DES
EsPAGNOLs,
DANS LES
INDES.
34,
qui fe
.cenoient c;ichez
dans
les Maifons des Indiens.
Durant ces preparatifs,
&
ces precautions,
ce
n'en fut pas
vne des moindres>que
celle
qu,ils eurent de
fe
faire
Mailhe de la
Mer,
Lope
Martin ayant en ordre pour
cet
etfec
dt: s'embarquer
auec quarante Soldnts,
dans
vn
bon Galion, qui efioit au Port
de
cecce
Ville-la,
&
de prendre garde aux N auires qui efroient
a l'ancre . Ce Capitaine entra done en poffefiion de cette
Chlr..
ge: mais
ii
n'y
pu
durer plus de huilt iours, pour efire de com–
plexion
plus colerique que flegmatique. L'on mit
a
fa
place
Hi\!rof
me de Silua, qui n•efiott pas mains Soldat fur Ia Mer que
fur la Terre,
&
Lope
Martin
s'en alla faire
fa
Charge de
Capi–
talne
d'
Infonterie.
Pourreuenir
inaintenant
a
Fran~ois
Hernandez clron'
it
faut ....
f~auoir
que Jes qu'il
f-e
vid puiifant en hommes, (car
ii
luy
en
·
vine plus de quatre cens, outre ceux qu'il auoit enuoyez a
HUa–
manca,
&
Arequepa)
il refolut de p1t'ndre
fa
marche
dre>ic
a
Ja.
Ville des-Rois, pour aller chercher les Ennemis,
done
il n'ap–
pelloit
pas
autrement
les
trouppes que 1'Armee
des
Re
belles'
fa
Maiefl:e.,
difanc que
ft
c'euft efl:e celle du
Roy,
ii n'auroit ia–
mais
eu
la hardieffe de la combactre. II mena auecque
luy
plui
de quatre cens hommes 'tous moncez
a
l'aduanrage,
&
pour–
ueus
de toute forte
d,
Armes,
&
de
prouifi<ims
de Guerre. Ce
qui
n'empefchoit pas neantmoins, qu'il
ne
fut
excremement
fafche,
de voi r qu
e
ceux
de~
Bou rgs ou des V ille5,
&
des au tres
lieux de cer Empire-la, ne
Ce
ieccerent point dans fon
Party,
commc il fe l'efl:oit imagine, expofant par
fa
demande, qu'ils le
deuoient
faire, pour l'honneur
&
le commun bien de rout le
public.
Deuanc qu'il
Ce
refolut de
prendre
fa
marche en la Ville
des
Rois
il
fur
quelque temps en doute,
s'il
ne deuoit point a.t-
ier pluftofl: c_pntre le Marefchal; ce
qu'a
mon aduis11 deuoit
fai-
re, pource qu¢ tousles Soldats
que
le Marefchal auoit alors,
tant ccux du
Roy,
que les aucres, eftoient fort mal fatisfaits de
I'
extreme feurete
de
la
Iuftice
paif6e,
~
caufe
que
la plus..
p~n:
/
...
de ceux
qu'on
auoit executez
a.
more eftoient
leurs Parens
&
~eurs
Amis
ou
leurs
Compacriotes;
qu'1ls difoient auoir touf–
JOUrs
efl:e Fidelles. De maniere qu,il s
trouuoient
eftrange
qy•oa
1es
cut
fi
mal
traicce:z,
&
que
le chafl:iment eut de beaucoup fur–
pa!fe
le
crime.
· Cc n'efl:oit
done
pas fans-caufc, quc les
mieux
cntendas au
xx
ij.
'