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TAit

,. nes, on voit des cryl\aux fe former fur la furfaee,

il

s' en forme aum dans le

m~me

tems contre les

•; parois

&

aux fonds des rerrines.

' , Pendanr que les crythux te forment ainfi, les

., ouvriers

fans perdre de rems, verfent dans la

,

chaudier~

l'eau qui a été rerirée des quarre chau–

,' derons oil s'el\ achevé le jour préc6denr le cryllal

,; de

ttJrt~t ;

&

quand elle commence

a

bouillir, on y

,. jerre rrenre livres de

tilrtrr

crud en poudre:. ce–

" pcndanr l'on verfe par inclinarion l'eau des vtng.t–

" !epr rerrines dans la cuve de pierre , ayant eu fom

avanr de la

v~r!'er

de remuer avec la main la fur–

face de cerre eau, afin d'en faire précipirer fur le

champ les cryl\aux

a

u fond

~e

la terrine.

~pres

,, que ces rerrines ont éré VUidées, en y

vott

les

, crylbux artachés au fond

&

aux cOtés; pour-lors

,.

1~

tnrtu

fe rrouvanr avoir bouilli un quart-d'heure,

,,

o~·

filtre comme auparavant la liqueur bouillanre

,. dans les m!mes vingt-fepr terrines chargées des

, cryl\aux précédens;

&

pendanr que cetre liqueur

,. le refroidir

&

qu'il fe forme de nouveaux cryl\aux,

,. on fa ir , fans perdre de rems, palfer l'eau de la

,. cuve dans la chaudiere, en la verfant avec un vaif·

,

feau de rerre;

&

lorfqu'elle commence

a

bouillir,

,. on y jerre la méme quanrité de

tartrt

crud en pou–

" dre qu'aux deux a1,1rres cuites. On filtre enfuite

,. dans les

m~mes

territies done on

vien~

de vuider

,

l'eau clans la cuve,

&

qui font chargées de plus en

, plus de cry_llau1: en un mor, on fJtt daos la jour–

" née fuccellivement ciaq cuires

&

cinq filtrarions

,. lemblahles, en fe fervant pour les rrois clermeres

., cuices, de l'eau qu'on a verfée des terriaes daos

,. la cuve.

" Il

s'employe envjron deux heures

&

demie

a

,. chaque cuire, y comprenanr la filcration qui la fuit

, &

qui fe fair en peu de rems, enforre que la cin–

" quieme cuire fin ir vers les rrois heures du foir. On

,.

lailfe alors refroidir les rerrines

pend~nr

deux heu–

" res;

&

3pres en avoir

ver(<'!

l'eau dans la cuve, on

,. les rrouve forr charg6es de cryllau1 , que les ou–

" vriers appellenr

patt.t.

Quand ils onr veríé l'eau

,. des rerrines dans la cuve, ils ont lailfé ces pares

,. avec alfez d'humidiré pour pouvoir les

<fér~cher

,. plus commoMmenr avec une racloire 'de

fer;

&

., les ayant ainú ramallées, ils en remplilfenr quarre

,

rerrines, oil ils les lailfenr ral!eoir un quarr-d'heure

., pour que l'eau qui íurnage s'en fépare,

~~n d~

,. pouvoir la veríer dans la cuve. Ces pJres paroillent

, pour-lors

~ralfes,

roulles,

&

pleines de cryl\aux.

,. blanchlrres: on lave par rrois fois avec de l'eau

,. de fonraine dans ces memes rerrines ces pares, les

,. y agiranr avec les maius,

& '

les rcrournanr plu–

" úeurs fois les unes fur

les

autres, l'eau qui

a

fervi

,. a

la premiere de ces lorions que l'on veríe apres, ell

,

rre1-foncée, celle de la deuxieme ell roulflrre,

&

,. celle de la rroilieme un peu trouble; enfin les p4-

" res devjennenr d'un blanc riranr fur le roux.

