CON
p~ege,
&
eut aifez de bonheur pour échapper áu
ilrarageme.
La
guerre fut d ' derée, mais
Conrad
qui vouloit ménager le fang des peuples, la changea
b tenror en intrigue.
Il
engagea le duc de uabe
a
quitter le partí de Henn qui n'avoit a
o motif
r éel de plaínre. Arnoul fut oblígé de re urner en
Baviere pour la défendre centre les courfes des
Hongrois , que l'amour du pillage y avoit atrirés :
mais tous ces ménagemens ne firent que fufpendre
les ravages d'un feu qu'il deíiroit éteindre. Arnoul
n'eur pas plutót délivré fes états des Hongrois qui
furent vaincus dans une bataille, qu'il fors:a le roi
a
fe mefurer avec lui.
Conrad,
vainqueur de ce duc
r ebelle, le fors:a de fuir hors du royaume;
&
l'ayant
dépouillé de fon duché' il
en
donna l'invefiitute
a
fon frere Ebrard ou Evrard. Arnoul ne fupporra pas
aifément cette difgrace. Son orgueil offenfé ne lui
permettant pas de me ttre des bornes
a
fon re1Ién–
timent, il alla chercher des vengeurs parmi
ces
memes Hongrois qu'il avoir vaincus peu de tems
avant fa dégradarion. C
S
barbares , contens de
trouver cette occaíion pour fatis faire leur cupidiré
natnrelle ' marcherent
a
fa fuire'
&
mirent tout a
feu
&
a
íang dans l'intérieur du royaume. Evrard,
atraqué par Arnoul qui commandoit ces peuples
farouches, ne
pur
fe fourenir en Baviere. Le roi fon
frere, que Henri trave rfoit fans ceffe, fut non feule–
ment obligé de lui rerirer fon duché,
&
de le rendre
a
fon ancien poffeffeur, mais encere de payer aux
Hongrois le tribut auquel ils avoient foumis Louis
l'Enfant. Ces troubfes n'éroient pas les feuls qui
agitaffent fon r egne. Burchard avoit a peine q ui[(é
l e
pani de Henri, qu'it avoit embraffé celui de Ro–
dolphe
II,
roi de la Bourgogne Transjuranne, en–
nemi né des rois de Germame, qui prétendoient
a
·jufre tirre que l'hommage
luí
'toit
dude fa part. Ces
<léfordres multí pliés abr ' gerent les jonrs de
Conrad:
obligé de paifer fans ceffe d'une extremité
a
l'autre
d e fes éra rs , il n'avoit pu prendre le re pos n écef–
{aire pour fe rétablir d'une maladie occaíionnée par
une bleífure qu'il avoit res:ue dans un combat con–
tre Arnoul. L'hifroire ne fauroit trop vanter Ia magna–
nimité de ce prince ; fe fenrant pres de mourir, il
ne parut occupé que des maux qui défoloient fon
royaume. Son reífentiment fe tut devant l'íntéret
de fes peuples,
&
lorfqu'il pouvoit donner le fceptre
.a
Evrard fon frere, il l'envoya
a
Henri, cet impla–
cable ennemi qui n'avoit ceffé de troubler fon regne.
Ce prince fage
&
digne d'une meilleure defrin ée ,
rnourut vers l'an
9
I
9,
apres enviren fept années de
regne. Les hiíloriens d' Allemagne lui donnent, ainfi
qu'a Louís l'Enfant,
&
a
Henri
I,
le titre d'empereur
qu'ils ne poíf 'derenc jamais. Oton-le-grand fut le
premier qui le porta depuis la mort d'Arnoul;
&
fi
cette qualité fe trouve fur quelques monumens, c'efr
<JU'ils l'adopterent comme préferable
a
celui de roÍ.
Ce prince mourut fans pofi:érité,
&
ce fut
~e
W
er–
ner de Rothembourg fon frere, que defcendirent les
empereurs de la maifon de Franconie. L'hifroire a
confervé une difpenfe de mariage accordée par
Conrad,
centre legré des éveques. Ses prédéceffeurs
odont l'autorité étoit plus légitime
&
mieux affer–
rnie, ont petlt-etre joui de ce droit, dont les pon–
tifes Romains font les
tranqui~Ies
&
uniques poffef-
íeurs .
(M-Y.)
·
CoNRAD
11,
{urnommélefalique
ou
L'ancien, (Hijl.
'á'Allemagne.
)
duc de Franconie, feptieme roí ou
empereur de Germanie, douzieme empereur d'Oc–
cidenr depuis Charlemagne , étoit fils
d~
Adélaide de
Franconie ,
&
de Henri , duc de cette province ,
qui decfendoir en ligne direae de \Verner, comte
d.e Rothembourg , frere de Conrad
l.
