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76-z

E N F

apporta en 1talie.

Enie,

d'ailleurs, etoit mep'rife

d~

Priam, quoiqu''il fut fan gendre ;

&

ce fut une raifan

de

fa

trahifon; ii voulut fe venger : quoi qu'il en foit,

ii

;!rriva en Italie , api·es fept ans de navigation ,

&

fut bien re9u de Latinus ,

roi des Aborigen<!s , qui

s'allia avec

Enie,

&

en fit fan gendre

&

fon fuccdfcur.

Ence ,

aprts la n1ort de Latinus, regna fur Jes Troyens

&

fur Jes Aborigenes , qui ne firent plus qu'un meme

peuple, fous

le

nom de

peuple Latin.

11

eut des guerres

a

1outenir contre fes voifins ;

&

clans un

comb~t

con–

tre

Jes

Etruriens ', ii perdi.t la vie, age feulcmenc de

38

ans. Comme on oe trouva point

for,t

corps on <lit

que Venus, apres l'avoir purifie clans les eaux du fleu–

ye Numicus , ot1 ii s'etoi\ noye , l'avoit mis au rang

des' Dieux. On lui eleva

U{I

tombeau fur

Jes

bqn;I~

du,

'fieuve,

&

on lui rendit dans la fuite

ks

hoi;in.eurs di–

v

ins fous le nom de

'Jr1pi1er mdigete.

Virgile dit

qu'Enie,

en arrivant en

I

talie, alla confulter la Sibylle de Cu–

ines, qui

le

condui!it dans les enfers

&

dans !tis champs

CJ.yfees , au ii vit taus les heres Troyeos,

&

fon pere

qui lui apprit ce qui devoit arriver

a

toute

fa

pofre–

rite:

epifod~

de !'invention du poete. Les hifrosiens

rapportent

1.rn

autre fait merveilleux:

J!,11ie

avoit eu

9r.dre de l'or.acle de s'arreter en ltalie '

a

l'endroit

OU

"\Joe truie blanche

m~ttroit

bas

(es petits : lorfqu'il

y

fot

.arriv~ ,

comrne ii fc preparoit

a

offrir

un~

truis:

c;n facrifice, la l:iete s'echapp<1 des mains des facrifi–

cateurs ,

&

s'enfuit du cote de la mer:

}j;nee

re

fou–

yen.ant de Jloracle,

la fi:Jivir, jufqu'a cs: qu'elle s'ar–

reta clans un lieu fort eleve , d'ou ii enrnndit une voix

fortant d'un bois voilin, qui lui dit que c'etoit la qu'il

C!levoit batir 1;1ne yille,

&

qu'apres

y

avoir demeure

autant d'aruiees que la truie auroit fair de petits , le.,

defrins !).'Ii dooneroient un etabli!lemi:nt plus co.nfide–

uble.

Enie

ob~it

&

barit la yille c\e Laviniuo;i. II

y

a

fur

Enie·

une

autre tradition, app11yee fur d'affez for–

tes conjetl:uri:s.

&

f11r le

ten1oignag~

de plufieurs biflo–

riens; c'{:[l:

q\1e

la ville de Troye ne fut point detrui–

te;

1qu'Enee

la garan·tit du pillage

&

du feu , s'il ne

la livra

p~s

lui-meme aux Gree ,

&

qu'il

y

regna

fort

lon"'-tems, c9mme Homere , lonien d'origine,

&

voi–

fin des Trpyens, le fair predire

a

Nept.une dans l'llia–

de; parce .q\1e, du rems de: ce poi!te, la

pofrerit~

d'Enee

regnoit

p.i:ur-e~re

encore fµ-r cette ville ,

&

qu'il vou–

loit Jui

em

agreable, en hifant predire au dieu de

la

mer ce qu'il voyoir de fes propres yeux.

