DES
EsPAGNOLs, DANS
L.EsINDl!s.
1-37
gens .ont
accoufl:ume
d'encrer
&
fortir.
Mais
com~e ~l f~t
au
milieu de la
rue,
voyant
quet>erf
onne ne le
regardott,
tl
pnt
all
colet le
Galerien;
&
le
poignard
a la main;
Par
la
vie
de
tJ:,m–
per,eur,
luy
dit
il,
ie te
donnerou v ingtcoups, rlejfoit
qa'
il
nu faflhe
de tremper
meJ mains dans lt
fang
d·vn
hommeji
/dfthe
comme
toy,
'i''i
apres
auoir
e/fe
S
old11t
dans le
Perft,ne
defllaignes
point
d•
ejfre For–
pit dans vne
Gdlere
:
Poltron
que ta es! ne
JHJUttoi4
ta
ftU
te fauaer
auecque les
a1uru quatre
vtngts-cinq , tpti
venoient
dttec toy!
va-len
~"'
d1ablc , qru ic ne
te
voye i amau.
Ce di fan
t,
il
I
uy
donna trois
ou
quat e
coups
de
poings,
&
s'en
alla
droit al'
Admirauce,
poury
rendre
com
pre de la fuitte
d~
c __es _Galerien
1
s,
al~eguant
pour
fa
def
charge, qu 'on ne
luy
auo1t pomt donne mam forte,
&
quo
luy
feul n'efioit
pas
capable
de
garder
cant
de
For~ats,
qui
s'e–
ftoient efuadez,,
&.
qui deuoient rauoir
tue)
pour
fe
fauuer
plus
a
leur ai£ ..
Les
Iuges de
I'
Admiraute
demeurerent
tous confus,
iufques
ace qu)ils s'efclaircirent de la verite
du
fair,par le
moycn du
Ga–
Ie rien
auquel
N uiio
auoir
fair
grace: car
il
fudi
peu
recognoif–
faoc,
&
fi
lafche, que dans
le premier
Cab~.ret
on
i
enera,
il
en
fit
le conte a
des
gens
qui ne valoient pas
mieux
que
luy,
qui le
raconrerent de
mefme en
diucrs
endro1ts;
fi
bien
que l'affaire
paffantdes
vns
autres,
vint a la fin aux
oreilles
des
Iuges.
lls
en
furent
fi
fafchez>qu'ils firent arrefi:er
Rodrigo N
ufi.o,a
la reque–
fie
du
Procureur
du
Roy, qui
luy
en
fit
reprimande, difant
qu'il
auoit relafche
quarre
vingcs
Efclaues
qu'on
enuoyoit au
Roy;
Ee parcanc
qu·iI
eut
ales payer,
&
a
donner pourchacun
d'eux
voe
fomme
d 'argent)
a
laquelle il auoit
ell:e
taxe :
AiEli
I'
on
en–
gagea
infenfiblement
dans
vn long
procez
le pauure Rodrigo
N
ufio,a
qui
c~utes
[es
Defences
&
fes Iull:ifications
furent
fi
eu
Vtiles,
qu,elles n'$!mpcfcherent
point
qu•il ne
fut
condemne
a
feruir
dix
ans
durant
de
Gendarme dans
Horan,
auecque
d eux
autres Cauahers_,
q
u'il
entretiendroit
a fes defpens; fan que du–
r~nt c~
temps-la
il
luy
fut
permis
de
retourner
aux
lode~ .
Luy
b1en
efronne
de cec e fent ence,
en
appella
pardeuanc
1 P ri ce
Maximilien d'
Aufhiche,
qui efio·calors
Gouuern ur,
&
gt
and
M m1fl:re d' Ef
pagne,
en
l'abfence
de J>Empereur Con
Onde.
S0n
Alte£fe
oiiyt
volonriers
ceux
q u iparlerent pour Rodrigo N ufio,
qm
luy
raconterent fuccinC\:ement ce qui
luy
eft
it
arri u' d ns
le
Peru)
fur le fujet
des
Ty
ans qui
s'eftoient
ietc z dans le
Pa.r-:
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