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W

E

S

,. La grace de la Vierge Marie, dic-il,

(JI/.

P11rt.

, ,

difP. l,S

.

J~fl.

4·)

étoit plus grande

d~s

le pren••er

,,

inlh.oc

de fa concep.cion, que ne l'ell

cell~

d_u plus

parfait

des anges,

~

par con(équeut m.éntott plus

, que mille hommes oe peuven.t mérirer p.end;wr rou–

"

te leur vie. Cene grace augmenra

contínuelle~~ot

,, en elle, fant qu'elle

v~cur,

d'uQe celle

rt:~Jntere

, que daos )e premier inl}an,r de (a couceptton, fa

,, gracc, ou f3 fainteré, (urpa!loir celle du. plus ·par–

,

fait des auges. qui

p_arvien~

a

la perfe[bpn pljr un

, ou deux a[tes. Pans le f

econ

d

in~anc

fa

~race

fue

, doublée, & devine auffi

d.eu~

f01s

auffi excel!.:n–

., re & a!)Ui méritoil'e qu'

elle

l'~toit

au premter..

,. Daos te rroilíeme inllanr, elle

d~vint ~u~rre fo1~

,, auiJj

e~cellente.

Daos le quac,riePle hpíc fois auth

,

grande qu'at.J.

premi

e~; &

aintl. de fuitt: en progreí–

•• 1ion

géorp~trJqQe;

am.ti

f-~J

fa111~ec~

aya

oc

doublé

•• a

chaque intlant, d

epois

le moment de

(a

concep–

"' tion ·julqu'a celui de f'a naiftance,

~

enfuire c,ha–

,, que

a~e

de vertu ayant de la

m~me

m.aníere éré

,, deux fois aulli

excellen~

que

~~luí

gui

l'avoi~

p,ré–

,. cédé; & cela ayant continué ¡uíqu'l l¡1 toixaQce &

., douziem'e

;tno~e

de fon lge qu'eJie mourut, elle

,

étoit

parv~nue

ll

Ul)

fel degré de fa.intefé

&

de

mé·

,

rire, qu'elle er) avoit plus elle-(eule

1

que rous les

,., hommes

!Jl

tpus

le~ ang~s

n'en qr¡r enfemble; elle

-,,

ell plus ch

erf!

a

Dicu

qu~ ~oute.s

les créarures in –

celligeor.es

; il l'aime daval)tage que l' E.gliíe uo iver-

'

felle , . Cc

;s

brfarres

no~ipns

Íoll c le fr uir

de

la rhéo·

iogie ícholaí'liq!Je, en

té~

íilr ¡lile

irp ag íoation roere

, 'portée ,¡u

fan~tifme.

Si le cutre de

I<J

hieoheuretffe V ierge

avoi~

l'ré en

pfage

des

le

comrneqccmen~

d,u

eh ri lliaailine,

( die

M.

Nfi-11), pourroít -oo imaginer que notre Sa-uveur

1;(

fes ap()rrei

auroi~nt

gardé le filenC!! fur ce rite

rcligieux,

~

que les auteurs chrétíeos des

~rois

pre–

m!ers

f¡ecles ,

íe

f~roíept

tíls fur

c.em

~

dé:vorioo

~

'Elle coO)men<_(a cependant vers le m

iheu

du quarrie–

rne

fiecle,

&

S.

Epiphane, qui

vivpí~

alors,

l'ap·

pelloit

1'/Jhijie de¡ ftft!mu. Jl

y avoir de fon rems

~ertaines

dévotes d'.A.rabíe, qui p,our

t~moígner

leur

reípeél pour la bienheureufe Vierge, offroiept

a

cet–

re reine des cieuJ¡ ( aioij qu'elles

la nommoient) ,

~ertains g~teaux, appdl~s

&.oNyritles,

d'oq on don na

a

ces

l~érétiqu¡:s

le nom de

cplly,.idin¡nN.

S.

Epipha-

. JlC

ayant IJPPris

ce~_te

dévocion

mal-eoren~ue

1

décla–

me avec une

gran

de véhémeoce ¡;oncre cene prarí–

que . Marie,

d.ic

-il,

é~oif

l":¡ns doute UfJe

illullr~

.,

1ainte, & ref

peéh

ble

vi~rge,

mais

.ell~

ne

npus

a

(1)

Ptrfonne n'igoore

q~~e

l'églile carlloli'lue a dan1 fOUt

1~•

4eclao

renda

a

la Mere de Dieu un colte fpec1al

fup~rieur

fano doure.

a

~eh¡i

qu'elle rend aux aurreo

faintt, maio

inférieur fan•

~on¡redit

·~

culte de latrie qui n'eli dfl qu·a Ole.. C'ell pourquoi, S'il

y

an a ea qui rraofporréo d'an zele ourré, ont

pr~rc•du

atrribuer a

la Vierge Marie deo perfeétion• divineo, jlo onr été .l'abord reprio

.k

condamné1 par l'églife

q.t~oiiqo.e.

