BE M
avo11d-bly.
Jcan Commelin, dans fes notes
fod'l-li!r1uJ
Malabai·icus
,
pag.
36,
le
nomme
br1lfamína cucumerina
radice 111berofa.
C'dl: unt plante grimpante
a
tige limpie, l?ngue de
cinq
a
lix pieds, d'une
lignc
&
dem1e de d1arnetre '
anguleufe de quacre
a
cinq angles ' pour l'ord inai re de
quatre angles, íl:riée, verte extérieurernent
&
intérieu–
rement, aqueule quoique. c?mpoíée de libres ligneufrs
tres-dures, rarement ram1fiee.
Cette tiae fo rt d'une racine vivace ovo'ide ou en
poi re de
~ois
,pouces enviran, une fois moins large,
jaune-rouffiitre extérieurement, charnue , fiibreufe
&
&
bla nc-jaunatre intérieurement, ftmée
~a
&
la de
quelques fibres
jaunatres, cylindriques ,
longues de
quatre
a
lix pouces fur une demi- ligne
a
une ligne
au plus de diametre. L'origine de la tige ou le fom–
met de cette racine forme comme un étranglement ,
une efpece d'reil ou de bourgeon, qui , lorfque la ra–
cine inférieu re vient
a
mourir' prend
fa
place
&
grof–
.fit
en un tubercule pareil qui périt
a
fon tour.
Les feuilles fortcnt alternativement
&
circulairernent
le long de fes tiges
a
des diíl:ances de lix
a
huit pou·.
ces dans ,le bas '
&
de trois
a
deux pouces dans le
haut, portées horizontalement. Elles font
taill ées en
cceur alongé de deux
a
trois pouces
&
demi , de moitié
moins larges , rarement entieres , mais pour l'ordinaire
découpées jufqu'au milieu de leur longueur en erais
lobes , marquées de 'quinze
a
vingt dents triangulai–
res for ch aque cóté de leur con tour, vertes d'abord,
e~fuice
verd -noires, un peu rudes,
a
trois grolTes ner–
vures échancrées profondément jufqu'au lixieme vers
leur origine ou elles font porcées fur un pédic ule cy–
Jind rique pour l'ordin aire linueux ou tortillé une
a
deux fois pllls court qu'elles.
De
l'ailTelle de: chaque feuille fort une vrille lim–
pie auffi longue qu'dle, q\1i fe roule en fpirale au.
tour des dilférens corps qu'dle rencontre pour y at–
tacher fes branchcs.
L es flcurs males font féparées des
femelks fur le
meme pied ,
&
dans des a11Telles de feu illes différen–
tes , les males pour l'ordinairc: au -detTus. Chaque fleur
eíl:
folicaire a cliaque aitTeile , fur un pédicule cylin–
drique égal
a
la moit1é de la longueur de la feuilk '
&
qui porte une, deux,
&
méme jufqu'a trois écail–
les pédic ulées ' attachées
a
diverfcs hauteurs fur fa
longueur.
Chaque fleur eíl: jaune. Les femelles font ouvertes
en étoile de douze
i
quinze lignes de diametre. Les
males n'ont que neuf
a
dix lignes; elles font fans pi–
ftil ,
&
confillen t en un calice monophylle
a
tube court
div i!e en cinq parties égales ,
&
en une corolle mo–
nopétale appli yuée fur les parois du calice avec lequel
elle fait corps , étant une fois plus long,
a
tu be court
évafé fous un angle de
+5
dégrés ,
&
a
cinq ou fix
divdions égales , ellipciques , pomrues , den tées, cré–
pu es , íl:ri¿ts de rrois nervures longitudinales, une fois
plus longues que larges, épanouies horizontalement.
D u fond du tube s'ékvent trois filets d'étamines tres–
courts ,
a
antheres jaunes, réunies enfemble ,
&
for–
mant neuf l,ignes qui ferpentenc cóte
a
cóte,
&
qui
s'ouvrent par un lillon dans toute leur longueur.
L es fleurs fernelles n'ont point d'éramines, mais
en-ddfo us un ovaire ovo'ide lung de
fept
a
hu it li–
gncs , une fois moins large,
&
un ft yk court cou–
ronné par trois íl:igmates applatis en demi-lune ,
&
velus fur lellr face excéric:ure.
Van-R heede n'a poi nt
apper~u
le fru it ele cette
pl ante , mais il parolt par
fa
defcription, qu'il ne doit
pas différer de celui de la pomme de mervei lle ordi–
naire,
momordica ,
qu i eíl: une écorce élaíl:ique s'ou–
vrant irrégul_iéremenc ,
&
a
trois loges qui contiennent
pluliems graines plates , ell iptiques , íl:riées.
Culture.
Le
bem-pavet
croit communémen t fur la
eón: du Malabar auccur de Cranganor dans les buif.
(ons
&
les forers. Il cíl: coúj ours couvert de fleurs
&
de fruics. Ses fteurs s'ouvrent au lever du folei l,
&
BEM
{e
ferment
a
fon coucher pour etre rcmplacées par
d'aurres,
!?<!falités.
