.,
FUS
piece de canon de l'inve ntion de
M.
de la Chaumette,
d'apres laquelle on ima gina de faire un
fufzt.
Ce ca–
non, du calibre de douze, fe chargeoit pa r la culaife :
il
n'exille plus, mais nous en voyons le mecanifine
dans
l'Hijloire de La milice Frani;oife
du pere Danie l;
voici ce qu'i l e n dit : " j'ai v u au ma gafin de l'arfe–
" nal de Paris, un canon qui a quelque chofe de par–
~
ticu lier;il fotde !'in vention du fieurde laChaumette
" ii etoit de douze livres de balles' &
fe
chargeoi t
,, par la culaife , ot1il
y
avoit trois o uv ertur es ron–
'' des: la premi ere etoit au fond du canon' c'ell-a–
" dire' qu'il etoit fo re d'un bout ;\ l'autre; la fec on–
" de ouver!tlre etoic
a
cote de la culaife,
&
la troi–
" fieme vis-a-vis' a l'aucre co te, l'o uvertu.-e d'en
" bas etoit pour faire palfer le bou let & la ga rgouife
" contenant la charge de poudre que l'on faifoi t
" entrer avec<un cy lindre ou boulo n de bois, cou–
" vert de cuivre & du diametre de l'ouve r;u re: on
" poulfoit avec ce boulon, le bo ulet & la gar–
" goulfe,jufqu'a l'endro it de la culalfe ot1 ilsdevoient
,. denieure r ' qui eroit plus hau t que les deux autres
" ouvertures de cote ; un boulon de fe r du diametre
" des deux ouvertures larerales, qU-i !es rempliffoit
'' bien jufl:e, fout enoit la gargouife & le boulet qui
)) etoit deifus, comme auroit fait le fond de la cu–
lt
laife dtr can o n.
,, C ette maniere de charger par la cnla(fe etoir
" fort commode, pour plufieurs raifons ; mais qu and
;, on vim
a
l'e preuve' ['effort de la pou cl re fut li
" grand, que le bou lo n ira verfant, en fut coude ,
ll
& · qu'on ne put le re tirer qu'avec bien de la
»
pein , de forte q ue ce cano n ell dem'e ure inutile,
" & ii
fur
enfuire fond u pour coule r un au tre canon
;, de !'inventio n du chevalier Folard.
Le pe u de fucces de cerre epreuve n'empecha pas
qu'on ne che rchat a adapte r' autant q u 'i\ eroit pof–
fibl e , le mecanifme de la pi ece de canon de
M.
de
la Chaumette ,
a
des
fiifils :
ii
y
a voit quelq ues dif–
fic ultes qui ne rebut ere nt pas !es ge ns avicles des nou–
~eaures
& rouj ours fort emprelies
a
les faiiir .
Le canon d'un
fiifil
ne peur pas erre pe rce d'un
bout
a
l'a utre' pa rce qu'il ell mont e fur un
ffn
&
une
c roife de bois ' indifpe nfablement neceifaire potir
l'app uye r
a
l'epa ule: on ne peut done charger un
fujiL
par !'orifice du tonnerre que nous fermons
a ve c une cula!fe: le t rou qui pe r<;oit t ranfverfa le–
rn ent la piece de canon de
M.
de la Chaumette, ne
pou vo it pas fublille r non plus clans uri ca non de
f ujil ,
a vec l'ajullement de nos platines q ue !'o n
pl ace
a
co te pour communique r le feu de l'amor–
ce
a
la charge . O n imagina done de percer un canon
de
f ujil
(
Vay .
.fi.<1.
3. pl.
V.
Fabr. des armes
,
fi'.fil de
mun. dans ce
Sup~L.)
fabrique
a
l'ordinaire & garni
<-\e
fa
culaffe, de maniere que_ les ouverrur es, au lieu
d 'etre late rales,
fe
trouvaifent cl eifus & clelfous : ces
trous ainii pratiques verticaleme nt , au lieu de l 'e tre
lare ralem enr,forenttaraudes,& !'on fubfritua une vis,
N ,
an bouton trave r fant de la piece de canon. Cetre
vis tenoit
a
une efpece de maniv elle
I,
qui do nnoit
la faci lite d'ou vr ir
&
de fenn er le trou perce fur le
t onnerre' par qu elques tours de la main app li qu ee
a
l a mani velle placee en-dellous,
&
qui tenoit lieY.
de fo us-garel e.
C e il: par l'ouverture pratiquee fo r le tonnerre
qu'on introd uifoit la charge dans le canon,: on i?cl!–
noit un peu l'arme , la bo uche en-bas , &
1
on fa 1fo1t
entre r la balle la premie re ; elle auroit roule
&
feroit
fo rtie par la bouche du canon' li !'on n'avoit eu foin
d 'en reiferrer le calibre, depuis le tonnerre jufqu'a
la bou che : la ball e s'a rretoit
a
la
parti e fuperieure
&
rerrecie du tonnerre , en inclina nc l'arme; a pres .
quoi on mettoit la charge de poudre derrie re la
b alle, en tenant tou jours l'arme in clinee ,
&
par un
t o ur de main, en fens COl'ltrair e
a
celui qui avoit OU-
FUS
vert \'orifice fuperieur du tonn erre on le refermoit
&
le bouton
a
vis fo rmoic le
poi~t
d'appui de la
charge au fond de l'ame du canon.
