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GENE •

JtA.tE

· DES'

INDES.

lit

lampes

&

des grands.chandeliers d'argent

~uec

des flélm–

beaux de cire. Touc le feruice fut faic en or,argent, & pQr–

celaine,& les feruants eftoient bien en ordre,& propreméc

veftuz feloo leurfas:on. Ces Efpagnols rapportQÍent, qui

ne penfoiem pouuoir e.fhe Roy, qui fnft mieux feruy que

ce gouuerneur. Pour reuenir

a

la flotte,ils palferent la

vil!~

fur ges Elefans·,. & .vdrcnt pa11my la vílle plufieurs

eh

ofes

.potables, qni feroient trop longues

a

r.acompter. Le Ro

y

leur donna deux: fommes d'efpicerie. cant que pouu_oient

poner deux Elefans , & force viures, & le gouuerneu.t les

informa an1plemem des Moluques,

&

l~ur

dit qu'Hs les a–

uoient laiiférs en arriere vers le Leuant. Voila ce qai aduint

a

DOZ

gens.

~n

t

a

cefte Iíle elle

CÍt

fort grande,

&

r~che

felon qu'al:lez entemdu,dle ne porte point de grail),de

V~H,

ny de moucons. Au contrairc elle eft fort abondante en

riz,fucre,

cl~eures,

porceaux, chameaux, bufles

&

elefans,

elle porte la cannelle, le gyngembre, le canfre,qui eft

Me ·

gommed'vn arbre nommée Copei, les mirabolans,

&

au–

tres medecines.

11

y a certains arbrcs, defquels les fueillcs

tombantes en terre fe tournent en

vers.

Les hqbirans vont

cornmunement quafi tout nuds, ils portcnt tous des coif–

fes de cotton. Les Mores for.t circoncis, & les

Gen~ls

pilfent en racroupiífant cóme les femmes, les Mores font

Mahometiftes, & les Gentils Idolat11es. Ces deux

re~igio¡1s

fonc quafi efpandues par tout1'9¡ ·onr. lls fe baignentforr

fouuem,ils fe nettoient le derdere aueda rnain gauche,rc–

fcruans, ce di[em ils, la main

4ro~éte

pour la b ouche, ils ef–

.criuent dedans

1'

efoorce d'arbre, comrne des Tarcares,qai

ont couru iufques icy. Tis cftiareht graodemenc le

ven~,

Ja toile)a laine,

&

kfer pour flire des'clefs, & {errurcs,les

armes,l'argenn vifpour í'cn frotter, & les medecines.Ilts Il:e

defroh>bcnt point,ny ne tment,iamais ne rcfufent

l~urauu-:tié

a ceux quila demanoie'llt : ils combattent peu iouucnt,

ils abhorrent le Ro

y

,qui eft guerrier, & pour cefte·caufc le

mettent au p!ie:mier ranc de la bataille. Il ne fort iamais,

{ice n•e{l¡ pour aller

a

la chaffe) o u ala cruerre, perfonne ne

parle

<Huy

fi

ce n•eft ·par farbatane.

e.x~pté

fa fcrnme,

~

fes enfans. Ceux, qui idolatrent

pe-~fent

qu•en ce monde

il n'y a ríen que naiftre,

.&

mourir, quí eft vne pauure be•

- fhfe.

la.

ville o

u

dc:meure lé Roya vn granq circuit

&

e~