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VoYAGE
ceux de ces cbntrées, n' en ont que le nom. Ils
fe fervent de fufils
&
de caífe-tetes ' de meme
que ceux que nous aviorrs déja vus.
Leuuravail,
Ils cultivent pendant l'été du fruit
&
du
leut
'ªrae-
.tero.
ma'is '
&
l'hiver ils vont
a
la chaífe ' dont
ils
,,
'
fe nourriífent
&
dont ils vendent le
f
uperflu
aux Européens.
Ils fe
louent pour travailler;
&
deux de nos rameurs étant tombés malades,
nous les
re1npla~ames
par deux Saúvages. ,
Pour 1narquer leur deuil , ils fe laiífent
c'roitre la barbe , qu'ils ont ( excepté
ee
cas )
grand
f
oin d'arracher , en ayant d'ailleurs tres–
peu, au menten feulement,
&
d'enviran deux
lignes
de longueur. J'ai re1narqué aux Philip-·
pines
a
peu pres la
me
me efpece
&
rareté
d~
barbe ,
&
je crois qu'il en eft de meme chez
les Peuples
des
Pays chauds , qui
n'ont
point
mélangé leur fang avec les Habitans des Pays
froids.
Ces
Sauvages vont pleurer fur les totn–
beaux de leurs proches ; un
d'
eux venoit
de
perdre
fa
fem1ne;
&
laiífoit croitre
fa
nouvell~
barbe
póur
marque de fa fenfibilité.
Il
s'étoit
engagé avec nous pour quitter des lieux qu1
lui
retrac;oient la perte qu'il venoit
de
faire :
un jour., s'étant éloigné de nous pour laiífer
un libre cours
a
fa dotileur ' qui paroiífoit
profonde ,
i1
nous donna lieu
de
remarquer
qu'aya~t
vu
inopinérnent
fa
fille' agée
d'en-