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BAO

les

Malgacheg

appellent

an11dzae

&

111111Jze

,

une con–

fo rmíté

fi

frappanre avec nom :

baobab,

que je ne d ute

nullement que ce ne foit luí qu'í l a décrít aux

p11ges

14 1

&

144 ,

&

done il a donné une fi gure extreme–

ment

n~auvaife.

au

nº .

150. En fin, P rofper Alpí n dit

en avo1r vu· un qu'on élevoít dans un verger du

caire. On ne trou ve le

baobab

cit¿ ÍOllS aucune déno–

rnination",ni dans les catalogues des plantes de !'Afie,

· ni dans ceux des plantes de l'Amériq ue : ce n'tíl ce–

pendant pas qu'il ne puiífe

y

en avoir aél:uel lement

quelq ucs-uns dans les cl imats de ces deux p arties du

monde qui

font fitués

fous la zone

torride,

&

fa–

b lonneux comme ceux de l' Afrique qui les produ ít;

mais ils

n'y

font pas venus d'eux memes , les Ncgres

efclaves qu'on

tranfporte

tom

les ans de l' Afriq;.1e

dans nos colonics, n

manquent guere d'empl)rter

avec cux un fach et de graines qu'ils préíument leu r

dcvoi r etre utiles ; de ce nombre e!t tolljaurs celle du.

baobab:

c'e!t

a

un pareil tranfport que fon t ou feront

dus ceux qu'on

y

trouvera, tels que cd ui qui com–

mence

a

porte r fleu rs

&

frui cs

a

la M artinique :

ils

s'y

natural1feront peut

erre;

mais ce ne fera pas leur

p ays originai re,

&

on n' y en verra pas de long-tems

q ui égalent en groffcur ceu x de la coce du Sénégal.

Culture.

Le

baobab

fe plait partic uliérement dans les

terreins fablonnellx

&

hurnides. O o en voit auffi dans

des can tons pierreux ,. comme

a

G al am , autaur du

Cap-V erd,

&

méme fur Je rocher de Bafa lt q ui -fom–

b le former toute la maff<! de l'ile de la Magdeleine,

0!1 Thevet obferva en

1555

ceux que j 'ai vus dep l1is

en 1749; maís il ne

f~ut

pas que fon p ivot foit blef.

fé,

la m indre écorchure lui dt p rnicieufe, la carie

s'y

met bitntót , elle

fe

r.ornmunique au tronc ,

&

y

fait des progres tres-prompts q ui le font . Périr. C'eft

p our cela qu'on trouve cet acbre en mo10dre quan–

tité '

&

pl us

p~tit

fur les cotes maritirnes b ordée' de

rochers

&

dans les terres argiheu fes , durts

&

pier–

reufes du pays de Galam , q ue dan s les fables mou–

vans qui occt-.pent un cfpac<! de trente. lieues

':ntre

l'ile d u Sénégal

&

le Cap-Verd. Sa racrne

e~

fuJette

a

fe fondre, J9rfq u'on !e tmnfp lance

trap

jCllne . OU

trop vieux, lorfqu'il commence

a

k"er ou

!or~qu' 1l .~

une dixaine d'années. L e plant ele

fix mo1s JU fqu J

deux ans eft celui qui réuillt le mieux

¡

fes branches

p ren nent auffi de bournre , mais rarement,

&

le p ro–

gres de celles q ui

reprennent e!t

toiljours plus lcnt

q ue celui des p lants

q ~'o.n

a femés . .

Cct arbre qu itte fes fell! l!e

s au

nm1s de oovembre ,

en reprend de

nou.vc;

_lles

en

j.ui~

,

tleurit en j uillet,

&

parfait la matu n te de fes tr1.11ts en oél:obre

&

no–

vembre.

.

.

Maladies.

