d

1

Jtalie dans l't!–

t.Cit

de Ve•1ife, capitale du Véronefe, fur l'Adige ,

a

t'i

lieues

a

l'ouell

de

Venife,

a

8

na nord·efl de

J\hntoue' &

a

16

a

u mi di de Treoce\

Lo,.g

il.

1S.

JO.

tatit.

oH.

1-l·

1/iro,(t

el\ une

des

forres

pl~ces d ' lc;~lies

¡

les mu–

railles font garnies de batlions, ourre tro is chlreauw:

qui

le~ d~fendQut.

S

n éveehéefl fufihg:tnt d'Udine;

l'

air d

e

cen~

llille efl tr-6s doux,

&

les vivres

y

font

A

b.on

marché_¡ oíais elle ell dépeuplée, les . maifQ_uc

m

al b

aties ,_

les

fuc:s

étroites,

&

le1 habitans fort

paunes.

Cette viile cependant conferve encc>re que!ques

r~ll~s

d'antiguité,

tbéatre. acuphithéarre • écuves ,

~ ~

·

bains