ANA
t'es
&
de
faits intérelfans. Dans le
Proám1u,
qu'il
par~
ragea avec J ean Van Horne ,
il donna les premiors
fruics de l'injeél:ion d'une maciere folide, que Ruyfch
apprit de lui,
&
perfeél:ionna. Il rétablit l'hymen con·
ere de Graaf, découvric la nature vafculaire des liga–
mens tonds,
&c.
Mais fon grand ouvrage for les infe·
étes, fauvé de l'oubli par la générolicé de Boerhaave,
furpaffi: en fubtilicé touc ce qui parut de lui , li l'on
excepte l'ouvrage de Lyonnec. Ce font plulieurs mor·
ceaux remplis de
l'anatomie
la plus fine
&
la plus vraie.
Swammerdam trouva des moyens faciles de découvrir
dans la chryfalide le papillon ,
&
d'en voir la fortie.
Son ouvrage for les abeilles eíl: unique,
&
fon
ana–
lomit
de l're!l des i.nfeél:cs .de la plus grande finelfe. Il
a donné fur_les grenouilles des expériences tres-lumi–
neufes,
&c.
Les
Mémoiru pour fervir
a
l'hijloire des animaux
ont
été commencés par Perraulc,
&
rnntinués par du Ver–
ney, de la Hire
&
Mery. C'eíl: ce que nous avons .de
plus complet. pour
l'n1111tomie
comparée depuis Ariíl:o–
tc. Les académiciens fe- fonc atcachés préférablement
a
de certaines parties de !'animal,
&
ne font pas dofcen·
dus dans de grands décails ; mais ils ont donné des
eíl:ampes magnifiques
&
plulieurs morceaux tres-uti–
les, comme !ur la refpiracion des oifeaux.
L'anatomie
de \'éléph ant eíl: excellence ,
&
des découvertes cres–
intérelfantes font répandues dans tout l'ouvrage. On
y
trouve le Iapis de la choro'ide, les glandes proltaciques
infürieures, la íl:ruéture du creur de la tortue ,
&c.
Claude Perrault, médecin , ar\hiteél:e
&
de!Iinaceur
habile, cut beaucoup .de pare au livre que nous ve·
nons d'annoncer.
11
donna dans la fuite des elfaie de
Phyfiologie; on
y
trouve un traité du bruit, avec des
figures originales, mais qui ne font pas bien exaél:es.
La méchanique des animaux eíl: fondée fur
l'1111atomie
comparée. Perrault
y
prqpofa la meme hypochefe fur
l'ame, qui lit dans
la fuice le fonds du
fyíl:eme de
Stahl. Il attribua
a
!'ame les mouvernens
vica.ux, le
gouvernement des maladies , des erreurs meme dans ce
gouvernement. Il défendit les germes des animaux ré·
'pandus daos l'univers.
Le
Co/legi11m anatomic11m
d'Amíl:erdarn a pour prin·
cipaux auteurs Blafius
&
Swa_mmerdam. C'eíl: un pe–
tit ouvrage original ,
au
il
y
a beaucoup de neuf.
L'ouvrage fur la génération, de Gautier Needham
eft tres-bon, quoique .fondé principalement fur l',mM·
tomie
cornparée , commé preíque tous les ouvrages de ce
fiecle. 11
y
a un mémoire incérelfant de
fa
rnain dans les
'J"ra11f11flio11s
Philofophiques.
Il a fait pafier des liqueurs
des canaux de la bile cians les vailfeaux lymphaciques.
Richard Lower , médecin du roi d'Angleterre , ac.
quit beaucoup de réputation par fon traité du cccur.
L'a11alomie
y
tiene trop de celle des animaux ; mais il
y
a de bonnes c:xpéricnces faitcs fur des béces vivan.
tes ,
&
un morceau fur le cervcau
&
fur le mouve·
mene du fang veineux.
Jeall. Bohn fue chymiíl:e
&
praticien. Son corps de
phyf1ologie a cependant du mérice; l'auceur
y
donne
un tableau alfez précis des opinions
&
des découver–
tes de fon fiecle; il en juge avec candeur,
&
prefque
avec un peu de fcepticifme : il
y
mele plulieurs ex–
périences originales.
Theodore Kerkring, homme fingulier , fujet
a
de
forces paffions, accuíé de grands crimes,
&
convain–
cu d'avoir proficé de \'induíl:rie de Ruyfch, a donné
une fuice de fc:etus
&
de fque\ettes plus que doutcuíe
pom les dates ; il a donné encore des obfervacions,
Oll
il
y
a beaucoup de bon, avec quelques paradoxes.
l\
ufa beaucoup de parties du corps animal féchées
&
confervées. Ces préparations lui ont fai t donner pour
nouveau, ce,qui n'eíl: que l'effet de la préparation.
Fran\:ois Bayle
fue plus phylicien qu'anatomiíl:e :
il
écrivit cependant une phyfiologie,
a
laquelle il ap–
pliqua les
mathématiqu~s.
11
renouvella l'opinion de
Ga\ien fur ·l'aé\:ion des mufcles intercoíl:aux internes.
Martín Liíl:er, médccin de la ' reine Annc,
ama~
'fome
l ..
