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.,. 76

A

L

L

lait, qu'if

y•

des

meres qui ne' faur9k11t oonner

~

tet;

ter

a

cl'autres qu'a leur enfant,

L'enfant a quelqudois de la pei ne

a

fe fai re

a

tau.

tes force de mamelons ,

&

les n

ourrices _trou vent des

enfans qui ne les excitent P.ªs affez , qui ne

~ont

pas

venir

le

lait, ou qui ne cautent pas ces chatornllemens

ou ces fccou(fes , dont nous parlions ¡out a l'heure;

rrtais il n'en eíl: prefque pas qui n'en trouve quelqu'u_n

a

fon point'

&

aQqud elle s'attache d'autant

pl~s_qu'1,l

paie la mero, en excitant chez elle une fenlallon a

laquelle la tendrelfe fuccedt>,

On croiroit que lorfque l'enfant tette,

&

qu'il tou–

ehe les mamelles, en les man

i ant de: d

ifférentes fayons,

il les comprime ; mais' il les alon.ge un peu ,

&

il ks

excite en les frottant.

11

y

a des meres qui, lorfque l'enfant les touche ,

font chatouillées au poi nt, qu'elles fentent dans

l~urs

mamelles un refferrement qui empeche

le

lait de cou–

ler; il

y

en a :rnffi de moins fenfibks, qui avouent que

k s atto.uchemens de l'enfant les excitent, en rappellant

dans leurs mamelles une impreffion ou une modification

qu'elles fentent ,

fans·

p uvoir l'exp rimer,

&

qui ne

differe point de

c~tte

efpece de

retour de la mamel–

le fur elle-meme, ou de cecte éreétíon dont nous par–

lions plus haut. ·

Il faat avom:r- qu'il

y

a des nomrices, dans leíquel–

les le lait fort en leur comp rimant ks mamtlons ; il

fait un jet, mais ce jet ne: dure pas long- tems : il ne

vien t que de l'évacuacion des vailfeaux

laélées , les

plus gros qui font vers k mamdon;

&

fi la mamel–

le

n'entre point en convullion, l'excrétion du lait ne

<lure point.

U t:n eft comme de q\lelques nomrices qui perdent

leur lait a certaines heures apres

le

repas : leurs ma–

melles ont paífé dans tous les états dont nous venons

i;!e parler;

&

les vai!feau x fon t tellement pleins, que

Je lait en fort par regorgement , pou r ainfi dire ,

&

qu'il s'échappe jufqu'a un certain point; mais de me–

"me qu'il ne s'échappe qu'en partie , il n'en fort aum

q ue fort peu par la compreffion.

.

11

s'agit de faire l'expérience avec attentÍOl);

&

fi

on a foin -de ne pas confondre l'extenlion du mame–

Jon

avec

la compreffion· ou les changemens qui arri–

vent

a

la mamelle par les irritations , on fe convai n–

tra que la compreffion ne fai t forcir ·qu'une partie du

lait qui étoit contenu dans les plus gros conduits du

1namt:lon , qui font comme de pei:its réfervoirs que l'on

peut comprimer tout <l'un coup , mais dans lefquels

la compreffion n'exciteroit jamais l'écoulement conti–

nuel des liqueurs, fans les caufes qu'on vient de dé–

tailla .

Nous

~voris

vu des nourrices qui tachoient de fai–

re fortir leur lait , avant que l'enfan t ne les eut tettées

&

mis leurs mamelles en jeu,

&

cela leu r étoi t irnpof–

Jible ; au lieu que , des que les mamelles avoienc été

mife s en contraélion par quelques frotteniens

&

quel–

q ues fecou lfts du mamelon, le lait forcoit de:: lui-meme

pcndant un certain tems , j nfqu'a ne pouvoir eue:: arre–

té , que lorfque le paroxyfme étoit parre;

ceci

éclair–

cit beaucoup ce que nous dilions plus haut,

&

il faut

remarquer qu'il fuffit quelquefois d'exciter une mamel–

le pour les meme toutes les deux en jeu.

JI

y

a des femmes qui ne paroilfent prefque pas

avoi r de lait dans leurs mamelles , qui font flalques

&

• vuides; mais , des que l'enfant ks excite, elles fe bouf–

filfent,

&

le lait vient de

1

ui-méme.

L'excrétion du lai t dépend done d'une efpece de con–

vullion, qui, apres avoir préparé les voies ou les ca–

na11x qui vont aboutir au mamelon qúi fe

tend lui–

meme, fai lit .cout le corps de la rnamelle ,

&

la dif.

pofe

a

donner le lait, lorfqu'elle Cera chatouillée par

l'enfanr, qui concourc de fon cóté a l'excrétion , en

· excitant

l~s

organes de la mere,

&

en les fupnt.

Y

oyez

RecbercbeJ a11alo111iqrteJ

fur

la pojition du gla11deJ,

&

fi1r leur afiion,

par

fyl.

Théophile de Bordeu,

§

73.

