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AR
A
• fopotamie, font la rnerne vi lle.
V1Jye:r,
la
Glqgr.¡acr~é
dr:
Saníon.
Lellre¡
fur
t'
Jl,nc)'dopédie.
ARl\B, (
Géogr. )
perite ville d'A!ie .dans l'Arabie
déferte, au pays de Nag id ou Nedfched. C'efl: une
des plus anciennes de cene contrée
1
&
pellt-etre de
l'Alie.
(C.
A.)
.
ARAB"AN, (
Géogr.)
p(:tite ville d'A!ie, fur le fleu–
ve Khabur, dans le Diarbekir, au
go\lvern~¡nent
Tu re
d'U rfl! ou Raca. C'eíl: une de ces villes ol) les ptuples.
vaaabonds de
~es
contrées
1
tels que les Kiun:jes, les
T~rcomans
&
les Arabes féjoyrnrnt tQUr ·
a
tour ,
&
qu'ils abandonnent tous les ¡¡ns pour aller arréter les
caravao~s ,
ou vendre leurs fervices au premier bacha
qui veut les prendre
a
fa
folde.
( C.
A.
J
ARABAT, (
Géogr.)
peti¡e ville maritime d'Euro.
pe, dans la Tartarie-Cri¡née, fur la partie orientale,
au fod de Bacha-Serai. Elle fut
em-por~ée
d'¡¡fTaut cq
1
77
!
par les Ru(fes, fous la i;onduite d\l prince
Tf~hi
b alo(f,
i,a plíipart des
troupes qui la
défendoien~
furent
pafTé~s
au fil de l'épét:,
&
k
reíle fur prifon–
nier de gqerre. Cette ville, ain!i que toute la Crimée,
eft foumife maintenant
a
¡'impértitrice pe Ru!fie.
[..ong.
54·
{at.- 45.
( C.
A. }--
.
·
ARABES (
{-/ifloir~
4es
).
Les Arabes enivrés pe la
noble-!fe de leur antiqutlé
&
de kur defcendance des
patriarches,
réf~rvcnt
route lci,ir cíl:ime pour eux-me–
mes ,
&
tOLlt
leur mépris pour le reíl:e des nations.
JI
~n:
bien difficile de qéchirer
le voile qui couvr'<
leur ori¡?;ine, tous les monumens niíl:oriques font mu–
t ilés ou détruits ,
&
l'on oe peLlt s'appuyer que fur
des traditions qui ont cqnfervé
quelqtJes yéri¡és
&
beaucoup des m.en.fonges.
o~
afTure fans preuve que
l'A rabie: · d~~ l~s
ttrnps les plus voirins pu tléluge,
fut peup\él! par trois familles diffé rentes ;
la poflérité
(le Cham s'étaq lit fur les b.ords de l' E upb rate
&
du
golfe Arabique.
.[_,'iptér.ieur 9,e
la partie méridiona–
le
fot occupé par les fils de
jo c~ran
, don t l'4iné don–
~ª
fon nom
a
~o
ute la prelq u'ile : fr s defcenqa ns
fu.
rene regardés comme
Ar
abes
naturels, au lieu que la
p o(térité de Cb :¡im,
~
les
llmae\ites qui
former~nt
~es
érabl i(femens dans l'Aral;Jie Pétrée, q uelq ue temps
:¡¡pres , furent toíijours dérignés par le nom de
Moji-
~ A_rabe~
0L1 óe
/vfac-/lrabes
~
ce qui marq uoit leur ori–
grne etrangere.
' La po(téri¡é d'Ifmael devenue la plus nombreufe,
~
par ronffquent la plus pui!fanre, réunit fes torces
po~1r
env ahir tout le domaine de l'Arabie, les deux
¡¡uttes peuples furent exterminés par elle : ce ma!facre
fot accompagné de pea\)coup de prodiges fan.s preu–
vi:s.
~oiqu'oq
ne pui(fe
fe diffinrnler k s arrocités
fnormes de ces fiecles dont on n'exal re ord inairement
l'innocence que pour mieu·x faire la cenfqre dq nó–
tre, eP.--il
a
préfuma qu'i\ y ait eu une gén¿ratioq
¡¡lfez féroce, pour (e réíoudre
a
exrerm iner deux p u–
ples dont elle
vot~loi t
envahir les po!feffi.ons
?
C'étoit
élans un tems ou la rerre manq uoi t de cqlti y.Heur&
~
d'babitans ; ou l'on pom•oit étend re fes do.maines
llll'.tant que fes defirs ; ou le fuperflu gmnoir
~
cené
du nécdfaire: il eft done plus natmel de croi re q ue
les trois nations fe r ontqndi renr ,
&
qu'aífojetties par
J-a
nature du fo!
&
d u climat
a
un meme genre de
vie
&
aux mim<;s u\agc;s , <;lles former.ent "(;ntr'elles
~es
¡¡lliances qui, par la fucceffi on des temps , firt:ni;
d tlparoim: les diftip étions qui dé!ignuient la· diffüren–
ce de leur origine. M ais
ce~te
fa\:on d<; concevoir eíl:
trap !imple ,
&
les
/Írabe~
{latrés di;: de(cendre tous
el'
Abra\l•m,
ai m~nt
mieux c;alomnier leurs ancétres
&
les rcpréfonter comme des conquérans barbares , .q ue
d'avou~~
que le fang ifrn aelite a éré
al ~éré
par le .me–
lange. tmpu r du
íang étranger ;
&
en effc t
toures
ks tribus fe glorifient d'avoir également Abraham
pou~
aureur.
