A
u
T
o u
R D
u
M
o
1:f
D E.
9
l
la fertilité du fol , j'étois bien éloigné de
leur idée.
J'avois déja acheté un cheval & trois mules,
&
je m'
occup~i
des provifions néceífaires a ma
fubftíl:ance , ne voulánt plus me trouver dans
le cas de fouffrir la faim. J'avois trouvé ce
befoin
fi
preífant
&
fi
incom1node , que je
n'ai pa$ honte d'avouer qu'il avoit abforbé
toutes mes autres penfées '
&
meme m'avoit
fait oublier jufqu'aux principes de mon édu–
cation. Je payai toutes mes dépenf
es
comme
j'avois déja fait aux Adaes, avec inon linge"
qui étoit de tres - bonne & plus commode
va:eur dans ce pays, que l'argent qui
y
a tres–
peu de cours; je -n'étois d'ailleurs pas faché
de l'épargner,
&
de m'alléger d'autant.
Un
Créole, nati f du ·Sartille , venoit cependant
de me foulager d'une partie de ce poids , en
me filoutant une douzaine de chemifes,
&
d'autres effets , dont je recouvrai
cependa.ntla valeur en grande partie ; un Habitant, de
· fes amis, m'ayant cédé un billet de vingt piaf–
tres fur Mexico , en échange de ce vol. Je fais
obferver le lieu cle la naiífance de ce Créole,
parce que dans les petits défagrémens que j'ai
eífuyés ,
f
ai remarqué que la malice augmen–
toit en pro portion des grades
&
de l'extrac–
tion : la oureté des moeurs di1ninuoit au con-
J..