1000000050

470 / 902

.45·Z - - A N u . - d 1 ' .
i1 lui étoit dilñcile d'étre fobre, il eco1t onc pus con-
venable a fa maniere de -vivn: qu'i l elit un a1111s ar–
~ificiel, que d'e~re entiérement guéri de fa, plaie: M.
Hoin obferve encore que cettttouvertu~e. n expoi~ p~s
Je grenad1er aux deuic ·grands mconven1~ns qui de–
pendent d'un amis drtificiel 'i:n gé~éral ? celi:i de fa–
élliter la chlite d'une porciorr de l'rntdbn <JU!' eít au–
<lelfus de Ja plaie, & ce!ui de jette'. le mala-de_ dans
un dépérilfement confid_erable , qui le ~ondu1t par
dégrés , de l'état langu1lfam hab1rnel , a une mort
éertaiñe.
La chute d'une portioh ¡:le l'inteíl:in, fituée a' la par–
iie fupérieure de la plaie, doit etre un accident affcz
rare de l'amts artificiel ; ,cependant M. Puy, ancien chi–
iurgien-major d~ l'H~te_l-Dieu de L yon, & qu~ é_coit
a D ijon au mo:s de JUlllet 1763, ayant examine le
grenadicr dont on vient de raconter la m·aladie, <lit a
M. Hoin qu'il avoit vu, dans dcux fujets 1 l'tmcíl:in
renverfé, fortir par un m111s artificiel, a-peo- pres com–
me on obferve que le gros boyau k renverfe, fort
par l'anus narnrel ', & forme la cb(ite du ·reélum. H
ajouca que ces portions déplacées n'avoient pu étre
réd uÍtes , qu'dles, s'tftoient gangrenécs, & que, les ma–
Jacles .en étoient morts. M. Méry ne nous apprend pas
fi la filie qu'il a vu attaquée d'un renverfrment de
l'ileum, a eu un fort auffi fun eíl:e. 'Cette filie avoit
pmiu quatre a. cinq pieds d'.inieíl:in grele, par la gan–
grene furvenue a une hernie étranglée ; il lui en étoit
reíl:é un amis artificiel, dont les bords bien
rentrés en dedans ; cctte incommodité ne l'empéd1a pas
de fe mettre en fervice. ,, La, dit M. Méry , étant
obligée de fe' courber pollr frotter un ·¡:i'lancher , il
Jui eíl: arrivé , le venere étant rdferré ·par cette po–
l\ure genanre que l'inteíl:i n ileu111, uní aux arineaux de~
mufcles , a été peu-a-peu poulfé dan$ ·Ja í Himeur re–
íl:ante; qu'i l a dilaté fon ouverture d'uA pouce & de–
mi, & qu'il eíl: cnfin forti au dehors de la longueur
<!'un demi - pied , en fe renverfant, comme ; fait le
reé\um , quand il combe par 1'anus. La fluxion ,
l'inflammarion & la gangrene fuperfi~ielle qu! font fur.
venus a cet inteíl:in pendant les <grandes éhaleurs du
rnois d'aolit, ont obligé cette pauvre filie -a"rentrer
a l'Hocel-dieu pour y ·recevciir les feco urs dont elle
avoit befoin ,,. L'auteur•term ine Ja fon ·obfervation,
qu'un détail fur l'efpece des fecours adminiíl:rés acet–
te malade auroit pu rendre plus in íl:ruél:ive.
M. H oin lui -meme a vu un ex~mple de ce renver–
fement extraordinaire de l'in tefti n par l'anus artificiel,
a un foldat de marine qui féj011rna deux ou ,trois fois
vingt- quatre heures a l'hopiral ae Dijon , au •con1mrn–
r:ement du mois d'aolit 1766. 11 racontoit qu'un tres–
habile thirurg'ien lui avoic fait a· Tóulon ', il y a deux
ans , l'opératÍon d'une h~rnie gangrenée , a fa fuiEe
de l'étraoglement; qu'un anús artificiel lui en étoit
reílé ; ~que depuis plufieurs mois, il s'écoit échap–
pé de cet dnur, fans qu'on elit pu la faire- 'tehtrer ,
')a J?Ortion iriteíl:inale qu'il montroit; elle décrivoit
une cour_be d'environ cinq ou fix pouces de longueur: fa
couleL}r étóir rouge- vif, & fon diametre dlen'vir-ón uh
pouce. M. Hoin tou cha & fouleva cecee piece, l~Qs qu~
le malade en fouffrlt: ll appcr~ut a. fa partie inftírieu.
re, ui:ie ou~erture froncée-, de laquelli: 11 vio (ótlir Jes
matieres fécales pendant un effort que le !fol'dat, fit
~o~ r les eicpulfer_. L e foldat , alla fe faire 1 g_oérir .ª
l hotel royal· des rnvabdes de París. ' • · orn
On ingnore fi M. -le Cat a réuffi dans la mite qu'il
av?1t deffein d'entreprendre au fajet d'Lm double ren-
-veriem~nt d:inteíl:in, furvenu qudque tcms apres la
form:mon d'.írn a1111s ingu inal. f.e commencemem de
cetre obfervat1on intérelfante · eíl: au nº. - ~60 des
'.frmifaE!ions Pbilofophique/ , ~pou'r -les anRécs 1740 &
J 74t. .-
" A P'acl'~~J de 1739, il furvint un étranalament a
la hcrnle '1tre' Catherine "Guil:-hb:tre de Sai;t-Adrien
- pr~~ _R~u"en ·,_"ágée de c_fnquaite an ', portoit .a l'aine
élro1te , dep._m~ ~ept anrreés, farrs •accid.:nt1 quekónque.
