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E N F
apporta en 1talie.
Enie,
d'ailleurs, etoit mep'rife
d~
Priam, quoiqu''il fut fan gendre ;
&
ce fut une raifan
de
fa
trahifon; ii voulut fe venger : quoi qu'il en foit,
ii
;!rriva en Italie , api·es fept ans de navigation ,
&
fut bien re9u de Latinus ,
roi des Aborigen<!s , qui
s'allia avec
Enie,
&
en fit fan gendre
&
fon fuccdfcur.
Ence ,
aprts la n1ort de Latinus, regna fur Jes Troyens
&
fur Jes Aborigenes , qui ne firent plus qu'un meme
peuple, fous
le
nom de
peuple Latin.
11
eut des guerres
a
1outenir contre fes voifins ;
&
clans un
comb~t
con–
tre
Jes
Etruriens ', ii perdi.t la vie, age feulcmenc de
38
ans. Comme on oe trouva point
for,t
corps on <lit
que Venus, apres l'avoir purifie clans les eaux du fleu–
ye Numicus , ot1 ii s'etoi\ noye , l'avoit mis au rang
des' Dieux. On lui eleva
U{I
tombeau fur
Jes
bqn;I~
du,
'fieuve,
&
on lui rendit dans la fuite
ks
hoi;in.eurs di–
v
ins fous le nom de
'Jr1pi1er mdigete.
Virgile dit
qu'Enie,
en arrivant en
I
talie, alla confulter la Sibylle de Cu–
ines, qui
le
condui!it dans les enfers
&
dans !tis champs
CJ.yfees , au ii vit taus les heres Troyeos,
&
fon pere
qui lui apprit ce qui devoit arriver
a
toute
fa
pofre–
rite:
epifod~
de !'invention du poete. Les hifrosiens
rapportent
1.rnautre fait merveilleux:
J!,11ie
avoit eu
9r.dre de l'or.acle de s'arreter en ltalie '
a
l'endroit
OU
"\Joe truie blanche
m~ttroit
bas
(es petits : lorfqu'il
y
fot
.arriv~ ,
comrne ii fc preparoit
a
offrir
un~
truis:
c;n facrifice, la l:iete s'echapp<1 des mains des facrifi–
cateurs ,
&
s'enfuit du cote de la mer:
}j;nee
re
fou–
yen.ant de Jloracle,
la fi:Jivir, jufqu'a cs: qu'elle s'ar–
reta clans un lieu fort eleve , d'ou ii enrnndit une voix
fortant d'un bois voilin, qui lui dit que c'etoit la qu'il
C!levoit batir 1;1ne yille,
&
qu'apres
y
avoir demeure
autant d'aruiees que la truie auroit fair de petits , le.,
defrins !).'Ii dooneroient un etabli!lemi:nt plus co.nfide–
uble.
Enie
ob~it
•
&
barit la yille c\e Laviniuo;i. II
y
a
fur
Enie·
une
autre tradition, app11yee fur d'affez for–
tes conjetl:uri:s.
&
f11r le
ten1oignag~
de plufieurs biflo–
riens; c'{:[l:
q\1e
la ville de Troye ne fut point detrui–
te;
1qu'Enee
la garan·tit du pillage
&
du feu , s'il ne
la livra
p~s
lui-meme aux Gree ,
&
qu'il
y
regna
fort
lon"'-tems, c9mme Homere , lonien d'origine,
&
voi–
fin des Trpyens, le fair predire
a
Nept.une dans l'llia–
de; parce .q\1e, du rems de: ce poi!te, la
pofrerit~
d'Enee
regnoit
p.i:ur-e~re
encore fµ-r cette ville ,
&
qu'il vou–
loit Jui
em
agreable, en hifant predire au dieu de
la
mer ce qu'il voyoir de fes propres yeux.
