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Lorfque le foleil
étoit
beau, je les lachois
fur le gaillard ' d' ou ils ne cherchoient
a
fuir
que lorfqu'ils appercevoient la mer ; autre...
ment ils fe tenoient tranquilles
&
étendus au
foleil
:
tantót ils
fe
vautroient
&
frottoient
leur mufeau contre terre tantót ils
fe
fe–
couoient
&
fe
grattoient , vec leur mufeau
&
leurs ongles. lls prenoient meme plaiíir
a
fe
laiífer gratter par les gens de l'équipage,
au~
tour de qui ils marchoient aífez familiérement,
allant
f
entir le bas de leurs culottes
longue~.
Je remarquai qu'ils préféroieot les bardes de
couleur bleue; il y a apparence qu ils cher–
choient alors
a
manger. lls aimoient
a
grimper
pour prendre le foleil fur les lieux élevés,
&
]ls montoient aifément fur le banc de quart.
lis avcient de l'amitié l'un pour l'autre; ils
fe
frottoient
&
fe careífoient mutuellement
avec le mufeau, ou lorfqu'on les féparoit,
ils
fe
rejoignojent bien vite ; il n'y avoit qu'a
em orter l'un d'eux avec foi, pour
fe
faire
fuivre par l'autre ; ils nous amuferent ainft
tres-fouvent.
Leurs yeu avoient acquis de la vivacité,
qui provenoit eut-etre de l' échauffement <lu
fang; ca· ils ne mangeoient pas.
Je
leur don–
nois du poiífon, du gouémon, du pain trempé..