O utre la carie qui atraq ue,

~omm~

Je l'a1

d it,

le

tronc du

baobab ,

lorfque fes racmes lont en–

tamées, cet arbre

e~t

encore fuje t

ª.

une

autr~

ma.la–

die, plus rare

a

Ja vérité , m:iis qui n'e!t yas

m

om~

mortelle pour lui ; c'ell: une

e~pecc

de

mo1fi~fo~e

qui

fe répand dans tour Je corps h gneux,

&

q

lll

1ámol–

lit a:u point de n'avoir pas plus de

con~!hnce

que la

moelle ordinaire des arbrcs, fans ch .nger

fa

blancheur

narnrelle

&

la texrure de fes fibres. D ans cet état,

ce tronc, tout monfl:rueux qu' il eíl: ,

~evient

inc;apa–

ble de réfi!ter aux cou ps de vents ,

&

11

e!t

carre

p~r

le moindre orag.-. J'en ái vu un brifé par · un paml

événement : il étoit habité par un grand

no~bre

de

o ros vers de fcarabés ,

11aflcornis ,

&

de capricornes,

~erambyx ,

qui ne paroi!foient aucunement la c.aufe

,d~

cene· maladie · les ceufs de ces animaux

y

avo1ent ete

dépof~s

de la' méme maniere que plufieurs

i nf~él:es

in –

t rod uifen t les leurs en Europe dans le tronc du fa u–

le, lorfque fon bo is eíl: dans un état de

moll~lfe

?e.u–

p res pareil, q uoiqu'il

n~

l'.attaque pas

Jor-fq~' 1l

ert

farn.

Accroiffemmt.

La grame du

baobab

femee dans une

terre fablonneufe ,

fuffif~mment

humide, leve commu–

nément au bou t de fept

a

huir

jour~ ~u

Séné&a.l ;

néanmoi ns j'en ai vu qui re!toient des mots

&

meme

Qes années entieres fana lever , dans les ferres cha\1cles

<J'ome l.

de

ce plys-ci ,

fans~out~ar?q ue

la

fécher?cr~ ~

la terre oi'l on les avoit fe·nées étoit trop orandc,

0 1,1

parce que la chaleur

nécelfair~

pour ks

fai~e

oermcr,

n'avoit pas été fo uten ue affrz lang· tenh, ni

p~rté

a11

point de i:haleu r ou le foleil porte ks fab lcs du Sé·

n~gal

qu i, fu ivant mes expén cnces, paffc fouvent le:

65me dégré. En levant de terre , fes dcllX lobes oi:l co–

ty ledons, q ui étoitnc origi nai rement orbicu laircs , prrn•

nent peu.a-peu u 1e forme ellipciq ue,

&

ce n'e!t qu'au

qllatrieme jour que la premit:re fru ill<'. e mmence ;, fe

dévélopper. Au bout d'un mois le .jeune arbre a en–

vi ron un pied de hameur,

&

fo n accroiífemenc e!t de

pres de cinq p1ed s en haUCCl!f ,

ÍUr

11 n pouce

a

Ull

pouce

&

demi de diari:etre dans

le

premier été , tan–

q ís q u'en F rance il ne prend guere qu 'un pied en

hauteur

&

fi x lignes au plus de díametre dans le me –

me eí¡>ace de tems , q Doiqu'on l'éleve fo r des couches

&

dans des ferres do(lt on entretiene la chaleur avec

foin, ce qll i prouve q ur cecte cha leu r artificielk n'e íl:

jamais égale'

~

celk qll'a foncié remenc la terre du cl i–

mat natal de cette pl ante ,

&

qll'el lc ne peut jamais

la remplacer dans toutes les circonH:ances reqll! les puur

fa

végétation.

Grandeur.