ANU
La malade Re fut pas fecourue pendant l'étrangle:ncnt
de fa hernie ; la rnmeur vine a t'uppuration, s'ouvrit ,
& des excrémens en fortirtnt avec le pus ; ils comi–
nuerent de s'écbapper par cecee ouverture : 1'a11us ne
fit plus de fonél:ions , la portian gangrenée _de _l'mte–
fiin, qui avoit été pincée daos· la hernie, te fepara ,
& les bords de l'Hlcere contraél:erent des adhérences
avec la íurface externe des tégumens; tout .en con–
fervant fon efpece d'a11us artificiel , Catherine Guilmn.
tre fe rétablit alfez bien pour vaquer . a frs affa1res ;
mais vers le tems de la Pentecóte, il fortit de la fiíl:u–
le enviran trois ou quatre pollees d'iliteíl:in recourné,
de maniere que la tunique velourét: Je préfrntoi_t a la
vue; & ce renverfement s'écoit fait de la port1on clu
canal inteíl:inal qui répondoit a l'anus narntel devenu
inurile: auíll les excrémens ne fortoient-ils point par
cene portion rctournée, mais par une ouvert~re fituée
au-delfous & de coté. Dans le cours du 11101s d'aoí'lt
de la meme aJinée, l'autre portian du canal qui ré.
pondoit a l'eíl:omac, fe renverfa coq11ne l'autre ; de
forre que la fi!tule fe trouva cacbée par deux portions
d'inteíl:in, qui formoiel)t fur le ventrc une ef'p_ece de
(ourcbe a canal continu, & done la branchc qui s'étoit
échappée la derniere_, donnoit i!Tue aux cxcrémens.
Cetce mal ade fut conduite al'hótcl-d ieu de Rouen ,
au mois de décembre ; M. le Cat la fit tranfporter
chez lui pour l'examiner avec toute l'attent1on ql1'un
cas auffi particulier exigeoit. Je ne fuivrai point cct
auteur dans les qbfc:rvation qu'il fit fur les mouvemens
naü1rels de ces portions d' inceíl:in retournécs de de–
dans en dehors , ni dans fes ex périences fur l'aél:ion
des purgi\tifs dont il couvrit ces parties : je ne m'ar–
rete qu'a la meme.
. C'étoit l'ileum qui avoit fouffert l'étranglement, la
gangrene & le r~nverfement extraordinaire dont j'ai
parlé. Cette chlite des deux portions d'intdlin ouvert 1
avoit entraíné !\_tllij ,la portian qui les féparoit , de
forre q u'elle fem bioit erre le rronc d'ou fortoicnt ces
deux branches.
~iand la malade étoit dans une fituation couchée,
la portian qui répandoit a l'eíl:omac rentroit dans le
venue, au lieq que l!)lu~re reíl:oit toujou_rs au -d.:hors;
auffi .étoit-elle moins íaine & chargée de puíl:ules. Un
é.tac fi picoyable ne parut point fans rdfoum: a M .
le Cat; en le décrivant a M. Amyand, dans fa let–
tre du 10 février 17 40 , il fe propore de le rendre
meilleu r, & commun iq ua a fon ami les moyens qu'il
a ddfein d'employer pour gu¿rir cette étrange maladie,
. La premiere chofe a faire eíl: de réd uire la por–
tian qui répood a l'm111s. , M. le Cat el! ri:connoít la
grande difficulté , parce que cette partie eíl: dure &
remplie de tubercules: cependant il déclare qu'il a
déja e.lfayé de l'amollir, & de réfoudre L'engorgement
par l'u fage des cataplafmes , & qu'il atceod un mo–
mcnt favorable pour faire rentrer cette portian. S'il
· .rél1ffit ,, il fe propok: ayant d'allcr plus loin, d'atten–
dre que l'inteíl:in fe foit bien rétabli dans le bas-ven–
.tre, & qujl foit redevenu en écat de remplir fes fon.
é\:ions; pour cet dfet, il employera la premiere hui–
r;aine a Je foutenir dans fa Jimatiün ' l faire des fomenca–
tions réfolutives, & a donner des lavemens. E nfoite il
.placera dans le canal inceíl:inal, une canule d'~ rgent de
la meme groffeur que l'inteíl:in' afin qu'elle le fou–
tienne, & que la communication le rérablilft: entre
!.es -deux porfions ci-devant renverfées , & qui frroient
-alors teplacées conve;nablement. M. le C~t ajoute qu'il
compte fixer ~ene canule par une plaque ,d'araent,
qu'une empl atre , des comprelf~s & un bandage
0
fou–
-tiCJ!dront. ll redoublera enfuite fes (qins pou r que la
malade prenne beaucoup de Javemens ; & quand il fera
fúr que la communication i:ntre les ).!el)X portions au–
ra lieu, & que celle q ui eíl: continue ..11 l'a11us fera
bien fi:s fonél:ions, il reci rera la canule , afin de tra–
vailler a fermer l'orifice éxtérieur : il penfe qu'il n'y
a ríen d'impofiible, avec d'autant plus de raifon que
l'on voit. quelqudois la nature opérer ce prodige. •