L' UTOPIE
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hiena et personnes de tous ses sujets ; ceux-ci
»
ne possedent que sous son bon plais4- et comme
»
usufruitiers.
»
La pauvreté du peuple est le rempart de la
»
monarchie.
»
La richesse et la liberté conduisent
a
l'insu–
»
hordination et au mépris de l'autorité; l'homme
»
libre et riche supporte impatiemment un gouver–
»
nement injuste et despotique.
»
L'indigence et
la
misere dégradent les courages,
l)
ahrutissent les ames, les fac;onnent
a
la souffrance
)) et
a
l'esclavage, et les compriment au point de
)) leur oter l'énergie nécessaire pour secouer le joug.))
«
Si je me levais encore, et si je parlais ainsi
a
ces puissants seigneurs :
<<
Vos conseils sont infames, honteux pour le roi,
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funestes pour le peuple. L'honneur de votre
»
maitre et sa santé consistent dans les richesses
»
de ses sujets, plutot que dans les siennes propres.
)>
Les hommes ont fait des rois pour les hommes,
>)
et non pas pour les rois ; ils ont mis des chefs
)) a
leur tete pour vivre commodément
a
l'ahri de
>)
la violence et de !'insulte ; le devoir le plus sacré
»
du prince est de songer au honheur du peuple
>)
avant de songer au sien ; comme un herger
»
fidele, il doit se dévouer pour son troupeau, et
»
le mener dans les plus gras paturages.
»
Avancer que la misere publique est la meil–
)>
leure sauvegarde de la monarchie, c'est avancer
»
une erreur grossiere et évidente ; ou voit-on plus
»
de querelles et de hatteries que parmi les men–
)>
diants
?
»
Quel est l'homme qui désire plus vivement une
»
révolution
?
N'est-ce pas celui dont l'existence
)>
actuelle est misérable
?
Quel est l'homme qui