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3

52

H E R

guirla ndes, des oifeaux. Ce genre de decoration s'e!l

maincenu en ltalie jufqu'a notre.terns; on ne vo1t

prefque pas de tapilferie·s clans !es appartemens or–

dinaires

,

mais beaucoup de peintures

a

fre fque fur

les murailles; cela decore les

apparteme~s

fans en

diminuer la fraicheur. Les murs des ma1fons font

fouvent ornes de colonnes de briques

qu~

font en–

gagees d'un tiers de

Ieu~

diametre,

&,

9u1 font .en–

duites d'un ciment blanch1 au-dehors.

J

a1 vu la meme

chofe clans le temple de Pompeia; c'efi

l'intonacatura

d~s,ltaliens,

qui

fe

fa it a,vec de la chaux

&

dumarbre

pile.

,

.

d'

.

Les fen&tres,

a

c.e qu'il paro1t, eto1ent or ma1re-

ment fermees en bois pendant la nuit

&

ouvertes

pendant le jour; on a trouve du yerre, mais ce

~ ·e~

qu

'a

un bien petit nombre de

ma1f~ns; ~e

verre eto1t

fort epais. II paroit que

l'o~

n'ayo1t point ?!ors l'art

de faire des vitres auffi minces que Jes noires,

&

auffi facilement qu'on !es fai t

altuellem~nt.

II

~·en

faut pas &tre etonne '

c~

n'efi que clans ces

d ;r~1ers

terns que ce genre d'agrement efi devenu fi general;

il y avoit

a

Lyon au comm.encement de

~e

fi ecle , la

moitie moins de vitres qu'1l n'y en a mamtenant,

&

les fen&tres des ouvriers y font encore fermees en

toiles ou en papiers.

.

On trouve cependant

a

Hercula

num des b

oute1lles

de verre

&

des gobelets en grand

nom

b.re. Ce

verr~

efi abfolument terne; ii a perdu fon poh par les

<H!C!–

dens qui en ont attaque

&

decompofe la furfa ce; 11

s'en trouve des morceaux qui brillent des couleurs

prifmatiques !es plus vives, parce

q~'ils font

1

~c~illes

&

divifes , fans qu'on s'en

a~perc;o1ve,

.en teuillets

ou tranches extr&mement mmces: or, il efi de la

nature des lames tres -minces de repa ndre des

co~lenrs differe ntes 'fuivant la difference de

let~r.

epa1f·

four / ainfi qu'on le voit par Jes belles

experience~

qui font clans l'optique de Newton ; on a remarque

Ia m&me chofe clans le verre tire des catacombes de

Rome.

,

~

,

11

y

avoit auffi

a

H erculanum

des fen etres e.rmees

avec un gy pfe

tran\pare~t

deb.ite par

~a

mes_

m~nces,

comme la pierre fpecula1re qui pou v<?It temr lieu de

verre; on s'en fort encore

q uelque~o1s.

. .

Le cabinet d'antiques

0~1

le

m1feunz.

de Port1.c1,

le plus

cur~eux ~

le plus nche qu .11 y

a lt

en

ltah~,

a ete forme depu1s 175 o , en

.~on feq uence ~ es ~oud­

les d

'Herculanum ,

de Pompe11

&

de

Sta~1~;

ii

e~

place clans

le~ entref~ls

d'un

?a~im ent

ext cneur qm

tient au pal,.1s du ro1, du .cote

~e

Naples, fous. la

garde

de~·

Filippo

C~non1 ;

,un 1eune homme tres–

peu lnfin11t. le fa1t volr a_ux etra ngers, ma_1s on

~e

rec;oit de Im

auc,un~

lum1ere ;.

&

co:nme 11 efl de–

fendu de

rien ecnre fur le li eu, I on ne peui en

avoir la defcripti011 que d'u ne maniere alfez impar–

faite' jufqu'a ce qu'elle ait ete publiee clans le pays.

La defcription de to us ces i:nonume ns

&

de leurs

ufages,

&

!'explication des pe111tur_es

~

des flames,

meritoient bien d'occuper Jes ant1qua1res !es plus

habiles. D es qu'on eut commence de

for~er

ce

mu-_

feum,

vers 175oou 1755, M. le marq_u1s T a_nuc,c1

crea une academie de Belles-Lettres qui devoit s

y

appliquer : elle s'alfemb_loit ?ans fo n

appartem~nt

_a

Ja fecretairie tousles qumze iours,

,~I

on cra va1llon

de concert avec lui. Nous av?ns deia. fep t volumes

de leur travail, dont le premier conuent un catalo-

ue de 73 8 tableaux, de 350 fiatues, de 1647 vafes

~u

meubles remarquables,;.fans y

~omprendre

li;s

Iampes, candelabres

&

tr.ep1eds, qui fo nt comptes

,.,

'ment Ce volume parut en 17 5) ; !es fix autres

1epare

·

-

-

·

I

font \es gravures

&

les explications des pnnc1pa es

peintures.

