:
ra~rie
añnoncent fes
ravage~,
le territoire qui
·e,; elt
a
peu de di llanee fe trouve d'une bonté mer.veilleu–
f-e ,
&
du córé de l'orient la montag,•e e(l chargée
de vignes qui donnent ces fameu:.: vins que nous'·
nommons
gréco. malatt/la, ltJchrima cbrifli
•
bes phyficiens prérendent que les efpeces de cen–
dres que jcrre le
1/lftwe
dans la plaine venant
a
fe dif–
foudre peu-a-peu,
&
a
s'incorporer avec le rerroir ,
l'engrai{feot & conrribuent beaucoup
a
fa fertilicé;
les fourerrains de cette contrée élaborent les fucs de
Ja
terre ,- & l'air
~ont
elle ell environnée dans un
heureux degré de · chaleur, la
d~Fend
du froid des
hivers·.
11
arrive done
a
ce mo nt affreux de procurer
qu~que bien a certe belle province au milieu de fes cruau–
tés; mai:; l'on doic convenir que les flveurs qu'il lui
fa
ir, ne font pas comparables aqx fureurs qu'il exer–
ce, puiíque dans les tranfporrs de fa rage, 11 atraque
tout enfemble, l'air, la terre
&
la mer,
&
porte
partom la crainre ,_ la défolation
&
la m·on. Ajoucez
que fes ravages lont longs,
&
qu'ils ne le répétent
que crop [ouvent, comme ·le prouve la liO:e de fes
différenres érupcions rapportéei daos l'hifioire depuis
le reg!'e de Ti rus.
Voy:
l'article fuivant,
Vt~uva
.
E,·ypttonY
du
(
Hill. des volcans.)
(Le
,·hnntlter
D.&
J.A'IICÓ':JRT .
) ,
VhuvE,
él:tlptionr
áu
(
Hift. Ju
,'fJolcanr.)
la
plil–
part des phyfic1ens penfent que le moot
Vifuw
n'a
pu
vomi le¡ flamm_es de _foo
feiil ·
fous · l'empire de
Titus pour la prem1ere fo1s,
&
que des liecles plus
anciens oot été cémoins de ce · terrible évenement,
done les époques fe foot perdues dans le long n·pos
,ml
cette montagne étoit relléer. Silius Italicus qui
vivoic du teins de Néron, die,
l. XI/11. 'fJ, S91·
que
le
f/éju'l!e
avoit caufé quelquefois des ravages fur mor
& fur
terr~:
voici comme
il
en parle ;
Sic ubi
tJi
Cte&ll
tanáem áefJÍéliiJ, aá aflra
Evomuit
p11{1os per
J:!cla
f/ejiJvius
ignu
,
Et pel11go
&
terris
ft~fa
efl
'fJtJicanill
peflir.
Videre Eoi
,-monjlri1m
aámiraf,j/e,
.fece~,
Lrmi~tror
cinere 1111{o11io ,·a11efi;ere lucor .
Le difcours de S ilius ltalicus ell appuyé du fuf–
frage de Srrabon, qui s'explique ainfi: ., Au-deflus
., de ces lienx ell le mont
1/ifrwe
extremement fer•
, rile, fi vous exceptez fon Iommee qul ell tbtale–
" ment llérile,
&
qui parott d'un terrein couleur de
., cendre; on y voit mt!me des cnvernes·remplies de
,. pierres de la m6me couleur , & comme fi elles
, avoieot éré brulées
&
calcin~es
par le feu; d'ou
,. l'on "pourroit conjeélurer que ces lieUK ont éré
, autrefois enflammés, & qu'íl y avoic en cct_en-
. ,. droic ·un volean qui n'a ceflé que lorfque les tna–
" rieres infiammables one été coofumées Peot-etre
.,
que c'ell cela
m~me
qui ell la ferrilíté des lieux
•• voifins, comme on a die des environs de Catané,
, que le ter re in de ce lieu,
m~lé
des cendres du
, mooc
:\icna,
é~oit
devenu ·Un excellent vignoble;
, car les matieres ,· pour c!tre ain{j enflammées, dei ·
;, vent avoir une graifle qui les ren¡j propres a la
, produélion des fruits ., .