~1oique

le tronc des phrs grands

baobabs

que j'aie vus au S ' néga l, r.uffent vingt kp t p1ed de

d iamrtre ,cttte groífeur , q ui paire pour m1racu lculé: ,

ou au moins pour

p~u

crnyabk aux yeux

<l<

nombre

de perfon nes, n'eft cependant pas la plll

confiJérable

ni la p lus merveilkufe qui ai t écé oblervée dJns ce

meme pays. R ay dit qu'eotre le

flrnve Niger

&

le

Gambie ,

qn

en a melu ré de

fi

q1nn!t-tuel1X que dix.

fept hommes avoient bien de la pei ne

a

ks embraffer

en joignant les uns aux autreq leurs bra' étendus , ce

qui donneroit

a

ces. arbres rn viron quarre-vingt cinq

p ieds Be circonférenCt"

&

pres de trente pieds de d1a–

me~re.

J ules Scaliger c;lit qn'on en a vu ql1i avoic-nt

j ufqu'il

trente-fept p1eds.

c~c

ar bre '

dont qutlquc:s

voyageurs parlent com 11e du plus gros arbre de l'uni–

vers , peut done

étn:

con fi dc'ré comme td ,

&

je ne

crois pas qu'on

faff~

difficu lré d'en co nven ir lorfqu'on

voudra en cornparer Jt:s dimenlions.

D11rée.

L e

baobab ,

q uoiqlle cl'un bois

t~es-tend re ,

vit tres-long- cems ,

&

peut-étre plus qu'.1urnn alltre

arbre connu,

a

cau f~

du long accroiffemen t qu'ex1ge

fon énorme groff. ur. Parmi k s foi ts que j'at foi gneu–

femen t

rafl~mblés

pou r me proc urer do:s connoilf. nces

cer¡aines

a

ce fuje t , en voici q ud q1Jes. i.,nes qui

!cm~

b wt le prouver. J'ai vu , comme je l'ai d1r dans la

Relation

dt

mo n voy age au Sénégal, imprim ·e en 1757 ,

page

66 , daos l'u ne des deux iles de la M agddeine,

deux de ces arbres fur l'écorce defqllels éroient g ra.

vés des no is EL1ropéens, avec des d<1tes don e le' unes

ét ient po!térieu res

a

1600; d'autres

remontoien r

ii

1555,

&

avoien t écé p robabk ment l'ouvragc de ceux:

q t11 1accompagnoient' Thever dans fo n voyage au" terres

a\Jftra\es, Car il dit lllÍ mertJe aVOÍr

VU

de gros aF bres

dans cet cndroit,

&

ces arbn:s étoient tous de la ·me–

me efpece , des

baobabs

enfin ; d'aucres enfin p•ro1f.

ferit antérieu rs

a

l"an 1500 , mais cdks-ci étoicn c on–

fu fes

&

pourroient etre

équi voq ue~ '

les années en

ayant rempli ou t ffacé la plüpart dts traits. Les ca–

raéteres de ces noms _ayo1ent •enviran

fix pouces de

hautcur,

&

les noms entiers occupuient deux pieds

en longueur, c'efi· a-'dire , moins de la hllit1eme par.

tie de la circonférence de l'arbre qui avoit

fi"

pieds

de diainetre en 1749, ce q ui me

fit

jugt:r q ue ces

noms n'avoient pas été gravés dans la jeuneffe

do:

ces

arbres, d'autant plus que T hevi:t les appt:lloir, des

l'an

1555 ,

de beaux ar.. res. En fuºpp.,fant cepcndant

que ces caraél:eres eulfcnt

ét~

"'ravés dans la prem•ere

jc:uneffc: de l'arbre , qui C"fl: le cas le moins fa vorable

de tous,

&

en négligeant les dates un pcu confo les

d u 14me

fi~cle,

pour nous en tenir

a

cdle du 15me

fiecle q ui e!t tres-di fti nf.l:e, il en évidcnt que fi ' de–

puis

1555

jufqu'en 1749, c'cl1 a-dire , en. 200 ans .•

le

jaobab

a pu croim: de fi x pieds en d1ammc ,

1l

C C 1:cc

2