1232
C A R
cnforte que !es
ombr~s
de la figure fe
fond~nt
dans
le
champ du cablcau. Si l'?n delirc
~nfin
de:
re~dre
la
<ouk ur d'u ne
carnation
bnllante
&
eclatante ,
11
faut
quc le champ fur lcquel
elk
repofe foit tin incarnat
fa.
Je
terr<UX
Oll
unc feuille morte rouffatre ,
&c.
C'dl:
fu;· le
fond~mcnt
de ces principes que Jes lilies bru–
.nes qui font
fages
&
qui aiment cependant
a
plaire '
sie"portent ni les blondes , ni
le
linge' 'ni !es coe!fes'
sii
I~
habits d\in beau blanc , parcc qu'il
!es
feroit
-paroitre d'un coloris incarnat , noir
&
terne; elles pre–
.ferent
les-
couleurs foncees. Les lilies blondes, par la
.raifons des contraires , peuvent rehaulfer l'eclat de leur
teirtt en portant des couleurs claires , qui montrent
p ar
p~rallele
la difference de leur coloris
&
celle du
b
anc d'albatre ou du citron de
l~ur
habit. Les femmes
.coquettes qui comptenc plus fu r
l~ur
intrigue que fur
la beaute de leur
cnruatio11 ,
doivent porter k s couleurs
qui jurent avcc le doux incarnat de la pudeur ; t·n un
mot , elles doivent porter les coukurs les plus con–
-traf\antes avec leur
carnation
,
par exemple, un ford
<le carmin pur,
&
barioler leurs vifages de motichc:s ;
noircir de couleur de jais
leurs fouroils ; en un mot ,
rncttre for toute kur figure des enfeignes qui appelknt
~
grands eris
les
paffans.
Ces obfervations generales de thforie
&
de pratique
<loivent ncceffiter le lecceur
a
conclure qu'il n'eft au–
.clrne efpece de ton de
carnatio1J
que !'on ne puiffe fai –
re brillcr autant qu'on le voudra , puifque le peintre
cft rot1jums
le
maitre de falir
&
ternir rout le champ
q ui cnvironne
le
portrait , ou for kqud appuie la te–
ce qu'il a pei nce. (
V. A.
L.
)
§
CARNATION '
r.
f. (
terme de Blafon.
)
couleur de
chair , panics nues du corps
de:
l'homme, rcprHcntees
.au narnrcl.
La
carnation
ell: un email qui pem fe reprffenter dans
l'art
he1~ldiq ue,
quand ks annes font peintes ou en–
fo minees; mais la gravure n'a point de traits ou ha–
chures qui dill:inguent les chairs humaines.
L a co11ltur des belles chairs etanc un melange de
blanc
&
de rouge , on pourroit la reprffenter en gra–
v ure par troi, petites
lignes perpendiculaires tres-de·
l iees for chaque partie , comme for le vifagc , for cha–
que main, fur chaque pied.
Grandmonc-Falon c:n Franche-Comte,
d'az11r
a
trois
h11ftes de rcines de
carnation ,
couronnts d'or
a
l'a111ique.
Suivant la tradition, ces armes forcnt concedees
a
un
de cette famil le , pour avoir cue en duel un geant qui
faifoit la guerre
a
trois fce urs '
lilies
&
heritieres d' un
roi d'EcoOe. (
G. D. L.
'I'.
)
§
CARNAV
AL , (
Lill. Et;•m.
)
voici une etymo·
logie de cc mot, q ui paroit preferable
a
celle de Me·
n agc ,
copiee dans
le
Difl. rais. des Sciences,
&c.
ca7-
'11i
vale ,
adieu
a
la viande. Ne pourroit-on pas mieux
d ire,
carna vale ?
On fait que , dans le paganifme, par–
mi les div innes fobalternes, prepofees
a
certai nes fon·
ctions ou
a
certaines parties du corps , il y en avoit
u ne appellec:
Carnn
,
qui prefidoit
a
l'embonpoinc. Le
mot
caniaval
peut done s'etre· forme de !'union de cc:s
deux mots ,
Carna
(
dea
)
vale.
Rien ici de force com-
. me
on voit, ni dans
la lettre , ni dal)s le fens. Cet·
ce phrafe,
adieu diejfe de l'embonpoillt
(
qui de!igne fof.
fifdmmenc l'ufage de la chair / vaut bien su remenc ,
adieu
a
In viande.
Q!iant
a
la ridicule etymologie , rap–
portee par
Ducange ,
elle ne tient pas, jt: crois, con–
tre ces dcux-ci.
/Jn.
litt.
17-j4._p.
35. (C)
ll
CARNEADES ,
(
Mythol.)
L es Carneades etoient
des jeux
&
des combats de mufique , qui re celebroient
a
Sparte
&
a
Athenes , le leptieme d'avril, durant l'ef–
p ace de neuf jours , lorfque la lune etoit dans fon plein.
Comme ces combats poetiques fc faifoient en l'hon –
neur d'A pollon, on ·Jes appdloit
Carniadu ,
du nom
de
Canms
,
fameux poete
&
muficien, fils de Ju piter
&
d'Europe , favori d'Apollon.
Lettres
/11~
/'
Encyclopidie.
CARNYX, (
Mujiq. in/fr. dis anc.)
dpece de crom·
pctte des Gdulois.
//oyez .
T ROMP£TTE.