C'dl

juft~men~ ~

qui arriva

ao~t

Collyridienne•

8t

a

leJ!r•

com¡>a¡~tes1

j:llco furenr Yigo!Jreafemen t

combattueo par S.

6pipha~te.

non pour avoir de la vénérarion pour

la

Vi~rge,

mai• par ce qu'elles luí rendoíent ora c:uhe d!l

a

Dien

feal. Au. refle

S.

Epiphar¡c ne condamne pa• le

.cplre que I'Eglife

a roujouro reqdu

a

l>Jarie .

C'~ft

po11rqno1

il

faur avoir

d~

m¡:na.

¡emeno.

8t

det fentimeao

d'~uraanJt~,

jorfqu'il· O'Agir

d'iñt~rpr~rer

-feo ane1eno ¡{e-reo quí oat avancé qae la Viergo eft l'objet de nos

vaoux

~

de norre adorarioa . lit parloient a11x carlloliqueo

¡

ilo

~roicnt

furo que leuu prepo6ríon• (er<;>ient bien

interpr~t~eo

¡

car ilo

n'ign1>roienr pat que le

.mo~

•tl•r•r;,,

a plu6euro fignjficaciens.

&

r¡u'on lloir lui doailer le Ceno fujvanr l'objet donr on parle. Si DieÍI

eft l'objet Jo dífcouu, ce mot doit o'enrendre dant le feno rigou.

reux de (arríe; Si Mane en cft l'objet.

0

a

doir le rapporrer au

culte d'byperJulie. Le trqp de Jélicar¡:lfe

del

¡:ririqnet moJerne

1

leo a

pe~ t ~tre

port6o

4

croirc que

l~•

perei p¡Jr

1¡: ·

mqt

d'•~••rt·

fi••

ont rabailf6 le culre

d~

1

Oieu, ou auríbué

a

Marie de• per.

feeion• divine•, mai• ilt fe (onr groll'ieremenr trompé•. Ce que

l'autc:ur dít ruucbant la rradiri

0

a pJ:rpétuée jufq1J'l noo1,

qac

la

S.

V_ierge n'a coD?mio aucJ¡n

p~cbé

aéplel pen..j:¡nt

tOUf

le

~emo

de fa

v1e, eft ur¡e prépo6tion

rrop hardie de

la pan d'un bomme

'jlJÍ

prérend d'aílleuu que

liCUe

tradirion eft fuo· aocan fonJe111eni .

~aio

6

oq VCUt faire, mbme la piUI perite reAexien

a

ce qu'onl

écrít la-delfao leo pluo 'IDcieno

~

leo pluo remarq11able• Doéteuu de

l'~glife;

Si on '!cut faire

a~teotít>a

q¡¡'excepté quelqucl "éréfiarqqe•

des plu1 téméraues ,

1;¡

Mere de Dieu

1

~oujmaro

éré

l5t

anilt'erfel–

lemenr

re~ardée

dan•

l'é¡i•(e carbolique cqmme exempré de rolit

péché •

ph~•ne

Ja gr_ace (elon le témoignase de l'arcbange Gabriel ,

la prepofinon que

1

~uteur

avance uq reu ttop ...rdimeqt contre

c~tte

traditior¡ ,

<lífp~rottra

d'abord .

·

·

Ce que

l'aur_e~'r

:tvance anffi que ce fur le coadle d'EphCfe qui

•.~pella

raur la

~!e~iere

fois la Víerie

*"~

il1

Oif•

8_!:

que· ce fur

1

eífú

J

un zcle lna¡fcret pour abbattre l'htréfic de Neftoríus n'eli

p:¡.s

moíno i_nfouten:¡.ble . _Maia qui e(\.ce qui i¡;l)ore que les' pereo ·

de c:e

conc•~e

ne ¡>OUVOJen¡.

(ano donner atte1nte au dogme ca.

tb"ohque,

fa~re

au¡rcment qne de luí Jonner ce nom

1

11

valoir

a'!tailt nier la divinjré de Jefuo.Chrift, daos

e~•

circonfhncco que

je· nil pa1 appeller

a-.,,.¡"'"'

la Sainte Vierge. c :ef\ ain6 que la

f~qfc

!=lk

capp<?née

!Un~

le.

adcs

de ce Co11cile

~

dúto· le• lcr.

