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tluite : mais il étend ce príncipe plus loin. Il he le

contente point de placer le feu dans les corps com–

me un élément ; ille propofe meme de prouverqu'il

e fr répandu également par-tout , qu'il efr préfent en

tous lieu.x,

&

dans les efpaces vuides aul!i bien que

dans les intervalles infenlibles qui fe trouvent entre

les parties des corps.

Mem .

del'Acad. an

' 7 '3 ·

Ce

fentiment fera expofé ci-deffous plus au long.

Il

femble qu'il y a de l'abfurdité a clire que l'on

peut échauffer des liqueurs froides avec de la gla–

ce; cependant M. Boyle nous aíl'ure que la chofe

efr tres-aifée, en otant d'un baffin d'eau fi'oide Oll

nagent plulieurs morceaux de glace, un ou denx de

c es morceaux bien imbibés de la liqueur,

&

en les

plo naeant tout-a-conp dans

un

verre dont l'ouver–

rure foit fort large

&

ou il y ait de !'huile de vitriol;

c ar le menftrue venant a fe meler d'abord avec l'eau

qni adhere

a

la glace, prod';'it dans cett_e e,au une

.

clzaúur

tres-vive accompagnee quelc¡uefots d une fu–

mée vilible ; cetre fttmée venant a diffoudre promp–

temenr les parcies concigues de la glace ,

&

celles–

ci les parcies voilines , tome la glace fe trouve bien–

t ot réduite en liquem;

&

le menlhne corroftfayant

été melé avec le tOut par le moyen de deux OU trOÍS

feconffes ' tout le melange s'échauffe quelquefois au

point que l'on ne fauroit tenir dans la main le vafe

qui

le concient.

Il

y a une grande variété dans la

c!taleur

des dif–

fé rens lieux

&

des différentes faifons. Les

N

amra–

l ifres foitciennent communément qne la

cluzleur

aug–

mente a mefme qu'on appro che du centre de la ter–

r-e ; mais cela n'efr point exaél:ement vrai. En creu–

fant daos les mines , puirs ,

&c.

on trouve qu'a peu

d e difiance de la furface de la terre , on commence

a

fentir de la fraicheur : un peJ plus bas on en fent

davantage ;

&

lorfqu'on efr parvenu au point olt les

rayons du foleil ne peuvent répandre leur

cl~ttúur,

l'ean s'y glace ou s'y maintient glacée ; c'efr cette

expérience qui a fait inventer les glacieres,

f.-c.

Mais

quand on va encore plus bas, favoir a

40

ou

~o

piés

de profondeur 'on commence

a

fentir de la

c!taletlr'

de forte que la glace s'y fond ;

&

plus on creufe au–

de-la , plus la

c!taleur

augmente jtúqu'a ce qu'enfin

la refpiration y devient difficile

&

que la lumiere

s'y éteint.

C'efr pourquoi quelques-uns ont recours a la fup–

poútion d'une maife de feu placée au centre de la

t erre , qu'ils regardent comme un foleil central &

comme le grand príncipe de la génération , végé–

tacion , nutrition,

&c.

des fofft!es

&

des végétaux.

Voy<{

fEU CENTRAL, TERRE , TREMBLEMENT

DE TERRE,

t/c,

Mais M, Boyle qui a été lui- meme au fond de

~elques

mines , croit que ce degré de

chaleur

que

l

on fent daos ces mines , ou du moins dans quel–

qttes-unes ' doit etre attrjbué a la nature particu–

liere des minéraux qui s'y rrouvent ; ce qu'il con–

fume par l'exemple d'un minéral d'efpece vitriofi–

qtte qu'on tire de la terreen grande quantité en plu–

fieurs ¡;,ontrées d'Angleterre ,

&

qui étant arrofé

fimplement d'eau commune s'échauffe prefque au

point de prendre feu.

E>'tm autre eoré'

a

mefure que l'on monte de hau–

t es montagnes l'air devient froid

&

pen;ant ; ainli

l es fommets des montagnes de Boheme nommées

Pico de T!teide,

le Pie de T énériffe, & de pluliettrs

autres montagnes ' meme de celles des climats les

plus chauds , fe trouvent tofijours couverts

&

en–

vironnés de neige

&

de glace que la

c!taleur

du fo–

l eil n'efr jamais capable de fondre. Sur quelques

montagnes du Pérou, au centre de la zone rorride,

on ne trouve que de la glace. Les plantes croiffent

a

u pié de ces montagnes, mais v ers le fommet il

p'y

a point de végétali.X

q1ti

puiíryqt C(Ottre

a

ca

ufe

.Tome IIJ,

CH.A

du fre id exceffif. On attribue cet etfet a la fubtilité

de l'air dont les parties fom trop écartées les unes:

des autres :\. une li grande hauteur pour refléchir

une affez grande quantité de rayoñs du foleil ; car

la

chaleur

du foleil refl échie par les partictt!es de

l'air, échauffe beaucoup plus que la

chaleur

direél:e,

CHALEUR

des dijférms climats de la terre.