, ,

'

cl

&

Cette belle colleClion a_ete..gravee

p~r

or re

f

·s du roi'

qui a fall deia des prefens de la

aux ra1

,

.

.

r

"

·

~oitie

de

l'edit~on.

J'ai

yu ofl!U' 1u1qu a

cmq_uant~

HER

feq uins du volume , par des gens riches qui n'etoient

pas

a

porcee de l'avoir autremenc qu'a prix d'argent.

Mais leroi a voulu

Ce

referve r le privilege de donner

feul cette marque de diflinllion aux gens de Lemes

ou aux perfonnes en place. Cependant s'etant rendu

aux follicitations des curieux, ii vient de donner

ordre de vendre !es exemplaires qui en refient en–

core.

On voit, clans la cour de ce cabinet unique , un

grand bane de pierre en demi-cercle de quinze a dix–

huit pieds de diametre' -qu'on croit avoir ete place

clans le lie u de la fepulture des pr&tres. II y a auffi

clans la cour, clans l'efcaJier

&

clans !es appartemens,

plufieurs fiatues de marbre, qui fans &ire du premier

ordre, comme celles des Noni us, ont cependant de

la beanie : !es t&tes font ordinairement mediocres.

mais Jes draperies font iravaillees avec delicatefi'e

&

avec gout. On

y

remarque fur-tout une grande

figure de femme d'un age avance' erigee par !es de–

curions d'

Herculanum,

a

l'honneur de Ciria , mere

de Balbus , qui eroit le protetleur de leur ville,

&

&

femme de Balbus le pere: cette fiatue a fix pieds

de haut; el le

efi

voi lee

&

drapee de

grancl~e

maniere:

on y a trouv e l'infcription qui marque ce qu'elle

etoit.

Douze flames de femmes drapees, entre lefquel–

les on voit une vefiale admirable.

Deux figures mutilees d'hommes affis : elles font

de grandeu r un peu cololfale.

Une figure debout, plu grande que nature, qu'on

dir reprffenier un con(i.d Romain: la draperie en ell:

de la plus grande maniere,

&

indique parfaitement

le nud.

Les il:atu es de bronze font en fi grand nombre clans

ce cabinet, que tout le refl e J e !'Europe auroii peine

peut-&tre

a

en fourn ir autant'

&

ell c:s fon t belles en

general. On

y

remarque fo r-tout un Mercure affis,

de grandeur natureli e, la plus belle de toutes les fia–

tues de bronze qu'on ya trouvees; un Ju pi ter , plus

grand que nature ; un Faune qui dort, grande figu re

en bronze ; un Me rcure; deux lutreurs , dont l'un

efi clans la poflure d'un aggrelfeur,

&

l'autre fur la

dffe nfive,

&

qui font t.res-bea ux; un

F~ un~

ivre ,

place fur un OUtre de

Vlll ,

de fep t a hu1t p1eds de

haut. On en a trouve douze pareilles clans le ,theatre;

deuJ< figures nu es, d'un tiers plus grandes. que natu–

re: on prete nd que l'une reprefente Jupiter. Cette

fiatu e a ·eu la c&te

&

le corps applatis fous le poids

des laves. Quoi qu e cet accident l'ai t endommagee

beaucoup, on

y

recopnoir

toujour~

de grandes

~eau­

tes: Jes cuilfes

&

!es jambes font b1en confervees

&

fort belles.

D eux confuls Romain-s, dont l'un avoit

vraifem~

blablement !es yeux d'un autre metal, ainfi qu'il ell:

aife de s'en appercevoir par les trous qui refrent,

&

on ii y a tout lieu de croire qu'ils etoient incruf'–

tes. On ne trouve cl ans l'antiquite qne trop d'exem·

pies de ce mauvais ufage :

&

la plupart de ces fiatuei:

. ont fouvent des yeux d'a rgent , qui fo?t un contrafte

defagreable, avec le fond prefque n?1r.

Cinq fiatuesde danfeufes, plus pewes que ?ature,

trois femmes drapees; plufieu rs

bufl~s

, reprefentant

des philofophes

&

d'autres hommes 1llufires; guel:

ques fragmens d'une

ila tu~

e9uefire de bronze ' qua

fait prefumer que ce devo1t etre un be!

o~vrage

,

~

en juoer par la t&re du cheval,

&

par Jes 1ambes de

l'hom~e,

qui fubfiil:ent encore.

Tous ces morceaux, tact en marbre qu'en

bronze;

(e

difiinguent par une compo

fir

ion d'un grand fly

I~,

un excellent caraClere de de/Iin ,

&

une belle

exe~

cution.

Nous aurons bientot occalion de remarquer que

les peintures ne font pas de la meme

beaut~.

Tou~