W

E S

poiot été propofée eomme un objet d'adoratíon . ·

Q.u'on la vénere , aj o ute-r-il,

&

qu'on

ador~

Dieu

fe

u

1 ""' "

&&~"'"" ~

M•c•" ••..,

">'"'

-ro1•t·"~"".

•A1t'11'

uc ••

.,....,.,.,:7.., • •

t.l"C'"' "

.,,,_. •

0

""C'"

•e••""'"

~

•.

· Le lavanr thévl ogien

angl o¡ ~

érabltt enfuite les dif–

férens périodes des progn!s du culee rendu a la bien–

heureufe Vierge. Le concile d'Eph{!íe, qui fut tenu

vers le quatrieme fiecle, nornma pour la premiere

fois la Vierge,

m~r~

de

Di

m,

&

ce

fut par un zele

indifcret qu'il

fe

conduitir ainfi • pour s'oppol"er

a

l'héréfie de

N~llori.U5

¡

cepeodaru, ce riere fir que

da11s les fie.cles fuiY3ns, on fe don na carriere par des

haraogues peu fcníées

a

la

louange de la Vierge;

mJis ce ne fur qu'environ fep.r-cens

am

apres qu'on

établir un orllce réglé

a

foo honneur. Les chanoines

de Lyon loor les premiers qu•on fache, qui infére–

re1lt

la doélrine d.e

la conc:eption immaculée dans

lél-JrS offices

eccléll:~lliques,

ce qui leur atrira ur'e

forre centure de la pare de S. Beroard.

JI

y

a enviran

rrois cens cinquanre ans , que Duos Scot, famemc

dotleur ícholaftique, renouvella

e

erre opioion,

&

la

·propoía comme une chofe fimplemént probable. Le

pape Sixre

IV.

promulgua daos

la fuire une bulle

pour appuyer <'ene doarine, que le concite

de

Tren–

ce a confirmée.

(I)

Un c¡¡rdinal de l'églife, S. Booaventure, né en

1u1 ,

& morr en

11.7.-4 ,

introduifit le premier l'u–

fage

cl'adrefler une priere

a

la fainte Vierge, apres

cu.rnplie.

11

recueillit expres les pfeaumes de David,

&

a~pliqua

direttemenr

a

la faínte Vierge, rous les

fublim<;s canciques que le roí prophete adref1oít

a

D leU . Tour cela prouve qu ' il importe

a

l'Eglife de

ne poiot fe liv.rer

a

un culee qui doit immanquable–

mef)C dégéo(!rer

er-~

fupertlirion.

Le grand ouvrage de Mili , je veux dire {on édi–

ciqn d!l nouveau Tellamenr grec, parur en

1707,

en–

viran quinze jours avant fa morr; mais le favant Ku–

fler

en

a publié une fecoode éditroo bt"aucoup meil–

leure,

Rotert/.ami

1710,

in-fol.

L'illullre Whitby fue

allarmé du nombre de va riantes recueillies dans cer

ouvrage, & il l'attaqua comme écanr d'unc dange–

reufe cooféquence; m:tis

le doaeur Bentley, en fa.

vaot critique,

¡¡

di(fipé

~~rre

vaine trrreur.

..1\pres

avoir remarqué que Whirby reproche

a

Mili de rendre précaire ;out le texte do nouveal,\

Tetlameoc,

&

d' abandonner rouc·a-la -fois la

réfor–

marion aux c:arholiqu es romains,

&

la réligion

elle–

meme aux dé'tlles, íl ajoute ! ,;

A

Dieu ne plait"e !

&

,

oous efpéron$

~oujours

de

meilleures choles :

c:ar

" il

rret de

S.

Cyrille . On

voit

dant ceo 6criu t¡oe

l'Eglife o'oppor_.

,\ la nouyeau<é de Nel\oriu•,

&

rerablír

i'anc•enne doéhine, que

leo ancieDJ pere• avoicnt c.>nfhrnmenr profeAée.

Li[lf.

S.

Ambroi–

(e

Li•.

2..

ll•

Vir~inib~•

Grégoire <le Naziance •'"'·

3f.

Cyrille

.d' Alexandric

lib.

1.

dt r•ll•

Ji~•

•il

r~JJ,..,, o~

il

parle ,ain6:

'1••~

igit•r

""'

D&IPAR~

,,·,.,.

¡,.,,.ili•ri• ¡,.,;,

ft~nlli•

p•trib••.

