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AME

points aux Chinois; mais com.ment peut-on croire un

moment qu'ils aient fait le .trajet immeaíe par mer

de

puis

la .Chine

.a~

_Pér.ou?

Biep .plus, on voit que

la

m.er

du Sud

.ete

long-t

emps m.coaoue .aux Incas

q

ui .ét

oic:nt venus de l'intérieur· du continen t

&

qui

ne font arrivés fur ces bords qu'apres l'an Hoo. M. de:,

Guianes ne uouve rien du voyage des Ch1nois apres

le ,cin

quieine fiecle.

D'~u feroicn~-ils

done Yeaus?

~l

avoJ.Je

meme qu'ils al101ent terre a xerre, de la Chi–

ne au

Japoa, dda au Jdfo,

ení~ite

au Kaintscbatka

&

en.fin

a

l'Amirique.

&

par-tout 1ls employerent qua–

tre ou fix fois plus de temp. qu'il n'en faudroit

a

des

mar;niers eur.opé:ens, Comcnent auroient-ils done tra-

1'erfé cett' ruer

?

Encore patience s'ils etotent venus.

du Pérou

.a

la

Chine , ils fe íeroii:nt raffrak his daos

les illes, puifque les vents aliíés les auroient favori–

fés: mais qu'ils foient venus de la Chine au f érou ,,

loríquc: ks Européens ne fe hazardent qu'en cremblant

~

faire k

trajet des Philippines aux .Mari.aees,

&

?e–

la

a

Acapulco '

&

y emploient de f1x

a

fept

~OIS

,

qui pourroit peníer un moment que les

C~mo1s eu~fen r fait ce

voy~ge,

non íeulement au Mex1que, ma1s

palfé la liane, ·Rour chercher le Pérou dont ils n'a–

voicnt pa; la mdindre idée ?

Gredal 'J11do:us

Apella.

Si l'on ditoít qu'ils ont cotoyé le Mexique

&

lQUS

les pays f¡tués .au-rlda jufqu'au Pérou, je demande–

r-ois pollrquoi l'-0n n•en trouve aucune trace? Pour–

quoi oUroient-ils préféré Un pays inconnu

a

des ré–

gions feniles ou ils .aborderent

1

Pour .ce qu.i regardc les Mexicains,

la

mcme rai–

fon n'a pas lieu

0

mais il y en a une autre qui n'dt

pas moins forte. Si jamais il

y

a eu des .peupli:s dif–

férens en tout, pour la figure, les hab1llernens , les

mceurs , la reliaioo,

&c.

ce font les Chinois

&

les

Mexicains.

~·~n o~fer~e

fe ulement., je ne dirai i:ias

Jeur tangue, yu que

JC

l'tgnore parfaiternent , aulfi b1rn

que mes leéteurs', mais ks muts, les a!femblages bi–

farres des lemes, tant de terminaifons en

ht¡i¡/,

le

grand nombre de

l,

de doubles

ll,

de

z, &c.

don.t

on ne trouve de veftige dans aµcune autre tangue,

Tout ceci prouve qu'ils font

tre~-¡¡nciens

dans

l'.dm{-

rique.

.

A M E

343

fuite ne. trouvant plus leurs cornpatriotes, mais

a

lcur

place des étrangers íauvages qui agi!foient en ennemis

.cnvers .eux, ,auront cru

les

Chinois rous mafi'acrés,

&

fans doute ne feront plus revenus. Ctux de

l'Ami-

1-iqut,

féparés de kurs ancicns conciroyens

&

de toute.

nacion policée, auront confervé quelque .chofe de leurs

.anciennes mceurs

&

courumes; ils tn auront ajouté.

9u changé d'autres; enfin d.ans l'efpace de mille

an~

ils feront devenus .tres-différens des habicans de la Chi–

ne • du

ni0°IOS

a

plufieurs .égards.

ll

n'eft pas doucemc

que

.fi,

ftlon M. de Guignes, ils QOt fait cqnftamment

roure

le

long du J apon , plufieurs de cette nation

n'aient pris partí avec .eux; que méme des jonques

de .ceux-ci .ayant été jettéts fur

le

rivage .des Chinois

Américains, ils n'en aient été bien accueillis

&

in–

.corporés dans la 'halion. De-Ja

le

mClange des traits

-Oes uns

&

.des alitres.

Enfin, j'avoue que tour ce que je dis eles nations

civilifées qui habitenc )es partics feptentrionales

&

oc–

cidentales de

i' Amérjque,

n'eft appuyé que fur des con–

jeéture>, mais qui ne me paroiílent pas deftituécs de

probabilité. Je uouve dans les voyageurs tant de faits.

tant de circonftances , qlle je ne faurois m'oter .de

l'.efprit, qu'avec k tems on ne découvre dans ce con- ·

tinent des nations tres-nombreuíes

&.

civilifées qui com-

pofent des royaumes pui!fans.

.

Les

Fran~ois,

s'ils .avoient confervé 1a l..ouifiane,

m'auroient paru beaucoup plus

a

portée de

les dé–

.couvrir depuis ce pays, qu'on ne l'a fait depuis

Je

Canada ; ils ont appris

a

i:onnoiirc les Miífourires ,

les Canfez , les· Padoucas , narions qui,

a

moa avis,

ne font pas éloignées des premieres nations civi lifées ,

puilque les Padoucas fe

fervoient déja de chevaux

couverts de peaux pour ;¡\ltr

a

la chaffe , comme les

'fahu!?ilªí\~s.'