Ctl
ENFANS SA S SOUCI, (
Hijl.
mod.)
fociere fin –
guliere
form~e
.a
l'exemple de la mere folle au infan–
terie D ijonnoife, vers
le commencement du regne de
Charles
VI,_
par
quelqu~s
jeunes gens de famille q
1
ui
joignoient
a
beaucciup d'e<lucation un grand amour pour
k s plailirs
&
les moyens de fe les procurer. Ces circon–
fiances reunies, ii ne pouvoit manquer d'en na!tre quel–
que chofe de fpirituel , auffi donnerent-t-elles lieu
;:.
l'idee badine ' )l'lais morale, d'une principaute etablie
fur les defauts dlJ genre-bumain, que ces jeunes gens
nommerent
fottife ,
&
dont l'un d'eux prit la qualite
de
prince.
<::c:
prince des Jots ou de la fattife,
marchoit
~
v.ecune efpece de capuchon fur la tfae,
&
des o.reil–
le~
d'ane: il faifoit taus Jes ans une entree
a
Paris,
fu ivi de tous fes fujets.
Cctte plaifanterie , dit l'au reur
du 'Theatre Fra11;ois ,
~toir
neuve,
&
les nioyens qu'on etnploya pour la faire
connoitre, oe le fu rent pas mains. Nos pbilofophes
enjouC's inventerent, mirent a11 jour,
&
reprefenterent
cux-memes aux halles
&
fur des echaffauds en place:
publique des pieces dramatiques, qui portoient le nom
de
fattife,
qui en effcr peignoient celles de la plupart
des homme . Ce badinage paffa de la ville
a
la cour,
&
y
fir fortune. Les
e11/aJ1J fans fo11ci
(
car c'cft ainfi
qu'on oomma ces jeunts gens , lorfqu'ils parurent en
public) , deyinrent
a'
la mode. Charles VI accorda au
prince
da
Jots,
des patemes qlli con.lirmerent le titre
q u'1l avoit
r<~u
tie les camarades. Cette premiere
fo–
c1<'.re fe renfrm1a dans
d~
ju(ks bornes, une crilique
fenlce
&
"fans aigreur ,
confliru~
le
fond des pieces
ENG
qu'elle donna, 'mais cette fage attentio.n etit un co!rrt\
efpace. La guerre civile qui s'alluma en France
&
done Patis relfentit Jes plus cruels effets ,
occafi~nna
du
relachem.e_n~ dan~
la c;onduite des
eef011s fans fouti ,
&
cette foc1ere devmt celle de tous Jes
fain~~ns
&
de tous les liberrins de la ville.
'
·
Le prince des foes donna la permiffion aux deres
de )a Bazoche de jouer des
folies
011
fa1tifcs,
&
en
echange ii
re~ut
des derniers celles de repreferirer
de}
farces
fjJ
1)'1oralites;
arrangemel)t qui en
fit
f,1irc: un
au–
tre avec ks
confreres de la pajJion ,
qui, pour fourenir
leurs fpeetades d9nt
le:
publfc
commen~oit
a
fe lalfrr"
alfocierent
a
leurs jeux le prince des fots
&
fes fojets.
Leur chef avoit une loge difringl)ee
a
!'hotel de Bour–
gogne, poor
y
·amCl:er ,aux reprefentatipns des pieces
de theatre qui etoit:nt donnees par Jes confrercs de
l·a
paffio.n, acqptrcurs de
l'hot~I
de Bourgogne. Des co–
r;nediens etrangers voulant donner de la vogue
a
leurs
jeux, s'alfocierent <1uffi Jes
enfa11s fans fouci.
!ls ne pri–
rent
le
nom de
comedisns
que par la fuite,
&
lorlqu'ils.
f\irent en poffeflion de
l'hotd de Bourgogne.
floye:r.
<;0M)1D1E ,
&
le nouvel ouvrage de
M.
de Cailhava.