(
M11jiq., injlr.
des
a11c~
)
Suppl.·
(
F. D. C.
~
CAR
§
CAROTIDE,
(Anal. PhJ)iol. )
l'importa_ncc
de
cettc artere demande une defcription plus deraillee •
d'autant plus neceffaire, que, dans l'excdlent abrege ana–
tomique de W infiow, cet article ell: des plus imparfaits,
L a
carotide
dtoite nait rarement du tronc de
l'aor–
rn :
fon tronc eft prefque tot1joms
le
rr.eme que celui de
la fouclaviere du meme cote. E lle ell: d' un vingtieme
plus <>rande que la
carotide
gauche ,
&
elle monte
plus direccement. Cette derniere artere nait conCl:am–
mcnt de !'arcade de l'aorte,
&
elle monte plus obli–
q uemenc' pour prendre
a
gauche la mcme fituation
que la droite foit de fon cote.
Une cdlulo!ite attache chaque
carotide
au ncrf de la
huitierne
paire. f:lle monte avcc ce nerf le long du
grand Croit de la tete : elle ne don ne que rarement
de petites branches, jufqu'a ce qu'elle ait atteint
le:
bord fopcrieur du
cartilage
thyro'idc.-.
E lle
fo
parcage alors en deux branches,
&
quel–
q uefois en trois. Les deux branches font la
carotide
ce–
rebrale ,
&
la
carotide
faciale. Nous preferons ces noms
a
ceUJ: d'externe
&
d'intcrne; car en appellant inter–
ne ce qui ell: plus proche de la ligne qui divife le
corps humain, depuis le milieu du front jufqu'au mi–
lieu de l'os pubis, la
carotide
cerebrale
dl
reellement
l'externe ,
&
la faciale eft plus voi!ine de cettc: ligne.
L a troi!ieme branche dt la
carotide
ell: la thyro'i ien–
ne fuperieure ; ii eel: affez commun quelle forte du tronc
commun au meme endroit que la
corotide
faciale.
~and
cetce derniae variete a lieu ,
les deux
carotides
font
egales: quand la thyro'idienne fort plus fupericuremen t
clu crone de la faciale,
c'cCl:
cclle-ci qui eil:
la plus
grolfe. Quand cette meme thyro'idicnne fort de la
ca=.
rotide
plus bas que la faciale
~
c'eft alors la
cerebr~le
qui eft la plus conlidfrabk. :j..a faciale cfl: conll:am–
mrnt dans la meme direc'bon que la commu_ne:
elk
re~oit
en ligne droite le fa ng qui fort du cceur.
La
facialc: donne toutes !es arteres qui !tut au-de.
hors du crane '
a
!'exception de cdks des yeux
:
elle
. en
donne meme plufieurs qui penerrent dans le crane.
Nous ne parlerons pas ici des vertebrales , qui, com–
me les
carotides,
penetrent dans le crane,
&
don ncnt
aum quelques- unes des branches exterieures de la tet<'.
La thyroi'dienne fuperieure fort doQC quelquefuis du
crone de la
carotide.
Le plus
fouvent ct p_cndant tile
n'dl: qu'une branche de la faciale:
elk
ell: plus con–
fiderable dans
le
!Cetus, aum bien que la grande, qui
ell:
fa
principale dell:ination,
&
done elle fu it
le
bwrcl
fuperieur. Mais elk donne,
a
peu de dill:ance
de Con
origine , une branche au pharynx; une amre au _la–
ryn:< , qui paffe qudq uefois p dr .le trou du
cartilage
thyrolde, mais le plus fouvent par le bord fu perieur
du mu!Cle thyropharyngien, en com pagnie avec k nerf
de la huitieme paire ,
&
re diltribue aux mufcles po–
fterieurs du larynx,
a
Pepiglotce , aux vencriculcs ,
aux membranes du larynx. U ne autre branche faic ,
avec
fa
compagne , une arcade au-de ffus de l'os hyo·i–
de : d'autres branches vont au mufck
de
cet os,
&
a
ceux du pharyn
&
du larynx.
Une autre
br~nche
de la·
carotide
faciale ou externe,
c'ell:
la
phar)·ngienne ,
b
plus petite des brandtes de
la faciak. Elle fort de la face: poll:erieure
a
fa
Jiaif–
fance meme : die donne plufieurs branches aux
~u
fc les anterieurs de la tete ; ii
y
en a une qui accom–
pagne la veine jugulaire dan< le crane ,
&
qui fou r–
nit des branches
a
la partie de
la
dure-mer<:: ' qui re–
pond au
cervelet
&
a l'os
pierreux :
l'
a
rtere
de
l'echelle du tympan naic de ce pecit tronc :
d'autr~s
petites branches vont a la durc:-mere avec
le nerf <le
la r.euvieme paire,
&
avec une branche
de
la veine
vercebrale: d'aucres branches beaucoup plus con!idera–
bles vont au pharynx'
a
la trompe
&
a
fos mu!cl_es ,
a
la partie du pharynx qui ell: attachee'
a
l'apophylC::
de J'occiput '
a
la langue ' au voile du palais,
a
la
lllette : une petite branche va rcncontrer une branche
nafale dans
le
canal pcerygoldien ,
&
une aucrc dans
le
canal de la
carotide:
une autre encore entrc
le
tym–
pan depuis la trompe._
L 'occipitale