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DE LA FLOR 1 D

:E.

PART:

11.:_L1v.

II~

179

te

G

illu:frre

&

fi

utile

a

toute

l'Efpagne,

s'offrit lui-meme de mener toutes

les

troupes au Mexique.. Cornooe il

fo

piquoit d'etre excellcnt Geographe, il

{e

flata de les conduire facilernent en ce Royaume,

&

ne fongea point aux

fo–

rets

ni aux deferts qu'il falloit paífer avant

que

d'y arriver; car l'envie qu'il

voit de fortir de

la

Floride lui rendoit toutes chofos aifées. Les autres

Efpa–

gnols qu'il s'étoit offert de mener au l\tlexique, croyoient auffi que

rien

ne les

arrcfieroit dans leur voyage, parce que

la

paílion qu'ils avoient d'abandonncr

lcur

conquere les aveugloit,

&

qu'ils ha:iíloient

la

Floride,

a

caufe qu'ils n'y

avoicnt trouvé ni or ni argent. Ils étoient d'ailleurs ponez

a

quitter leur en–

treprife,

a

caufe d'un bruit que les lndiens avoient fait courir, que non loin

du

lieu ou étoit

l'

Armée, il y avoit d'autres Efpagnols qui fubjuguoient

les

Pro·

vinccs qui étoient vers l'üccident. Nos gens, qui ajoutoient trop legeremcnt

foi

a

ces bruits, difoient que ces étrangers dom parloient les Barbares étoient

des troupes Corties du Mcxique,

&

qu'il falloit les

aller

j

indre pour les

f.wo

.

i–

fer

dans leur deífein. La-deífus ils partirent de Guachoia le quatrieme ou

cín•

quiéme de Juillet,

&

prirent leur route vers le couchant; refolus de ne

fe

dé–

tourner de cfüé ni d'autre. Ils s'imaginoient que fuivant cctte ligne, ils arri–

veroient droit au Mexique, ne ccnfiderant pas qu'ils étoient dans des hauteurs

differentes. Ils firent a grandes journées plus de cent licues par de nom

1

clles

Provinces,

&

ne s'enquirent point du nom ni de

la

qualité de la terre de ces

regions

;

mais il eft certain qu'elles n'étoient ni fertiles ni peuplées , comme

les autres pa'is de la Floride qu'ils avoient auparavant découverts.

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XI.

Superjlition des lndiens

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E

quitterai icy un moment le

cours

de mon

hifl:oire,

pour

raponer une

ch fe aífez remarqU1blc touchant

la

fuperfütion des Ba1 bares. Lors que

le

El

pagnols fortirenc de Guachoia, ils furent fui vis d'un lndicn de foize

a

dix-fept ans, fon bien fair de

fa

pcrfonne, comme \e font ordinaircment les

habirans de cette Province. Les valets du Général

1

1ofcofo aufquels

il

s'étoit

joint, le voulurent empécher au bout de quelquc temps de paíler ourre,

&

fo

mirent meme en état de le c)1aífer de leur compagnie. Mais qu:rnd ils vi–

rent qu'ils ne s'en pouvoient défaire,

ils

apréhenderent que ce ne

fuil:

un ef–

pion,

&

en avertirent leur maitrc. On fit d ne venir cet Tndien en prefence

d'Orús, qui lui demanda

par

l'ordre du Général, ce qui l'obligcoit

a

quitter

fes

parens pour fuivre des étrangers.

11

répondit qu'ils voyoient

un

pauvrc jeu..

ne homme qui avoit

été

abandonné dés fon enfance,

&

a qui le perc,

r.i

la

mere n'avoient rien laiífé:

fi

bien qu'un des principaux Seigncurs de la Provjn–

ce touché de pitié l'avoit re<iu dans

fa

maifon,

&

fuit

élevcr avcc fes enfans;

mais que comme ce

gerereux

bien~

iteur étoit malade a mourir, on l'avoit

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