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644

A T R

mere , pour honorer la mémoire du chef des G reés

&

de fo n frere , avoic affeété de les fairc pafTer pour

les enfans d'Acrée ,

&

de les nommt r par-tou t

/Ílri-

des.

(t)

AT ROPHIE , (

Méd.)

c'eíl:

la maigreur extreme

de tout

le

corps ; on

la nomme encore

inaraf11111s

,

tabes,

&c. II eíl: important de ne pas confond,re , com–

me plufieu rs l'ont foi c,

l'atropbie

e!Tentielle , ou pri–

mitive , avec cclle qui n'eíl: q ue le fymptome d'une

autre maladie : il fau t encore di!ti nguer la coníomp–

t ion des jeunes gens , du marafme des vieillards: ma–

lad ies qu i ne fe refTemblent que par leurs effets.

L'atro–

phie

efTentid le qui ne dépend par .con féquent d'auc u–

ne maladie connue, eíl: beaucoup pl us rare que l'au–

tre, L es chagri ns, les foucis , l'amour ,

&

antres paf–

fion s vives , y donnent lieu; elle vient encore apres

les travaux exceílifs , les longues ablti nences , l'abus

des liqueurs fpiricueufes , la débau che des femmes,

&c.

Cette émac iation d l: familiere aux jeunes gens q ui y

donnent fo uvent lieu par leurs déréglemens : les An–

glois

&

les H ollandois y fon t plus fujm q ue

les

autres nations. Le marafme des vieillards reconnoit

rarement les caufes que nous venons d'indiq uer : il

dépend du defTc:chement des vaiffeaux; mais il eíl: quel–

quefois entrecenu par un vice dans les vifceres.

L'alropbie

fymptomatique , qu'on voit tres -commu–

nément, eíl: la fu ite de la plCí part des maladies chro–

niques ,

&

de quelques aigues. L es fuppurations , les

ulceres , les fqu irrhes ,

&

:llltrcs dffordres internes ;

la dyfTenterie rébelle , les anciens cours de venere , la

fa livacion , les foeurs habicuellcs

&

le diabetes , en

fo nt les cat1fes ordinai res. Les affeétions hypocondria–

q u~s

, fcorbutiques , fcrophukufes ,

&c.

la produifent

auffi : el h: e(l: cncore

l'eff"c:t de certains poifons lents

q ui agi ffrn t infenfiblement fo r wus les organes , d'au.

tant plus redoutable qu'on n'y penfe pas.

L 'atropbie

eíl: encore le produit d' une infi nité de ma ladies chro–

niques , comme on peut le voir dans leurs arcic b

:

no us parlerons ailleurs de celle des enfans.

L a fic vre lente accompagne l'u n

&

l'autre maraf–

me un peu avancé ; on la prend fouvent ,

a

l'exemple

de plufieurs écrivains , pour la maladie principale : il

eíl: certainement bien comcnode de rédu ire

a

une feu–

Je dénorni nation un tres - grand nombre de mal adies

tres-difficil~s

a

diíl:inguer ; mais cecte méthode eíl: el le

avantageufe aux malades

?

On fera encore remarquer

en pa!Tant , qu'on croit mal-a-propos que la fievre ne

peut erre appel lre lente , qu'apres quarante ou. cin–

q uan te j ours : les praticiens attentifs ne doiven t pas·

ignorer qu'on voit afTez fouvent des fi evres de ce ca–

raét"re , .q ui bien loin d'avoir cecte ancienneté , fi ni f–

fen t avant ce terme: les mélancoliques principalemen c

ne no us en lai!Trnt pas manquer d'exemple. Ce qu'on

viene de dire pourra etre re$ardé comme une queíl:ion

de mot , rnais d ie n'eíl: pas fri vole en médecine ;

ca r

pem-on ignorer que plufieurs de ceux qui l'exerccnt,

fuiv ent aupres des malades les

idées qui naifTent du

nom qu'ils ont donné

i\

touc hafa rd

a

la maladie ?

II

elt

fouvent tres-diffic ile de diíl:inguer

l'alropbie

ef–

fen tielle de la fymptomacique ; ce n'eíl: que fu r l'hi–

ftoire la plus exaétt:

&

la

pl u~

ci rconíl:anciée de ce

q ui a précédé ,

&

!'examen le plus fcrupu leu x de

l'état préfe nt d· Ja maladie , qu'on peut en j uger avec

qud que certitude ; car ces deux forces d'émaciations ,

fe reffrmblenc q uelq uefois parfai tement ,

&

fon t me–

~le

fui vies des memes accidens. Cependant la confomp–

~1on

pr_imitive a, da ns quelques circoníl:ances , de vraies

rnce_rm1f1!ons ,

&

meme alfez longues , ce qui n'arri–

ve pma1s

a

la fymptomatique. Dans la premiere , la

fiev re ne fe manifd1:e que lorfque la malad ie a fai t de

cerc~111s.

progres

:

l'appétit ne manque point ,

&

la .