Ce p¡¡flage d'un auteur exaél,
&
qui vivoit long–
tems avanc l'évenemenc arrivé fous l'empire de Ti–
tos, prouve deux chofés; !'une qu'il étoít aifé de re–
connofcre qu'il
y
avoit eu autrefois un vol.can fur le
v;jilve'
mais qui s'étoit éreint faute de matiere; l'au–
tre, que ce fa·vanr géographe ignoroit en quel cems
cetre mpntagne avoit jerté des flammes. Diodore de
Sicíle die auíli que le
Vé(twe
laifloit voir des marques
d'anciens volcaos. Tous les autres auceurs n'ont point
connii d•embraíement de cette montagne avant celui
qui fit périr Pline, Herculaoum
&
Pompéii .
Cet incendie
a
jamais mémorable , arriva l'an
79
de l'ere chrétienoe,
&
commenlja le vliogt-quatrieme
d ' Aont, fur les fept heures du matin, apres avoir €té
précédee
pendan~
la nuit par des tremblemens de
terre. Dion Calli·os aflure que daos cette aff'reufe
éruption du
Vijjtue,
une grande qu! ntité de cendres
&
de marieres fulphureufes, fureor emportées
par
le
vent, ooq-feulement jufqu•a· Rome, mais encore au–
dela de la Méditerranée. -Les oifeaux furent fuffoqués
daos
lc¡s
airs,
&
les poillons périrent dans les eaulC
ipfeélées
~u
voifioage. La mer fembloit s'engloutir
~lle·m~me,
&
tere repouflée par les fecoufles de ' la
lerre. ·
Le fecond incendie du
Vifuw,
(Jont Xiphilin a
donné la
d~lqripciqn,
arriva
~ous
· t'empire
pe
Septi·
r~"~~
.xvJ¡.
.vEs'
:is7
me
Sivere,
l'~n
2.03;
'le troifieme fe
fif
•oir en
46t
,'
Anicius étanc empereur d'Occideoc,
&
L~0n
l. ·
em–
pereur d'Orient. D ans le quatrieme, arrivé en
~u.
fous Théodoric roi d'Italie, le ·
Véjit-oe
roo la daos la
campagoe des cer.dres
&
des torr ens de fab le.
a
la
hauteur de plufienrs piés : Le cínquieme embrlfement
p3rut en
68),
fout Conftantin
III.
le 1ixiemé en
993.
Daos le feptieme arrivé en
1036,
des rorrens de feu
liquide [ortirent de la oime
&
des fl.aocs du
1/éfow,
Daos le huitieme, qui fe tic eri
1049,
l'oo vir tomber
un
rorrent de bicutne qui roula jutqu'?l la mer,
&
fe
..pétriña daos les eaux. La neuvieme éruption arriva
en
1138,
&
la dixieme en
II~9 ;
la onzíeme parut
long-terns aprés
en qo6,
& la douzieme · en
1s oo.
Le treizieme incendie do
Véji1ve,
!'un des plus
terribles
&
de.s plus fameux dont l'hilloi re air parlé,
arriva le
16
Décembre
r6p. L e
rorrent
de
matiere
enflammée qui fortit des fl anes d e la rnonragne,
fe
répandit de
dill~rens
c6cés,
&
porta par-tour la rer·
reur. On prétcnd que le port de Naples rell-a urt.
moment
a
fec, pendaot que la monta!{ne vomiflolr
fes laves de coutes pares.
Ce
fair ell arcelh': par les
deult infcriptlorls qui en furent dretlees
&
l'lacées
i
l'une í'ur le chemin qni va a P orcicí,
&
r~ urre
fut'
celui qui conduit a Torre del Greco,
ou
Pon
croít
que Pompéii
ell
englout'ie.
·
La
quatorzie~le
éruption fe lit en
166o,
fans
~tre
annoncée pal;' aucun bruit, ni a.:compagnée d'aucune
pluie de cendres. Les incendies arrivés en
16'82;
1694,
1701, 170IJ, 17!2.