Ctl

ENFANS SA S SOUCI, (

Hijl.

mod.)

fociere fin –

guliere

form~e

.a

l'exemple de la mere folle au infan–

terie D ijonnoife, vers

le commencement du regne de

Charles

VI,_

par

quelqu~s

jeunes gens de famille q

1

ui

joignoient

a

beaucciup d'e<lucation un grand amour pour

k s plailirs

&

les moyens de fe les procurer. Ces circon–

fiances reunies, ii ne pouvoit manquer d'en na!tre quel–

que chofe de fpirituel , auffi donnerent-t-elles lieu

;:.

l'idee badine ' )l'lais morale, d'une principaute etablie

fur les defauts dlJ genre-bumain, que ces jeunes gens

nommerent

fottife ,

&

dont l'un d'eux prit la qualite

de

prince.

<::c:

prince des Jots ou de la fattife,

marchoit

~

v.ec

une efpece de capuchon fur la tfae,

&

des o.reil–

le~

d'ane: il faifoit taus Jes ans une entree

a

Paris,

fu ivi de tous fes fujets.

Cctte plaifanterie , dit l'au reur

du 'Theatre Fra11;ois ,

~toir

neuve,

&

les nioyens qu'on etnploya pour la faire

connoitre, oe le fu rent pas mains. Nos pbilofophes

enjouC's inventerent, mirent a11 jour,

&

reprefenterent

cux-memes aux halles

&

fur des echaffauds en place:

publique des pieces dramatiques, qui portoient le nom

de

fattife,

qui en effcr peignoient celles de la plupart

des homme . Ce badinage paffa de la ville

a

la cour,

&

y

fir fortune. Les

e11/aJ1J fans fo11ci

(

car c'cft ainfi

qu'on oomma ces jeunts gens , lorfqu'ils parurent en

public) , deyinrent

a'

la mode. Charles VI accorda au

prince

da

Jots,

des patemes qlli con.lirmerent le titre

q u'1l avoit

r<~u

tie les camarades. Cette premiere

fo–

c1<'.re fe renfrm1a dans

d~

ju(ks bornes, une crilique

fenlce

&

"fans aigreur ,

confliru~

le

fond des pieces

ENG

qu'elle donna, 'mais cette fage attentio.n etit un co!rrt\

efpace. La guerre civile qui s'alluma en France

&

done Patis relfentit Jes plus cruels effets ,

occafi~nna

du

relachem.e_n~ dan~

la c;onduite des

eef011s fans fouti ,

&

cette foc1ere devmt celle de tous Jes

fain~~ns

&

de tous les liberrins de la ville.

'

·

Le prince des foes donna la permiffion aux deres

de )a Bazoche de jouer des

folies

011

fa1tifcs,

&

en

echange ii

re~ut

des derniers celles de repreferirer

de}

farces

fjJ

1)'1oralites;

arrangemel)t qui en

fit

f,1irc: un

au–

tre avec ks

confreres de la pajJion ,

qui, pour fourenir

leurs fpeetades d9nt

le:

publfc

commen~oit

a

fe lalfrr"

alfocierent

a

leurs jeux le prince des fots

&

fes fojets.

Leur chef avoit une loge difringl)ee

a

!'hotel de Bour–

gogne, poor

y

·amCl:er ,aux reprefentatipns des pieces

de theatre qui etoit:nt donnees par Jes confrercs de

l·a

paffio.n, acqptrcurs de

l'hot~I

de Bourgogne. Des co–

r;nediens etrangers voulant donner de la vogue

a

leurs

jeux, s'alfocierent <1uffi Jes

enfa11s fans fouci.

!ls ne pri–

rent

le

nom de

comedisns

que par la fuite,

&

lorlqu'ils.

f\irent en poffeflion de

l'hotd de Bourgogne.

floye:r.

<;0M)1D1E ,

&

le nouvel ouvrage de

M.

de Cailhava.

