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5•

LIVlt'!

D~

L'HIST,

&

tont recher quelque peu,apres ils1e broient,& le paifhi(..

fenc,& le fonc cuire foubs la cédre7le cauurás de fueílles:car

ils n'oní: point d'autre fours,ou bien lefont roflir fur le bra..

íier.Aurres ne le font poinc bouillir7maisle concaffent enue

deux pierres,comme nous faifons la moufi:arde, pélr-ce que

ils n'ont poinc d'autres moullins. Mais cefte

Ea~on

eft fort

penible,a caufe que le grain eft

dur:~üffi

ce pain apporte

vn

grand trauail continuel:car il faut cuire tous les iours, par–

ce

q

ce

pa.in

ne fe

gard~

pascóme le

nollre.Il

fendurcift in–

continent,& quád

il

e·ft

dur

il perd fa faueur:il fe moifift en .–

trois iours,& mefme fe pourrift.Lesfémes ont la charge de

le

faire.Il

gafte fórdes dées,& pour cefte caufe

ils

prenuent

grád peine

a

les tenir neues.Lafarine de maizcorrigel',ea\1

corrópue,& Iuy fait perdre fon mauuais goufi:,& fa puante

odeur,& pour cefte caufe on en porteau iourd'huy furia

mer.Ce

pain eft de tref-grande fublt:ance,&encor' diél-on

qu'il refalie

plus,~

fouftiét mienx

la

perfonne

éj

ne fait no·

{he pa,in:car nons

~uons

veu les nommes

fentretcni~

en

bon point ne mangeans que du.maiz & de l'axi, mefme les

cheuaux ne mangeans que du maíz Terd; & trauaillás iour·

nellement n'amaigrilfoient;point comme ils font par

dc~a

au trauail. On faiét encor du breuuage auec du maiz,qui e!t

fort ordinaire aux ll)d

'es.En

fomme,le maiz eft fort bonne

chofe,& les Indiens,ainli que

i'ay

entédu d'eur, ne

1~

vou–

droien

tlaiff~r

pour noftre grain : les rai{ons, qu'ils dient,

font grandes' & font telles qu'ils font jaaccoufl;umez

a

ce

pain, & qa'ils fen trouuent bien, que le maiz leur fert

de

'

pain;&d~

vin,qu'il multiplie plus que le blcd,qu'il ne ctraint

point beauconp

de

hafards) qui aduiennent

a

nolt:re bled,

commc: l'eau,le foleil,les oifeaux,&

les

befies,qú'il fe feme

auec

moins de trauail .

Car

vn homme feul en femera,

&:

cueillerª plus, que nefera vn homme & deux beftes de no...

!he bled.Les Indiésont encor vne autre force de pain qu'ils

fonc auec certaines racines, qu'ils appellent en

la

langue de

1'

Hle

Efpagnolle,Yuca,&

Ay

es, defquelles nous auons par·

en autre lieu.

.

ch~p.

u6.

)