l.
LlVlt!
DE
L'Hts'r:
thiopie, qu'auiord•huy nous appellós Guinee:!rPline ditt
fort bié que la Taprobane
dl:
des Antipodes,par ce que cer-
. tainement ceux de cefl:e ifie font Antipodes des Ethiopiés,
qui font
á.
la riue du Nil entre fa fource,& Meroe.Sembla–
blement.les Nexicquains,encor• que non du tour, font
A
a
tipodes de ceux de
1•
Arabie heureufe, & de ceux qui habi–
tent
~u
Cap de bonne efperance. Oultre les Antipodes il
y
en
a encor' d'aurres qu'on appelle Parecques & Antecques:
foubz ces troys nós fe comprennem tous les habitans du
monde. Les Antipodes fontdiél:s par ce que ils cheminent
fur la rerre direél:emét l'vn contre l'autre, comme ceux du
Cuzco
&
de Cale
cut:
Les Antecques des Guinee font ceux
du
Calecut, & les Parecques de la mefme Guinee font
ceux de Cuzce:iceux ne demeurent point en pai:s contrai–
re comme les Antipodes, ny diuers comme les Antecques,
ains derneurent en quartier de mefme temperamét. Encor'
que Antecques,& Parecques
o
e foient proprement Antipo
des,ú fe peuuent-ils ainli appeller,
&
de faiél: on les y no
m ...
me,& ainú on cófond les vns auec les aurres,ce 'qui efl c:au
fe que i'ay remarqué pour Antipodes, de la nouuelle Efpa·
gne ceux du Cap de Bonne efperance, qui font no¡ Antec–
ques,
!J.ion
pajfe
de re
pays aux
t..A'ntí'podes,contrt
l"
commune
.
opinion des Philofophts.
chap.
6.
n
Ov
s lcsanciens, i'entends les Philofo..
phes
gen_tils,nié~
qu'on puilfe paffcr
d~
no–
Che hem1fphere a celuy des Antipodes,acau
fe que la Zonc torride efl: au meíl!ieu, qui
~mJb
les fepare:
&
aulii
a
caufc de l'Ocean, qui
~~
cmpefche le paífage, ainfi que plus ample–
ment le traitl:e Macrobe , fur le fonge de Scipion que
compofa Ciceron.
~nd
aux Philofophes Chreftiés, Cle4
mene diét qu'iln'y a hommc, qui puiffe paífer l'Ocean:
&
Albert, qui eíl: des nouueaux: le confirme. le croy bien
que iamais le chemin ne fut cogueu par eux,
&
puis
les
Indiens,qu'on appeUe
An~ipodes,
n'auoient poi!lt vaif-