-
. Ce peu ple , comme tous ceux de l'oríent, étoit pa r–
tagé en di fférentes tribus , done chacune
avoi~
fon chef,
frs ufages
&
fes rites facrés qu i Iui étotent parricu –
l iers : quoique cbaq ut: famille formar une efpece c;l'em.-
'
ARA
pire dcimefl:ique abfolument indépendant; · quoiqu'éloi–
~nés
les unes des autres , fans re)arions d'inréréts
&
d'amitié, elles avoient confávé certains traits qui faj.
foient reconnoitre que c'éwir amant · de rarneaux for.
tis de la méme
~ige
;
toutes avoient le meme amoµr
de l'indépendance,
&
libres dans leurs déferts , elles
ph¡igr¡oient les nations all<:rvies
a
des maitrei : cet amour
de la liberté qui ¡:íl:
la paíljon des ames nobks
&
gé.
néreufes, étoit un fan atilme nacional qui leur faifant
méprifer le
r~íl:e
des hommes ,
I~
empecboit de par.
ticiper au déíordre
&
aux crimes dont le poífon a in.
feété la fource des mrems publiques.
·
, Les
Arabes
grands
&
bien fa1ts e11tretiennent leur
vigun1r par des exercices pénibles, par une yie aéti–
ve qui les endurcit au trav¡¡il
&
aux fatigues. La fru–
galité qui )eur eíl: infpirée par la !lérilité du climat,
femble en
~ux
une vertu naturelle: l'eau eft µn breu–
yage qu'ils préferent
a
{Outes les )iqueurs aromatifées
qui éneryent les forces ,
&
qui íufpendent l'e¡cercicc
i;le
la r<iifon; uniquement occµpés des moyem de fub–
f¡fter
'&
du plai!ir de fe réproduire ; ils n'éprouvent
jaq1aiS les jnql1iétudes de J'ambition,
ni
les tourmens
de
l'~nnui;
ils ne connoilfent point cet dfaim de
tníl·
Jadies qui affiige les peuples abrutis par l'intempér¡in–
ce; ils n'ont d'aurre-lir que l<i moµfTe
&
le
gazon,
ni
d'autre oreiller q u' une pierre ,
~
jamais leur fom–
meil n'eíl:
~roublé
par le tumulte des pafijons rébelles.
Ce genre de vie les conduit f<1ns jnfirmités
a
une lon–
gue vieilld fe;
&
quand il fauf payer
le
dernier tri–
but impofé
a
l'humanité ,
ils femblent p lutót ce!fer
d'erre que mourir; ils
on~
des
verr~l>
&
des vices qui
tic:nnent de l'influence de lc:ur climat :
telle eíl: cene
g ravité
rnéla~colique
qui
l~s
rend in fen!ibles
a
lOut
ce
qui affeéte
le
_plus délicie4lement les autres h ommes.
Cette indifférence déqligneufe eíl: une fu ite néetlfaire
de
l~
folitude ou ils funt confinés ;
&
viv¡¡ ns po1,1f
eu x-memes, ils font biemót fans fenfibil ité pour les
:¡¡utres. On les taxe de s'abandonner ave
r.
trop de fa .
cilité aux fecoufTes d'u ne humeur chagrine, qui eft
entretenue par leur tempfra1n eqt fec
&
bilieux ,
&
qui les ' dépouille de rouces· les qualités qui
formen~
l'homme facial ; de-la nait encare cet org uei l inful.
tant qui
fe
co11temple foi - Q)emc:,
&
qu i 1;raint d'a.
b aifTer
fes yeux fur
les autres. Ces vices fans étrc
iQhérens au caraél:ere,
fe contraél:ent néce!fai rement
d ans la vie fo li¡aire ou l'on peut confervc:r la fol idi,
te de
l'amitié , fa ns en avoir
le> dehors afft:étúeux.
~n
genéral , ce n_'eft point dans
le
!ilence
des dé–
ferts qu'il
faut
alkr chcrc her ces hommes compatif.
fans , plcins d'indulgence p ur les foibleffes de \eurs
(emblables ,
.&
réferv~nt
tome leur íévértté pour e ux–
memes ; c'eíl: plutót dans la retraite que l'amour.
propre, pour confoler
le mifantrope va lui exagé–
rer 'fon mérite
~
les imperfeétions qes
~utres.
¡1
dt
µn reproche plus graye qu'on fait aux
Artibes,
&
dont il efl: diffici le
qe
les j uíl:ifier, c'eíl; un fond dQ
~ruauté
qui leur
fai~
répandre (ans fru its
&
fans re–
mords le fan g qumain. [,eu.rs propres hifloriens
nou~
ont traofmis des atrocités qui dépofent que ce pcu–
ple féroce
fe
propofoit moin.s de conquérir le monde,
que de
le
détruire ; mais comme ils · qnt des venus
qui femblent incompatib,les avec leurs vices , déva.–
\oppons les ref\orts qui produiíeot des
effe~
fi oppo–
fés. Pour j uger une narioo. il faut partir d'apres le
p rincipe qui la fa it agi r.
U
fe \l l préj ug¿ d'éducation
fu ffit pour Ja·
~endre
vertueufe ou féroce. Les
/Írnbu
defcendus d'Ifmael
reg~rdoient
le
domai ne el.e la terre
comme leur hérirage ; leur patriarche chalfé de la mai–
fon paterndle eu t pour parrage les plaines
&
les dé–
ferts , fes defcen dans qu i
le
repréfenrent s'arrogent le
meme p rivik ge : ainfi l'enlevement d'unc caravanne
n'efl poin t un larcin q ui pu tfTe exciter leurs remords ;
ils le regardent co¡nme la récompenfe de
lcur coura–
ge,
&
con.mel¡¡ relliturion d'un bien ufurpé fu r eux ;
kurs erreurs fur le droit de la g uerre les on t encorc
précifitcs cjans un déluge de crimes. L a p lup arr de\