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fleuue entre des gráds palmiers,mais
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eau eltoÍt
falée,&
mauluaife
a
boire: & pour cefte caufe il nómá ce
fleuueSalé.
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enuiróna l•ifle)&
n~ ·trOllUat
ri<;n
a
propos fe
iet~
dedans le goulfe de Paria par vne emboucheure qu'il
nomma
Dragon.Iltrouua
h1
de I•eau, du fruiét, des flerirs,
force oyfeaux,& animaux efiranges. Ce pays leur efroidi
fraiz,&
fi
odoriferant qu'ils penfoient rous que ce fuft
le
paradis terreftre:ainft Colomb
1'
aífeuroit quád il fut
e
m
me
né prifonnier en Efpagne.
1
difoit en outre qu'il auoit veu
par cefte nauigation que le monde n'eftoit pas rond córne
vne balle,mais qu'il eftoit faiél: en forme d•vne poire: puis
qu'.en tour fon voyage il aueit toufiours .flotté cótremont,
&
que Paria eftoit
le
piuot du monde,puifque
la
on nevo–
ioitpoint la Tramontane.
Il
dtfoit trois chofes norablcs
ft
elles eutfent efté vrayes.Mais
il
eft certain .que
la
terre có–
prenant Ja mer eft ronde) ainfi que Die
u
l'a prudément a
u
commencement formée:car aucrement le foleil ne la pour
roit enluminer de fa
clarté
cóme il faiél: tou5les iours tour..
noiant
a
¡•entour. Le fecond po1nét eft auffi pe
u
credible,
que Paria foit plus haulee qu'Efpagne, car en vne figure
ronde il n'y
a
point de poinét plus haut que l'autre, encor•
que vous la torniez
de
quelque coflé que vous
voudrez.Ebfile monde eft rond,il eft done par tour efgal,,& partát no·
ftre Efpagne dl:auffi pres du cid que Paria, il efi: bien
vray
qu'cllc n'eft pas fi·direétemét foub le foleil. PJufieurs hom–
mes
ignar~s>&fans
letrc ont fuiu
y
l'opinió de Colób,&
.pé
foient veritablement qu'ils allaífent d' Efpagne aux indes
~ontremonr;&
qu'iis en venoient tiraos cótre has.
~nd
a u tiers poinél: que Paria eftoit le paradis terrdhe, ie ero
y
bié
qu•a la verné illuy eftot aduis que ce
pa
ys efioit vn
pa–
radis attendu la grand,e neceffité en laqudle
il
f'cftoitveu~
&
la grande affeétion qu'1l auott de ren contrer cerre:& qu1
ne l'eull: reputé pour paradis forcant d•vn lieminent dan–
get?
Aucun
n'a
dté
(i_
hardy de matquer ce paradis en vn
certain lieu. S.Auguftin fur Gen efe diét que toute la terre
ell:
le paradis
de
plai!ir. Pluíieurs
.a
utres
·9nt
efté de (on
a
d.
uis. Mais cela n'cft qu'interpreter le fens de
r~fcriturc
au
pied de la letre:Autrcs prénent ce paradis par vne alltgorie
pour l'Eglife , aum::s peur le cid,
&
autres pour la gloirc.
9r
pouucu~nirau
yoiage
de
Col~mb
ilnommal"entrée