refp1rat1on daos le commencemen t elt tres-libre · mais

,elle eíl: génée daos la fu ite au moi ndre exercic'e : Je

pou)s deviene fébrile , P!t1s fenli blement le foi r que le

mat111 : pl ufleurs fe pla1gnent de fou rmillemens ,

&

méme de douleurs le long de l'épine ; d'u ne pefa nteur

AT R

douloureufe

~

la tete ,

&

du tiritement d'oreille : quel–

qu~s- ~ns

ont

~es •

ac~iden_s

noéh1rnes , ou une gonor–

rhee

1nvolon t~1re_q u1

les_JCtte dans le plus grand épui–

[emenr: le degout fu rv1ent; le ventre qui avoi c été

JUfq u'alos pareffeux , s'ouvre quelquefois fan s mefure ;

&

cette diarrhée qu'on nomrne

colliquative,

accompa–

gnée

le

plus fo uven t de Íüeu rs de la merne nature

précipite les rnalades dans

le

plus grand accablement '

qui lcur fa it perd re quelquefoi s l'ufage des j ambes ;

la pea u du vifage enfin fe de!Teche ; elle devient livi–

de ou verdatre; le nez s'affi le , les yeux s'enfoncenr ,

la vue fe trouble,

&

les tempes

fe

creufent : c'eíl:

·de ce concou rs que

n~:c

ce qu'on appelle la

Jace hip–

p ocralique ,

q ui répond

a

l'affreuft: émaciatton des au–

tres parties.

L'heétifie eles vieillards qui ell: un vrai marafme ,

ell: rarement accompagnée de tous

ces .fymptómes :

frs progri:s

font moi ns rapides ; mais ils conduifent

plus fUrement

a

la mort: quelques-u ns tom benc dans

J' hyd ropifie , d'autres ont une gracelle par touc

Je

corps,

q ui ne leur laifTe aucun repos ; tous perdent le gout

des alimens , & meurent, pour la plupart , a!fez pai –

fi blement, quelq uefois meme fans qu'on s'y attende :

cependant leu r fi n eíl fo uvent annoncée par la gan–

grene q ui fe communique au dehors , ou par d'aucres

accidens q ui font les produits du delféchement de tou–

tes les parties.

L e marafme e!Tentiel, q ui ne reconnoit par con–

féquent aucun défordre interne

fe

guérit alT"ez fami lié–

rement , lorfqu 'i l n'eíl: pas in vétéré : on a remarqué

qu'i l finilfoit , dans la pl i1part des jeunes gens , au

bouc de fept ans ; mais il arrive quelquefois avant ce

rerme , que la poitrine s'affeéte ,

&

qu'iJ fu fa ic des

épanchemens dans les cavicés de la tece , de la poi–

trine

&

du bas-ventre ,

&

ces accidens renden t com–

munément la maladie incu rable. L es exacerbations de

Ja fievre, la diarrhét:

&

les fueurs colliq11acives , les

urines huileu fes , l'accablement extreme ,

&

la face

hippocratiq ue an noncent la more: la fievre aigue , qui

term ine Je pl us fo uvent

l'alropbie

fymptomatique , eíl:

plus rare dans l'efTcnti elle.

Toutes les ouvertures des cadavres, don t je trouve

l' hiíl:oire , ne regardent prefque q ue

l'alropbie

fympto–

matique ;

&

on auroit beaucoup de peine

a

choifir ce

qui conviene

a

ce fujet , fi nos propres recherches ne

venoient au fecou rs. Outre les obíl:ruétions, les fup –

purations , les pourritures, les épanchemens ,

&

au–

tres défordres communs

a

toutes les maladies , on ob–

ferve les poumons flétris , de!lechés , remplis de

tu –

berc ules ou de concrétions plátreufes , rongés , ag hérens

aux parties qui les environnent. On trouve des con–

critions coeneufes dans le cceu r

&

les grolfes arteres;

les vei nes prefq ue remplies d'air; le cceur defTéché &

quelq uefois ulcéré ou t ubercu leux ; les vifceres. fltt ris

&

décolorés ; des epanchemens plus ou moi ns confi –

dérables dans les cavi tés ,

&

fur-tout des inondations

au cerveau

&

a

Ja moelle de l'épine , des engorge–

mens au poumon ou ai lleurs , des vers dans les pre–

mieres voies. On a vu dans une exténuation des plus

complettes, une quantité étonnante de grai lfe dans le mé:

fentere, l'épiploon ,

&

autres

parci~s

du bas-wntre

_q~1

en font fu fceptibles. On a vu encore l'eíl:omac ulcere ,

ou fquirrheux ; le pylore re!Terré

&

carti lagi nrnx ; la

rare extremement perite ou o!Teufe; l'épiploon collé aux

intefti ns ,

&

ces viíceres ne fo rmanc qu'u n peloton ;

Je méfentere farc i d'u ne matiere blanch átre , fo lide ,

&

quelq uefois pierreu fe , fu ppuré , pmride ,

&

déc~

u.ir.

Ce qu'on obferve plus particuliérement dans les v1e1 l–

lards , regarde les oíli fications des carrilages , des ten–

dons , des ligamens , des arteres , dc5 val vules du cceur ,

de la fa ulx

de la tence du cervelet,

&c.

fan s parler

de

l'al térati~n

des vifct:res qu'on ne

rencontre que

par acciden t : on a vu enfi n dans un fujet done l'clto–

mac

&

le

pancréas étoient fqu irrheux ,

les

m~n~b res

quoique refro idis

confervant route leur flex1-

b ilirJ. On juge bien qu; Ja plúpart

d~s déford re~

dont