, L'on rernarquera ici,

1<1.

qu'apres chaque fil–

" trarion qui íuit la cuire, on netroie les manches;

,. 4<1.

que les eaux que l'on verfe par inclinarion rlcs

rerr~nes

dans la cuve apres la formarion des cryf–

" raux, font d'un roux foncé

&

cl'un goQr aigrcler;

f•

¡<~.

qu'apres la dernierc cuire l'on retire de la cuve

,. l'eau du delfus, donr on emplir les dtux riers de

,. la chaudtere pour fervir avec un

riers d'cau de

.. fmmine

a

la premiere cuire qui doir fe

fair~

le len–

" demain matin, comme on

l'a dit au commcnce–

" ment de l'opération: on fair écouler le rellc de

,. l'eau de la cuve en d<!bouchant un rrou

don~

elle

(•) Cette tme n'eft pas une craie;

fi

elle

l'~to;t,

die

feroir union ovec l'acide du ,.,,,, avec laquelle elle a plus

'e rapport qu'avec

1~

partie graíre

&

colonnte,

&

forme–

reir un fel neutre,

&

ne convertiroir poinr le

tArtu

en

crcm~.

C'eft une

rerr~

argilleufe d'un blanc fale, qui con–

tienr quelquefois yn peu de fable ou de terre calcoire, mais

en

fi

perite

qu~otitt,

que les

!róis

wdcs primitifs verfés

{~r

eme glaile ne font point d'effervefcence. ]'ai cepcn–

danr

appcr~u

quel'lucfois fur certains morctaux de cette

tcrre que l'actde nmeox donnoit qqelqqes légeres marques

d'effervefcence. Ce qui prouve feolemenr que cettc rcrre

t!rolt

m~langée

de quclquc peu de rcrre calc>ire , mais le

fon~

de la terre employéc el\ une argille . P ans

ce~t\Íines

fabnques nouvellcment établies

&

qui fonr éloigntcs de

Merviel, on

a

trouvé d'autrcs mines de cene arg1lle pour

s'eo fervll aux memes uf•ges <¡Ue de la terre de Merv.iel'

&

toutes ces découvcrres ont eté faites par des limpies ou–

'llrim qui ignoren! la Chimie.

TAR

,. el\ percée

aupr~s

du fond ;

&

eomme l'on trouve

, ordinairemenr encore quelques quaotirés de plres

, ramatfées au fond de la cuve , on

les lave dans

, quarre ou cinq pots d'eau froide ditf6renre pour

,

les mettre a•ec les aurres .

, Toutes ces

p~tes

ayanr été formées par le rra–

" vail de route la joursée, elles fonr mifes en ré–

"

ferv~

dans un baquer pour i!rre employées le len–

'' demain, comme nous l'allons dire .

. , A dix heures du marin, on remplit d'eau de fon–

" raine les quatre chauderons de cuivre, qui font

, pl1cés [ur une

m~me

ligne au fond de l'attelier

,

fur des petits murs de la haureur

<k

deu~

piés,

,. afin de pouvoir

aif~meot

faire rlu feu de(Jous ,

&

,

le retirer enfuire

qu~nd

il le faur . Cependaor on

,

a dérrempé un peu auparavant dans une rer;ine

,. avec quarre- ou cinq por; d'eau, quaere ou cinq

" livres d'une terre qui fe trouve

a

deux licues de

,. Monrpellier aupres d'uu village appellé

Mervitl.

.,

Certe rerre ell .l!ne forre de craie blaoche

(a )

,

,

compo!ée d'une lubllance gralle, qui blanch1t l'eau

,. &

la rend comme du lait épais,

&

d'u11e- fubl\an–

" ce fablonneufe, dure , qui ne peor fe dilfoudre

&

,. qui relle au fond de la rerrine . On

vede

clouce–

" meot certe eau blanchie dans deux chauderuns,

,. on fait fur le champ une nouvelle dérrempe de

, pareille quanriré de cerre rerre blanche ,

&

on

,

l'emploie comme la premiere pour blanchir l'eau

, des deux aurres chauderons, prenant garde en ver–

" fant qu'il ne

tomb~

rien de la parrie fablonneuíe

,. qui doit rel\er roure enriere au fond de la rerrine

,,

en pecirs

morceaux

, .