Si done on pou!foít vers

la riviere qu'on nommc

de

Saint-Pierre,

&

que je crois etre

la

riviere Lon–

gue de la Hontan, qu'on fu ivic alors la meme route:

ou fi , depuis les

Padou~as

on

fu ivoit

&

parfoit le

Mi!fouri, i::ommc a fait Mori'cqcht-Apé, nous en fau –

rions bien-cót des nou vdles. J e regarde

le

lac des

Tintons comme un de crs lacs formés par la rivierc

Longue, qu' ont repréfcntés fur la caree de la Hon–

tan ; car je ne 'ºnyuis pas pourquoi on lui a donné

Ji:

nom de lac des

1i111011s,

ea ajo11tant

'fintons erra1u.

S'ils

font

plus c;rrans que les aurres fauv ages, qui fon t

des cour!Cs de plllfieurs

centaines de licues , je ne

vois pas pourquoi l'on donne

a

un tac le nom d'une

¡iation ql!i n'y fait jamais

r~

dcrneure fi xe.

011

peut i-ricore •onfulter l'

Hifloire

gé~érale

des Vo–

yages,

qui rapporte. une relation tirée, cft-il dit, du

Mercure galant

de 171

1 ,

par

M.

du Frefr¡oi ;

&

ce\-.

le-ci d'un ma_nuícrit trouvé en Canada, de la décou–

verte faite par dix perfonnes qui rcmontoient le Mií.

fiílipi , de celui-ci

enrroi~nt

d¡11is un aum: lkuve dont

Si

les Mexicains k font , la nation policée clont

ils fortoient devoit l'ctre de méme. Celle-ci a pu 'han–

ger étant féparée depui.s pres de mille ans dea autres.

E 1le aura pu prendre d'amres mceurs, une autre ·lan–

gue , faire de pouvelles inventioos différentes de cd.,

les des Mexicains, en oublier quelques-tines,

&f.

l'hiftoire nou$ en fournit des

~xe1r1ples:

lis .ont pu

fe

meler • ¡¡u moi¡¡s

quelques-un~'

foil avec des yoi–

lins , foit avec des peuples qui les ont fubjugués. Je

erois done que \es hommes barbys, dont on parle en1

diverfes contrécs,

a

ce qu'il paroit. font d'anciens

habitans policés de l'

!lmírique,

&

que les autres, les

tetes pélées

1

&

ceux de .Muncacht-Apé, font des

étrangers d'origine, ou melés avec des naturels du pays.

Quels étrangers? Je fuis en ce point de l'opinion ·de

M. de Guignes, avec quelque

diff~rencc.

Je ne voi¡

pas que les a"1te11r; Chinois difent précifémlm que le

Fonfa ng foit éloigné du T dhan de vingt mille lis,

ou deux, mille lieues par mer. Les· Chinois abordoient

bie n par mer en

Amérique,

mais il e!l

in~ertain

fi de–

la

ils

nt

fe rendoient pas dans une part1e du conti–

nent , ou du rnoins , fi

leurs <lefcendans ne

s'~nfon­

cerent pas plus avant daos

le

pays

&

n'y formere nt

pas un établiffément indépend¡¡ot.

Peut-~tre

que ce

fut daos le tems de leur érabli!fement qu'ils pouffe–

rent les ancetres des

Mexicai'n~

,

&

qu'llne pa¡tie

fut

ebligée de quitter

fon ancienne patrie pour chercher

une nouvelle de111eure. ll e!t pomble auffi que les Chi–

nois aient percé plus loin ,

&

qu'a\ors ceux qu'i ls

cha!ferent, fauv;¡ges

&

autres,

fe

foiem retirés vers

l~s

bords de la mer que

le~

Chinois avoient quinés; ce

qui fervirolt

a

expliquer fon naturellement pourquoi

la comrminication entre les Ch1nois de

la Chine

&

ctux de l'

!lmírique

a ce!fé. Les vaiffeaux arrivés en-

le cours étoit vers

le

fud-fud-oueft ,

&

ainfi d'une ri–

viere a l'aucre j4fc¡ucs chez les Ekanibas , gouvernés

par un roí , P,.ganzan , qui précendoit defcendre de

Monttiuma, roi pui{fant, entretenant une armée de.

100000

hommes en

tems de pai x, lefquels peuples

négocioient avcc un autre peuplc, en

y

allant par

caravannes, qui reíl:oient fix mois en route. On pcut

en lire un

d~rail

fort amp\e dans la gazrne de Lon-

dres du

30

oélobrc 1767,

.

On y lit que crois

Fran~ois,

partís ue Montreal

l'~nnée

précéctente pour faire des découvertes , aprts

1200

milles de marche , ont rencontré un fleuvc daos

lequd ils ont ctu appercevoir un mouvement de la

111arée.

:P'apres les ax iomes énoncés au commcn.cerncnt de.

cet artic\e , je rngardc de pareilles relarions de

qud~

ques avemuriers , comrr.e les fablcs des aodi:ns, qui,

fans etre vraies • ont pounan.t

la vétité pour bafe'

quoiqu'elle

y

foit fort défigurée; du moins f<>ra-t-on

oblig¿ d'avouer que leurs auteurs ont cru incontelta–

ble qu'a l'oue!l: du Canada il exiíl:oit un pays im.