I 2
BON
pruneIle de res yeux ell noire , cntouree
d'un
iris
~\:
u;
M11Jurs,
Le
bo11go11
elt commun dans la mer d'Am–
boine auteur des rochers.
R.emarqtte.
Cc
poilfon , par le nombre
&
la pofition
de fes oageoires,
&
par la forme tronciuee de
fa
queue ,
fait frn!iblement un genre particulier dans la fami lle
des remores ou fuccts. ( M. ADANSON.)
BO
ETJE,
f.
m. (
Hift.
11a1.
hbtbyolog.)
c'erl-a-
dire, bonite d'Amboine; nom peu exaCt, fous )equel
Coyett a fait graver
&
enluminer palfablement au
n°.
105,
de la feconde partie de fon
Remeil des poiffe11s
d'Amboine ,
une efpece de pagre.
Ce poi!fon a le corps mediocrement alonge
&
fort
applati par Jes cotes' la tete mediocrement grande' la
bouche petite
&
pointue , Jes yeux petits.
Ses nageoires font au nombre de fept , favoir; deux
ventrales petites au-delfous des deux peCtorales qui font
mediocremcnt grandes
&
arrondies, une dorfale tres–
longue , regnant le long du dos , a rayons anterieurs
plus longs que !es
polterie~irs
; une derrien: !'anus
plos longue que profonde ; enfin une a la queue qui
ell fourchue jufqu'aux trois quarts de fa longueur, De
ces nageoircs deux font epineufes; la dorfale dans fes
deux rayons anterieurs feulement,
&
celle de !'anus,
Son corps ell: rouge purpmin, marque de chaque
cote de cinq licrnes longitudinales vertes. Sa tete ell
jaune , avec un
~roilfant
bleu de chaque cote fous les
yeux ,
&
quatre lignes rayonnantes au-delfus d'eu11,
Les nageoires font vertes,
M11Jurs.
Le
bonnetje
e(\:
com!)1un dans la mer
cl'
Am.
boint: , amour des rochers,
Qjwlites.
.
11
ell: auffi bon que
la
perche.
Remarque.
Le pagre, dont le
bo1metje
e(l:
une efpe–
ce , e(\:, comme l'on fait, un genre de poilfon qui
fe range naturellernent dans la famillc
d~s
fpares.
( M.
ADA'NSON.)
BO TE' ,
f.
f. (
Bclles-Lettres Philofqphie.
)
II
n'y
a proprement dans la nature ni dans les arts cl'amre
bo11ti
qu'une
bonte
relative' de la caufe
a
l'effrt ,
&
de l'effet lui-merne
a
une fin ulrerieure , qui en !'in–
tention , l'utilite OU l'agrement d'un erre doue de vo–
lonte , ou capable dej ouilfance. ( II ne s'agit point
ici de la
bonti
prife pour l'accomplilfcment des de–
voirs prefcrits par les loiic de la
moral~.
) .
~and
la
bonte
n'dl: relative qu'a l'mtenuon,
c~
mot n'elt pris que dans un fens impropre ,
&
bo1~
te
trouve qudquefois le fynonime de
111m1vais:
c'e(\: a10f1
qu'une politique pernicieufe , une ambition fune!l:e,
une eloquence corruptrice emploie de bons moyens,
c'eft-a-dire , des moyens propres
a
reuffir dans Its clef–
feins qu'dle fe propoli:. De meme, par rapport
a
l'agr~ment
&
a
l'milite~
une chofe en bonne ou mauva1-
fe , felon !es gouts , !es inrereu , les fantai!ies , !es ca–
prices;
&
dans ce fens prefque tout ell bon: les cala–
m1tes meme
&
les fleaux- ont leur
b.tintJ
particu\tere ;
&
au contraire cc qui efl: bon pour le plus grand nom–
bre , . ell: prefque toujours mauvais pour quelqu'un :
la difette en le bon terns de l'ufurier dont Jes greniers
font plei-ns ; la bonne annee des medecins ell: une·an–
nee d epidemie'
&
'!lice verfa.
La
bo111i
dans un fens plus ecroir, en la faculte de
produire un effet de!irable;
&
unc caufe en plus ou
moins generalement bonne' a mefure que fon effet en
plus OU moins generakment
a
de!irer. Le meme vent
q ui ell: bon pour ceux qui voguent du levant au cou–
c.hant, ell: mauvais pour ceux qui voguent en fens
contraire ; mais un air pur
&
fain ell bon pour tout
le mondc.
Un crre n'e!l: bon en lui.merne, que dans fes ·rap–
ports avcc lui-meme ,
&
qu'autant qu'il en tel que
fon bonheur l'exige ; en
fort~
que
~'ii
n'a pa1la facul–
te
de s'appercevoir,
&
de jouir au de fouffrir de fon
cxifrence, ii n'e!l: lui-meme ni bon ni mauvais. Par la
merne raifon , entre !es parties d'un rout,
Ci
ks unes
font
dou(es d'intelligence
&
de fenfibilite ,
&
les au–
m:s non , celles-ci ne font bien ou mal quedans leur
BON
rapport avec celles-lil :
ii
en en ainfi des parties pu–
rement materielles de l'univers relativement
a
fes
par–
ties intellrgentes
&
fen!ibles : ce qui reduit
la
quenion
de l'optimifme
a
une grande Jimplicite.