]

'ai remarqué moi-m!me que ces perits morceaux

in ilfoluhles méchaniquement dans l'eau,

&

qui ref–

rent au fond du vailleau, 6tant bien lavés

faifoient

le plus fuuvenr etfervefcence avec les acides miné–

raux .

e~

qui dén¡ollrre ¡:e que j'ai avancé dans la

note précédente,

·

,. L'eau des quatre chauderons étant ainli blan-

" chie, on allume le fen;

&

lorfqu'elle el\ bouil–

lanre, on y jerte les

p~res

qo'on dillribue égale–

ment dans chacun; on conrinue l'ébull irion,

&

il

fe forme bienr6r une écume blancharre

&

fa le,

que l'on retire par le moyen d'une forre d'écu-

" moire de roile

gro(Jier~:

pel! de rems apres

&

la

liqueur continuant

~

bouillir, il fe form¡!

fur la

.. furface une creme

j

&

lorfqu'on a encore lailfé

, bouillir un

quar~-d'heure,

on retire enrierement

,, le feu de dellous les chauderons. La créme pour-

lors durcit

peu·~·peu,

&

paroit inégale, raboreu–

fe

~

comme ondée. On laille ces chauclerons fsns

,

feu,

&

fans y roucher que le

len~emain

ver<

les

rrois ou quarre heures du marin, rems fuffifant

pour

qu~

l'opération foit acl¡evée . Cette

cr~me,

'!

de molle qu'elle écoir, ell devenue une croure

,,

bl~nche

&

raboreufe , qui couvre enrierement la

, íurface de l'eau; elle el\ épai{fe d'une ligne

&

de–

" mie,

~

n'el\ pas li dure que l'on rrouve arracl¡ée

, 3

coute la furface du fon <l

&

des cOcés clu chJu–

" deron, la premiere fe nomme

aimt de tartn,

&

la

feconde

fryflal tit tartrt;

celle-ci

dl

épa11Je

, d'environ crois Ji¡:nes,

&

a !'es cryl\aux plus dif·

tinéls. Quoique ¡e n'aye pu cependanr y rien ob–

ferver de régulier, on voit feulement d'un cí\té

, &

d' aurre qu'ils oor dilférenres facerres luifan–

" ces.

(bl

, Voici la maniere

don~

on retire roures ces con–

" crétions falines. On ere

ve

en clitférens endroirs la

, croute de la furface, on jerce par-delfus de l'eau

,.

avec

(b)

Voici ce que j'ai obfervé, taftt furia cryftallifation du

14''"

erad, que du crylhl de '"''" . Le ,.,,,,te! qu'on le

retire des ronneaux de vin, a de tres-pems cryftaux, donr

1~

plllparr font rermtnés par des foces mclinées entr'elles fous un

~ngle

droir; mais des que ce fe! eft blanchi

&

purifié par la

cerre de Merviel, fa cryftallifation

el\ a8n

changée,

&

on

n

'y

vo1t guere plus de parallellipipedes reélangles. Ce fel qui,

a

e>ufe de fon peu de diírolubilité,

exi~e

une grande quan–

tité d'e•u

&

meme boUIIIante, fe crylial!1fe toujours

J

vec pré·

cipiration lorfque

la

d1ffolurion fe refroidu; autli ne donne-1-il

que des rres-pems cryftaux' mcme dans le travail en grand.

ces cryftautt font compofés de grouppes, d'ufte graede quan·

tité de prifmes alfet irrégu•iers, dont les faces brillantes font

toutcs paralleles

&

rang~cs

dans rrois plans. On dift ingue rres–

bJen que ce ne font ni des lames n1

de~

•igullles . Pour obfer–

ver la forme la plus réguliere du cryftal de

tArtre,

11 hut le

!aire dtíroudre dans de J'eau bouillanre : qu•nd c<tte eau en

~ft

bien chargéc, on en verfe fept

o

u huir gouttes fur une

glace