Les
p_ie~es
des
e11fans
faJJS fauci
etoienc r.u,bliees par;
\Jne efpece de
crj
ou annonce en vers que faifaic p11- ·
bliq uement la
mere fatte ,
feconde perfonne de la prin-.
cipaute de l;J.
focoifr. Cdui qui rempliffoit cet emploi"
eroic charge du
deta.jjdes jeux repr6fentes par les
en–
/ans fans fouci ,
&de l'.entree que le prince des fots
faifoit rou< Jes ans
i\.
Paris. On peut voir dans I'
Efifloire
d11 'Theatre Fran;ois,
un de ces eris ou annonces, avt;i:
l'extrait d'une
fattife
a
huir perfannages arrez ingenieufe
pour le terns (
15ll.)
Les
en/ans Jam fattci
profitoien~
..
de la protection que
le
l;>on
roi Louis
XII
accor.;la
aux theatres, en leur permettant de repirendre libre–
menc Jes ,defauts c!e
tout le mon<le, fans vo4loir etre
excepte; on y trou ve
un
trait de fatyre · contre c.e
prince qui Jui fait
b~aucoup
d'bonnelir, p!Jtfqu'on
y
traite d'avarice
la
jufle economie avec laqudle ii me–
i:iageoit !es finances de fon royaume;
&
que Jes meil–
leurs princes, comme H enri
IV,
ont
toujour~
prffe–
ree aux prodigalites
&
aux depenfes _{uperflues. ( M .
BE
GUILLET. )
ENFLAMME' , adj. (
terme de Blafon. )
fe
dit d'un
creur dont
ii fort une flamme: ii ell:
le
fymbole
de
l'ardeur, du courage, du d.efir de fervir fon prince
&
l'etat.
De Saint-Hillaire, en Languedoc;
d'azur au
c~ttr
d'or, enjlmnmi de g11eules.
De Curfay de Saint-Majx,ent, en Saintonge;
ti'
ar–
gent a11.cm11r
enjlamml
de gueules, accompagni en pointe d'un·
croijfant de mime.
(
G. D. L .
'I.
)
EN-FORME, (
terme de Blafan.)
fe
dit du lievre
qui paroit arrere
&
en repos , comme lorfqu'il ell: en
fon gite clans
le creux d'un lillon. Ce mot vient de
la prepofition
en
&
du mot latin
Jonna;
parce que le
lievre ainfi place
fe
crouve dans un efpace crcux qui
reprefente
fa
forme,
fa
capacite, fon etendue.
De Perrin,
a
Paris;
d'azur
ii
1111
arbre au nature!,
a11 lievre d'argent en forme au pied de l'ar
bre.(G.
D.L.'T.)
§
ENGASTRlMYTHE ,
/l oyez
VENTRJI.OQ.!.1£ ,
dans ce Suppl.
ENGER AGARIA,
(Geogr.)
petite villed'Alle–
rnagne , dans le cercle de Weftphalie,
&
dans le Com–
te de R aveosberg , qui apparrient au roi de Pruffe.
Elle eft: fort ancitnne,
&
la tradition por\t que W1t–
rikind le grand y faifoit
fa
refidence ordinaire.
L'o~pretend auili fav.oir que M atthilde, douairiere de Hen.ri
l'Oifeleur, en ai.no1c le fejou r. Ce qu'il
y
a de vra1,
c'efr que clans fan eglife paroiffiak, fe voit un mo–
nument eleve par l'empereur Charles IV, .l'an 1377 ,
31a memoire de vVittikind , done Jes os d'adkurs lont
depofes clans l'eglife de S. Jean d'Herford,
&
qui:
faifant partie dans
le
x11'
ficcle des depouilles ?e !-Ienn
le Lion, mis au ban de !'empire, elk a paffe des-lors
en diverfes mains qui l'ont affcz maltrairee,.
n'ay~nE
plus aujourd'hui
le
chaceau, Jes mms
&
Jes
fofii
s qu
cl-