Y'oytz
OrTl–
MISM E ,
Difl-
raif.
dts Seim.
&c.
Dans les arts, on a fouvent dit : tout ce qui plait
en
bon. Cela elt vrai da"ns un fens etcndu , comme
on vient de
Jc
voir;
.&
dans ce tens-Ia tous !cs vins
font boos, celui dont le manant s'enivre, comme cc.
Jui que Javourc l'homrne voluptueux , legourmet deli–
cat. Mais dans un fens plus rigoureux ccla feul elt
rec:llement bon, qui caufi: un plaifir falntaire, ou du
rnoins innocent.
a
l'homme dont l'organe cft doue
d'une fenfibilite fine
&
julte; je dis un plai!ir falu–
taire ou innocent, car dans le phy!ique cc qui ell: boo
pour l'agrement, peut etre mauvais pour la
fante ;
&
dans le moral ce qui ell boo pour l'efprit, peut
erre mauvais pour le creur.
Dans la nature, la meme chofe peut etre mauvaife
dans fon effer immediat ,
&
excelknte dans fon dfct
Cloigne , comme une potion arnere ,
t.neamputation
douloureufe.
1.1
n'en
e(\:
pas de meme dans lcs arts
d'agrement ; leur elfet
le
plus~
elfentiel eft de plaire,
&
ce n'elt que par-la qu'ils fe rcndent utiles; car
toute Jeur puilfance ef\: fondee fur leur charme
&
for
Jeur attrait.
L'objet immediat des arts
el\;
done une jouirfance
agreable, ou par les commodites de la vie , ou par
k s impreffions que re\:oivent les fens, ou par les plai- ,
fi rs de l'efprit
&
de J'ame ;
&
c'ell ici
le
genre de
bo11ti
qui caraClfrife les beaux-arts.
Mais Jes plai!irs de l'cfprit
&
de l'ame peuvent etre
trompeurs , comme celui que fait un poifon . agrea–
blc:.
C'eQ
done !'innocence de ces plai!irs
&
plus en–
core leur milite , ou , s'il m'en permis de le dire ,
leur falubrite, qui donne aux moyens de !'art une
bo11-
1i
reelle, Le plai!ir efi: fans doute une exctlltnte cho–
re ;
ma is
le
plaifir ne peur etre pour 'l'homme un that
habitud
&
connant. Le bonheur, c'ell-a-dire, un erat
dome
&
calme , la paix
&
la tranquillite avec foi.
merne
&
avec !es autres , voila
le
but univerfel ou
doit rendre un etre fenlible
&
raifonnable. Les enne–
mis de ce repos font les pafftons
&
!es vices; fes deuic
genies tutelalres font !'innocence
&
la vcrtu ; ainf1 lo
plaifir ne doit etre )ui-merne poor )es beauK-arts qu'un
moycn ,
&
leur fin ulrerieure doit etre le bonheur de
l'homme: c'e!l: ainfi que la
bomi
de la comedic con!i–
fie
a
corriger les vices ,
&
Celle de la. tragedie
a
in.
timider
lei
paffions
&
~
les reprimer par des exem–
ples elfrayans.
Voyer;
MowRs,
Suppl.
Ce qu'on doit entendre par la
bo111i
(l>Oetique fe trou–
ve par-la decide. Ce qui produit l'elfer immediat que
le poete re propore. ell: poetiquement ban;
&
tomes
ks regles de !'art ft: reduifent
a
bien cho1ftr
&
a
bien
employer ks moyens propres
a
cette fin. Le premier
de ces moyens elt l'illufion ,
&
par confCqllent la vrai–
fcmblance ;
le
fecond en l'attrait
&
par confequent
k choix de ce qui peut
le
mieux inrerelfcr , attacher ,
ernouvoir ' c.aptiver l'efprit ' gagner l'ame, dominer
!'imagination , produirt: enfin la forte d'emotion
&
de
deketarion que la poe!ie a delfcin de caufer.
Dans k gracieux , choi{ilftz cc que la nature a de
plus riant, dans
le
na'if ce qu'elle a de plu fimple ,
dan le pathccique ce qu'cllc a de plus terrible
&
de
plus touchanr. Voila ce qu'on
app~lle
la
bo11te
po~ti
que. Ain!i ce qui feroit excellent
a
fa
place , devient
niauvais quand
il
ell: deplace.
Mais la
bo111i
morale doic
fe
concilier avec la
bonle
poetique;
&
la
bo111i
morale n'en pas la
bo111i
des mceurs
qu'on fe propofe d'imiter. •La peinture des plus mau–
vaifes mceurs peut avoir fa
bonte
morale ,
Ci
t:llc atta–
che
a
ces mceurs la honre , l'averfion
&
le mC.pris.
De meme !'imitation des mreurs les plus innocenres
&
les plus vertueufes feroit mauvaife,
Ci
on
y
jcttoi~
du ridicule
&
Ii
en ks avililfant on vouloit nous en
degouter.