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~94

S

o

I

our lier cette dorure ,

qui

n'eíl:

arre~ée

que par la

~orde '

c'eíl:-a-dire , que dans les par.oes de dorure

q ui

{o~t

tirées

&

qui ont une certame largeur ;. le

diffinateur a

{~ín

de laíifer des cordes

a

{on

~bOlX

,

le{quelles n'étanr pas tÍrées,

&

fe rrouvant

el

di.íl

:ance

les unes des autres , arretent la dorure ,

&

1m

do,~nent plus de re1ief, parce

qu'elle~

po:tent

pl~s

d e–

loignement que le til ordinaire qUlla

~e. ~a,

diíl:aoce

ordinaire des cordes 'luí ne font pomt ttrees,

~fin

d'arreter la dorure, eíl: de

13

a

14

cordes; au heu

que dans les liages ordinaires , elle ne

palI~

pas

pour les plus larges , 5 a 6

cor~es, Outr~

le

bnUan~

que le liage par la corde

don~e

a la dorure , le .deffi,

natellr qui le marque au deífelD

?

a

enco~e

la

lib~rte

de diíl:ribuer ce liage

a

fon ChOIX, tantot

a

drOlte ,

taotot

a

gallche dans une partie de clorure en rond ,

quarrée Olt

ov~le,

comme

i1

luí plait , dans une

feuílle de dorure ,

a

former les cotés , ce.qui ne {e peut

avec la l¡ífe ordinaire. Cette fa<;:on de ttrer la dorure

étant peinte {ur le deífeín, il n'eft pas de,

do~te q~le

le deilinateur ne la díftribue d'une fuC;on a falre bnl–

ler davantage l'étoffe,

&

qu'íl ne la repréfente com–

me une 'broderie parfaite.

Malgré la beauté que l'étoffe acquérera par cett.e

fac;on arbitraire de lier la dorure, ,Il. s'y trOtlVerOlt

un défaut , auquel on a voulu remedier., Tre.nte an–

~ées

ou environ fe font

pa~ées , ra.n~

qu on alt pu y

parvenir. La corde

d~

la. maille qUI hOlt 'cette dorure,

&

'luí tenoient ordméllrement daos les fonds gros–

de-tours hU1t fils íimples, ou qllatre fils doubles ,

qui compo{ent la dent du

p~igne, ~toít

trop grof!e,

en comparaifon des autres hages qm ne font que d un

lil íimple ou deux fils dans le taffetas ou gros-de.

tours, pa;ce que ce genre d'ét?ffe eft ourdí de r.nem,e

~

&

qu'il n'eíl: pas poflible de feparer le fil qm a ete

doublé par l'ourdiífage. Il faHoit

do~c

trouver

~e

moyen de diminuer la

gr

~ífe.ur

de

~e

h.age , fans

?e–

ranger néanmoins la vanatlOn qm hu eft donnee ,

pour qu'il foit parfait;

&

voíd CQmment en eft venu

el.

bout un des plus habiles fabriquans de Lyon. .

.

On a dit ci-<levant, que le deffinateur pelgnolt

fon liage par la corde, pour lui donner l'agrément

qu'il deíiroit; la

li{~ufe laiífoi~

e,n fond cette "corde

peinte, afin que n'etant pas tlree , elle format une

découpure , qui arretoit ou lioit la dorure: On a

{uivi le meme ordre , quant

el.

la fac;on de pemdre le

deífein; mais au líeu de laiífer en fond la corde def–

tinée a lier la dorure , il a falln au contraire en

fair~

1m

lac particulier ,

&

la faire lire comme les autres

couleurs.

Lorfqu'il eíl: queíl:ion de fabriquer l'étofFe, Qn fait

tirer le lac qui contient les di.iférentes cordes deili–

Jlées

a

lier la dorure ; ce lac étant tiré, l'ouvrier an

moyen d'une marche particuliere , pofée expres ,

fait baiífer une des quatre líífes dn rabat de la chaine,

laquelle faifant naiffer de meme un des quatre fils

doubles de la maille ,

il

paífe une petite baguette de

fer ronde

&

bi-en polie dans la féparation des lils ,

que chaquemailletiréeafaitlever.defac

;onqu.il

fe trouve un fil double de chaque maille deífous la

-baguette de fe·r. Cette opération faite, il pOl!ífe la

baguette de fel' du coté du peigne,

&

immédiate–

ment apres , il fait tirer le lac de la dorure 'luí doit

étre liée par la corde , en laiífant aller le lac des cor–

oes meme , fOllS lefqueUes la baguette a été paífée.

Ce lac étant tiré, les cordes qui doívent líer reíl:ent

en fond commea 1'0rdínaire; mais la baguette qui

di

couverte des trois quarts des fils de chaque mail-

1e ,

étant levée par les autres parties de

joie,

fous

lefquelles la clo rure d0it .etre paífée; elle leve par

con{équent les troís quarts des fils de chaque maine

<lont elle eíl: couverte,

&

ne laiífe dans le fond que

1e feul 61 double qui a été baiífé, lorfqu'on a tiré le

l?~

4u

,~age

'lui

r<:r.t

feul a l\er l.a·<lot:ure

~

aL! lÁe.u des

s

O 1

tre qui la lioient précedernment, apres quoi

1"0\1';

~;i~r

la tire ponr pafler les aur,res dontres & les cou–

leurs Jont l'étoffe eíl: compofee.