11

y

a dtux efpeces d'obíl:aclcs qui s'oppofcnc au

ALL

fucces de

l'al!aironent ;

ceux qui proviennent de la

me~

re,

&

ceux qui tiennent

a

l'enfant. Nous fuivrons dans

cet expofé le Mémoire de M. L evret, inféré dans

ie,

Journaux

de

Médecine

du mois de janvier, de février

&

de mars 1772.

Les obíl:aclts

a

l'

allaitemmt

de l'enfant, qui provien.

neot de la mere, dépendent principalement de la mau,

vaifc conformation de fes mamelons. La forme la plus

favorable, . pour que les mamdons

fe

prétcnt a la fu–

étion , eíl: la forme cylindrique , ou cdle d'uoe paire,

dont la perite extrémité feroit comme implantée dans

le

milieu du fein.

11

faut qu'ils foient en meme tems

médiocrement folides,

&

fuffi famment gros

&

longs.

L'expérience prouve qoe · fi le mamelon e1l: dur, la

bouche de l'enfant ne pourra le comprimer

fuffifam–

ment, pour en fai re forcir le lait aifémc:nt;

&

que

li ,

au lieu d'etre gros

&

long , cylindrique ou pyrifor–

me, il eíl: court

&

men u, ou pointu par fon bouc

faillant' il fera impoffi ble

a

l'enfan t ,de

le

fa11ir faci–

)ernent, ou de le tenir faili; il lui échappera done dans

tous les cas,

&

ils font nombreux. On fcnt qu\rn feul

de ces défauts

p~ut

devenir foffifant , pour préfcnter

des diffic ultés

a

l'a/laitemenl :

a plus force raifon.

li

plufieurs fe

trouvent: réunis enfemble,

&

encare pire

s'ils le .font tous ;

&

cela fuffit pour démontrer la né–

ceffité de travailler de bonne heure

a

prendre les pré–

cautions propres

a

remédier

a

ces inconveniens , fur–

tout la premiere fois qu'une mere fe propoíe de nourrir.

. La raifon de

la plilpart de ces inconvéniens, auic,.

qutls les femmes des narions civil ifées font exclulivc:–

ment fujettes ,

fe

trouve dans les vetc-mens qui preffent

coníl:amment le bout des mamelons de leur poiote vers

leur bafe.

11

y

en a néanmoins qui, a.yant négligé tau.

tes les précautions , ne rencontrent aucune diffic ulté

pour allaiter. Ce font,

celles qui ont déja allai cé,

&

a

qui il n'eíl: ríen arrivé au fein qui pui!fe faire crain'

dre d'avoir perdu cette facili té;

2 °.

celles en qu i, quoi–

qu'elles n'aient

jamai~

allaité d'enfans , le laic a couli

abondamment dans les premiers jours -des fuitts de la

dern iere couche ;

&

3°·

celles en qui le lai t coule ai·–

fément fur

la fin de la grolfelfe, quoique ce foit la

premiere. Voila trois cas qui doi vrnt faire eípfrer que

la femme pourra allaiter fon enfant, fans

fe

fervi r de

préparation: cependant il reíl:era encare

a

favoi r, pour

les deux derniers cas,

li

la

forme

&

la conf1f"b nce des

mamelons permettent a l'enfant de les faiítr aif¿rnent.

L es fernmes qui ne perdent point de lait pendar.t

leur grolfdfe , peuvent travailkr

a

don ner

a

leurs ma–

melons la forine

&

la confiíl:ance requifcs, des qu'elles

font cenfées erre entrées dans le neu vieme mois de leur

grolf~ffe;

au lieu que cdles qui en perdent, ne com–

menceront ces précaunons, qu' immédiatement aprés

l'accouchemen t.

L e cas le plus commun de tous, eíl: celui ou

les

mamelons ne faill ent point: ils prcnnen t quelquefois

la forme de ces grolfes vermes , qu'on appclle

poireaux ,

&

ils deviennent prtfq u'auffi durs que de la carne,

fur-tout

a

leur extrémi té excérieure; lieu 01'! il s'amaff.:

fouvent de la craffe , qu'il faut avoi r foin d'óter avec

beaucoup de précau tion, d'abord le foir", avant de fe

coucher, en enduifant ces extrérnités du mamclon avec

une pommade compofée:: de parcies égaks de circ vicr–

ge , d'huile d'amandes douces , tirée fans feu,

&

de

blanc de baleine qui n'ait aucune tat he

~i

teintc jau–

ne. Le lendemai n, on óte cet endui t , en

le frottant

légérement avec une pee ice éponge fine, imbibée d'une

fone:: eau de favon , ce qu'on répete plúfieurs jours de

fuite , ou juíqu'a ce que ces petits organes foicnt de–

venus foup les

&

bien décra1fés. Cela fait , on procede

a

les forme r' c'eíl:-3-dirc , a les rendre fuffifamment

-gros

&

longs ,

&

en méme tems

a

aickr

·a

dt boucher

Jeurs canaux laircux: on

y

parvient ordinairement par

le

mayen de la fu élion ; cellc de la bouche, appliquée

irnméd iarernenr aux mamelons, ell la meilleu rc; m¡¡is

a fo n dé

fa

ue, on fe fert de machines de vcrre, norn–

mées

fi1¡oirs ,

faites pour cette fin. Les gens de la

cam~