1
&
1710,
n'ont rien eu de
particulier; Huís je donnerai des dét:tils curieux fur
l'ioceodie de l'année
1717,
& c'efi par ou je' termi·
nerai cet arcicle .
·
'
La quantité de matieres
que
fit fortir du
Vé{tl'fJe
·le
vingt·dC'uxieme incendie qui parut en
1737 ,
moncoíq
fi
l'on en eroit le calcul de d. Franciko Serrao,
;l
319
6~8
161
piés cubes de París. Le degré de cha"
leur que devoit avoir cette ma
!le
enflammée, n'ell'
pas moins confidérable; l'érupci0n fe lit le 2o de Mai
1
&
la matiere fur brOiante
exr~rieurement
jutqu'au
2~,
&
inrérieurement jufqu'en Juillet. Le
Vr{uu
ne cefla
pend>~nt
crois jours de jecrer des correos de
cen~
dres, des pierres,
&
des fleches enflammées . VouSo
trouverez le déc:úl de certe érupcioo, dans les
Tl·anf-
6fl.
phil~fuph .
n".
4H·
(ef!.j.
Le viogr-rroifieme
&
le vingt-quacriem¡: incendie
du volean font arrivés, l'un
en
1
7'i
1,
&
l'aucre le
11
Décembrc
17H·
Daos
ce
dernier, ou
a
vu la mon–
tagne s'ouvrir vers les deux tiers de fa hauteur,
&:
laiffer échappcr deux laves ou cor-t.ens
de
matieres
birumineufes par deux endroits différens, une. des ht–
ves coulant ve rs Trécale,
&
l'autre du có ré
d ' Orr;~jano, avec une grande rapidiré . Cerre eruption, un–
t6t plus, ranlót moios forte,
oe
linit qu'au mois d' A·
vril de
1'
anoée fuivante.
Les princip3ux phénomenes obfervés- d¡¡ns les em•
brafemens du
V~fov~ ;
font la liquéf.télion, la coélion,
& la calcination des corps comenus daos les enrrail
1
les du volean; les flammes en
forr~nt
impétueu1ement
avec de la fum6e,
dw
foufre, du hitume, des ceo•
dres;du fable,
de~
corps fpongienx
&
falins, des
pierr~s
ponces,
des
pierres nacure tles, des écume¡,
des pyrites, du ralc, des marca!Tites ,
&c.
. .
11 me relle
a
exrraíre la defcriprion donnée par
M.
Edward Berkley dans les
Tranfofl. phi/o(:
IJQ,
J)-4,
de l'éruption du
Vé(uve
arrivée
en
171 7 ,
& qu'il ob–
ferva
pend~nr
touté fa durée.
Le
17
Avril
1717,
je parvins,.. dit-11, avt'C
b~au
coup de peioe
au
fommet du mont
Vijwv~,
o
u
je
vis
une ouvenore confiMrable remplie de ti.unée qui ca'\
cboit aux yeux fa profondeur. On entendoit daos
cet"
horrible goufre un bruit femblablc au mugiOemetlt
des vagues,
&
quelt¡uefois commc un bruit de ton·
nerre
accompagn~
d'éclats . Etanc remonté le
~
Mai
dans le meme lieu,
je
le crouvai tour
ditf~r~nt
de ce
que je l'avoi·s vu,
&
je pus appercevoir: le gou fre qui
paroiíloit avoir cnviron nn mili e
de
circonf'érence,
&
cinquance
toilcs
de profondeur. 11 s'6roit formE
dépuis ma dernierc vifite, un e
monra~ne
conique
dans le milie11 de cctre embouchore . Ún
y
•oyoic
deux ouvercures ou foyers, l' un jertoit du feu avec
violence, &
lan~oit
par intervall r s :tvac un bruit "ter–
rible un grand nombre de pierl'es enfhmmées,
a
la
haateur de quelques centaines de piés; ce-s pi erres
retomboient
perpendiculairem~nt dan~
l'e•ltonnoir,
dont elles augmentoient le monticule coniqoe. L'au–
tr trou éroit 11empli d'une mati<-re
enflamrn~e
&
li–
quid·e femblable
~
celle qu'oo voit dani le fourneau
A a:.
d'une
•