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ANA
P our
en
diminoer
1~
diffic ulté ,
ils avoient compoíé
. des livres qui contenoient la folution détai llée de quel–
ques problémes généraux , auxq uels ils d choient de:
ramener les autres. La note de ces livres
fe
trouvrnt
da ns
le
Ditlionnaire des Scienm
,
&c.
(
artic!e
ANA–
LYSE).
A iníi l'on regardoi t comme réíolu un proble–
rne qui écoit réduit
a
cdui de fai re pa/fer un cercle
par deux points donnés, enfone q u'il touchat une droi–
te donnée de poíition ; parce que ce dernicr prob le–
me
étoit réfolu dans
lt:
traité
de 'I'atlio11ibus
d'Apol–
lon ius.
11
ne nous refle des écrits analytiques des anciens
que les
Data
d'Euclide.,
&
le traité
de je{lio11e ratio-
11i.r
d'Apollonius. Nous devons ce dern ier
a
l'étonnan–
te patience
&
a
la merveilleuíe fagaci té du
cél~bre
Edmond H alley qui le traduifit de l' Arabe qu'il igno–
roit. Feu
M.
Sim!On, profe/feur
a
Ed imburg , a
fort
bien
refiitué ces
lieux plans
d'Apotlonius. Quelques
autres traités ont été rétabl is par d'aurre"s auteurs qui
tous
fr
font fervis de l'algébre ,
&
ont fourni une ra–
che q u i de cette maniere n'étoit pas fort diffi cile.
., Ma is, dit Halley, autre chofe eíl: réfoudre en que!–
" que
fa~on
un probleme , ce qu'ordinairement on
,, peut exécuter dc:--pluíieurs manieres différentes; au–
,, tre chofe eft
le
réfou dre par la méthode la plus élé–
" ga nte,
en
faifa nt ufage de
l'a11alyfe
la plus co une
,, &
la plus clai re,
&
de la finth ele ou con!huélion
,., la plus con venab le
&
la plus fa cile ,,. C'eíl: ce que
les anciens onr· fai t , &c. (
//erum perpmdendum eft, aliud
'.ffi
prob{ema oliqualiter refalulum dart
,
quod modis va-
1
iis pler11mq11e fieri poteft , aliud methodo elega111ifjima idi–
pfum
efficere
,
011a{iji brtvij}ima
&
jimul perfpicua
,
fy1-
theji concinna
&
minim_e opero/a. Hoc v e/eres
pr~flitiffe ,
argumento eft
Apollon11
líber
,
quem in pr.t!fe111ariu111 ti–
¡,¡
ftjiimus.
H alley ,
puf. ad /lpoll. de
fati.
ral. área
finem.
)
S i no us en croyons cet homme illuíl:re, qt1i cer–
tainemcnt poíl:'doi t les calculs des modcrnes, la mé–
thode des anciens d ifpute
a
l'a lgebre l'avantage de la
f aci lité,
&
l'emporte de beaucoup fur elle par l'évi–
dence
&
l'éléga nce de fes démonílrat ions (
methodus h"'c
cu111
algcbra fp, ciofa
facilita/e contendit, evide111ia
ver~
&
demonjlrationum elegantia eam lo11ge fuperart videtur.
H alk y
loe. cit. pag.
4 ),
Je
ne vais pas
fi
loi n. A mon
zvis les découvt rtcs ét0nnante' que les moderncs ont
faires dans la phyfique
&
dans
lrs mathématiques ,
font uniquement d ues
a
Ieurs calc ul s. Pou r s'élever
au-dtlfus des connoi/fances ordi naires, les anc iens de–
voicnt péniblement entaffcr raiíonnemcnt for rai lo nne–
ment, comme les géans entalfcrent montag ne fur mon–
tagne pour efcalader
les cieux. Les modcrnes, com–
me Dédale ,
fe
fo nt fait des alles , avec k 1q ,.el les ils
moncent ailement aux pl us fu blimes régions auxqud–
les
pu i /f~
s'éleVt:r l'en tcndt .Tlt nt huma1n. Ceux qui on t
p crfeélion né les calc uls ,
&
q ui
les
perfeélion nent jour–
ndkmtnt avec
tan t de
p.cine
&
avec
tant de fa craci–
té , méritcnt toll!e notre admirarion
&
route
notr~
re–
connoilfancc.
L es calc uls ont deux avantages fur la mr thode des
anc iens. l is lou lagent infinimen tl
'a!tcn tion par les fym –
b ol es qu 'i ls emp loient;
&
ils ne demandcnt q ue la
connoiíla nce d' un peLit nombre de: rhéorémes pour ré–
fo udre les problemes les plus difficiles. I ls
font
pou r
les fciences ce que les méraux lont pou r le cornmer–
ce; ils repréíentcnt fans embarras
&
proc uren t fa ns
peine les vraies richelfes.
JI
me fern ble cepe11dant q u'
on tireroit encare p lus de partí des calculs , fi
l'on
f~iíoit
plus d'ufage de qut:lques théorémes -q ue les an–
c1ens nous on t lai lfés. Ttls font íur-tout ,
a
mon avis
ceux qui font conrenus dans
le
livre des
Data
d'E u:
el ide. ll ne renfcrme que q uarre vinvts
&
qu inze théo-
.
l'
o
remes ; .
appl~s
, dans
fa
préface , n'en compre q ue
q uatre-v1ngt-d1x ). De ces rhéoremts, au mo ins qua–
rante font connus au rnoindre géometre.
