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2.4-d
plufto!l pour leur apporter grand
bien,&proffit,d~madans
c:n outre des prouifions pour leur armée. Les habitans ref·
· pondirenc qu•ils ne vouloient rien leur donner puis gu•ils
yenoient armez vers eux, corome .Pils vou loient leur faire
guerre. Aiofi les noftres ne pouuans ríen gaignc:r d'eux
af–
faillirem
la
ville,quifut par quelque efpace de téps venueu·
femenr defc:ndue par 8oo.homrnes, qui dtoient dedans,&
blecerenr Vafquez chefdel'armée,& plufieurs aueres Efpa–
gnols: mais ils furent conrraints quiter la place,
&
fen.
fuir. Les noíhes eftans entrez dedans la nÓmrnerent Gra·
nade, pour I'amour du Vice...,roy, qui eftoir natifde la ville
deGranadeenEfpagne. Siuolaeftvneville,qui contiene
enuiron
~o
o .maifoos,qui font faiél:es de terre, & de bois,
&
fonc hautes de quatre ou cinq eftages.Ils font leurs por–
tes,camme les couuercles dC;s aauires, par lef<quels on char
gela marchandife.lls
y
mócent auec des efchelles de
bois~
qu•tls tirent de nuitt apres
cu~,
&
en ternps de guerre.
(
Chafque maifon
a
deuant foy vne grottc, o
u
ils demeure–
rent l'hyuer comme en des eftuues. Vhyuer eft long en ce
pays,
&
fort fubieét aux neiges encor• qu•il ne foit de
J',E>
quinoxial qu•a
~
7.
degrez
&
demy.,Si ce n•eftoienc les mó..
tagnes
il
feroit de mefme temperature qu•eft Seuil!e en
.Efpagne. Les fept
villes renommées que frere Marc difoit
efl;re enl'efpace de
2.o.mil,pouuoicnt auoir
4000.
perfon–
nes,les richeífes de ce Royaulme qu•il exaltoir
li
fort, font •
de
n'au0ir que manger, ne de quoy fe veftir, encor' que
la
neige y dure fept mois. Pour cous habillemens ils portent
cercaines
mancilles
faiéles de peamc de connils, de Iieures,
&
de cheureuls, íls n'ont point de cotton pour en faire
d'autre force : ils porcenc des fouliers de cuir,
&
I'hyuerils
portenc des houfeaux:, qui lcur vont iufques au genouil.
Les femmcs font veftues depuis la ceinture iufques auge–
nouil, elles
en~rcla!fent
en cordons leurs cheueulx,
&
les
.tournem
al'
entour de leur tefte par delfus les oreilles. Le
pa
ys
eft fablonneux,
&
Fapporte peu, ie croy que ce n•eft
que par la parelfe des habitans. Car le rnaiz
y
vient en
quelque endroit que vous le voudrez Cerner, les coucour..
des
auffi,
&
a
u
tres
fruiéls
y
viennent bien,
&
y
peut-oa
dle.uer,
&
nourrir la poulaille) ce qu'on ne f}auroit faire
en
to~
les
autres
lieu~.
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.