-
A
NA
379
'tcur de \'h iíl:oire naturelle
&
des coquillages, a bcau–
coup travaillé íur
l'annlomie.
C'eíl:
a
lui que l'on doit
I'cxpérience de la couleur .de l'indigo vue dans le chy–
le,
apres qu'on a forcé !'animal d'ava\er de l'eau r¿in–
te en bleu. Il eíl: vrai que cctte expérience réu!Iit micux
· a
Mufgrave qu'ii Liíl:er lui-meme. Cec auteur a donné
l'a11a1omie
de plufirnrs nnimaux de Ja clalfe des telta–
cées : il a uonné des dilfercations entieres íur les hu–
meurs, fur la refp iration, for l'hypothefe de Leuven·
hoeck, qu'il réfote.
·
Gafpar Bartholin , fils de Thomas, écrivit plulieurs
petits ouvrages dans
fa
jeunelfe. Drelincourt réclarna
ce que Gaípar avoit donné fm
le diaphragme, petit
ouvrage , dans lequel il
y
a beaucoup d'expériences
faites fur des animaux vivans ,
&
qui regardent le
mouvement du cc:eur, du chyle, de la lymphe,
&
les
injeél:ions. Les proftates des femmes , attribuées
a
cet
auteur, font plutóc des linus muq ueux que des glan·
des. Il découvrit une des variétés du condu it falivaire
fublingual.
_
J. Conrad Bruner, annobli fous
le nom de V.
Brunn,
Bnron
de Hamerjlein ,
gendre de Wepfer
&
mé–
decin de l'éleél:ei.¡r Palacin, fut une des meilleures
te–
tes de ce liecle.
11
paruc de bonne heure en !ice
&
fit
des expériences tres-difficiles pour démontrer que l'a.
nimal peur fe palfer du pancréas,
&
que la liqueur
que cette glande fourn it' n'eíl: pas elfentielle
a
la vie.
I
1
découvric dans la fui te les glandes du duodenum ,
&
le
linus circulaire de la glande pituicaire,
&
donna
un ouvrage fur la digeíl:ion plein de bonnes vues.
J.
Ni colas Pechlin de Kiel, dont les defcendans
jouent un arande role dans le corps de la noblelfe de
Suede,
fu~
un homme d'un génie fin, qui
fe
refufoic
a
l'erreur. I1 combattit de bonne heure celle de Sil–
vius fondée fur l'acidité du foc pancréatiqJe.
1)
écri–
vit fur les purgatifs
&
donna de bonnes obfer-.arions
fur les premieres voies. Ses obfen•ations font pleines de
bonnes chufes.
Ancoine Vnn Leuwenhoeck s'appliquoic
a
polir des
verres ; il fe fervit de fes propres microkopes pour exa–
miner la íl:rnél:ure des plus' petics animaux
&
de lems
humeurs. Sans favoir auc-une langue,
&
fans avoif'ja–
mais In la moindre chofe, i\ fue fe faire un no¡n célé–
bre par-des découvertes
&
mcme par des hypotheles.
Sans étre abfolument l'inventeur des globules de fang •
il fot cependanc ,e premier qui fuivit cene découver–
te ,
&
qui la préfcnta daos un gratd i:létail.
J1
vit lo
fang circuler des arteres dans les veines,
&
il rernar–
qua plu fieurs circoníl:ances intéreíl'ances du mouvemenl;
de cette humeur. Il découvrit, d'apres Hamme, les
petics animaux qui habitent dans la liqueur fécondan-:
te du mide : cout peu lettré qu'il étoit, il donna de l'im·
portance
a
ces animaux, les envi fagea comme les em–
bryons de chaque efpece,
&
ne lailfa
a
la
fe
melle que
la fonét ion de les loger. Il décriv it les
l ~mes
cellulai–
res, qui avec la fibre compofrnt le mu!cle ,
&
ks fi–
lets qui compofent Ja libre. ll a connu plulieurs efpe–
ces de polypes. On lit utilemenc fes ouvrages, parce
qu'ils peignenc la nature ;· mais
il
faut apporter une
fai ne critique
a
cecee ¡Ie.:ture.
Oliger J acoba::us a fait un alfez bon ouvrage fur les
animaux quadrupedes
a
fang-froid.
Les obfervations de J uíl:e Schrader, recueillies en
H ollande d'aprcs Van H orne, Sylvius, Swammerdam
&
Ruyfch, font remplies de fai ts utiles.
Joft ph Guichard Duverney foc un des plus grands
anacomiíl:es de ce liecle,
&
nous crouvons dans fes ou–
vra<>es poíl:humes
le
canevas de prefque tout ce que
l'ou
0
vrage de vVinílow a de particu lier : il a vu le pre–
mier une infinité de chofes,
&
j ufqu'a l'artere centra·
Je
du cryítal\jn.. ll a donné un nombre confidérablc
de petites obfc:rvacions détachées : mais le fe ul ouvra.–
ge de quelque importance qu'il ait fi ni , c'eíl: le trai·
té de l'ouie done les planches font tres-belles. Duver–
ney a décou verc
dan~
ce t organe la membrane de l'é·
\ri~r;
il a apprefondi la llruél:ure de
b
lame fpiral<:.
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