JI
fo ffiroi t de
char~er
fa
mémoire de q uarante ou quara nte-cinq pro–
pofit1ons de p lus. Pour en voir l' utilité , confidéro ns
ANA
rapidcment la nature de ces
Data.
Je tacheraí de me
m_ertre
a
la portée de
CtUl'
meme qui ne font
pas
geomttrcs.
Quand on commande par exemple , une table
¡
un menui!icr , ce n'clt pas a/fez de dire qu'on veut
une table ; il fau r fixcr la matiere, la figure:, les di–
meníions. Qu and on propofe un probléme
a
un
géo–
mctre, il faut déterm iner certaines chofes.
JI
ne fuf.
fir
pas de dire qu'on 1•euc un triangle ;
il. faut dé.
tcrminer ou la long ueur de "chaque cóté de ce trian–
gk ou cclle de deux córés
&
la grandeur de l'an–
gle que ces deux cótés forment ; ou la longueur d'un
cóté ,
&
la grandeur des deux angle:S qui font
fur ce
cóté , &c.
Dans cet exemple , les cótés
&
les angles,
en
gé–
néral
toures les chofes qui font déterminét:s par ce–
lui qui propoíe le prob leme, s'appdlent des
do1mées
ou des
data,
d'un mot latín que les géometres Fran.
~ois
ont adopté. Je: les appel krai des
Jo11níu par con–
ventio11.
Car chaquc: chofe qui
dl:
donnéc de cette
ma–
niere eíl: néce/fairement accompagnée
~·autres
données,
qu'on ne Qfrouvre qu'avec quelque attention ; par
exemple les trois cótés d'un triangle
éran~
donnés de:
longueur, les angles, la furface du triangle, la per–
pend icula ire tirée du fommet d'un angle for le cót=
o ppofé &c. font auffi' donnés. C'eíl: ainíi qu'ayant pre–
fe rir au menu ifier la fo rte de bois
&
les dirnenfions
de ma table, je: tui ai auffi prelcrit
le
poids.
J'ap–
pd le
do1111ées
en
conféquence
les données de
la
íecondc:
fone ,
pour les di
lt
inguer de cel les de la premic:re,
E ucl ide réd uifit fous rertai ns chefs tour ce qui peuc
etre donné
par co1tventio11
en Géométrie ,
&
fir
voir
les
Jo1111éts
m
conféquence
qui néce/fairemcnt accompa–
g nent chaquc
donnie par convention.
C'eíl: ce que con–
tiene
fon
livre dts
Data.
Les propolitious qu'on
y
trouve, ícr vent d'abord
a
fa ire voir quelles conditions
d'u n problcme fo nt fo pcrfl ue< , parce qu'elles font né–
ce{f.iiremen t renfermécs da ns les aurres. En frcond lieu,
les memes propofitions fo nt utiles
a
rétoudre pl urieurs
problemes géométrique< fa ns peine & fans calcul,
&
a
fim pl1fier le calcu l nécc/fa1re
a
la fol ution de nom-
bre d'autres.
·
Cet article n'eíl: fait que pour les corn rnen\:ans ; c'elt
pou rq uoi je donnerai un
ex~mplc:
fim ple & faci lc de:,
la fcconde utilitc! des
data
d'E11clidc, en rHolvant par
une fru le propofü ion de ce li vre les problemcs 4.
5.
6. 7. 8. 9.
10.
de
l'Ari1hmé1ique 11niverfelle de
N ewton.
~i and
j e la commcnrai ,
je
ne vis pas certc fol Útion.
J e n'avois pas affcz préíens
a
l'eíprit les
data
que je
n'avois lus que for r tard. Mon exemple doit engager
lts jeunes gens qui fe dtíl:inenr aux
math~inatiques
a
étudier co
livrc de bonne hcurc •
&
a
li:
le
rrnli re
familier.
L a propofüi on dont je fais ufage, ell la 67 de ce
tra'ité. L 'au teur Ja démou tre en q uarre manieres d1f–
férentcs. Voici la troi[jeme avec un léger changement,
néceílai re pour facil iter la conílrutlion des problemes.
L a. p ropoli rion d'Euclide
eft.
Si un lriangle a
1111
angle do11né,
/'
excis d11 quarré de
la fomme des deux cóiés qui f orment l'a11gle do1mé , fur le
qua1-ré de la baje , eft au tria11gle m raifon donnée.
D aos k triangle
A B C
(
Planc. de Géom. Suppl. fig.
2.
3. 4. ) foi t donné l'angle
/1 B C;
prolongez
le
co–
té
A B ,
q ue pour épargner la multipl ici ré des cas
&
des fig ures , je fu ppoíe le plus grand des deox có–
tés q ui fo rment l'angle donné ;
ll;:
prenez
B D
égalc
a
B C;
done la d roi re
/1
D
cíl: égale aux deme
C B,
B
/1
cn femb k . D u point
C
tirez fur la droite
A D
la perpendicu lai re
C E.
Avan r d'entamer la
d~moníl:ration,
je remarq uerai:
1
°.
~e
pour cttte propofüi on j'ai fait trois
fig u–
res: la premicrc: pou r l'dngle
B
aigu; la feconde pour
l'angle
B
obrus ; la troifieme pour le meme angle droir ,
afin de démontrer tous les cas de cetre propofitiou
importanre.
2°.
Q ue, comme cette propofition fe démontre p ar