'f•i

1'•1•

,.,.

¡,,,,, ..

.. .

'P"•

,,,;,_,.

•JT•

•rbitr1r

llf

""""'

•fl•nJ•m.

Qn'

on li(e la iertre de Joan d"Anuoche, t!crirc

a

N~ftoriu•

(on grand

ami .

&::

on

y

uoavera. cet

parol~•:

E,,.;,.

n,,.,,.

~u'TO~ttr

•u//J,

-~··•

oc•l•/i4/liuru•

J,a,,,,.

,,,,¡,,.,,;.-;

'J•i

,,.;,.

ill•

ufi

¡,, .

1?"

11/Uiti

,,,,;,.,,,., .

&

•!!'"'" "'''''' .

...

lttni,.

fi

ÍJ

'!~•~

no –

J7!ini1

fiJIIific•tion.~

•Jftrrllr.

""'

,,,.,;,.,.,.

'1'1/1111

111

;,.

l'"";¡pm,.,.

,,~,,.

P"'""""'"'.

Tout ce que nuao vcnon.- de dire

fai~

clalrement

Yoir

qui:

ce n'.:fl pao le concite d'Ephefe qai

a

éré le premicr

A

appeller Marie

dfl

nom de

.1¡4,,

¿,

Di••,

le

q11e ce ne fot par

l'etfer d'un r:ele indi(crc¡, m•i• pour conferver

inta~e

la doanne

¡le

la t:oi . .,-,_,,._

/4 "''' (1)

a

l'4rti<ll

Vru.sa

SAIKU.

Si quelque Scholal\ique

a

voula par

une ar

deur de zele exalter

la gloire de la Vícr¡:e Marie, pourvu qu

·¡¡

ne l'air pao élévée au–

Jiefl'uo de fon l!rre de

créa~rl',

fa

f~yeo~e

déyotiou ne (era pa,

défappro!lVé!'

de

ceq~

qui qnr qbfer..-é de

q~elle

l!laniere en onr

parlé les premicra pere• de I'Eglífc, COI!l<P• S. lrénée, Tertullien,

l¡.

Ambroi(e, S. Grégoire Je Néocefarée, S. Ephrem, S. Epipbane,

S.

CyFille

d'

Alex¡ndrie,

~

ranr d'a.JIIreo ,dont Je opmhre

feroi~

infini. A l'égard

dq

culte folemael que l'qn rend

a

l'ímmacnléc

co.nceprioa de la Vierge !>Jarie, il ell devenu

!i

qninrfcl dans rnute

I'Eglife, que ce (eroít hre réméraire de le coorredire.

S.

Bcrn~rJ

t'oppofa aux chanoineo

Jo

Lyon. paree qu'il no vouloit pas que

fan1, la permilllon de Ro me on ilatrodulolt ole nonvelle• fetet dans

la

cbr~rienté .

Ce cnlre reparar dp remo do fameux fean Dun1

~CI)I

• <P.•i•

il

étr¡it fondé (ur la rradirion conftante

:leo

fainu pe–

re•

8t

dan• la croyance tommone deo

iideleo. Ce n'el\ pas feole–

menr de no• jouu, qu'on a atraqué

1;¡

religion délica1e

de

l'héré–

rlque Dallée ,

a

l'occafion du pe¡it olliee de

la Viergc, orJimaire•

menr at ribué a

S.

Bonavenrure . Ce

C~lvinífle

(e

plaint qu'on ap –

pli~ue. ~

la

S~inre

Vierge deo 11leaumeo faiu poJ!r Dicu (dllemeor .

MaJS

JI

ne

f~lt

pao attentiou , non phu que feo partifan•, que ce

n'eft pa• une chofe aouv-elle

~

qai ae foit pat en wage, q1c le•

panégyriqueo que l'un

fa.it

en honf!eUr de

1'!

Vier¡¡;e

~

de•· faínta •

on a co4tame

de

(.,

fe

rv1r

deo rexte1 <fe I'Ecríture-Sainte, pour

ex–

primer leo dono.

~

gracet que o'ieu leur "' accorJéeJ.

&:

pour em–

ployer des rermet facr¿o

~

divio•

a

l'etlet d'obrenir leur interceiJior¡

aupre• de Oieu .

~._,.

la

1f.

dilfen:ation de Noel Alexandre

fllr

l'hil\oíre

<~ccl~fia~liq¡¡e ~a ~in\jqien¡e F,eel~, o~

i l

refptc

pall~e p~r

r• prur!

~ ~ene ~oefttoa

• (W)

-