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7 6

M1sT01RB oEs GvlRREs

C1v1tEs

ce que ie di.s

franchement, non pour

aucun

bi

en

que

mes plu

prochcs cu!fent receu

de

luy,

qui

apres la

B~taille

de

Huarina

voulutfaire mourir mon Pere, pour des caufes

&

des

foup~ons

fans fuiet

>

qu'il s'eftoic mis dans !'imagination : ce qui deuroit

m'obliger d'en dire du

mal,

pluftoft que du bien; Mais puis quc·

i'ay

entrepris d,efcrirc

les

euenemens de

fon

temps>

pour

en

ren–

dre compte a tout le Monde; il

fatu

que ie le faffe

fan5

paffion,

&

fans def

guifer

en rien la

veritc:

Auffi

ie protefre en bon Chre..

ftien, que

c' eft

elle

f

eule qui m'a

fait

paffer legereme!lt fur beau–

coup

de

chofes que ie

pouuoi~ eficndr~

plus au long,

pour

mo

garantir du

foup~on

d'eftre

paffionne

pour Jes vns,

&

d'cfcrire

au

defaduancage

des autres

t

comme font

les

Autheuu, princi-

eloment le

Palcntin.

Ee

certes, de la

fa~on

qu'il en parle, io

veux

croire

que pour eftre

arriue

trop tard en ce

pa.is

-la,

il a mis

dans

f

on Hifl:oire plufieurs

cont

es fabuleux, qu'il

do

it auoir

~P:

pris du

v

ulgaire

>

&

qui

ont efte inucntez

a

plaifir par ceux qut·

luy

en donnoient les memoires,

f

uiuant les mouuemcns de leut

paffion,

&

de

leur

Party.

Mais pour

moy,

parl:11nt de ces chofes,

&

de

pf

ufieurs autre

particularitez

q_ui

fe

pafferent

en ce

P~C

s-la

~

ie puis

affeur~r

que

ie

n'ay ricn mis en auant que ie n'aye ouy

dire

en mes

pt

us ten–

dres annees;

eftant veritable

qu'en

ce temps-la,il

n'y

auoit

gue..

re

deconuerfations d'honneftes

gens ou

l' on

ne

s~entretint

de

ces

Aduentures:

ce qui

fut pratique

mefme

long-temps

a

pres~

fx

bien

qu'a

mefure

que

i'adtrnn9ois

en

aage

i'en

oyois

toufiours

parler,

~

particulierementaux

Gardes de Franyois

de

Carua–

·at,

&

de

Gon~alo Pi~arre;

Car

comme les

Tentes

qu'on Jeur

· au0it

donnecs pour Prifon

eftoient

fort

proches

l'vne

de

J'aucre,

. auffi les

Soldats.-qui

Jes gardoient'

&

qu'on

CRaflgeoit

a

toute

leure,

pouuoient remarquer, comme il 6.rent, tout

ce

qui

fc

aff~it: ~tvoila

pourquoy

ils

le

racontoient fouuent

~

pour en

a1401r

efte

tef

moins oculaires.

·

ais

pour faire remarquer la grande

differen~¢

qull

y

a des

particularitez,

&

des circonftances que

cct

Autheur

rapporte

rouchant

la

Prifon

de

Caru~ial,

&

de

Gon<;alo

Pi~arre,

a

ceU~s

e nous

auons

defduites,

&

que

nou~

defduirons

cy-apres;

il

me femble

apropos

d'

en rap

porter

icy

quelques-vnes,

qui

~en

...

ftrenta!fez

d'elles

mefmes> que

cefont vra·

s Contes de

la

lie

du

, eu ..

le~

&

no pas

all:· ons

d

crfonnes

fi

coniiderahles ,

&

fi

difcretes-,,