Qu~iq ne
!"f·
!e
marechal de Saxe
0
paro iffe avoir
adopre
~ e
mecamCme de ce
f ujiL
pour fori amufette
&
fa
carab111e,
&
que no us en trou vions !es deffins & la
co.uP.e dans !'edition
in
4°.
de fes
Reveries,
les incon–
vemens p'en font
p~s
m·oins frappans que ceux qu'on
apper<;ut clans la piece de canon de
M.
de la Chau–
m ette: en effet' le bouton
a
vis traverfant le fond
<l~ ~anor,
etoit ftijet
ale
fau!Ter' s'il e1oit de fer on
d ac1er trempe mollement
&
a
fe
caifer fi la trem–
Fe
e1~
etoit
,l~ che :
clans
l'~n
_ou l'a utre
c~s,
ii etoit
d1~cile
de
1
o ter: en
feco~cl
lieu, la cra!fe qui s'amaf–
fo1~ ?a~S
!es fi lets de
!a
V I~,
le(quels etoient fujetS
a
s egrene: ' ;n . empecho1t le jeu ;
~
ne ponvarit
plus ouvrn l_onfice par lequel on mtrodui foit la
char$e
~ ~'a rme
deven<:>it inu tile. Son feu l avantage
auron ere de
fe
ch arge-r vire
&
de porter bien la
balle,
pare~
qn'elle
~toi t
forcee ,
~'efi-~-dire
que
l,e
t~1be
qn elle. avo1t
a
parconnr, eran t plus
. etro1t q'.1e la
pam~
du tonn erre qu'elle occupoir, elle
recev ou fans en nen perclre, tou te la force de l'im–
puliion que lui imprimoit la charoe de poudre fans
pouvoi r balotter
&
flotte r clans le canon. Cer:e a r–
me
~iffer.oit
en cela des
fuji.Lsa
de OU
a
fecrec dLt
marechal de Saxe, dont le tonnerre ecoit plus etroit
que le relle du ca non.
Cet avancage
du fujil
a
la Cha11meru
ne balan<;oit
pas appa remme nt les inconv ' niens qui refult oi enc
de fon meca nif"me; ca r on l'abandonna '
&
peut-etre
~eme
n'en a-t-on
j ~ mais
fai r ufa ge. Un arquebu–
fi: r habile &
f~rt
inge.nieu.x eifa ya .d'cn corrige r Jes
defauts,
&
y reuilit afl ez b1en: au lieu cl!i percer le
conn erre d'ou_rre e.n omre
&
d_'appuyer .la charge
fur
I~
bolllo,n
a
VI~
qm letraverfoittout ent 1er, ii ne pra–
t1 qua qu un orifice fur le pan gauche
du
tonnerre (
V,
fig- 4
) ;
lo rfq ue la charge eroit introduitc, on refer–
mo it l'm1verture av ec un bouton
a
vis qui n'avoit
pas plt1'6 de longueur q ue le tonnerre mem e n'avo it
d'epaiifeur,
&
la tha rge portoit fur le bou ton de la
rnlaffe
a
l'o rdiD~i re.
Le bouton
a
vis etoit furmontc
d'u n a nneau un peu applari 'comme une clef & en
portoit le nom: ii fervoit, en effe t'
a
oi1vrir
&
fer–
nier le li eu delline
a
recevoir la charge'
&
!'on evi–
toit par-la Jes inconveniens qui refultoi ent du bou–
ton qui tra verfoi t tout le fond de l'ame du canon
a
la Chaumette.
C t tte a rme reltifi ee, comme on vient de le voir
~
pouvoi t eire d'un attez bon fervice: je n'ai cepen–
dan t pas OLLI dire qu'aurnne trou pe en
ait
ete armee '
mais j'en ai vu beau coup tire r fans aucun ·inconve–
nien t
&
avec le double avan tage de fe charoer vlte
&
de bien po rter la balle; cette efpece
d'arm~
auroit
for-to llt conv en u
a
la ca va lerie'
d t
la clifficul ce de
charge r & de bo urrer avec ime baaneHe, efl: fou-
vent infurmontable.
"
FUSIL DE VINCENNES.
Ces/u_/its, abandonnescles
leur nailfance, prirent le nom du ch a teau de Vin–
ce nnes,
Oll
On avoi t e tabJi les atteJiers neceffaires
a
leu r con1lrull-i0n: ils etoiem ex tr-e mement longs
&
on les armoit d'nne baionnette rres- longue , en forte
qu'en !es conliclerant comme un e arme bla nche, ils
faifoient l'effe t de la lance , do nr bien des m ilitaire5
regrettent qu'on ait tora lemenr abandonne l'u fage .
L~
cano n
dufi'.fil de Vincennes
efi brife: ii efi com–
pofe de cleux parti es qu'on fepa re & qu'o n reunit
a
volonte: la pa rtie anrerieu re ou le devant
(Vay.fig.
A . pl. VJ. Fabrique des armes, fiiJil de mun. dans ce
Suppl.)ell
d'un diametre un peu plus petit que celui du
tonner-re,pour for.cer la balle. Le ronnerre B ,d'un plus
grand diametre que le cl evant, tant en-declans qu'en
dehors' ell fraife & taraude
a
fon extremite ante–
rieure
C,
pot![ rece'foir le devan t du canon qui
fe