La

di–

verlité de la

chaleur

des différens climats

&

des dif–

férentes faifons nalt en grande patrie des différens:

angles fous lefqllels les rayons du foleil viennent

frapper la furface de la terre.

Yoyer_

CLIMAT,

&c.

On démontre en méchanique qu'un corps qui en

fra!?pe perpendiculaitement un autre,agit avec toute

fa torce ;

&

qu'un corps qui frappe obliquement

agit avec d'aurant moins de force que fa direél:ion

s'éloigne davantage de la perpendiculaire : le feu

étant lancé en ligne clireél:e doit fuivre la meme loi

méchanique '!."e les autres corps ,

&

par conféquent

fon aél:ion dott etre mefurée par le linus de l'angle

d'incidence : c'efr pourquoi le feu venant a fral'per

un objet dans une direél:ion parallele

a

cet ob¡et

ne produit point d'effet fenlible ; paree que l'angl;

d'incidence étant nul , le rapport du linus de cet an–

gle au linus total efr comme zéro

a

un, c'efi-a-dire

nul ; par conféquent le foleil n'a encere aucune

cha–

leur

lorfqu'il commence

a

répandre fes rayons fur la

terre.

Voye{

PERCUSS!ON

t/

COMPOS!TlON DE.

MOUVEMENT.

Un auteur célebre a fait ert conféquence de ce

príncipe, un calctú mathématique de l'effet du foleil

en clifférentes faifons

&

fous différens climats. Voici

une idée de ce calcul, fur lequel nous ferons enfuite

quelques réflexions. M. Halley part de ce príncipe>

que l'aél:ion íimple du foleil, comme tonte autre im–

puUion e u p ercuffio n, a plus ou moins de force en

raifon des linus des angles d'incidence; d'olt

il

s'en–

fuit que la force du foleil frappant la furfa.: e de la

terrea tme hauteur quelconque' fera a la forc" per-'

pencliculaire des memes rayons, comme ce linus de

la hauteur du foleil efr au fmus total.

D e-la il conclut, que le t ems pendant lequel le

foleil co ncinue d'écla1rer la terrc, étant pris pour

bafe ,

&

les fmus de la hauteur du folei l étant éle–

vés fur cette bafe comme des perpendictt!aires;

li

on décrit une ligne combe par les extrémités de ces

perpendiculaires , !'aire de cette courbe fera pro–

portionelle

a

la fomme. OU tOtaJiré de la

chafeur

de,

tous les r ayoiJS du folet! dans cet efpace de tems .

ll

conclut de-la aulli que fous le pole arél:iqüe, la

fomme de tottte la

clzaleur

d'un jour de folfrice d'été

efr proporrionnellc a un reél:angle du linus de

2

3:

.¡.

degrés par la circonférence d'tm cercle :or le li–

nus de

2

3

+

degrés fait a-peu-pres les

-t.

du rayon;

&

les

~

du rayqn qui en font le double ' font

a-peu~

pres le fmus de

53

degrés, dont le produi.t par la

demi -circonférence ou par

1 2

heures , Cera égal a

u

produit ci-deffus. D'ou il infere que la

cluzleur

pe–

laire' le jour du folilice ' efr égale

a

ce!le du foleil ,.

échattffant l'horifon pendant

1 2

heures '

a

53

degrés:

confiaos d'élévatio n. Comme il efi de la nature de

la

chaleur

de refrer dans le fujer apres la retraite dtt

corps qui !'a occalionnée,

&

fttr- tout de continuer

daos l'air, l'abfence de

1

2.

heures que fait le foleil

. fous l'équarenr, ne diminue que fort peu la

c!taleur

ou le mouvement imprimé par l'aél:ion précédente

de fes rayons : mais fous le pole , l'abfence de

ftx

mois que fait le foleil , y laiífe régner un froid ex–

treme; de forte que !'air y étant comme gelé

&

cou–

verr de nuages épais

&

de brpuillards continuels,

les rayons du foleil ne peuvent produire fur cet air

aucun effet fenlible avant que cet afrre fe foit rap-.

proché conlidérablement du pole.

'

A

c¡uoi il faut ajoCtter , qtte le$ différens degrés de

cha\.ld

&

de

froid qu'il fait

en

différens endroit$ de

-

Dij_

r