Les

p_ie~es

des

e11fans

faJJS fauci

etoienc r.u,bliees par;

\Jne efpece de

crj

ou annonce en vers que faifaic p11- ·

bliq uement la

mere fatte ,

feconde perfonne de la prin-.

cipaute de l;J.

focoifr. Cdui qui rempliffoit cet emploi"

eroic charge du

deta.jj

des jeux repr6fentes par les

en–

/ans fans fouci ,

&

de l'.entree que le prince des fots

faifoit rou< Jes ans

i\.

Paris. On peut voir dans I'

Efifloire

d11 'Theatre Fran;ois,

un de ces eris ou annonces, avt;i:

l'extrait d'une

fattife

a

huir perfannages arrez ingenieufe

pour le terns (

15ll.)

Les

en/ans Jam fattci

profitoien~

..

de la protection que

le

l;>on

roi Louis

XII

accor.;la

aux theatres, en leur permettant de repirendre libre–

menc Jes ,defauts c!e

tout le mon<le, fans vo4loir etre

excepte; on y trou ve

un

trait de fatyre · contre c.e

prince qui Jui fait

b~aucoup

d'bonnelir, p!Jtfqu'on

y

traite d'avarice

la

jufle economie avec laqudle ii me–

i:iageoit !es finances de fon royaume;

&

que Jes meil–

leurs princes, comme H enri

IV,

ont

toujour~

prffe–

ree aux prodigalites

&

aux depenfes _{uperflues. ( M .

BE

GUILLET. )

ENFLAMME' , adj. (

terme de Blafon. )

fe

dit d'un

creur dont

ii fort une flamme: ii ell:

le

fymbole

de

l'ardeur, du courage, du d.efir de fervir fon prince

&

l'etat.

De Saint-Hillaire, en Languedoc;

d'azur au

c~ttr

d'or, enjlmnmi de g11eules.

De Curfay de Saint-Majx,ent, en Saintonge;

ti'

ar–

gent a11.cm11r

enjlamml

de gueules, accompagni en pointe d'un·

croijfant de mime.

(

G. D. L .

'I.

)

EN-FORME, (

terme de Blafan.)

fe

dit du lievre

qui paroit arrere

&

en repos , comme lorfqu'il ell: en

fon gite clans

le creux d'un lillon. Ce mot vient de

la prepofition

en

&

du mot latin

Jonna;

parce que le

lievre ainfi place

fe

crouve dans un efpace crcux qui

reprefente

fa

forme,

fa

capacite, fon etendue.

De Perrin,

a

Paris;

d'azur

ii

1111

arbre au nature!,

a11 lievre d'argent en forme au pied de l'ar

bre.

(G.

D.L.'T.)

§

ENGASTRlMYTHE ,

/l oyez

VENTRJI.OQ.

!.1£ ,

dans ce Suppl.

ENGER AGARIA,

(Geogr.)

petite villed'Alle–

rnagne , dans le cercle de Weftphalie,

&

dans le Com–

te de R aveosberg , qui apparrient au roi de Pruffe.

Elle eft: fort ancitnne,

&

la tradition por\t que W1t–

rikind le grand y faifoit

fa

refidence ordinaire.

L'o~

pretend auili fav.oir que M atthilde, douairiere de Hen.ri

l'Oifeleur, en ai.no1c le fejou r. Ce qu'il

y

a de vra1,

c'efr que clans fan eglife paroiffiak, fe voit un mo–

nument eleve par l'empereur Charles IV, .l'an 1377 ,

31a memoire de vVittikind , done Jes os d'adkurs lont

depofes clans l'eglife de S. Jean d'Herford,

&

qui:

faifant partie dans

le

x11'

ficcle des depouilles ?e !-Ienn

le Lion, mis au ban de !'empire, elk a paffe des-lors

en diverfes mains qui l'ont affcz maltrairee,.

n'ay~nE

plus aujourd'hui

le

chaceau, Jes mms

&

Jes

fofii

s qu

cl-