Toutes fes parties ont une faveur amere
&
une odeur force qu i n'eíl: pas défagréable, non plus
que celle de fes fleurs.
Ufages.
Ses feuilles pilées avcc l'écorce du muricu
ou mouricou, le fandal , l'écaille de tortue naire
&
l'eau de riz, fotirnit un
liniment qui a
la vertu de
réfoudre les tumeurs
&
de
le-s faire abfcé'der. Lorf–
qu'on veut les faire réfoudre fans les amener
a
fup –
pu racion, on joint
a
fes
feu illes pilées de l'eau de
canja, fans doute du
parJa
qui eíl: une efpece de fro –
mager
ceibe ,
&
du fandal que l'on fai t cuire avec elles.
·
Remarque.
Le
bem-pavel
étant une efpece de pomme
de merveille,
momordica ,
vient done dans
la famille
des bryones ou nous avons placé ce genre de plante.
Voyez
nos
Familles ,
imprimées en
1759 ,
&
publiées
en
1763 ,
volume
JI,
page
13
8. ( M.
ADANSON. )
BEM-SCHETTI,
f.
m. (
Hi.ft.11at .
Botaniq111. )
ar–
briffeau du Malabar fort bien gravé fous ce nom,
avec la plCtpart de fes détails, par Van -Rheede dans
fon
Hortus Malabarictts, volume
JI,
page
19 ,
plailche
XIV.
Plukenet en
a
fait graver une perite figure tron–
q uée, beaucoup moins exaéte ,
&
fans aucuns dérails ,
da ns
fa
Phytographie , planche CIX, nº.
2 ,
fous
le
nom
de
fchetti albttm fett j afmiilum i11dic11111 lauri f olio , inodo –
rum , umbellatum,jloribus albicantibus , Parad. Bat. Rodr.
bem fchctti horti Malabarici.
Les Brames l'appellen t
davi
pada cali.
M. L inné l'appelloit, en
1753,
dans- fon
Species Plantarum , page
1 1
o,
ixora
2
alba foliis ovato–
la11ceolatis,
&
,Jans fa dernicre édi tion dn
Syjlema Na–
tur,e,
imprimé en
1767 ,
p.
1 20 ,
il le nomme
ixora
2
alba, foliis lanceolato-ovatis , jiorib11s f afciculatis.
Ji
s'éleve
a
la hauteur de deux
Oll
troi. pied.1
ÍOUS
une forme ovo'ide une fois plus longue que large , ra–
m1fiée en un petit nombre de:: branches oppofées en
crcix,
&
ouvertes fous un angle de 45 dégrés.
Sa racine eíl: coniq ue , longue de lix
a
hui~
pou–
ces, qui piq ue droit
&
profondément en terre, JCUant
q udques fibres horizontales
&
couverte d'une écorcc
roux-obfcur extérieu remenc
&
rougeatre au-dedan s.
Sa tige n'a gnere plus de quarre
a
fix
lignes de
diametre. Elle
eíl:
cylindriq\le, recouverte d'une écorce
brune. Cette écorce eíl: cendrée dans les branches mo–
yennes, brun-rougearre dans
les
jeunes ,
&
blancho
intérieurement.
Les feuilks font oppofées deux
a
deux en croix,
aíl'ez ferrées , au nombre de trois ou q uacre paires
fur
ch aque branche , étendlles horizontalement, elliptiques •
pointucs aux deux extrémités , longues de quarre
a
cing pouces , une fois moins larges, entieres , médio–
cremcnt épaiffes , Jiffes , verd .brunes, tres -luifantes en–
delTus ,
verd
plus clai r
&
terne en- detTous , rele\•écs
d'une córt: longi tud inale ramifiée en cinq
~
fix paires
de nervures qui ne vont pas jufqn'aux bords ,
&
por–
tées for un pédicule derni-cylindrique fort courc..
Entre chaque paire .de feu illes, on voit deux íl:ipu–
les triangulaires appliquées fur
les
jeunes branchc:s
comme dans le café.
Chaque bran che eíl: terminée par un corymbe e_n
ombcl le aum long que les feuilles ' parragé
a
fo n m1-
Jie u en trois branc hes alTez égales accompagnée_s de
deux petites feu illes oppofées en écailles mangula1rcs_,
por¡ant chacune trois fleurs fur un péduncu le de tro1s
ligtíes de longueur , accompagné de meme de deme
folioles oppofées en écailles; de forre que chaq ue co–
rymbe porte neuf fleurs blanc-jaunatres, longues d'un
pouce
a
un pouce un qu art.
.
•
'
Chaque fleu r eíl: hermaphrod1te
&
portee
fur
1
o–
vaire. Elle confifte en un calice
a
quatre denticules,
en une coro!Je monopétale
a
tube cylindrique
tli:~men u, prefqne une fo is plus long que
f~s
qu acre
.d1~
vifi ons qui
font horizonta les, triangulaires , tro1s
a
quatre fois plus longucs que large_s. Du
f~mmet
du
cube de la corolle partent quatre ecam1nes
egale~
de
moitié plus courtes que les divilions , menues , a an-
lheres