11 étoit fans
doute glorieux pour ce prince d'avoir été défigné
empe r ur par Henri-le-boiteux, fon pr
' dé~eifeur;
e
o
S
5
éependant, comme ce n'e"oit pas-1
un titre fuffi·
fant ,
to~s
1
s
g~~nd~
d'Al1emagne
s
aífemblerent;
&
.examLDere~t
s
1l
n y
,en
avoir au un parmi eme
qlll fut plus dtgne de r gncr. Conrad le
j
une ton
couíin, fourenu du crédir d'Ernefr
duc de Sua–
be,
&
de Frédéric , duc de la ha'ute- Lorraine,
balans:a Iong-rems les fuffrages ; mais enfin l'arche–
veque de Mayeo e ayant nommé
Conrad
l'ancien _
fut fui vi du plus grand nombre. Cette éleél:ion
du~
íix
femaines , pendant
1
fquelles l'impératrice
u–
negonde, veuve de Henri
Il,
gouverna
1
' tat comme
régent-e, fans cepend.ant en avoir
le
titre. L'arche-
eque de
M
a
yence fit les
e '
r 'monies du facre, apres
quoi tonte rAllemagne repr 'fentée par les íix ordres
de la nobleffe , appellés
Les Jix boucliers mi.litaires ,
&
par les députés des vi!les, prererent {erment aLt
nouveau menarque dans la plus fol...mn lle aífemblée
qui fut jamais.
Il
efi incerrain
íi
ces derniers furent
admi~;
mais
il
efr
~onfi:ant
qu'il n'étoit point encore
quefi:wn des fept eleél:eurs.
Conrad JI
éprouva·de
la
part des Iraliens les memes éontradiél:ions que fes
prédéceífeurs. Les rois Germalns firent une grande
fame, ap.res avoir tant de fois fubjugué ces pet.tples,
de leur la1ífer leur gouvernernent
&
leurs loix au
!'
eu
de les incorporer avec leurs autres fujets,
e~
décla..
rant leur roy aume province de l'empíre. C et aífujet–
tiífement d'aller prendre
la
couronne des
Lombard~
a
Milan
ou a Pavie, fembloir attacher le droit de
r égner
a
cette cérémonie. Charlemagne avoir intro-
. duit cet ufage dont il n'avoit pas prévu les confé–
q uences. Ses
cceífeurs qui
t anr
de fois avoient
manqué d'en etre la viél:ime' auroient dtl le r éfor–
mer. Ce vice fubíifra jufgn'a Henri
III.
Ce prince
politique fit prendre
a
fon fils le titre de roi des Ro–
mains, qui fembloit affurer fa domination fur l'Italie.
Les ltaliens , apres la mort de Henri U, s'éroient cru
libres de tributs
&
d'hommages envers les Allemands
4
Ils s'arrogeoient meme le droit de difpofer de l'em–
pire. Leurs députés l'offrirent a Robert, roi de Fran–
ce, qui fut aífez fage pour le rejetter;
il
vít que ce
titre ne ferviroit qu'a l'engager dans'Une guerre fu–
neil:e. Guilla
u
me, duc de Guienne, pair de France,
fe difpofoit a profiter de ce refus '
&
fongeoit
~
prendrela couronne pour lui-meme,lorfque Jean
XX
&
l'archeveque de Milan, toujours fideles a
u
fyfi:eme
d'avoir deux m
a!
tres pour les oppofer l'un
a
l'atltre
~
inviterent
Conrad
a
fe rendre en Italie. Le roi faifoit
fes préparatifs pour aller jufiifier fes droits,
&
comme
le féjour d'Italie avoit été funefre a plufieurs de fes
prédéceífeHrs, il voulut affurer la couronne
a
fon fils
qu,il fit élire
&
proclamer roi avant fon déparr.
U
lui fallut encore appaifer des ·troubles domefiiques
excités par Ernefi:, duc de Suabe fort gendre ,
Con•
rad
fon coufin, Frédéric fon beau-frere,
&
Ada}.;
beron, marquis de Thuringe. Ce fut pour arreter
ces défordres, que
Conrad
fit publier cette loi qui
met au ban de l'empire quiconque trouble
la
paix
publique . La peine au ban étoit une efpece d'ex–
communication civile. Voici quelle en étoir la for–
mule. "Nous déclarons ta
t
mme veuve,
tes
enfa n~
H
orphelins,
&
nous t'envoyods au nom du diable
'' aux quatre coios du monde ,., Ce fut apres avoir
fait publier cette loi , que l'empereur fe rehdit
en Italie.
11
étoit accompagné de Camlt, rói de Da–
nemarck ,
&
de Rodolphe
I
,
roi de Bourgogne
~
qui tous deux affi íl:erent a la cérémonie de fo n facre
ji
aRome, le 2-6 mars
1027.
De rerour en Germa–
nie,
Conrad
convoqua une diete folemnelle ott le9
rebeiles furent jugés. Tous étoient fes pateos ou fes
aUiés ; aufii eurent-ils part a fon indulgence. Fré–
déric
&
Conrad
obtinrent leur pardon,
&
furent
traités avec beaucoup de douceu r. Adalberan
&
Ernefi, comme les plus coupables, futerlt punk
l'un par l'exil
&
l'autre par la captiviré, L'empcrelll'