.

Cette baguette eft un

pe~

plus

gro~e

<I,ue celle qm

f0rme dans le velours cuele, celta ,qll1 n eíl:

~a~

cou-

& .

vulgairement eft nomme

v.elours

fi

ife;

elle

p,

qUl

ff

nf

r.

1

íi

l' ,

a la meme longuenr

&

paue tra verla ernent ur e-

toffe.

J}.

r.

d'

Cette fac;on de iier la

~ol'Ure

, .

el~

la?S, conu'e }t

une des plus belles inyenno,ns, ,qUl alt ete !rouvee

danS 1a fabrique , eu egard a 1etat aél:uel ou elle {e

trouve.

r.

'íl:'

1

Quelques fabric¡uans

po~r

le dI

mg~ler

on.t VOl! u

f;'

e

dés étoffes liees de meme , fans fe fervlr de la

ba;~uette

de fer , qui a fait donner a l'étoffe le.nom

d'étoffe

a

la broche, parce que dans le patoIs de

LYOll, on appelle

ordínaireme~t bro~he,

une

~e.tite

baguette de

bo~s,

de

fe~

ou de lalton ;, I1s y ont reuffi

~

en faifant ourdn un

po~l

de 10 port,ees.,

co~pofar:t

800 fils ; mais pour falre cette 0reranon,

11

fallolt

800 mailles de ?lus , ponr contemr les 800 fils de

poíl conféquemment 400 cordes de rame ,

&

400

a

cha~ue

femple de J?h-:s, ce

q~ti,

avec l.e fil de lac

d'augmentation,' falfOlt un

~bJet

de tr?ls

,a

quatr~

cens livres de depenfe ponr 1 ouvrier, mdependam–

ment de l'embarras ele cette qllantité de cordages ,

qui retarde tonjours la fabricatíon: an líeu que dans

l'étoffe

el

la broche, il n'y a rien

a

changer au métier

~

ni au travail

ce n'eft le tems de la paffer , qui n'eíl:

rien ponr

ai~ú ~ire

'. cl!-

ql~i

a fait donner la préfé-:

rence

a

la premlere ll1VentlOn.

Etoffes riches quí ne peuve(2t

fe

f aire que L'endroit de¡:..

fus.

La Ruflie

&

quelques provinces du Nord, tirent

de la fabrique de Lyon, des gros -de -tours fans

nuances , qui {ont tres-riches.

Les étrangers veulent des étoffes pour l'hiver;

'quí aient beaucoup d'apparence ,

&

qui ne foient.

pas cheres , de fac;:on qu'elles ne font brochées

q~l'a­

vec de la lame d'or ou d'argent, qui eft l'efpece de

dorure qui a le plus de brillant , ce qui convient .

parfaitement

a

l'un

&

a

l'antre fexe qui ne s'habille,.

pour ainú dire, que la nnit, les jours

y

étant trop

courts en hiver ; il eft vrai qu'on

y

envoye auffi des

marchandifes tres-fiches, dans le

gOllt

ordinaire;

mais comme la 1umiere favorife plus que les autres

celles qui font faites feulement avec de la lame,

celles-ci ont la préférence.

La raifon qui fait que les étoffes fabriquées av c

de la lame feulement, exigent que l'endroít foi! def–

fus, ne pouvant etre faites auffi belles

&

a

aufli bon

príx , fuivant la méthode ordinaire, demandent une

explication détaíllée; il faut la donner.

Les découpures qui {om néceífaires pour donner

aux fleurs, feuilles

&

tiges, l'agrément qui leur con–

vient, pour qu'elles foíent parfaites, reíl:eroient en

fond de la couleur de la chalne, des qu'il n'y auroit

qu'un lac broché

&

appauvriroient l'étoffe, ce qlli

eíl: le lallgage ordinaíre, parce que les découpures

étant ou plus grandes ou plus petites , fuivant que

les feuilIes on les fleurs l'exigent pour leur

perfec~

tipn, diminueroient leur brillant, attendu l'oppo"–

útion qui fe trouveroít entre la

Joie

'luí p'aroitroit

térne, en comparaífon de la lame,

&

cette meme

lame dom l'éclat feroit diminué ; il eíl: vrai. que l'on

pourroit faire lire un fecond lac qui ne contiendroit

que ces découpures,

&

le bl'ocher en frifé de la

me–

me dorure de la lame , c'eíl:-a-dire or,

la lame

étoit or ,

&

argent ,

la lame étoit de meme ; pour

101's la découpure étant brochée

&

couverte par un

frifé, la fleur , la feuille ou la tige feroient également

riches,

&

l'étoffe ne feroit point appauvrie. 11 n'eft

pas poflible de trouver une autre méthode pour une

étoffe, dont l'endroit

ef[

deífous. D ans ce cas, un

.

la~, ~e pl,:\~ augm.ellterqit.l~ fa~on

de l'ouvr..

-.le,

&

l~